samedi 27 juillet 2019

DIAL H FOR HERO #5, de Sam Humphries et Joe Quinones


Ce cinquième épisode de Dial H for Hero intrigue quant à sa conception car, initialement, ce devait être le pénultième. Sauf qu'entretemps le titre est devenu une maxi-série de douze chapitres. A quel point cela a altéré l'histoire de Sam Humphries ? En l'état en tout cas, cela reste un divertissement épatant, et superbement illustré par Joe Quinones.


Pour avoir voulu rattraper le téléphone magique aux mains de Mr Thunderbolt, Miguel est tombé dans le Heroverse où il retrouve l'Opérateur. Avant de pouvoir agir, ils sont jetés dans les abysses de cette dimension.


L'Opérateur livre les secrets de ce monde parallèle à Miguel depuis que Robby Reed découvrit, le premier, le téléphone rouge, puis explora le Multivers, et apprit que l'endroit possédait son côté obscur.


Ainsi, comme Miguel aujourd'hui, Robby Reed/l'Opérateur dut s'interroger sur la nature réelle des origines secrètes d'un super-héros. Et ce qui le pousse à agir pour le Bien ou à sombrer dans le Mal, selon sa foi ou son ressentiment.
  

Pendant ce temps, Mr Thunderbolt a réintégré son enveloppe charnelle et accède au Pinacle, la source du Heroverse. Il y compose sur le cadran du téléphone rouge un numéro correspondant au nom de...


... Metropolis ! Summer y atterrit en catastrophe à bord de la Supermobile, après un périple mouvementé. Et elle comprend rapidement que la situation est hors de contrôle car Thunderbolt a piégé tous les correspondants de la ville...

Donc, soit, le mois prochain, on assistera au dénouement (d'ores et déjà spectaculaire) de cet arc narratif ; soit on embarquera pour un développement de l'intrigue initiale, du fait de la prolongation de la série.

Quoi qu'il en soit, Sam Humphries a son affaire bien en mains puisqu'il réussit à faire d'un épisode explicatif un pur morceau de bravoure narratif et graphique avec l'aide de Joe Quinones. Visiblement, les deux compères ont relu Promethea et The Multiversity, mais pour en tirer une variation plus ludique.

En effet, la visite du Heroverse est mise en scène comme les pérégrinations de l'héroïne d'Alan Moore et JH Williams III ou celles des héros de Charlton Comics dans le segment Pax Americana de Grant Morrison et Frank Quitely. C'est un merveilleux tour de manège.

Tandis que l'Opérateur et Miguel évoluent le long du cordon téléphonique magique et devisent sur les origines secrètes des super-héros pour comprendre ce qui conditionne ces derniers à servir le Bien, les pages défilent, virtuoses, dans des compositions vraiment bluffantes, renversantes.

Quinones lâche les chevaus et prouve quel artiste génial il est, en imitant sans mal le style des dessinateurs des golden-silver ages, en passant par celui de Darwyn Cooke avec un clin d'oeil appuyé à DC : The New Frontier (que traduira cet Automne Urban Comics en un seul volume - si vous n'avez pas encore lu ce chef d'oeuvre, plus d'excuses donc !). Puis, ensuite, il marche dans les pas de glorieux stylistes comme Williams III et Quitely, sans souffrir de la comparaison.

Humphries a confiance en son dessinateur pour lui donner à illustrer un texte explicatif. Le scénariste glisse quand même quelques apartés très drôles comme le voyage jusqu'à Metropolis de Summer à bord de la Supermobile (en rappelant au passage qu'il était idiot que Superman ait un tel véhicule puisqu'il peut voler). Elle traverse Gotham sous le joug de Bane (comme actuellement dans les épisodes de Batman)... Et finit par se ficher dans le globe surplombant le "Daily Planet" !

Comme quoi, on peut s'amuser en produire de la BD sophistiquée. 

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