dimanche 3 mai 2009

Critiques 41 : Revues Marvel VF Mai 2009


ULTIMATE SPIDER-MAN 66 :
- Ultimate Spider-Man 125-126 : La guerre des symbiotes (3 & 4). Si on devait comparer USM à un sport, il faudrait parler de Formule 1 parce que c'est un sentiment de vitesse et de vertige qui domine, et la suite de cette saga entamée le mois dernier ne faillit pas à la règle.
Eddie Brock et Venom ont resurgi et, après avoir dévoré quelques innocents qui écoutaient leur histoire commune, c'est à Spider-man que le symbiote cannibale s'en est pris alors que Peter Parker visitait avec sa classe un musée. Sur ces entrefaîtes a surgi Silver Sable et sa bande de mercenaires qui ont kidnappé le monstre, laissant le Tisseur encerclé par la police. Parallèlement, un étrange personnage a croisé la route du héros : le baptisé Beetle a été surpris en train de voler du matos dans le laboratoire de la Roxxon avant de réussir à prendre la fuite...
Nous découvrons qu'Eddie Brock a été enlevé par Silver Sable pour le compte de l'industriel Bolivar Trask, qui convoîte le symbiote dont il avait l'acquisition auprès de son co-concepteur Eddie Brock Sr. Mais revoilà Beetle qui libère la bête après en avoir prélevé un échantillon.Venom ne l'entend pas de cet oreille et poursuit cet énigmatique individu... Jusqu'à ce Spidey n'intervienne et ne soit assailli par le symbiote !
Les Ultimates débarquent à leur tour pour régler le problème dans une bataille dantesque.Lorsque Peter Parker revient à lui, tout semble être à nouveau normal mais Nick Fury ne tarde pas à le prévenir que les ennuis sont loin d'être finis...
Encore une fois, au risque de me répéter, c'est un véritable éblouissement ! Préparez-vous à une virée dans le "grand huit" avec les deux épisodes de ce numéro : Brian Bendis écrase l'accélérateur et nous chahute avec une maestria chavirante. Il est décidemment bien plus à son aise lorsqu'il pilote ce bolide qu'avec les Nouveaux Vengeurs où il alterne des story-arcs d'un niveau aléatoire.Ici, son talent de dialoguiste flamboie et le rythme effrené qu'il imprime à son récit ne souffre d'aucun défaut. Quand bien il en aurait qu'on n'aurait pas le temps de s'y attarder ! Pourtant, malgré cette action incessante, nous sommes intrigués par les rebondissements de l'histoire : qui est et que veut ce fameux Beetle ? Et surtout, après la révélation finale de Fury à Spider-man, comment tout cela va se terminer ?C'est avec l'art et le savoir-faire consommé d'un feuilletonniste que Bendis nous tient et ne nous lâche pas. On n'a qu'une envie : connaître la suite - et, réfléchissons-y, combien de séries parviennent à nous tenir autant en haleine ?
Et puis il y a le prodigieux, le renversant, le génial Stuart Immonen ! Lui aussi fait feu de tout bois : sa maîtrise nous éclabousse, sa virtuosité nous impressionne. La façon dont il exploite au maximum chaque effet de cadrage, de lumière, d'angle de vue, est sidérante. On tourne les pages... Et déjà, sans même qu'on s'en soit rendu compte, on a lu - non, on a dévoré ! - 46 planches comme on boit un verre d'eau. Ce dessinateur semble se défier lui-même en permanence et il se dégage de ses pages une intense jubilation : joie de dessiner et joie d'être lues.Là encore, citez-moi beaucoup d'artistes capables de vous procurer un plaisir si parfait, si puissant...
Ce n'est plus un comic-book : c'est un pic, que dis-je c'est un pic, c'est un sommet ! Toujours renouvelé, toujours merveilleux ! Merci messieurs !

MARVEL HEROES 19 :

- Les Puissants Vengeurs 16 : Secret Invasion - Elektra. Directement relié au crossover, cet épisode se penche sur le cas Elektra, cellee par qui tout a vraiment démarré lorsque les Nouveaux Vengeurs ont découvert qu'un Skrull avait pris sa place à la tête de la Main. Qu'est devenue la véritable Elektra ? C'est la question qui est posée ce mois-ci.
Hélas ! On n'a pas vraiment la réponse : on découvre comment elle a été capturée, comment celle qui se fait depuis passer pour elle a commandé l'attaque du Raft à Electro, puis accepté de se sacrifier pour l'invasion avant de prendre la Main... En mains justement.
Bendis ne va pas se tuer à la tâche en pondant des épisodes comme celui-ci (ou celui de Marvel Icons) : ça se lit sans ennui, mais c'est quasiment aussitôt oublié. L'action est privilégiée à la psychologie, mais c'est de l'action sans originalité ni suspense (puisqu'on sait qu'Elektra est tombée dans le piège Skrull). C'est vraiment du remplissage, limite de l'arnaque.
Graphiquement, le redoutable Koi Pham (encré par un Danny Miki encore moins bon - si, c'est possible ! - qu'avec Tan dans "Marvel Icons") est presqu'à l'aise dans les scènes de baston, mais ça reste quand même d'une grande laideur et d'une faiblesse technique indignes. Il y a vraiment des "artistes" dont la promotion est une énigme...

Donc : C-. Circulez, y'a rien à voir.

- Les Vengeurs : l'intiative 15 - Le seul bon Skrull. Cette série démontre à elle seule que, même lorsque le lecteur le plus indulgent croit avoir vu le pire, on peut encore faire plus mauvais et moche.
Le "scénario" de Slott et Gage (oui, ils se sont mis à deux pour ça !) est d'une nullité abyssale, avec une voix-off tellement envahissante qu'on a peine à y croire, et des dialogues d'une médiocrité totale. C'est qui plus est dénué de rythme, ce qui rend la lecture éprouvante.
Quant aux "dessins", Harvey Talibao surpasse certainement en laideur beaucoup de ce que j'ai pu subir, particulièrement avec cette série (où il faut déjà supporter Caselli et Uy, dont la mission semble de dégoûter de la bd les plus candides).
A quand Panini cessera-t-il ce supplice ? Je ne note même pas sinon je vais devenir méchant.

- Hulk 6 - Rouge sang. En comparaison (même si je n'aurai jamais cru dire ça un jour), retrouver l'abruti vert, manoeuvré par l'éprouvant Loeb et le lourdingue McGuiness, est presque rafraichissant. C'est certes toujours aussi con, mais au moins on créditera les auteurs d'une constance certaine en la matière.
L' "histoire", ou ce qui en tient lieu, ne varie pas d'un pouce : Hulk vert se bat contre Hulk rouge (ou Rulk, pour les afiicionados) pour savoir lequel des deux est le plus stupide. Et c'est tout... Sauf que ce mois-ci, Hulk vert réussit à envoyer Rulk au tapis (mais pas longtemps, rassurez-vous... Ce serait dommage de stopper ce bel élan narratif).
Festival de répliques ineptes, de pages aussi subtiles qu'une charge d'éléphants, chargées d'un suspense dont tout le monde se fiche : on plonge vraiment très profond... Au point d'aboutir dans une quasi-dimension parallèle. C'est sûr, Jérémy Manesse (qui traduit toutes les séries de la revue) n'attrapera pas de congestion cérébrale avec Hulk !
Bon, allez : C+, pour la blague.

- Thor 10. C'est avec un soulagement intense qu'enfin on arrive à la seule chose qui vaille dans cette revue : un nouvel épisode des aventures du dieu du tonnerre, écrite par un vrai scénariste et dessiné par un authentique artiste.
Comment Balder allait-il réagir après que, le mois dernier, Loki ait prétendu qu'il était le demi-frère de Thor, donc un prétendant légitime au trône d'Asgard ?
La réponse concoctée par JMS est habile, déjouant les pronostics - comme souvent avec cette série. Pas de grand réglement de comptes attendu, pas de baston fratricide... Et c'est tant mieux !Toujours excellement dialoguée, jamais ennuyeux, le récit est mené avec un savoir-faire et une certaine malice, qui la distingue du tout-venant. Thor n'est pas une série épique, pleine de bruit et de fureur, spectaculaire : encore tant mieux ! C'est plutôt une galerie de personnages, bien caractérisés, dans une histoire qui prend son temps, empreinte de mélancolie, avec quelques scènes délicatement drôles ou franchement burlesques : ça change de toutes ces histoires de conspiration, tortueuses, sombres, et parfois frustrantes.
Visuellement, Olivier Coipel livre toujours des planches d'une saisissante beauté, sans sombrer dans l'esthétisme gratuit : son découpage est un modèle de lisibilité, l'expressivité de ses personnages est magnifique. Quel bonheur !
Un A +, parce qu'il le vaut bien !

Bilan : très mitigé donc... Mais Thor vous réconcilierait avec tous les pires comics !


WOLVERINE 184 :

- Wolverine 67 : Old man Logan (2). Le 2ème chapitre de la saga de Millar et McNiven est à la hauteur de son prodigieux démarrage. Mais où Hawkeye emmène-t-il Wolverine ? Et que véhiculent-ils ? Le mystère reste entier... Et le récit toujours aussi prenant.
Les "morceaux de bravoure" abondent : une chute vertigineuse en Spider-buggy, la traversée nocturne de san Franscico et un affrontement mémorable avec les Ghost Riders, les terribles découvertes d'Hammer Falls... C'est vraiment puissant : le western spaghetti est-il soluble dans le comic-book de super-héros ? Millar nous prouve que oui, et de quelle manière ! D'ores et déjà, une grosse claque !
Et graphiquement, McNiven est dans une forme éblouissante. Ses planches sont d'un raffinement somptueux, dignes de gravure, et son découpage est d'une efficacité redoutable : les "splash-pages" sont renversantes, chaque effet est magnifiquement dosé...
Du grand art !-

- Wolverine Origins : Né sous x (1). Hé bien... Comment dire ?... C'est très mauvais. Et très moche aussi.Et ça suffit pour affirmer que mieux vaut zapper ça et relire encore une fois l'épisode d' "Old man Logan".

Résultat : A + (mais juste pour les 24 premières planches).


MARVEL ICONS 49 :


- Les Nouveaux Vengeurs : L'Empire (4). Retour en Terre Sauvage où, il y a deux mois, nous avions laissée Spider-man, Ka-Zar et Shanna (et tous leurs amis) face à Captain America !... Ou plutôt, comme on l'apprend (avec quel étonnement !...), un Skrull ayant pris l'apparence du Cap - et convaincu de l'être. Baston au programme et... C'est tout.
Drôle de story-arc où Bendis nous balade un mois sur deux en pleine jungle pour nous dévoiler les coulisses de l'invasion des vilains aliens aux oreilles pointues et au menton craquelé. On s'interrroge sur l'intérêt d'essayer de nous faire croire que Captain America n'est pas mort, n'est pas un Skrull. Le scénariste prend quand même vingt planches, un épisode entier pour tenter, en vain, de nous surprendre : c'est un peu long... Et c'est l'effet pervers de ces crossovers au diapason duquel toutes les séries (ou presque) doivent se mettre.
Dans une interview à "Newsrama", dernièrement, J. Michael Straczysnki expliquait qu'il détestait justment ces sagas pour cette raison, ajoutant que, selon lui, c'est au crossover d'être au service des séries, pas le contraire. Il a bien raison.
En outre, Billy Tan (médiocrement encré par l'affreux Danny Miki) ne nous éblouit pas vraiment graphiquement.Donc : bof.


- Iron Man : Les cinq cauchemars (3). Ben... Non, finalement. Pourquoi re-dire que c'est minablement écrit et abominalement dessiné ?
Oui, pourquoi ?


- Captain America : L'homme qui a acheté l'Amérique (3). Brubaker poursuit sa fresque avec sa maestria coûtumière : tandis que le sénateur Wright enflamme le peuple américain et que Sharon se rétablit au côté de la fille de Crâne Rouge, Captain America/Bucky, contre les recommandations du Faucon, enquête sur les relations du politicien et du super-vilain...
La folle ambition de cette oeuvre n'est pas trahi par le talent de son scénariste qui nous balade avec un art consommé. Chaque mois, on s'enfonce plus profondèment dans ce vaste complot, tortueux et pourtant passionnant.
Roberto De La Torre remplace Epting et livre des planches dynamiques, confirmant la grande classe des artistes présents sur la série (peut-être le plus beau casting d'illustrateurs aligné sur un titre).
Immanquable. Irréprochable.


- Fantastic Four : La mort de la Femme Invisible (2). Les Nouveaux Défenseurs, après avoir enlevé Fatalis, kidnappent Johnny Storm... Et tiennent Galactus ! Cependant, Alyssa Moy confie à Jane que le projet Nu-Earth est perverti...
Plein la vue : c'est, semble-t-il, la devise de deuxième arc par Millar et Hitch qui, dans cet épisode, se surpasse dans le grand spectacle. L'histoire est vraiment intriguante, on est captivé et on a hâte de connaître la suite : le scénariste est au meilleur de sa forme.
Le dessinateur, toujours secondé par Andrew Currie à l'encrage, nous gratifie de planches assez bluffantes. Il s'en dégage un sentiment de régression finalement assez jubilatoire : on casse tout, on s'amuse... C'est un peu n'importe quoi mais c'est extrèmement divertissant.
Glop, glop !


Bilan : un B+, qui doit beaucoup à "Captain America" et aux "FF". Mais "Iron Man" reste un vrai faute de goût...





SECRET INVASION 4/8 :

- Secret Invasion 4 : Mine de rien, nous voilà à mi-chemin de la saga... Et ça se sent un peu. Ce mois-ci, Brian Michael Bendis (ou BMB pour les intimes) semble nous inviter à faire le point sur la situation.
Comme le souligne Christian Grasse avec son sens de l'à-propos habituel, l'invasion Skrull n'a désormais plus rien de secrète et c'est, comme diraient les sauvageons de la banlieue, la zone partout. Du coup, l'épisode du mois nous transporte d'un point à l'autre pour nous informer de la progression du conflit. La situation est grave : ils sont partout !
Mr Fantastic est prisonnier et les affreux mentons craquelés du cosmos s'amusent à l'étirer comme du chewing-gum (sauf que Red Richards n'est pas comestible... Enfin, sauf pour Galactus). Dans l'espace, le QG du SWORD endommagé, l'agent Brand tente de sauver sa peau. Sentry... Hé bien, Sentry vole en se prenant la tête (mais est-il capable d'autre chose ?). A New York, Nick Fury et son Howling Commando explosent du Skrull comme des petits fous - et même Ms Marvel qui repassait par là, se prend une pêche (on sait jamais avec les blondes...)! En Terre Sauvage (où curieusement on n'a toujours pas vu Frédéric Lopez depuis le début du crossover...), la Veuve Noire a décidé de jouer au ball-trap avec les envahisseurs et Tony Stark commence à se remettre ("Ah, si seulement je pouvais me taper un bon verre de rouge !"... Non, il ne le dit pas, mais il le pense, j'en suis sûr!). A Brooklyn, The Hood rassemble ses complices et ça n'augure rien de bon.Désespérant ? Pas tout à fait, car à la fin de ce chapitre, Thor apparaît et va faire parler la poudre- ou plutôt le tonnerre. Et Captain America/Bucky n'est plus très loin...
Un peu comme dans le championnat de Football, on peut parler de "ventre mou" de la saga : c'est clairement un épisode de transition. Grosso modo, c'est la galère mais s'annoncent des changements avec l'arrivée de héros emblématiques, capables par leur puissance ou leur sens de la stratégie de faire basculer la situation.BMD ne fait guère d'étincelles dans ces conditions, mais ça reste plaisant à lire. Un peu pareil pour Leinil Yu qui emballe tout ça avec un découpage alerte, mais sans gros "morceaux de bravoure" à offrir.
Allez : un petit B-.

- Secret Invasion : Journal de guerre 1 - La fin du monde. Voici le complèment de programme qui va donc accompagner SI en VF jusqu'à son terme. Autrement dit, un regard alternatif sur les évènements.
Ecrit par Brian Reed, ce n'est pas très renversant - et même décevant de la part du scénariste de la récente mini-série Captain Marvel. Bon, ça se lit, mais c'est tout.
Pour ma part, je regrette le temps où House of M et ses 8 épisodes avaient été publiés en 4 revues sur 4 mois : désormais, Panini fait durer le plaisir - et vide nos porte-monnaie - pendant 8 mois, quitte à nous infliger ce genre de productions dispensables.Oh, je sais : personne ne me force à acheter, mais enfin, quitte à faire du commerce, un petit effort sur le contenu serait appréciable.
Car, en plus, je n'ai pas trouvé ça très bien dessiné (par Marco Castiello du studio italien GG)...
Donc : C-, parce que, bon, hein, j'me comprends.

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