samedi 18 juin 2011

Critique 238 : OLYMPUS, de Geoff Johns, Kris Grimminger et Butch Guice

Olympus est une histoire en deux parties écrite par Geoff Johns et Kris Grimminger et dessinée par Butch Guice, co-éditée par DC Comics et Humanoids Publishing en 2005.
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Le Professeur Walker, archéologue dont le département est menacé de fermeture dans l'université où elle enseigne, et trois de ses étudiants, Sarah, Rebecca (deux soeurs), et Brent voguent au large des côtes de Théssalie, dans la mer Egée. Lors d'une plongée, Walker et Brent remontent une espèce d'amphore qu'ils estiment être d'une grande valeur et qui pourrait convaincre la faculté de laisser leur classe ouverte.
Mais brusquement le temps se couvre et peu après leur bâteau est abordé par des trafiquants. Une tempête éclate et le navire échoue sur une île où les malfrats (Deems, Shore, Gornik, et Tomasi), dirigés par York, s'aventurent avec leurs otages. Rapidement, ils rencontrent un gigantesque cyclope, mais les ennuis ne font que commencer et plusieurs créatures légendaires les attaquent.
Pour le Pr Walker, l'amphore repêchée est certainement la cause de tout ça et pourrait bien être la Boîte de Pandore...
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J'ai trouvé cet album, regroupant l'intégrale de ce dyptique, dans une braderie et je l'ai acheté en misant sur l'association de Geoff Johns, scénariste dont j'ai apprécié le run sur JSA et son relaunch (Justice Society of America), et de Butch Guice, dessinateur impeccable actuellement à l'oeuvre sur Captain America (en vf dans "Marvel Icons"). En revanche, j'ignore qui est Kris Grimminger qui a co-écrit l'histoire.
Cette bande dessinée initiée par la branche américaine des Humanoïdes Associés, pour laquelle Butch Guice a signé des albums originaux (comme Mandalay), et co-éditée par DC Comics, dont Geoff Johns est un des scénaristes vedettes, n'a rien d'un comic-book super-héroïque. Il s'agit d'un récit mélangeant fantastique et aventures, où abondent les références à la mythologie grecque.
Le début est intriguant et prenant, tout va vite, les scènes se succèdent et nous conduisent dans un endroit propice à l'extraordinaire : le thème de l'île oubliée est un classique et la profusion de monstres et de décors grandioses qu'elle abrite promet beaucoup.
Hélas ! Il faut bien avouer qu'on déchante rapidement car la suite du périple, si elle ne manque pas de moments spectaculaires, est plus tape-à-l'oeil qu'à la hauteur des éléments convoqués. Les personnages sont réduits à des clichés (la blonde sexy et ecervelée, la brune cérébrale, le vilain se muant en héros) et les rebondissements s'empilent sans vraiment nous captiver. On retrouve là un des tics propres à Johns qui est un conteur habile mais sans grande personnalité, et qui, hors des cadres des super-héros, n'est pas à son aise, succombant trop facilement à des scènes gore où les protagonistes subissent moults mutilations.
C'est bien dommage car ce voyage de simples mortels en territoire mythique aurait pu aboutir à une bande dessinée réfléchissant sur le rapport des hommes envers des légendes qu'ils ont créées mais qui se matérialisent brutalement.
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Les planches de Butch Guice, en grand format, sont elles-mêmes d'une qualité moindre que ce que ce graphiste brillant peut proposer. A l'exception de planches exceptionnelles avec des décors imposants (l'arrivée sur l'île, le labyrinthe) et la représentation de quelques monstres mémorables (le cyclope, les harpies), il est loin de montrer son meilleur.
Alors que Guice est capable de dessiner de superbes personnages féminins et des hommes aux visages et à l'allure à la fois rudes et élégants, il déçoit ici, comme si, alors qu'il travaillait plus librement que pour une série régulière mensuelle, il relâchait ses efforts.
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La remarque est facile, mais Olympus n'affiche pas une forme, ni un fond, olympien. C'est une curiosité mais qui n'a rien de divin.

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