mercredi 2 février 2011

Critique 206 : REVUES VF FEVRIER 2011

Spider-Man 133 :
- Spider-Man 621-622-623 : Mission de récupération - C'est la vie - Les étapes du deuil.
Après le très bon arc sur le retour de Mysterio appartenant à la saga du Gant, la série renoue avec des épisodes moins liés et réalisés par des équipes créatives différentes.
Le #621 est ainsi écrit par Dan Slott et dessiné par Michael Lark, et vaut à lui seul l'achat de la revue. Avec l'aide de la Chatte Noire, Spidey s'infiltre dans le repaire de Mr Negative pour récupérer l'échantillon de sang qu'il lui avait extorqué et qui pouvait lui servir à concocter un poison mortelle contre lui. La mission est une réussite, même si le Tisseur doit encore affronter ce redoutable caïd et s'arranger avec les méthodes (et la lubricité) de la Chatte Noire...
Très vif et servi par des dialogues piquants, le scénario est un vrai régal et prouve que Slott, quand il ne traite pas son affaire avec nonchalance, est un auteur capable de très bonnes choses pour Spidey.
Mais ce sont surtout les dessins de la paire Michael Lark-Stefano Gaudiano (trop rare depuis Daredevil), soutenus par la colorisation impeccable de Matt Hollingsworth, qui hisse ce chapitre à un niveau supérieur à la moyenne. Lark rêvait d'illustrer les aventures du Tisseur et effectivement il "possède" le personnage avec sa maestria habituelle. Son découpage est fluide et tonique, c'est un vrai régal et on va guetter son retour avec impatience (à partir du #634).
Le #622 est un mini-épisode de 12 pages écrit par Fred Van Lente et dessiné par Joe Quinones, qui prolonge le #621 puisque la Chatte a vendu l'échantillon sanguin de Spidey pour de l'argent. Le Tisseur doit infiltrer des fans de vampires et retrouve à cette occasion Morbius aux prises, lui aussi, avec une amante plutôt tordue.
Le ton est à la comédie et c'est vraiment drôle. Néanmoins, le mérite en revient moins à Van Lente qu'à Quinones qui nous gratifie de planches savoureuses où éclate son génie expressif - de quoi nous faire regretter que cet artiste ne signe pas plus souvent des pages intérieures...
Le # 623 est centré sur Flash Thompson, revenu estropié d'Irak et en pleine rééducation. Le tempérament volontariste du camarade de Peter Parker est mis à rude épreuve et il passe par différents états avant d'accepter sa nouvelle condition.
Le scénario de Greg Weisman n'est pas mal mais pas transcendant, il souffre surtout de passer après les copies de Slott et Van Lente, plus en verve. Mais les dessins (non encrés et mis directement en couleurs par Rob Schwager) de Luke Ross sont très beaux, bien meilleurs que ceux qu'il avait commis sur l'arc Deux Amériques de Captain America.
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- Spider-Man & Wolverine : Une erreur de plus (1).
Le premier épisode de cette mini-série écrite par Jason Aaron et dessiné par Adam Kubert (un des fils du légendaire Joe) est l'évènement de ce numéro. Ou, plus raisonnablement, sa curiosité.
L'argument est étrange puisque Spidey et Wolvie sont catapultés, sans trop savoir comment, à la période du crétacé : la fin du monde des dinosaures est proche, mais à peine survient-elle qu'ils sont à nouveau projetés dans le temps, avec une nouvelle menace à affronter...
Tout cela m'a laissé perplexe : ça se lit sans déplaisir, mais sans être palpitant. Et avait-on besoin d'une énième série avec deux personnages déjà omniprésents ? Cela sent plus l'opération mercantile, monté sur le nom de deux vedettes (que ce soit les héros ou les auteurs) que la production mémorable.
Ce n'est pas cela, en tout cas, qui va me réconcilier avec le surestimé Adam Kubert ni avec ce fameux Jason Aaron (dont la série Scalped lui vaut tant de louanges).
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- J. Jonah Jameson : Prendre le pouls + Spider-Man : Mouvement d'humeur.
Ces deux bouche-trous peuvent être zappés : le second ne fait qu'une planche, issue de l'anthologie Age of heroes, et le premier est vraiment indigne de Kurt Busiek et de Marko Djurdjevic.
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Bilan : un très bon numéro, avec en particulier une belle distribution de dessinateurs. Le mois prochain, la saga du Gant reprend ses droits.

X-MEN 169 :
- X-Men Legacy : Le coeur révèlateur.
Après le crossover Necrosha, Mike Carey s'offre une pause en compagnie de son personnage fêtiche, Malicia. C'est donc un épisode de transition, calme, mais fort bien mené.
Malicia va vivre une journée riche en enseignements, elle à qui Cyclope veut confier l'éducation des jeunes mutants. Elle tente d'aider Paras, un indien pacifiste qui refuse d'employer ses pouvoirs et en souffre ; elle absorbe les facultés psi des Cuckoos qui tentent de localiser la force du phénix ; elle se rapproche de Gambit, son amant qui ne veut pas partager tous ses secrets avec elle ; elle est confrontée à son attirance pour Magneto (attirance réciproque)...
Carey imagine des situations dont la densité est étonnante, le personnage de Malicia y gagne une épaisseur qui en fait peut-être le personnage le plus intéressant de la communauté mutante : il est rare mais passionnant de voir un auteur dépeindre avec autant de minutie et d'intelligence son héroïne. Les dialogues sont remarquables de finesse.
Après Clay Mann, c'est Yanick Paquette qui illustre ce chapitre, la série est gâtée - surtout que le dessinateur canadien, encré par Michel Lacombe, reste sobre tout en faisant de Malicia une créature très séduisante mais jamais racoleuse. C'est superbe.
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- Les Nouveaux Mutants (vol. 4) 11 : La Valkyrie de Hel.
Là encore, il s'agit d'un épisode exceptionnel, moins parce qu'il est relié à la saga Siege, que parce qu'il est illustré par une guest-star, Niko Henrichon (Pride of Baghdad).
Zeb Wells revient sur les liens unissant Dani Moonstar à l'asgardienne Héla, qui en fit sa Valkyrie pour récupérer les âmes des guerriers tombés au champ d'honneur. L'équipe des Nouveaux Mutants n'apparaît donc que fugacement dans ce segment au graphisme étonnant, publié avec un mois de retard.
C'est assez beau, mais décalé.
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- Dazzler : Dans le sang & Coup de fil - Colossus : Testament - Jubilé : Tu me manques.
Ces quatre épisodes sont d'un intérêt très relatif et on a le désagrèable sentiment que Panini bouche les trous avant la renumérotation au #1 et le lancement du nouveau mensuel X-Men Universe (qui remplacera Astonishing X-Men).
L'histoire en deux parties avec Dazzler est très faible et les dessins sont laids.
L'histoire avec Colossus est déplacée puisqu'elle se déroule avant le retour de Kitty Pryde, mais au moins elle est bien illustrée par David et Alvaro Lopez.
Quant à l'histoire avec Jubilé, bon... Bref... C'est dispensable.
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Bilan : un numéro qui démarre bien mais qui s'étiole au fil d'un sommaire composé de récits publiés en attendant le reboot de la revue.
MARVEL HEROES 1 :
- Les Vengeurs 1 : Les Prochains Vengeurs (1).
"L'âge héroïque" commence vraiment ici avec la résurrection du titre historique Avengers dont Brian Bendis a la charge, lui qui, il y a 6 ans, en boucla le volume 3 avec l'arc Chaos (Disassembled en vo).
Le scénariste a confié en interview que l'idée initiale des Nouveaux Vengeurs étaient de former l'équivalent de la JLA. Mais cette direction que lui avait suggéré Mark Millar ne s'était jamais vraiment concrétisé, et avait même péri avec Civil War. Au terme de ce crossover, Bendis avait tenté, avec la série Les Puissants Vengeurs, de redonner vie à une équipe iconique, sans vraiment convaincre puis en passant le relais à Dan Slott.
Aujourd'hui, pour la troisième fois, mais dans un nouveau contexte, Bendis s'essaye à nouveau à incarner un groupe digne du panthéon de Marvel, avec ses héros les plus emblématiques : Captain America/Bucky, Iron Man, Thor, Spider-Man, Wolverine, Oeil-de-Faucon, Spider-Woman.
Pour ce premier épisode, on peut dire que le scénariste ne perd pas de temps : le recrutement de l'équipe est rapide et ils sont aussitôt confrontés à une menace d'envergure. Pas de doute, le titre Avengers sera celui des "big guns" !
Au programme : Kang, un des ennemis les plus anciens du groupe, et la promesse d'un voyage dans le futur, où les enfants des Vengeurs sont devenus les maîtres tyranniques du monde - à moins qu'il ne s'agisse d'une ruse...
Il est prématuré de dire si Bendis va tenir ses promesses avec ce chapitre 1 qui promet beaucoup sans donner assez de garanties pour savoir si c'est le vrai grand retour de l'aventure et de l'action. Le pari est audacieux pour le scénariste qui n'est jamais meilleur qu'avec des seconds couteaux et des intrigues où il peut musarder entre deux scènes de baston homériques. Ici, il dispose des personnages les plus populaires de son éditeur et ambitionne de revenir aux basiques.
Pour l'aider, il a le soutien de l'artiste "marvelien" par excellence, John Romita Jr, avec lequel il n'a jamais collaboré, mais qui rêvait de travailler sur ce titre et possède le style musclé qu'exige ce genre de séries. Si le dessinateur se montre aussi inspiré qu'à l'époque de son run sur les X-Men dans les années 80, tous les espoirs sont permis...
Mais il faut rester prudent car JR Jr dessine en même temps la suite de Kick-Ass et souffre d'un encrage moyen de Klaus Janson et des couleurs affreuses de Dean White. Certaines cases et planches sont d'un niveau indigne de l'équipe graphique d'un titre pareil.
A surveiller, avec vigilance.
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- Avengers Academy 1 : Gros Dossier.
Refonte du titre Les Vengeurs : L'Initiative, cette nouvelle série est la bonne surprise de la revue et du mois.
6 jeunes surhumains - Voile, Foudre, Cuirasse, Hazmat, Reptil et Finesse - repérés par Norman Osborn durant le "dark reign" sont pris en charge par Hank Pym, Vif-Argent, Tigra, Speedball (ex-Penance), et Justice pour devenir la relève. Mais ils apprennent qu'ils ont été choisis moins pour leurs mérites que pour éviter de devenir des criminels...
Christos Gage pose très rapidement et efficacement les bases de la série en donnant vie à 6 personnages inédits et originaux, dans un cadre propice à une intrigue dont le potentiel est séduisant. La caractérisation est très bien vue et le dévoilement du secret qui peut sembler prématuré donne envie de savoir comment le scénariste va développer la situation.
Mike McKone illustre cela très élégamment, même si, en chipotant, on pourrait dire que ses scènes d'action gagneraient à être plus aérées pour être plus dynamiques. Il n'empêche qu'après son passage sur New Avengers où il souffrait des couleurs trop sombres de Dave McCaig, son association avec Jeremy Cox est un vrai plaisir pour les yeux.
Très prometteur.
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- Thor 610 : Siege - Ragnarok.
Cet épisode est vraiment anecdotique et peut se zapper sans souci : Thor y fait face à son clone fou, créé durant Civil War et resurgissant dans les ruines d'Asgard. Balder se lamente sur son règne. Kelda pleure la mort de Bill, désormais au Valhalla.
Kieron Gillen échoue à tous les niveaux, que ce soit pour donner de l'intensité au combat ou de l'émotion dans les états d'âme de ses personnages. Les dialogues sont fades. La série a vraiment perdu gros avec le départ de JMS et la perspective de sa reprise par Fraction ne rend pas optimiste.
Doug Braithwaite illustre ça assez platement : c'est parfois beau certes, mais aussi avec des problèmes de proportions étonnants pour un artiste confirmé. Le découpage est mou et ne parvient pas à transcender un script déjà bien pauvre.
Bof, bof.
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- Hulk 19 : La Théorie du Complot.
Jeph Loeb entame la dernière ligne droite de son run (fin au #24), qui aura marqué par sa nullité crasse et grasse, avec son humour affligeant et sa fameuse énigme (qui est le Hulk rouge ? En fait, le général Ross, l'ennemi de Bruce Banner).
Cet épisode ouvre un crossover intitulé en vo Fall of the Hulks, à suivre en parallèle avec la série Incredible Hulk dans la revue "Marvel Stars", où la réunion de vilains sous le nom de l'Intelligentsia a pour objectif la neutralisation des génies du Marvelverse pour une énième conquête du monde. Rulk, qui avait conçu ce plan mais qui a été trahi par ses complices, veut en profiter pour se venger tout en gagnant la confiance des héros et se racheter une conduite. Il essaie, pour commencer, d'aider les 4 Fantastiques...
Lourdement illustré par Ed McGuiness, mais écrit assez efficacement, ça reste lisible mais sans être passionnant.
Vivement le #25 et l'arrivée du duo Jeff Parker-Gabriel Hardman quand même !
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Bilan : un reboot mitigé, d'où émerge surtout Avengers Academy.

MARVEL STARS 1 :
Voici le remplaçant de la revue "Dark Reign", au sommaire duquel on retrouve deux séries (Thunderbolts et Secret Warriors).
- Les Vengeurs Secrets 1 : Histoires secrètes (1).
Le titre de ce premier arc pourrait servir de résumé à l'oeuvre de son scénariste, Ed Brubaker, qui rempile donc pour un "team book" après son run mitigé sur les X-Men.
Steve Rogers ayant décidé de ne plus endosser l'identité de Captain America mais étant devenu le nouveau super-flic des Etats-Unis forme sa propre équipe de Vengeurs. C'est un groupe de barbouzes opérant dans l'ombre et composé de héros ayant en commun un passé de militaire ou de soldat : on y trouve le Fauve (qui a quitté les X-Men car il n'est plus d'accord avec la direction de Cyclope), Valkyrie, la Veuve Noire, War Machine, Moon Knight, l'Homme-Fourmi (Eric O'Grady des Thunderbolts), Nova et Sharon Carter, qui assure le rôle d'agent de liaison. Chacun a été recruté pour son talent particulier : la science, la destruction, l'infiltration, la surveillance spatiale...
Leur première mission consiste à récupérer la couronne du Serpent mais ils découvrent qu'ils en existent plusieurs, avec des propriétés différentes. La compagnie Roxxon est impliquée via des exploitations minières sur Mars et le mystérieux Conseil de l'Ombre convoîte les mêmes reliques, avec à leur tête... Nick Fury ?
Brubaker ne perd pas de temps et entre dans le vif du sujet, à peine consacre-t-il quelques vignettes à l'enrôlement de Moon Knight et de l'Homme-Fourmi et devine-t-on que la composition de l'équipe ne sera pas permanente (Nova, notamment, ne devrait pas rester).
L'atmosphère de série noire et d'espionnage est magistralement rendue par un auteur qui excelle dans ces domaines et cet épisode de presque 30 pages se lit très vite sans jamais nous égarer bien que le récit abonde en informations. C'est dense, solide, efficace : du grand art, qui prouve que Brubaker s'est resaisi après les derniers épisodes décevants de Captain America.
Au dessin Mike Deodato livre des planches dans ce style expressionniste et musclé qu'il maîtrise comme personne et qui convient idèalement à ce genre d'histoire, avec ces héros virils et ses héroïnes bombesques. La scène d'ouverture est sans doute la plus tonique de toutes les séries estampillées "Heroic Age" du mois, et le reste est au diapason.
Une série déjà addictive !
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Thunderbolts : Infiltré + 144 : Le Patron.
L'autre attraction de la revue est la refonte des T-Bolts, avec une nouvelle formation mais le même scénariste aux commandes, l'excellent Jeff Parker (à qui on doit les indispensables Agents of Atlas et bientôt Hulk).
Le nouveau responsable de cette équipe de criminels à qui on offre un moyen de diminuer leur peine ou le temps passé en cellule est Luke Cage, qui a lui-même été un détenu et un cobaye à l'origine. Le poste lui est donné par Steve Rogers qui compte sur lui pour s'occuper d'un groupe des plus improbables avec Songbird, Moonstone, Crossbones, le Fantôme, le Fléau et l'Homme-Chose ! Mach V, qui a perfectionné la sécurité de la prison du Raft, et Fixer le secondent.
Mais c'est sans compter avec le Baron Zémo qui veut récupérer ses anciens disciples...
Parker a choisi un casting haut en couleurs pour relancer la série et je suis curieux de voir comment il va employer ces personnages. Le scénario de cet épisode et demi (Infiltré est en fait un segement introductif issu de l'anthologie Enter the heroic age) est classique (le recrutement de l'équipe) mais se clôt sur un cliffhanger haletant.
Le dessin de Kevin Walker est déroûtant : rompant avec le réalisme quasi-omniprésent de la production actuelle, son style est un mix "cartoony"-agressif, anguleux, privilégiant les gros plans. C'est intéressant et original mais pas encore très dynamique, et un effort sur les décors serait bienvenu.
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Hulk 606 : La fête des pères.
L'autre série Hulk (en vo Incredible Hulk) est consacré au héros original, ou plus exactement sur Bruce Banner et son fils, le colosse alien Skaar, qui attend que son père se retransforme pour le tuer (car il le tient pour responsable de la mort de sa mère - tout cela date de la saga World War Hulk).
Greg Pak relie son récit au crossover Fall of the Hulks qui a démarré dans la série Hulk de la revue "Marvel Heroes", où l'Intelligentsia entreprend de se débarrasser des génies du Marvelverse. Banner et Skaar vont affronter le Dr Fatalis pour contrecarrer les plans des anciens complices du Hulk rouge...
Le combat proprement dit occupe la majeure partie de l'épisode (de 27 pages) et, dessiné par Paul Pelletier, tient ses promesses : artiste sans génie, entre Alan Davis et Mark Bagley, son style outrancier convient bien à ce genre de production qui ne brille guère par sa finesse.
Le plus intéressant reste la relation entre Banner et son fils qui le déteste mais est déterminé à ne pas laisser quelqu'un le tuer à sa place et avant lui. Espérons que cet aspect continue à être exploité, ou, à défaut, que le crossover ne soit pas trop ennuyeux (c'est pas gagné...).
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- Secret Warriors 17 : La dernière chevauchée des Howling Commandos (1).
Et voilà le point noir de la revue !
Affreusement dessiné (et encore plus mochement mis en couleurs) par Alessandro Vitti (et Imaginary Studios), cette série à l'origine lancée par Brian Bendis et Jonathan Hickman est désormais uniquement écrite par ce dernier, dans ce style bavard et épouvantablement lent avec lequel il rédige aussi les FF.
Il faut se faire violence pour arriver au bout de cet épisode et je pense que je zapperai au prochain numéro - en attendant patiemment la fin programmée de la série (au #27, je crois).
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Bilan : un n° 1 très prometteur, avec deux teams-books accrocheurs, et un Hulk percutant.
MARVEL ICONS 1 :
Tout d'abord, notons la curiosité de runémoroter la revue au #1 alors que le sommaire présente non pas le début de la série-phare, Les Nouveaux Vengeurs, mais le dernier épisode de son premier volume...

- Les Nouveaux Vengeurs : Le Grand Final.
Le règne obscur est terminé avec la défaite et l'arrestation de Norman Osborn et de ses complices et après la chute d'Asgard à Broxton (Oklahoma). La capture des Démolisseurs fait comprendre aux Nouveaux Vengeurs que The Hood et Mme Masque se sont échappés.
Une fois le bras-droit de Parker Robbins, John King, entre ses mains, l'équipe localise leurs ennemis qui ont trouvé refuge chez le Comte Nefaria, le père de Mme Masque.
Cette ultime bataille gagnée et ayant appris par Steve Rogers, devenu le nouveau super-flic du gouvernement, qu'ils ne sont plus obligés de vivre dans la clandestinité, les Nouveaux Vengeurs s'interrogent sur leur avenir - et Luke Cage fait le point sur ces 6 dernières années...
Pour ce Finale, Brian Bendis a vu les choses en grand et a écrit un épisode au format exceptionnel de 60 pages, dont le dernie tiers est en vérité une succession de doubles pages extraits des arcs et events les plus mémorables de la série.
Avant cela, il a imaginé la confrontation spectaculaire entre ses héros et le trio The Hood-Mme Masque-Nefaria (ennemi de longue date des Vengeurs, apparu dès les premiers épisodes de Lee et Kirby). Il faut être difficile pour ne pas jubiler avec ce chapitre où le scénariste offre au groupe et à leurs fans une revanche attendue de longue date : le combat tient toutes ses promesses et prouve que Bendis écrit remarquablement des "fights" dans la grande tradition.
Pour l'occasion, la série accueille Bryan Hitch au dessin, une des rares stars de Marvel à n'avoir jamais illustré les Nouveaux Vengeurs (à part une double-page dans l'épisode 50, reprise ici). Avec ses encreurs Butch Guice et Andrew Currie, il livre des planches superbes, ses meilleures depuis longtemps, donnant une envergure rare à ce chapitre (la vue d'Asgard dévastée est saisissante).
Les doubles pages permettent de se rappeler les artistes divers à avoir oeuvré sur le titre et à souligner à quel point la série s'est vraiment imposé comme le pivot de Marvel avec trois crossovers annexes (House of M, Secret Invasion et Siege).
Enfin, l'épisode se conclut sur une magnifique double page signée Stuart Immonen, qui dessinera le premier arc de la deuxième série dont la publication commencera en vf le mois prochain.
Jouissif !
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- Iron Man 25 : Stark Résistance (1).
Evidemment, après la fête vient la gueule de bois et c'est un épisode de 38 (!) pages d'Iron Man par la paire Fraction-Larroca qui complète le sommaire de la revue.
C'est une nouvelle fois particulièrement affligeant : Thor offre une partie du trésor d'Asgard à Stark pour qu'il reprenne ses affaires (tout en suggérant que les deux partenaires n'ont pas réglé leur contentieux - Stark avait créé un clone fou de Thor durant Civil War), Stark ne veut plus inventer et vendre d'armes, une entreprise concurrente sur ce marché démarche l'armée...
C'est interminable, les dialogues sont encombrés de termes techniques incompréhensibles, ce qui est raconté en 40 pages pourrait tenir en 5... Fraction est fin prêt pour saccager Thor comme il le fait avec Iron Man et X-Men. Qu'a-t-on fait pour mériter ça ?
Quant aux dessins de Larroca, ils sont toujours aussi laids.
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Bilan : un bien beau "Final" pour New Avengers, qui console de la nullité dans laquelle sombre Iron Man.
MARVEL SAGA 9 :
- La Guerre de Fatalis (1-6/6).
Après le déjanté FrankenCastle, publié dans cette revue il y a trois mois, voici à nouveau une histoire complète et un programme copieux (152 pages !) : DoomWar (en vo) se situe après le "Dark Reign" et met en scène la Panthère Noire, Dr Fatalis, avec en guest-stars les X-Men et les 4 Fantastiques.
Le résumé sous le sommaire sera bien utile à ceux qui, comme moi, n'ont pas suivi la série Black Panther en vo : on y apprend que Fatalis, profitant de sa libération grâce à la Cabale de Norman Osborn, de retour en Latvérie, a affronté T'Challa, le roi du Wakanda, alias la Panthère Noire, pour piller ses richesses naturelles - le précieux vibranium. Leur combat a laissé le souverain africain dans le coma et c'est sa soeur, Shuri, qui a endossé le nom et le costume de la Panthère Noire.
Quand Doomwar débute, le Wakanda vient de subir un coup d'état. Conséquences : Ororo, alias Tornade des X-Men, l'épouse de T'Challa, est capturée et condamnée à mort, et T'Challa et Shuri ont pris le maquis pour demander l'aide des mutants sur l'île d'Utopia. Cyclope la lui refuse, mais Wolverine, Diablo et Colossus désobéissent et partent en Afrique sauver leur amie. Fatalis, lui, tente d'accéder au vibranium mais doit convaincre le dieu-panthère Bast de lui laisser utiliser le métal magique - ce que, contre toute attente, il réussit. T'Challa, Shuri et les X-Men renversent les putchistes mais Fatalis est à présent à la tête d'une armée de robots enrichis au vibranium. T'Challa fait alors appel aux 4 Fantastiques pour contrer leur ennemi commun...
Le scénario de Jonathan Maberry est dense et brasse des situations spectaculaires, foisonnantes, qui rappelle ce qu'écrit Alan Davis (dans des mini-séries comme JLA : The Nail - Another Nail). Et comme Davis, il n'évitee pas toujours le piège de la fresque surpeuplée, où des personnages sont convoqués en étant sous-employés, une équipe chassant l'autre (les trois X-Men cédant la place aux FF bien brusquement). On peut néanmoins saluer l'ambition du récit et l'ambiguïté des protagonistes qui se conduisent vraiment comme des belligérants, n'hésitant pas à tuer pour remporter la victoire.
Cependant, prévue initialement en cinq volets, l'histoire aurait sans doute gagnée à respecter ce plan et Maberry à soigner son épilogue qui, paradoxalement, est trop vite expédié.
Graphiquement, Scot Eaton livre une excellente copie : il est très à son aise avec ce casting fourni, ces séquences fournies, alternant brillamment temps forts et plus calmes. Il bénéficie d'un encrage signé Andy Lanning (sur les deux premiers volets) assisté par Robert Campanella (sur les quatre autres épisodes). On ne sera pas aussi flatteur avec la colorisation à l'aquarelle de Jean-François Beaulieu, assez désastreuse avec ses effets marronasses.
Bilan : une saga inégale, mais illustrée par un artiste à suivre (Eaton remplacera Deodato sur Les Vengeurs Secrets à partir du #13).

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