dimanche 28 juin 2020

GREEN LANTERN 80TH ANNIVERSARY 100-PAGE SUPER SPECTACULAR


C'est au tour de la "Lanterne Verte" de souffler ses quatre-vingts bougies, et DC a mis une fois de plus les petits plats dans les grands avec ce recueil de cent pages où divers auteurs et artistes, généralement attachés au personnage et à ses diverses incarnations, lui rendent hommage. Le résultat est évidemment inégal, souvent anecdotique, mais ponctué de quelques perles.


On commence évidemment par le doyen du titre, Alan Scott, que les appendices de cet album reconnaissent, pour la première fois officiellement dans l'ère DC Rebirth, comme tel mais aussi comme fondateur de la Justice Society of America (espérons que cela pressera l'éditeur pour le relaunch de cette série) : Alan Scott. James Tynion IV et Gary Frank réalisent un beau segment, qui établit aussi l'homosexualité du personnage (un reliquat de la série Earth-2 de James Robinson). Classique mais élégant.
  

Geoff Johns et Ivan Reis ne pouvaient pas ne pas se réunir pour l'occasion, eux qui ont signé un run mémorable avec Hal Jordan, au point que ce dernier détrôna Superman et Wonder Woman au sein de la trinité DC. L'épisode est très malin, avec une chute savoureuse, et magnifiquement dessiné bien sûr. Peut-être la perle de la collection.


Sinestro occupe une place à part dans la légende de Green Lantern puisque le personnage a ambitionné d'être le plus fameux membre du Green Lantern Corps avant d'en devenir l'ennemi juré. Cullen Bunn lui consacre des pages bien senties que Doug Mahnke dessine avec son sens du détail coutumier. La conclusion est impitoyable.


Après ce démarrage en fanfare, on arrive au segment le plus problématique du lot. J'aurai aimé aimer le dernier scénario écrit par Denny O'Neil, cet immense auteur qui vient de disparaître, mais hélas ! le résultat est lourdaud, maladroit, avec une métaphore bien trop appuyée sur la nécessité de réfléchir aux méthodes pour rendre la justice. Quant à Mike Grell, je n'ai jamais adhéré à son graphisme, et ses pages sont ici truffés d'erreurs (de proportion notamment).


Le niveau continue de régresser avec Kyle Rayner, un des Green Lantern les moins charismatiques, desservi par un récit sans relief (malgré les constructions énergétiques de son anneau) de Ron Marz et un dessin moyen de Darry Banks. A zapper.


On peut heureusement compter sur les talents combinés de Peter J. Tomasi et Fernando Pasarin pour honorer dignement Killowog, le colossal instructeur des Green Lantern, à qui ses élèves réservent un anniversaire mémorable. L'histoire nous entraîne sur une fausse piste habile tandis que les dessins sont d'une rare précision. Voilà du beau boulot.


Mais le soufflé retombe avec le chapitre écrit par Charlotte McDuffie et dessiné par Chriscross, consacré à John Stewart. On est pourtant optimiste au début puisque Hawkgirl est aussi là et que cela renvoie les fans au dessin animé La Ligue des Justiciers, dans lequel les deux personnages formaient un couple amis-amants. Mais à l'arrivée, rien de tout ça n'est exploité, et c'est aussi vite lu qu'oublié.


Le grand absent de cette collection est l'impayable Guy Gardner, qui fit les beaux jours de Justice League International. Il est très curieux que le seul épisode qui l'évoque ait la forme d'un hommage certes amusant mais au final bien triste, comme celui produit par Robert Vendetti et Rafa Sandoval. J'aurai préféré que l'humour du héros ait droit à un traitement plus léger.


L'autre souci avec Green Lantern, c'est l'expansion qu'a connu le titre ces dernières années. La Terre comprend pas moins de six membres du GLC, ce qui doit en faire la planète la plus fournie de l'univers DC. Et il faut bien dire que les dernières recrues n'ont pas le charme des anciennes, comme on en a la preuve avec Jessica Cruz, première femme terrienne à porter l'anneau d'Oa. Victime de crises d'anxiété, elle a du potentiel, mais comme son histoire ici, écrite par Mariko Tamaki et Mirka Andolfo, finalement peu d'intérêt.


Idem avec Simon Baz à qui Sina Grace et Ramon Vollalobos consacrent l'ultime chapitre du recueil. Un récit d'une lourdeur symbolique effroyable, qui dessert complètement le propos (Baz est libanais, il appréhende un terroriste et lui fait la morale d'une manière absurde).

Ce qui est regrettable avec ce numéro anniversaire, c'est que le meilleur est concentré dans les premières pages. On voit que, passés Alan Scott, Hal Jordan, Sinestro, le reste n'est pas pas/plus à la hauteur, même si Killowog a droit à un beau morceau. Peut-être faudrait-il dégraisser l'effectif humain du GLC (la série Green Lanterns avec Simon Baz et Jessica Cruz a d'ailleurs été annulée, Guy Gardner n'apparaît plus nulle part tout comme Kyle Rayner), mais ce n'est pas parti pour (voir Teen Lantern dans Young Justice ou le roman graphique Green Lantern : Legacy ou la maxi-série Far Sector).

En prime, l'ouvrage comporte quelques pin-ups, pour lesquels les artistes ne sont pas trop foulés :

Jo Mullein de Far Sector par Jamal Campbell
Hal Jordan par Bruce Timm
Encore Hal Jordan par Rafael Grampa
Jessica Cruz par Joelle Jones
Teen Lantern de Young Justice par David Lafuente
Green Lantern : Legacy par Andie Tong
Kyle Rayner par Sarah Stone
Guy Gardner par Joe Staton

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