samedi 31 juillet 2010

Critique 155 : NEW AVENGERS 48 à 50 - DARK REIGN : POWER, de Brian Michael Bendis et Billy Tan








New Avengers : Dark Reign - Power est le 12ème story-arc de la série écrite par Brian Michael Bendis et publiée par Marvel Comics de Février à Avril 2009, rassemblant les épisodes 48 à 50, illustrés par Billy Tan (plus Bryan Hitch, David Aja, Michael Gaydos, David Lopez, Alex Maleev, Steve McNiven, Leinil Yu, Steve Epting et Greg Horn pour le n°50).
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Le grand bénéficiaire de la victoire des humains contre les envahisseurs est donc Norman Osborn, qui devient le nouveau super-flic du monde libre : il démantèle le SHIELD et fonde le HAMMER.
Toujours contraint à la clandestinité, après avoir refusé la loi de recensement de Tony Stark, les Nouveaux Vengeurs se rassemblent grâce à Bucky Barnes, le nouveau Captain America, qui les héberge dans sa planque. L'équipe est désormais formée par Wolverine, Spider-Man, Ms Marvel, Mockingbird, Ronin (Clint Barton) et le couple Luke Cage-Jessica Jones dont la fille, Danielle, a disparu avec le skrull ayant pris la place de Jarvis.
Pour retrouver leur bébé, Luke et Jessica font appel à leurs amis ainsi qu'à Iron Fist et les 4 Fantastiques. Ils se divisent pour inspecter la ville et attaquent divers super-vilains comme l'AIM, l'HYDRA et Electro, susceptibles d'aider le Skrull en cavale.
Ils finissent par trouver dans un bar un autre Skrull prétendant être un ancien agent du SHIELD mais avant qu'ils aient eu le temps de le faire parler, il est abattu par un autre ex-membre de l'organisation de contre-espionnage.
Désespéré, Luke Cage se tourne vers le seul homme capable de l'aider : Norman Osborn. Celui-ci obtient l'adresse de la cachette du kidnappeur en interrogeant avec Venom des Skrulls faits prisonniers dans les cellules du HAMMER, et Cage récupère son enfant. Mais il échappe peu après à Osborn.
De retour au repaire de Bucky, les Nouveaux Vengeurs découvrent à la télé la présentation des Vengeurs Noirs d'Osborn, lui-même équipé de l'armure d'Iron Patriot, et composé de criminels rebaptisés (Venom : Spider-Man, Nor-Varh : Captain Marvel, Daken : Wolverine, Moonstone : Ms Marvel, Bullseye : Oeil-de-faucon ; Arès, Sentry). Hors de lui, Clint Barton décide de riposter.
Spider-Woman propose de servir d'appât pour attirer les hommes d'Osborn dans un piège mais ce dernier envoie le gang de The Hood éliminer les Nouveaux Vengeurs. Ces derniers disposent d'un atout : un draineur de pouvoirs élaboré par Tony Stark et récupéré par Ms Marvel, mais court-circuité par Osborn (et qu'ils oublieront sur place - ce qui va leur causer de futurs ennuis...). Malgré tout, ils s'en sortent miraculeusement, au terme d'une bataille disputée dans les ruines du Hellfire Club.
Clint Barton défie alors Osborn en prononçant une déclaration à la télé où il rappelle qui sont les véritables héros et le passé douteux des Vengeurs Noirs...
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Ce récit dont la concision est le premier et meilleur atout est clairement là pour opérer une transition entre la fin du crossover Secret Invasion et la suite des aventures des New Avengers. Bendis utilise un argument assez faible, bien que chargé dramatiquement (l'enlèvement de la fille de Cage et Jessica Jones), pour promettre un affrontement entre ses héros et leurs nouveaux ennemis, les Vengeurs Noirs de Norman Osborn. Mais l'affrontement n'aura pas lieu : la série Dark Avengers entraînent ce nouveau groupe en Latvérie où le Dr Fatalis combat Morgane la fée et les New Avengers doivent une nouvelle fois faire face à The Hood et toute sa clique.
L'ensemble, s'il se lit sans ennui, déçoit quand même car Bendis échoue à faire naître le suspense, que ce soit dans la première partie (la recherche du bébé) que dans la seconde (le traquenard d'Osborn). Comme s'il était conscient de la faiblesse de son idée, le scénariste conclut la grande bagarre contre The Hood et ses sbires dans la précipitation, grâce à l'intervention de Ms Marvel et Spider-Woman (la vraie, qui réintègre l'équipe en se rachetant maladroitement).
La véritable finalité de cet arc semble n'être que le 50ème épisode de la série, un chapitre exceptionnellement plus long (d'une 40taine de pages), où plusieurs dessinateurs sont venus épauler Billy Tan.
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Billy Tan, qui est devenu le deuxième artiste le plus prolifique du titre après Leinil Yu (même s'il a aligné moins d'épisodes consécutifs), rend une copie honorable mais sans plus sur ces épisodes, comme s'il cherchait ses marques après avoir partagé le gâteau avec Jim Cheung durant l'arc précédent (The Empire, NA #40-47). L'encrage de Matt Banning est par ailleurs également très inégal (Tan étant meilleur quand il s'encre lui-même ou quand il est secondé par Danny Miki et compagnie - cf. Uncanny X-Men).
Les guest-stars du n°50 forment un brillant aréopage de la maison Marvel mais leurs pages sont de niveaux variables :
- Bryan Hitch ouvre le bal avec une double-page spectaculaire mais fouillie,
- David Aja est bien plus sobre et retrouve Iron Fist pour notre bonheur,
- Michael Gaydos se montre paresseux en s'occupant de Luke Cage,
- David Lopez signe une planche enlevée avec Mockingbird et Ronin,
- Alex Maleev a été plus impressionnant en animant Spider-Woman tout comme Steve McNiven avec Spider-Man,
- Leinil Yu est convaincant avec Wolverine,
- Steve Epting est en grande forme avec Captain America,
- Greg Horn réussit à se rater avec Ms Marvel.
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Comme un résumé de ce passage oubliable, l'histoire s'achève sur une scène à la fois expédiée et ridicule où Clint Barton provoque Osborn à la télé (comment a-t-il pu y accéder en étant recherché comme il l'est ? Mystère...). Si l'action du personnage colle parfaitement à son caractère, cet épilogue est trop grossière pour qu'on le pardonne à Bendis. Heureusement, l'auteur va vite se resaisir avec l'arc suivant. La page Secret Invasion est tournée : enfin !

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