Et donc, voici le dernier numéro en date de Giants, sorti ce mois-ci, celui par qui j'ai découvert cette série. Il faut dire que le récit s'emballe encore plus et comporte son lot de sensations fortes tout en redéfinissant l'intrigue...
Zedo guide Prez et les Bloodwolves vers une carrière déserte où reposent les ossements de monstres et des roches remplies d'Ambernoir - un vrai trésor de guerre. Mais des Grim Bastards les ont suivis et les attaquent pour s'emparer de ce butin.
Dans la bataille qui suit, Zedo est pris à parti par le chef des Grim Bastards mais il se défend. Un coup de feu part et provoque une énorme explosion en percutant l'Ambernoir, au point que le plafond de la carrière s'effondre, laissant entrevoir la gueule d'un monstre...
A la surface, Gogi s'apprête à filer de chez Uron pour regagner Underground City mais Uron le surprend et l'invite à une expédition à l'extérieur en promettant au garçon qu'il ne la regrettera pas. Ils s'enfoncent peu après dans un tunnel aboutissant au repaire de Wraith, l'ancien chef des monstres avant l'avènement de Sheik.
Après avoir mutilé le géant pour le rendre inoffensif, ils récoltent de l'Ambernoir pure. Uron emmène ensuite Gogi dans son laboratoire conçu avec Kara et Jol. Ils se servent là du carburant comme fertilisant, ce qui sidère leur invité. Gogi accepte alors de prolonger son séjour parmi eux.
Zedo reprend connaissance et découvre à ses côtés le corps sans vie de Prez. Il achève le chef des Grim Bastards, agonisant, et propose aux membres survivants des deux gangs de n'en former qu'un seul. Désignant le plafond crevé de la carrière, Zedo convainc l'assemblée qu'ensemble ils peuvent désormais (re)conquérir le monde de la surface.
Dans ce troisième acte, l'histoire s'équilibre davantage en donnant à chacun des deux jeunes héros de l'espace pour briller de manière spectaculaire, alors que le précédent épisode se focalisait sur Gogi.
Le rythme est également distinct : sous terre, on a droit à peu de scènes mais conduites sur un tempo alerte. L'action domine avec l'affrontement des deux gangs qui ne dure pas longtemps, abrégé par une retentissante explosion qui va tout changer. Zedo a gagné sa place au sein des Bloodwolves et se défend farouchement contre les Grim Bastards, en particulier leur chef. Mais à la fin, il devient le leader d'un mouvement vraiment révolutionnaire pour l'ordre établi en convainquant les survivants des deux groupes de s'unir pour (re)conquérir la surface.
Miguel Valderra donne ainsi plus de caractère à ce garçon qui semblait le plus effacé des deux, même s'il avait déjà tué l'adjoint de Prez dans le numéro 2. Reste à savoir combien son changement de statut va modifier Zedo : va-t-il se laisser griser par sa nouvelle ascendance ? Ou agir en meneur éclairé ? Et surtout comment Gogi, quand il le retrouvera, appréciera-t-il la situation de son ami ?
En parallèle, justement, Gogi fait deux découvertes non moins renversantes en compagnie de Uron : le moment le plus frappant est sans doute l'incursion dans la cachette où s'est retiré Wraith, l'ancien leader des géants. Pour parvenir jusqu'à lui, le courage et la loyauté du garçon sont éprouvés et le lecteur partage complètement ses sentiments - pas évident en effet de progresser fièrement dans l'antre d'un monstre, même défait...
Puis Gogi apprend que l'Ambernoir peut servir à autre chose, de plus sophistiqué et pacifique, que du carburant industriel quand, dans le laboratoire de Jol, Kara et Uron, ce sont des cultures alimentaires qui se dévoilent à lui. La scène traduit parfaitement l'émerveillement du garçon et surprend également le lecteur, qui ne s'attendait pas à pareil endroit dans un environnement aussi hostile. C'est la première fois depuis le début de la série qu'un autre aspect lié à l'Ambernoir est révélé : nul doute que cela va entretenir l'intrigue et en modifier profondément la perspective.
Carlos Valderrama dessine tout cela avec un pep's intact. Ce qui frappe, c'est la solidité et la cohérence de l'univers visuel de la série, fruit évident de recherches préliminaires pour concevoir un monde singulier, étonnant mais vraisemblable par rapport à ces éléments fantastiques.
Le design des décors, le soin apporté aux looks vestimentaires, le choix des couleurs (pour différencier les trames narratives), sont exemplaires. Le découpage est toujours au service de l'histoire, ne cherchant pas à la supplanter mais bien à la dynamiser. Et les personnages font preuve d'une expressivité remarquable où le style semi-réaliste est particulièrement approprié. De fait, l'artiste montre son adresse aussi bien dans les passages mouvementés que dans les moments plus calmes où l'émotion prime.
C'est une réussite totale, très accrocheuse : cochez la date du 14 Mars prochain, c'est celle de la sortie du quatrième épisode de Giants.
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