jeudi 20 juillet 2017

INFERNO, de Stuart Immonen

 


 y a une bonne vingtaine d'années...

... Stuart Immonen bossait alors chez DC : une partie conséquente de son travail que je connais mal (voire très mal), et qui m'a donné envie de lire cette mini-série culte, Inferno, dont il signe scénario et dessins, avec déjà Wade Von Grawbadger à l'encrage.

L'histoire est assez curieuse : elle implique une jeune femme, membre de la Légion des Super-Héros, toutes deux temporairement établies au XXème siècle. Coincée dans un supermarché, Inferno entend des voix et se lie à un groupe d'adolescentes, dont l'une d'elles est recherchée par la police car elle a fugué. 
Tout en faisant connaissance avec ces filles, Inferno a des "absences" au cours desquelles elle se remémore sa jeunesse (confiée par ses parents à des laborantins qui ont analysé ses pouvoirs et appris à les maîtriser) et doit affronter ses démons (entre succomber à sa peur du noir et à une étrange créature qui se renforce grâce à cette phobie, ou surmonter son tempérament volcanique et s'émanciper de la LSH).

Dans la postface du dernier épisode (la série en compte quatre), Immonen explique la genèse compliquée de ce projet, dont l'héroïne était négligée, et alors que lui-même était par ailleurs fort affairé par ses épisodes de Adventures of Superman. C'est en profitant du désintérêt des éditeurs pour le personnage et en jouissant d'une liberté totale pour concevoir ses épisodes (notamment en créant des couvertures atypiques, inspirés des mangas) qu'il a réalisé ceci.

Brodant sur le passage à l'âge adulte, s'amusant avec le pouvoir pyrotechnique de l'héroïne correspondant à son caractère ombrageux, Immonen déroute par sa narration entre rêve et réalité, qui convoque un panda énigmatique (selon le principe que la différence entre un mystère et une énigme est qu'une énigme a toujours une solution). C'est habile, mais étrange.

Visuellement, le trait d'Immonen n'a rien à voir avec celui qu'on lui connaît aujourd'hui (ou plutôt avec ceux qu'on lui connait tant il a pris l'habitude de changer de style à chaque projet). A cette époque, il est clairement sous l'influence d'Adam Hughes : le résultat est très élégant et classique, avec déjà une narration exceptionnellement fluide et dynamique. Même le look assez kitsch d'Inferno passe bien grâce à ça.

Il faudra que je trouve le temps de me plonger plus avant dans ce DC-Immonen désormais...

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