dimanche 10 avril 2016

Critique 861 : SPIROU N° 4069 (6 Avril 2016)


Tamara revient pour un 15ème tome : c'est toujours aussi lourdingue et mauvais (et ça vient d'être adapté pour le cinéma !)... Heureusement, pour compenser, Le Club des Huns est aussi de retour comme l'indique le bandeau.
 Le strip d'Animal Lecteur
par Salma et Libon épingle intelligemment
les différentes éditions d'album (à des prix exorbitants) :
une dérive commerciale au détriment 
d'une conception démocratique de la BD...

J'ai aimé :

- Une aventure de Spirou et Fantasio : Fantasio se marie (3/9). Seccotine et Spirou sont sur la piste de la voleuse du collier "Le Clair de Lune". Après une visite express au Musée du Bijou, les voilà obligés d'enquêter au coeur d'un défilé de haute couture...
Ce troisième chapitre est toujours aussi jubilatoire et réserve une hilarante séquence où Spirou doit déambuler au milieu d'un essaim de mannequins court vêtues (voir ci-dessus), permettant aussi d'admirer avec quel brio Feroumont réussit à croquer des filles sans les cloner. Mais l'excellence de l'auteur passe aussi par sa faculté à passer de l'aventure à la comédie : on ne s'ennuie pas une seconde, on rit de bon coeur. C'est un régal !

- Lady S : La faille (6/6). L'attentat des cubains contre Guantanamo est déjoué par l'intervention de la CIA. Anton quitte à nouveau Shania pour repartir avec Orion, le chef du Circat. Mais une terrible surprise attend Conrad et Shania à leur hôtel...
Fin de l'histoire et Philippe Aymond a gardé un joker dans son jeu avec un dénouement spectaculaire et dramatique, qui donne très envie de découvrir le prochain tome. Cette post-publication aura été un plaisir : je n'aurai jamais acheté l'album, mais Aymond a repris seul la série avec de la qualité, aussi bien narrativement que graphiquement.

- Autour d'Odile. Madaule s'intéresse au sort du chevalier épris d'Odile, devant lequel se dresse le dragon : un gag encore une fois très réussi, à la chute cuite à point...

- Le Club des Huns : Qui veut l'appeau ? Attila a fait voler le sac de flûtes d'Hamelin dans l'espoir de découvrir avec laquelle il pourra attirer des tigres... Dab's est très en forme avec ce mini-récit de trois pages à l'humour toujours réjouissant et délirant.

- Boni : Le chocolat de Pâques. Quatre strips rigolos de Ian Fortin, avec une mention spéciale au dernier - toujours très plaisant de voir cette brute épaisse de Bruno complètement désarmée.

- Capitaine Anchois. Floris développe un gag en deux pages sur les ronflements du capitaine : le remède est encore pire que le mal, sauf pour le lecteur qui sera ravi.

- L'Homme qui tua Lucky Luke (9/10). Tandis que les hommes de Froggy Town sont à leur poursuite, les frères Bone se rendent à Lucky Luke et commencent à passer aux aveux...
Qu'ajouter à ce qui a déjà été dit ? L'album, paru depuis le 1er Avril, reçoit un accueil critique et public enthousiaste plus que mérité, et l'avant-dernier épisode de la pré-publication confirme l'exceptionnelle qualité du travail de Matthieu Bonhomme. Le récit a conservé toute sa tension et le dénouement ne devrait pas manquer de panache. Visuellement, c'est fabuleux : le découpage est remarquable, le soin apporté aux ombres et lumières sublime... Vraiment bluffant !

- Happy Birds. Pekko revient, toujours en tenailles entre sa gloire et ses déboires : il ne manque pas grand-chose aux strips de Trondheim et Piette pour combler leurs fans, juste peut-être que la série décolle vers plus de folie, révèle une dimension supplémentaire pour échapper à une légère routine. Mais c'est déjà très bien.

- L'Atelier Mastodonte. Je mentionne le titre un peu par habitude, plus que par conviction car les strips d'Obion et de Tofépi ne sont pas fameux. L'arrivée de Tofépi en particulier ne produit pas des effets comiques bien inspirés. Tout cela stagne en ce moment (comme Happy Birds). Mais j'ai bon espoir que le rebond arrive vite.

- Tash & Trash. Dino, lui, ne connaît pas de baisse de régime : son strip hebdo est toujours aussi bien foutu.

- Game Over. Un gag à la bougie par Midam : rien de génial, mais quand même une imagination peu commune pour concevoir les pires supplices.

- Dad. La contrariété et les soucis accablent le Papa de manière vraiment... Epidermique ! Nob est cruel, mais il est surtout toujours drôle (voir ci-dessous). Et pour les mordus comme moi, vous pouvez aussi vous procurer le premier tome de La Cantoche (des gags parus dans "J'aime lire").

En direct de la rédak donne la parole à Darasse à propos de Tamara (on apprend que Zidrou cesse d'écrire la série après ce tome 15, laissant seule aux commandes Louise... La propre fille de Darasse. Vive le népotisme !). La semaine prochaine, le tome 4 Dent d'Ours de Yann et Henriet commence sa pré-publication.
Les aventures d'un journal revient sur un épisode des Schtroumpfs en 1980, à une époque où, déjà, Peyo était devenu davantage un marchand (à la limite de l'escroc, il faut le dire) qu'un auteur. Si l'article se veut bienveillant, c'est raté. Mais c'est instructif et édifiant.

Les abonnés ont en en supplément une mini-bibliothèque des mini-récits du journal de "Spirou" à confectionner (facile : même moi j'y suis arrivé !).

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