samedi 31 juillet 2010

Critique 156 : NEW AVENGERS 51 à 54 - SEARCH FOR THE SORCERER SUPREME, de Brian Michael Bendis, Billy Tan et Chris Bachalo










New Avengers : Search for the Sorcerer Supreme est le 13ème story-arc de la série écrite par Brian Michael Bendis et illustrée par Billy Tan et Chris Bachalo, rassemblant les épisodes 51 à 54, publiés par Marvel Comics de Mai à Août 2009.
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Les Nouveaux Vengeurs évoluent : Iron Fist se retire avant que Clint Barton/Ronin soit désigné chef de l'équipe (Ms Marvel devenant son second). La paranoïa engendrée par l'invasion Skrull a laissé des traces et chacun se démasque, y compris (après quelques hésitations, à cause du vieux contentieux qui l'oppose à Norman Osborn) Spider-Man (n'oublions pas que, bien qu'il ait révèlé sa double identité au public durant Civil War, cet évènement a été depuis effacé des mémoires par Méphisto dans la saga One More Day/ Brand New Day de la série Amazing Spider-Man...). Cette révèlation en amène une autre : Jessica Jones, Mme Cage, a fait ses études universitaires en même temps et au même endroit que Peter Parker, pour lequel elle avoue avoir eu le béguin (Luke Cage apprend ça sans plaisir...).
Cependant, le Dr Strange resurgit, en état de choc. Il révèle être à la recherche du nouveau Sorcier Suprême et avoir été attaqué par The Hood après avoir rencontré Wiccan (le magicien des Jeunes Vengeurs). Parker Robbins, possédé par le démon Dormammu, veut s'emparer de l'Oeil d'Aggamotto, mais les Nouveaux Vengeurs acceptent d'aider Strange dans sa quête.
Celle-ci les conduit jusqu'à la Nouvelle-Orléans où réside une vieille connaissance de Luke Cage, son ancien partenaire au sein des Défenseurs, le Fils de Satan, Daimon Hellstrom. The Hood devance les héros, persuadé que c'est lui qui a été désigné pour être le nouveau Sorcier Suprême.
Les Nouveaux Vengeurs sont attaqués par la complice de Robbins, Madame Masque, que neutralise Spider-Woman, puis prêtent main forte à Hellstrom contre Dormammu.
Contre toute attente toutefois, c'est Brother Vaudou que l'Oeil d'Aggammotto a élu comme son nouveau propriétaire et qui va écarter le démon avec l'aide de Strange et d'Hellstrom.
Profitant de la présence des caméras de télé sur place, Barton lance un nouveau défi à Osborn. Il réplique en rappelant les antécédents d'Oeil-de-Faucon (qui a débuté comme espion aux côtés de la Veuve Noire, avant qu'elle ne passe à l'Ouest).
Cette fois, c'en est trop pour le nouveau Ronin : il décide de tuer Osborn !
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Cette histoire démarre mollement pour s'achever en boulet de canon : Bendis a beaucoup à se faire pardonner, après le crossover Secret Invasion (trop long) et deux arcs des NA décevants (The Empire, également interminable, et Dark Reign : Power, anecdotique), et il se rachète en beauté en explorant un domaine inédit dans la série (la magie).
Le cas du Dr Strange avait été laissé en suspens depuis l'Annual 2 (à la fin de l'arc The Trust, NA #32-37) où il s'était retiré de la scène après avoir employé la magie noire. A cette époque, les Nouveaux Vengeurs avaient dû quitter le manoir du sorcier suprême et l'invasion Skrull allait être publiquement révèlée. On retrouve le personnage dans une situation propice à de nouveaux rebondissements puisqu'il doit trouver celui qui lui succèdera.
Bien entendu, The Hood n'est pas loin : celui qui est devenu la Némésis de nos héros tient ses pouvoirs d'un vieil ennemi de Strange, Dormammu, et figure comme un prétendant légitime, au milieu d'autres personnages (bons comme méchants). Le bon Docteur est naturellement inquiet car la tâche de sorcier suprême est délicate mais surtout parce qu'il craint que l'Oeil d'Aggammotto ne choisisse un héritier maléfique et aguerri.
Bendis fait planer la menace Fatalis mais y renonce rapidement - visiblement, il n'a jamais su quoi faire avec ce personnage, sinon le maltraiter et lui ôter sa superbe (comme dans ses Mighty Avengers et Dark Avengers), alors que Mark Millar en fera un être surpuissant dans ses épisodes des FF : cela trahit un manque de rigueur éditorial dommageable. Mais c'est un autre débat...
Au lieu de ça, le scénariste envoie ses héros à la Nouvelle-Orléans et donne la vedette à deux outsiders comme il les affectionne : l'ex-Défenseur Daimon Hellstrom (appelé à revenir dans le volume 2 de la série, qui vient de démarrer aux States) et surtout Brother Voodoo, entrevu lors de l'arc Revolution (NA # 27-31), alors qu'il avait été sollicité par Iron Man pour coincer... Les Nouveaux Vengeurs ! Le retour n'en est que plus savoureux et Bendis soigne la réapparition de ce personnage pour une bataille finale qui figure comme une des plus réussies de la série.
Des situations secondaires comme le démasquage de Spidey, la jalousie de Cage après que sa femme ait avoué en avoir pincé pour Peter Parker, fournissent l'occasion à l'auteur de signer quelques dialogues savoureux et très drôles.
L'équipe se dôte aussi d'un chef (et d'un sous-chef) officiel(s) en la personne de Clint Barton : son ancienneté comme Vengeur lui vaut le poste, malgré son sale caractère et le fait que Luke Cage soit l'âme du groupe depuis la mort de Steve Rogers au terme de Civil War. Bendis surprend le lecteur avec ce choix mais il prépare aussi le court terme : Barton veut engager une guerre contre Osborn, quitte à outrepasser le fameux "no kill". Son échec programmé renforcera la légitimité de Cage comme vrai leader de la formation tout en conservant la tension dramatique : ombrageux et direct, l'ex-Hawkeye, même s'il aurait pu s'adoucir en retrouvant Mockingbird, est un homme en colère, après avoir traversé des épreuves douloureuses (tué et ressucité par la Sorcière Rouge, dépossédé de son nom par Bullseye, incarnant la vengeance contre Osborn qui déshonore le nom des Vengeurs). Cette approche du personnage est en fait logique, même si elle a défrisé les puristes.
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Les dessins de Billy Tan sont efficaces à défaut d'être toujours renversants : un peu comme David Finch au début de la série, il fait le boulot et sait parfois se dépasser pour livrer de belles séquences, comme ici avec l'affrontement final contre Dormammu qui occupe la majorité de l'épisode 54. L'entrée en scène de Brother Voodoo est elle aussi fort bien exécutée.
Pour illustrer les scènes où Parker Robbins est harcelé par le démon, le titre accueille comme invité Chris Bachalo qui, dans son genre, signe des planches marquantes. Reste que je ne suis pas très friand de son travail, parfois à la limite du lisible.
Mais ces épisodes sont suffisamment enlevés pour que le plaisir de les lire ne soit pas gâché par un dessinateur de passage.
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Avant d'arriver au prochain "event", Siege, qui va redéfinir la gamme "heroes" de Marvel et par conséquent les titres Vengeurs, reste un arc : Power Loss. Et avec lui, l'arrivée du grand Stuart (Nextwave) Immonen, dont la contribution va porter la série sur des sommets graphiques...

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