A qui veut Zero Preston veut s'en prendre ? Pourquoi a-t-il besoin de Emma ? Qui est le Parangon ? Comment Emma va-t-elle se sortir de cette affaire ?
Le mois dernier, nous faisions connaissance avec la nouvelle création de Brian Michael Bendis et Alex Maleev, une adolescente prénommée Emma qui apprenait que ses parents avaient été les plus grands voleurs du circuit. Une de leurs victimes, le richissime Zero Preston, en fit les frais et voulait à présent que la jeune fille l'aide à s'en prendre à quelqu'un, convaincu qu'elle avait hérité des talents de son père et de sa mère...
En même temps qu'on plongeait dans cette histoire, on retrouvait la verve, qu'on croyait perdue, éteinte, de Bendis depuis son départ de chez DC Comics, en même temps qu'il renouait avec l'artiste qui, certainement, le sert le mieux, Alex Maleev. Autant dire une sorte de résurrection pour ce tandem qui, normalement, devrait être à la tête d'une oeuvre aussi conséquente que celle de Ed Brubaker et Sean Phillips.
Tout le bien qu'on pouvait penser de ce premier épisode de Masterpiece se confirme ce mois-ci et, déjà, on se prend à espérer que Bendis et Maleev n'en resteront pas aux six épisodes prévus. Car cette série a le potentiel pour durer : on s'attache aux héros, l'intrigue est captivante, les dialogues claquent, les dessins sont superbes. Et Bendis et Maleev ne sont jamais aussi bons qu'ensemble tout bêtement.
Dans ce numéro, on fait la connaissance de ce mystérieux individu qui a neutralisé les espions de Zero Preston attachés à la surveillance de Emma et la présentation qu'en font Bendis et Maleev est simplement jubilatoire. D'ailleurs, tout l'épisode est au diapason et il y a un mot-valise mais justifié ici pour définir cette impression : Masterpiece est un comic-book cool. C'est même un sommet du genre.
Ni Bendis ni Maleev ne forcent à vrai dire leurs talents, mais ils n'en ont pas besoin car c'est d'une fluidité imparable. Les deux créateurs s'entendent parfaitement, ils tirent dans la même direction et ils n'ont rien à prouver. Ce registre leur convient idéalement, mieux encore que sur Scarlet, leur précédent creator-owned. Ils font ce qu'ils savent faire le mieux, c'est-à-dire une histoire conduite par les personnages (characters'driven), avec des compositions virtuoses (le flashback sur Parangon, l'intro de l'épisode en forme de faux film, puis trois pages sur la composition d'une équipe rêvée puis réaliste puis réel).
Il paraît que Bendis veut écrire des suites à Cover (avec David Mack) et Pearl (avec Michael Gaydos), sans lâcher l'univers étendu de United States of Murder (avec Michael Avon Oeming) : encore des BD avec ses complices les plus fidèles. Il a raison, comme le prouve la réussite qu'est Masterpiece et ses retrouvailles avec Maleev : on n'es riche que de ses amis. Et finalement, en ayant abandonné les Big Two et leurs séries les plus populaires, en préférant une forme de discrétion (au risque de l'oubli), Bendis s'offre une retraite paisible mais pas moins passionnante, en tout cas choisie et inspirée. Voilà qui me donne envie de replonger à ses côtés.
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