dimanche 1 septembre 2019

ACTION COMICS #1014, de Brian Michael Bendis et Szymon Kudranski


A cause du report de la parution de Superman #14, l'autre série consacrée à l'homme d'acier, Action Comics, sort donc la même semaine. Et il est troublant d'y déceler les mêmes erreurs, les mêmes faiblesses (même si Superman bénéficie d'un meilleur dessinateur). Brian Michael Bendis est un peu fatigué en ce moment, et ce ne sont pas les planches de Szymon Kudranski qui aident le lecteur.


Au "Daily Planet", Perry White reçoit la visite de Marisol Leone, qui est la nouvelle propriétaire du journal. Elle est prête à mettre les moyens pour le soutenir à une condition : que les meilleurs reporters de la rédaction enquêtent sur Leviathan et le démasque.


A ce moment-là, la télé retransmet en direct une intervention de Superman qui neutralise un monstre en centre-ville. Les responsables sont les scientifiques de Star L.A.B.S., dont le héros découvre la dangerosité des travaux et l'absence de mesure de protection pour les civils voisins.


De retour au "Daily Planet", Clark Kent en tire un article lorsque Perry l'entraîne dans son bureau pour lui présenter Marisol Leone. Elle veut l'augmenter et rencontrer Lois Lane afin qu'ils mènent les investigations sur Leviathan.


Cependant, Red Cloud affronte Thorn avec ses pouvoirs augmentés par Lex Luthor. A Chicago, Superman retrouve Lois Lane à qui il explique la situation au "Daily Planet". Elle se montre méfiante envers Leone même si Clark tente de la rassurer.


Leur conversation est interrompue par une traînée lumineuse dans le ciel. Superman part à sa poursuite jusqu'à Metropolis où il évite de justesse une collision avec elle. C'est ensuite qu'il fait la connaissance de Naomi McDuffie, venue chercher son aide.

Tout comme Superman #14 semblait n'avoir été écrit que pour écarter (une fois pour toute ?) Rogol Zaar et (moins sûrement) Jor-El au profit de l'introduction de la Légion des Super-Héros, Action Comics #1014 n'a visiblement guère d'autre objectif que de mettre en scène l'arrivée officielle dans le DCU de Naomi McDuffie, après son éclosion au sein du label "Wonder Comics".

Brian Michael Bendis case donc sa dernière création originale, mais avec une visée un peu différente de la LSH. En effet, Naomi est désormais sans série fixe (une nouvelle salve d'épisodes est prévue, mais sans qu'on sache quand - pas avant un bout de temps puisque le dessinateur Jamal Campbell est désormais en train de travailler sur un nouveau titre, Far Sector, avec un nouveau Green Lantern, pour la collection de Gerard Way, "Young Animals"). Cela ne va pourtant pas durer car Bendis va l'intégrer à Young Justice (ce qui est assez logique vu que le groupe rassemble de jeunes héros).

On comprend d'autant moins alors ce passage par les pages d'Action Comics où le personnage va en quelque sorte être formée à son nouveau statut de super-héroïne par Superman (et Batman, qui se joint à la fête le mois prochain). Certes, faire de Superman le coach d'une jeune héroïne qui a été marquée par sa visite dans le bled où elle a grandi se tient, mais le timing paraît pour le moins maladroit puisque le kryptonien est en ce moment accaparé par Leviathan.

D'ailleurs, Bendis insiste lourdement à ce sujet en animant Marisol Leone, la patronne de la mafia invisible de Metropolis qui vient d'acquérir le "Daily Planet" et exige en contrepartie de son financement l'investissement des meilleurs reporters du journal pour démasquer Leviathan. Elle le réclame à Perry White puis à Clark Kent dans deux scènes répétitives.

Le scénariste, en revanche, ne fait que survoler un moment bien plus intéressant et pertinent quand Lois Lane affiche sa méfiance envers Leone et s'étonne que Clark Kent ne soit pas plus vigilant à ce sujet. Trop tard : Naomi débarque, littéralement, comme un boulet de canon et coupe court à la conversation. Vraiment, c'est très mal construit - étonnant de la part d'un narrateur expérimenté comme Bendis.

Normalement, après ça, je devrais dire du mal, une fois encore, de Szymon Kudranski, le pseudo-artiste de cet arc. Mais est-ce nécessaire ? Sa médiocrité parle pour lui et il suffit de voir avec quel toupet il se contente de reproduire le visage de Viola Davis pour personnifier Marisol Leone pour constater à quel point rien de tout ça n'est du dessin. Plus accablant encore : la dernière page montre l'usage paresseux d'images retouchées quand le pied normalement botté de Superman est représenté comme s'il avait un collant à la place. C'est hideux, grotesque. Vivement que ça se termine et qu'on passe à un véritable graphiste (si je ne me trompe, John Romita Jr. sera le prochain).

A tout prendre, Superman est quand même meilleur que Action Comics ce mois-ci, mais dans les deux cas, c'est un Bendis peu inspiré aux manettes. 
La variant cover de Ben Oliver.

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