"La Guerre des Sorcières" continue avec cet épisode et confirme l'ampleur épique de cet arc narratif. James Tynion IV utilise des éléments posés au début de son run sur Justice League Dark tout en développant les récents événements. L'équipe est au plus mal et la fin du numéro suggère que le pire est à venir ! Ce mois-ci, pour laisser Alvaro Martinez souffler, c'est l'excellent Javier Fernandez qui est au dessin.
Il y a bien longtemps, Circé fut bannie de Colchis après avoir assassiné son mari violent. Traversant la mer, elle échoue dans le domaine de la déesse Hécate qui accepte de lui fournir le pouvoir de se venger de ses anciens sujets.
Aujourd'hui Circé a pris possession du corps de Wonder Woman à l'insu de Kent Nelson et Zatanna et s'empare du diamant d'Eclipso pour le montrer au reste de la Justice League Dark. Ses membres sont réunis dans la grande bibliothèque du Hall de Justice.
Zatanna découvre Kirk Langstrom endormi par Khalid Nassour, John Constantine lui explique que Man-Bat a été possédé magiquement, puis Bobo lui apprend que Swamp Thing est vraisemblablement mort après avoir été surpris par Woodrue au Parlement des Fleurs.
Bobo remarque que quelque chose cloche avec Wonder Woman mais Circé l'entend et neutralise Zatanna puis fait régresser le chimpanzé à son état primitif. Ses alliés surgissent dans la bibliothèque et engage le combat contre le reste de la JLD.
Zatanna reprend le diamant d'Eclipso à Circé et ordonne à Kent Nelson de téléporter l'équipe à l'abri dans le sous-sol du Hall de Justice. Sur la Lune, Wonder Woman cherche un moyen de réintégrer son corps. C'est alors que l'Homme Inversé resurgit...
L'épisode démarre par un flashback qui revient sur les origines de Circé et son lien avec Hécate : le message est clair (et convenu), pour les pouvoirs que lui a fournie la déesse, la magicienne devra un jour la rétribuer. Mais en attendant de rembourser, Circé doit éliminer la JLD.
James Tynion IV avait déjà montré précédemment que l'équipe était bien malmenée, avec la perte de Swamp Thing, la possession de Man-Bat et le piège tendu à Wonder Woman. Il enfonce le clou en soulignant la domination de ce que la couverture de ce numéro appelle l'Injustice League Dark.
En vérité, le lecteur ne sera guère étonné de la déroute des héros car leur groupe a toujours apparu précaire, fragile. En effet, pour une Ligue de Justice formée pour s'occuper des menaces mystiques, on ne peut pas dire qu'elle rassemble des pointures. Certes il y a Wonder Woman, mais on a vu sa fébrilité en plusieurs occasions. Zatanna a longtemps refusé d'utiliser sa magie qui était corrompue. Bobo endeuillé par la mort de Nightmaster puis de Blue Devil n'est pas au mieux. Swamp Thing a vu son royaume dévasté. Et Man-Bat n'est pas fiable.
Depuis un moment maintenant, l'équipe s'est enrichie officieusement avec John Constantine, mais il a perdu ses pouvoirs, et le duo Kent Nelson-Khalid Nassour, qui ne veut plus assumer le rôle de Dr. Fate. Bref, alors que l'ennemi est organisé, puissant et résolu, la JLD est au plus bas. Dans ce conditions, leur raclée est inévitable. Et les menaces d'Eclipso et de l'Homme Inversé demeurent...
En agissant de la sorte, Tynion IV prépare une revanche qui promet d'être spectaculaire et coûtera sans doute beaucoup aux héros (on se souvient qu'il avait procédé de la même façon avec les "Gotham knights" de Detective Comics, où Red Robin, Spoiler, Batwoman et Clayface surtout avaient pris cher).
Pour l'accompagner, le scénariste bénéficie une fois encore d'un excellent fill-in artist, puisque Alvaro Martinez a été mis au repos en vue des prochaines festivités. Après Daniel Sampere, c'est au tour de Javier Fernandez de jouer les remplaçants de luxe. Il s'en sort avec excellence.
Depuis sa prestation sur Green Arrow, j'avais un peu perdu de vue ce dessinateur (qui a officié sur Justice League et Tales of the Dark Multiverse récemment). Il revient en force, dans un registre plus nerveux que Martinez, mais parfaitement adéquate avec le ton de cette série. La force de Fernandez, c'est sa capacité évidente à s'approprier rapidement les personnages et le cadre de leur histoire, tout en servant humblement mais efficacement le script.
Comme Tynion est un auteur solide, Fernandez n'a pas de mal à faire des étincelles, dès les premières pages de l'épisode (superbes) jusqu'à ce moment-clé où le chaos se déchaîne et que la JLD est vraiment dans la mouise. Pour un peu, on aimerait bien qu'il prolonge son séjour sur le titre (mais, soyons honnêtes, on sera ravis de retrouver Martinez) - en tout cas DC serait bien inspiré de placer Fernandez sur une série régulière, il le mérite.
J'en reviens toujours à la même conclusion, mais Justice League Dark est de mieux en mieux. Un sort d'exploit au bout de 17 mois de parution.
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