IL ETAIT TEMPS (en v.o. : About Time) est un film écrit et réalisé par Richard Curtis, sorti en salles en 2013.
La photographie est signée John Guleserian. La musique est composée par Nick Laird-Clowes.
Dans les rôles principaux, on trouve : Domnhall Gleeson (Tim), Rachel McAdams (Mary), Bill Nighy (le père de Tim), Lydia Wilson (Kitkat), Margot Robbie (Charlotte).
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Tim et son père
(Domnhall Gleeson et Bill Nighy)
Alors qu'il va entrer dans sa vie d'adulte, Tim reçoit de son père une extraordinaire confidence, qu'il doit promettre de ne jamais divulger : tous les hommes de leur famille possèdent le pouvoir de voyager dans le temps, mais seulement en se déplaçant dans le passé. Pour cela, il devra s'isoler dans un endroit à l'abri des regards, fermer les poings et les yeux, et penser très fort au moment et à l'endroit où il veut revenir.
D'abord perplexe, Tim teste cette capacité en s'enfermant dans une armoire et constate, médusé, sa véracité !
Charlotte et Kitkat
(Margot Robbie et Lydia Wilson)
Peu après, cet été-là, la soeur de Tim, surnommée Kitkat, a invité sa meilleure amie à passer les vacances dans la propriété familiale en Ecosse, Le jeune homme fait ainsi la connaissance de la superbe Charlotte dont il tombe immédiatement amoureux.
Pour espérer la séduire, il use de son pouvoir afin de l'aborder au mieux, de découvrir ses goûts, sans qu'elle se doute de quoi que ce soit. Pourtant, malgré ses efforts, l'amour n'est pas au rendez-vous, Tim admettant qu'il est plus attiré physiquement par Charlotte que sincèrement épris d'elle - et elle de lui.
Tim et Mary
(Domnhall Gleeson et Rachel McAdams)
Tim part à la rentrée s'installer à Londres pour y travailler. Il bénéficie d'une bonne situation, même s'il loge chez un auteur dramatique miné par ses échecs critiques et publics et peu ravi à l'idée de cohabiter avec ce provincial.
Dans la capitale, Tim retrouve Jimmy, un ami d'enfance qui a toujours été amoureux de Kitkat sans jamais oser le lui avouer. Il arrange un curieux rendez-vous dans un restaurant où les invités se rencontrent dans le noir afin de découvrir s'ils ont des atomes crochus sans se soucier de leurs apparences.
Le dîner se passe tellement bien pour Tim qu'il convient avec la jeune femme avec laquelle il a fait connaissance de la retrouver dehors. C'est ainsi que la ravissante Mary se présente à lui. Coup de foudre entre les deux jeunes gens - une opportunité que Tim ne veut pas laisser filer et qu'il va s'employer à faire aboutir en employant à nouveau son pouvoir.
Pourtant le jeune homme aura aussi l'occasion d'apprendre qu'il ne peut ni tout arranger ni empêcher l'inévitable, quand ses proches ne connaîtront pas le même bonheur que lui ou seront rattrapés par le temps qui passe...
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HORS DU TEMPS (en v.o. : The Time Traveler's Wife) est un film réalisé par Robert Schwentke, sorti en salles en 2009.
Le scénario est adapté du roman de Audrey Niffenegger par Bruce Joel Rubin et Jeremy Leven. La photographie est signée Florian Ballhaus. La musique est composée par Mychael Danna.
Dans les rôles principaux, on trouve : Rachel McAdams (Claire Abshire), Eric Bana (Henry DeTamble), Ron Livingston (Gomez), Stephen Tobolowsky (Dr David Kendrick).
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Henry et Claire
(Eric Bana et Rachel McAdams)
Henry DeTamble découvre, enfant, qu'il se déplace dans le temps, passé comme futur, mais sans pouvoir anticiper quand cela se produit ni à quel époque (et dans quel endroit) il réapparaît. Il découvre ainsi qu'il se mariera adulte avec Claire Abshire dont il fait la connaissance alors qu'elle est encore enfant alors que lui est presque quadragénaire.
Henry et Claire
Cette rencontre, Claire ne l'oubliera jamais et, quand arrivée à son tour à l'âge adulte, elle croise à nouveau Henry, elle reconnaît à la fois l'homme rencontrée dans son enfance. D'abord réticent à s'engager dans une relation amoureuse à cause de l'instabilité de ses déplacements temporels, Henry abdique car Claire l'aime comme il l'aime.
Gomez (à gauche), Henry et Claire (au centre)
(Ron Livingston, Eric Bana et Rachel McAdams)
La jeune femme offre à son amant une certaine paix en acceptant ses disparitions incontrôlables et fréquentes. Ils réussissent même à se marier et Henry explique à Gomez, le meilleur ami de Claire, son étrange condition après qu'ils aient été tous trois témoins d'une scène troublante dans laquelle il s'est vu mourir blessé par balles.
A partir de ce moment-là, le couple traverse une série de crises, Henry devenant de plus en distant et refusant que Claire et lui aient un bébé comme elle le souhaite car il craint à la fois que l'enfant ait le même pouvoir mais aussi qu'elle soit rapidement orpheline...
Par un de ces curieux "hasard" de la programmation, à une semaine d'intervalle, respectivement diffusés sur NT1 et France 4, l'actrice Rachel McAdams a été deux fois au premier plan de deux films romantiques avec les voyages dans le temps comme argument commun ! Pourtant les deux longs métrages n'ont rien de commun dans le traitement et ont été tournés avec quatre ans d'écart.
Il était temps de Richard Curtis est une production qui annonce la couleur d'entrée de jeu : son scénariste-réalisateur est notoirement connu pour avoir signé des oeuvres marquantes comme Quatre mariages et un enterrements, Coup de foudre à Notting Hill et Love Actually, tous des cartons au box office. Depuis, il est devenu le maître de la comédie romantique anglaise, dirigeant des acteurs renommés dans des histoires charmantes. Pourtant, chacun de ces films souffre d'un manque de style esthétique, ce sont des exemples de longs métrages de scénariste mis en scène sans personnalité, des habiles mécaniques dénuées d'âme. Pas désagréables, mais pas inoubliables.
Pourtant, cette fois, Curtis, en injectant une dose de fantastique, fait le pari d'être moins drôle et plus émouvant, plus audacieux. Qu'on ne s'y trompe cependant pas, About time abonde en scènes sentimentales bien sucrées, et le métier de l'auteur est indéniable. Il apparaît surtout que le voyage dans le temps, bien cadré (puisque Tim ne peut que remonter dans le passé, et qu'il se contente d'influer seulement sur le cours d'événements qui le touche directement, dans le domaine amoureux et familial), n'est qu'un prétexte pour pimenter les codes de la "rom-com".
Il était temps de Richard Curtis est une production qui annonce la couleur d'entrée de jeu : son scénariste-réalisateur est notoirement connu pour avoir signé des oeuvres marquantes comme Quatre mariages et un enterrements, Coup de foudre à Notting Hill et Love Actually, tous des cartons au box office. Depuis, il est devenu le maître de la comédie romantique anglaise, dirigeant des acteurs renommés dans des histoires charmantes. Pourtant, chacun de ces films souffre d'un manque de style esthétique, ce sont des exemples de longs métrages de scénariste mis en scène sans personnalité, des habiles mécaniques dénuées d'âme. Pas désagréables, mais pas inoubliables.
Pourtant, cette fois, Curtis, en injectant une dose de fantastique, fait le pari d'être moins drôle et plus émouvant, plus audacieux. Qu'on ne s'y trompe cependant pas, About time abonde en scènes sentimentales bien sucrées, et le métier de l'auteur est indéniable. Il apparaît surtout que le voyage dans le temps, bien cadré (puisque Tim ne peut que remonter dans le passé, et qu'il se contente d'influer seulement sur le cours d'événements qui le touche directement, dans le domaine amoureux et familial), n'est qu'un prétexte pour pimenter les codes de la "rom-com".
Le film prend étonnamment son temps (125' quand même) et n'enchaîne pas les gags. Il se pare même d'une mélancolie surprenante quand son héros tente de réparer les destins de ses proches - cela aboutit à des passages émouvants, notamment quand Tim veut sauver sa soeur d'une relation amoureuse toxique, ou, mieux encore, quand son propre père tombe malade sans espoir de rémission. L'histoire prend alors une ampleur inattendue tout en restant intimiste : c'est joliment et adroitement accompli.
Mais Curtis est trop gentil et son intrigue souvent trop superficielle : avec un tel pouvoir, son héros se contente finalement de peu, il n'en profite jamais de manière vraiment offensive ou subversive. Et quand, d'aventure, il se rend compte, comme un autre personnage, qu'il est peut-être passé à côté d'une occasion, l'affaire est expédiée (le cas le plus évident concerne ses retrouvailles avec Charlotte - incarnée par la sublime Margot Robbie - qui regrette à l'évidence de ne pas avoir aimé Tim plus jeune). L'interprétation de Domnhall Gleeson et de Rachel McAdams confortent cette impression d'un film finalement bien comme il faut, très (trop) fleur bleue, en-deçà du potentiel de son sujet. Seuls l'excellent Bill Nighy (qui apporte une malice jubilatoire à son rôle) et l'épatante Lydia Wilson (aussi énergique que touchante dans le rôle de Kitkat) ajoutent du relief à l'ensemble.
Il était temps a donc les défauts de ses qualités : c'est un vrai feel-good movie, sympathique, mais aussi pataud, longuet, pas assez ambitieux.
Hors du temps est une autre curiosité. Selon ses producteurs, ce n'est pas un film de science-fiction, et il est vrai que le scénario explique peu pourquoi son héros, Henry, se déplace ainsi dans le temps - il n'explique pas davantage pourquoi il ne fait jamais rien pour tenter de maîtriser ce handicap (alors que sa fille s'y emploiera avec succès) !
Il semble en effet que Robert Schwentke et ses scénaristes, en adaptant un best-seller, aient, contrairement à Richard Curtis avec sa romance, voulu prétendre à une réflexion métaphysique. Mais leurs questionnements n'ont rien de nouveau : cette version de de "où suis-je, où vais-je, dans quel état j’erre ?" ressemblent à une fuite en avant, un rapport sans cesse différé, dont le héros, passif au possible, est moins intéressant que la femme qui l'aime.
Le risque quand on veut raconter une histoire d'amour extraordinaire, aussi bien dans son intensité que dans les circonstances qui l'encadrent, c'est qu'il faut mieux disposer d'un script solide, suscitant une émotion vibrante. Or, The Time Traveler's Wife manque cruellement de cette émotion et se tire même une balle dans le pied quand l'imminence de la mort de Henry articule son dernier acte.
Avant cela, pourtant, le film propose quelques passages troublants, intéressants, comme lorsque Henry rencontre à plusieurs reprises Claire dans le passé, conditionnant peut-être les sentiments qu'elle éprouvera pour lui quand ils se reverront une fois qu'elle aura le même âge que lui, ou quand Claire insiste pour porter un enfant de Henry, allant même jusqu'à le piéger. Dans ces moments-là, cette romance fantastique devient plus équivoque et passionnante que lorsqu'elle suggère une transcendance des sentiments par-delà le temps.
L'union de Henry et Claire est une illusion fragile, et on s'étonne que le script n'explore pas plus les crises que génèrent les disparitions du héros - à peine verra-t-on le couple se disputer quand il s'évapore lors de la semaine de Noël et du Jour de l'An ! Pas vraiment de quoi provoquer un drame bouleversant...
Le titre original, bien que soulignant le point de vue féminin, est contredit par le développement de l'intrigue où le premier rôle est masculin. Les prestations de Eric Bana, très bon comédien un peu sous estimé mais ici assez terne, et de Rachel McAdams, beaucoup plus concernée et touchante, ne sont pas en cause, ils font ce qu'ils peuvent avec ce qu'ils ont à jouer, mais ils ne peuvent pas empêcher le film de passer à côté de sa promesse (de son aspect le plus intéressant même), celle de l'existence d'une femme qui renonce à la tranquillité en aimant un homme qui lui échappe au propre comme au figuré.
Il semble en effet que Robert Schwentke et ses scénaristes, en adaptant un best-seller, aient, contrairement à Richard Curtis avec sa romance, voulu prétendre à une réflexion métaphysique. Mais leurs questionnements n'ont rien de nouveau : cette version de de "où suis-je, où vais-je, dans quel état j’erre ?" ressemblent à une fuite en avant, un rapport sans cesse différé, dont le héros, passif au possible, est moins intéressant que la femme qui l'aime.
Le risque quand on veut raconter une histoire d'amour extraordinaire, aussi bien dans son intensité que dans les circonstances qui l'encadrent, c'est qu'il faut mieux disposer d'un script solide, suscitant une émotion vibrante. Or, The Time Traveler's Wife manque cruellement de cette émotion et se tire même une balle dans le pied quand l'imminence de la mort de Henry articule son dernier acte.
Avant cela, pourtant, le film propose quelques passages troublants, intéressants, comme lorsque Henry rencontre à plusieurs reprises Claire dans le passé, conditionnant peut-être les sentiments qu'elle éprouvera pour lui quand ils se reverront une fois qu'elle aura le même âge que lui, ou quand Claire insiste pour porter un enfant de Henry, allant même jusqu'à le piéger. Dans ces moments-là, cette romance fantastique devient plus équivoque et passionnante que lorsqu'elle suggère une transcendance des sentiments par-delà le temps.
L'union de Henry et Claire est une illusion fragile, et on s'étonne que le script n'explore pas plus les crises que génèrent les disparitions du héros - à peine verra-t-on le couple se disputer quand il s'évapore lors de la semaine de Noël et du Jour de l'An ! Pas vraiment de quoi provoquer un drame bouleversant...
Le titre original, bien que soulignant le point de vue féminin, est contredit par le développement de l'intrigue où le premier rôle est masculin. Les prestations de Eric Bana, très bon comédien un peu sous estimé mais ici assez terne, et de Rachel McAdams, beaucoup plus concernée et touchante, ne sont pas en cause, ils font ce qu'ils peuvent avec ce qu'ils ont à jouer, mais ils ne peuvent pas empêcher le film de passer à côté de sa promesse (de son aspect le plus intéressant même), celle de l'existence d'une femme qui renonce à la tranquillité en aimant un homme qui lui échappe au propre comme au figuré.
On peut tirer un enseignement identique de ces deux longs métrages et qui touche au statut même de son actrice principale : Rachel McAdams est une jolie fille, une très bonne comédienne, mais ce qui l'empêche d'accéder au rang de "nouvelle Julia Roberts" (à laquelle on l'a souvent comparée pour une certaine ressemblance physique et un début de carrière prometteur), c'est qu'elle n'a pas (pas encore du moins, soyons indulgent) trouvé le film (et le -premier - rôle qui va avec) susceptible de la transformer en une vraie star. Comme Mary et Claire (ou aussi en Irene Adler dans les Sherlock Holmes de Guy Ritchie), elle est encore trop cantonnée à l'emploi de la "girl next door" spectatrice des événements, faire-valoir d'un héros masculin aux capacités extraordinaires.
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