samedi 17 août 2019

BATMAN UNIVERSE #2, de Brian Michael Bendis et Nick Derington


Après un début très accrocheur, Batman Universe ne lève pas le pied : on sent le plaisir manifeste du duo Brian Michael Bendis-Nick Derington à travailler ensemble et à raconter cette histoire. Histoire qui renoue avec les detective stories et nous embarque dans une enquête bien mouvementée dans plusieurs zones du DC-verse.


Amsterdam. Green Arrow et Batman ont coincé le Sphinx et se sont débarrassés de Deathstoke. Mais la police hollandaise débarque et oblige les deux héros à s'éclipser, permettant aussi à leur adversaire de se carapater.


Mais le Sphinx ne va pas loin avant d'être rattrapé. Green Arrow récupère la boîte dans laquelle il transporte l'oeuf de Fabergé qu'il a volé. Un gaz semblable à celui développé par l'Epouvantail le rend fou lorsqu'il l'ouvre.


Pendant que Batman tente de raisonner Green Arrow et de lui administrer l'antidote, le Sphinx se fait à nouveau la belle. Il gagne les docks où l'attend son commanditaire : Vandal Savage.


Batman repart à la recherche de l'oeuf en traçant sa signature énergétique, d'origine extraterrestre. Cela le conduit à Gorilla city où il s'infiltre discrètement avant que la garde royale ne lui barre la route.


Batman convainc le roi Nnamdi de le suivre dans sa salle des trophées. Ils y trouvent en effet le Sphinx avec la boîte de l'oeuf. Batman procède à une anlayse du récipient mais il est alors téléporté sur... Thanagar !

On retrouve, intact, ce qui a séduit dans le premier numéro de Batman Universe dans ce nouveau chapitre (qui, comme précédemment, comporte en fait deux épisodes de quinze pages). Pas besoin de connaître Batman sur le bout des doigts, ni même ce qui se passe dans ses deux autres séries (Batman et Detective Comics). Il suffit de se laisser porter.

Brian Michael Bendis finira-t-il par écrire une série régulière consacrée au dark knight ? En tout cas, il est vraiment taillé pour ça et il donne au lecteur néophyte comme au vieux fan un concentré de ce qu'on aime chez ce héros, sans verser dans quelque chose de sombre (comme c'est souvent le cas). Le projet pourrait s'appeler "Batman Adventures" car c'est bien à cela qu'on a affaire.

L'enquête entraîne le personnage et le lecteur dans des endroits peu fréquentés par Batman, loin de Gotham : c'est très dépaysant. Et cela permet de renouer avec quelque chose de familier comme The Brave and the Bold, grâce à la participation de Green Arrow (d'autres partenaires apparaîtront dans la suite du récit, comme Green Lantern ou Jonah Hex).

A l'image de l'oeuf de Fabergé que traque Batman, l'intrigue ressemble à un jeu de poupées russes : une surprise éclate à chaque fois qu'on s'en approche ou qu'on ouvre un coffret. Green Arrow en fait brièvement les frais et Batman, à la fin de ce numéro, a droit à un sacré trip. Bendis joue avec ces personnages comme avec nous : ce n'est pas innocent si ce que contient l'oeuf de Fabergé altère les facultés cognitives et empêchent, même le plus grand détective du DC-verse, d'anticiper ce qui va se produire.

Nick Derington fait feu de tout bois avec ce script mouvementé. Son dessin tranche aussi avec ceux des autress titres où figure Batman, en se rapprochant du cartoon, en ne cherchant pas le réalisme à tout crin. L'encrage un peu gras donne de la texture au trait et évite à l'artiste de noyer les plans dans trop de détails.

Cela n'empêche pas Derington de soigner ses planches, notamment avec les décors. Contrairement à la moyenne, il meuble les fonds et ne laisse pas au coloriste (pourtant le très doué Dave Stewart) la tâche de masquer les arrières-plans avec des camaïeux.

Il y a des scènes formidables inventives, dont on mesure l'excellence par l'habileté avec laquelle elle nous confonde, comme lorsqu'on découvre que Batman n'est pas dans la Batcave mais dans une simulation en réalité augmentée généréé depuis le Bat-plane. Ou comme l'arrivée de Batman à Gorilla city dans laquelle il tente d'accéder à la salle des trophées royaux en sautant de toit en toit (une somptueuse double page avec une décomposition de la progression du personnage sur les hauteurs de la ville).

Ce n'est pas difficile d'aimer ce Batman Universe - ça le serait plutôt de ne pas l'aimer. Alors allez-y en toute confiance : c'est fun, c'est palpitant, imprévisible. Digne du dessin animé mythique de Bruce Timm.

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