dimanche 14 septembre 2014

Critique 506 : SPIROU N° 3987 (10 Septembre 2014)


La couverture de cette semaine met à l'honneur Nelson : pas très excitant... C'est aussi le retour de Détective et Cie. Et, pour les abonnés, la 2ème partie (sur 4) du poster Zombillenium par Arthur de Pins (qui s'annonce gigantesque à la vue des 2 premières pièces).
Epluchons un peu ce sommaire, et causons un peu de ce qui vaut le plus le détour.

J'ai aimé :

- Spirou et Fantasio : Le Groom de Sniper Alley 2. Fantasio trouve un stratagème pour entrer dans l'Aswana et bénéficier de la protection de la force militaire "Gros-Nez". Il faudra bien ça pour commencer leur périple qui est très vite très mouvementé...
Ces nouvelles pages sont jubilatoires, avec un humour pince-sans-rire (l'astuce pour rhabiller Spirou en groom est bien trouvée), de l'action (on est tout de suite dans le vif du sujet). Yoann est également très en forme : comme il le raconte dans l'interview en préambule, il s'est solidement documenté pour les uniformes, les véhicules, les armes, les décors.
On dirait bien que le duo d'auteurs a (enfin) trouvé le bon bout.

- Ernest et Rebecca : La Boîte à blagues 5/7. C'est parti pour l'évasion de Pépé Bestiole, organisée par les "tripotes" et la complicité de la postière Cassiopée. Pour cette échappée nocturne, Rebecca découvre des coins de la campagne où son grand-père a vécu de grands moments...
On approche tout doucement de la fin et déjà, j'ai un pincement au coeur car je fonds devant les aventures de cette gamine avec son grand-père. Guillaume Bianco sait parfaitement doser les moments drôles, loufoques, et les autres, plus émouvants, sans jamais tomber dans la mièvrerie. Les dessins de Dalena et les couleurs de Giumento ajoutent à l'enchantement.

- Mélusine. La chute (au sens propre et figuré) est efficace, comme toujours, mais cette fois, Clarke ose l'émotion avec cette page touchante où sa jolie fée se rappelle son amie disparue.

- Détective et Cie : Retour à la case pétard. Un privé cherche, et retrouve, une jeune femme disparue, retenue prisonnière par le malfaisant Ted Bormist. Reste que l'enquêteur a peut-être un peu enjolivé son récit lorsqu'il explique comment il a sauvé la demoiselle...
Ce récit court de Fardin est très drôle et mouvementée, et son dénouement est sarcastique à souhait. Les dessins de Baron Brumaire m'enthousiasment moins, mais ça ne suffit pas à gâcher le plaisir.

- Rob. James et Boris Mirroir continuent de s'amuser (et nous avec) sur la romance entre leur héros et la conseillère de l'agence pour l'emploi, sous l'oeil goguenard du robot. Ces strips sont efficaces et marrants, d'un humour subtil.

- Imbattable. Pascal Jousselin confronte son super-héros à un savant fou et tricote encore une fois un bijou narratif, au découpage diabolique. Mine de rien, c'est du grand art, très inventif.

- Pinpin Reporter. Mathieu Sapin prépare les repérages de son court métrage au Jardin des Plantes. Du comique de situation très bien vu, mais pas super bien dessiné hélas !

- L'Ateleir Mastodonte. Guillaume Bouzard revient à l'atelier après une longue absence : de quoi provoquer un joyeux quiproquo, que Alfred va amplifier. Absurde et très rigolo. Une valeur sûre de la revue.

- Tash et Trash. Trois cases très marrantes : c'est d'une efficacité redoutable. / Kahl et Pörth. 2 cases, encore plus concis mais aussi bien senti.

- Dad. Nob livre chaque semaine une planche magique : il transforme une situation banale en un gag qui tape dans le mille, le tout superbement dessiné et mis en couleur. Quel régal ! (voir ci-dessous)

En Direct de la Rédak ne propose rien de bien notable (une interview de Bertschy, le créateur de Nelson, le retour la semaine prochaine des Campbell de Munuera).
Les Aventures d'un Journal revient sur la chronique tenue de 2004 à 2008 par Martin Winckler (successeur du Fureteur de Jean Doisy, rebaptisé Dr Je sais tout).

Bon, après, comme toujours, y a des trucs pas folichons pour remplir le programme, et je me rends compte que, depuis que j'achète régulièrement l'hebdomadaire, c'est bien là que la bât blesse : un numéro, c'est 50 pages, dont, dans le meilleur des cas, deux tiers (dans le pire, la moitié) valent le coup et le reste n'est vraiment pas au même niveau (avec des titres repris sans inspiration ou des séries originales pas terribles).
On peut s'interroger sur ce qui pourrait remplacer ces séries moins bonnes, en donnant plus de place au rédactionnel, à de nouveaux auteurs (le principe de la page "Cartes blanches" plus développée, car on y trouve souvent de très bonnes choses), des interviews plus longues et qui ne donneraient pas que la parole à la série d'ouverture (parce que c'est intéressant d'apprendre comment les auteurs écrivent et dessinent).
Mais, bon, je ne râle pas trop parce que j'y trouve quand même mon compte (surtout en étant abonné) et que, jusqu'à présent, depuis fin Juillet que suis fidèle, le bilan a été quand même positif.

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