dimanche 19 mai 2019

NAOMI #5, de Brian Michael Bendis, David F. Walker et Jamal Campbell


Pour son pénultième épisode, Naomi se livre largement : Brian Michael Bendis, bien qu'aidé par David F. Walker, semble le seul vrai maître à bord de ce chapitre, dans lequel on trouve une sorte de synthèse de qu'il développe chez DC depuis un an. Mais aussi quelques-uns de ses tics, au point que la BD mute parfois en livre d'illustrations, où brille Jamal Campbell.


Naomi et sa meilleure amie Annabelle se retrouvent en pleine nuit et la première est encore toute excitée par la découverte de ses origines. Elle révèle rapidement qu'elle n'est pas née sur cette Terre.


Le multivers compte de nombreux mondes semblables au nôtre et la Terre où a vue le jour Naomi ne disposait plus de couche d'ozone. Ce qui a laissé filtrer des radiations inconnues, transformant certains de ses habitants.


Vingt neuf "élus" furent investis de pouvoirs divins, générant une guerre entre des réformateurs et des conservateurs, lorsqu'ils ne choisirent pas l'exil. Puis le criminel Zumbado se dressa contre les survivants pour se venger.


Grâce à sa tante Akira, Naomi fut envoyée sur notre monde où son père adoptif, Gary, de Rann, et Dee, de Thanagar, la trouvèrent. Aujourd'hui, les parents biologiques de la jeune fille sont certainement morts.


Son récit terminé, Naomi se demande quelle suite donner à son existence et Annabelle cherche à la réconforter. Mais les deux amies sont surprises par l'arrivée de Zumbado, déterminé à éliminer Naomi...

Brian Michael Bendis n'écrirait pas deux séries consacrées à Superman, on jurerait qu'il ait créé Naomi pour combler ce manque tant les origines de sa jeune héroïne renvoie à celles du kryptonien.

Quel que soit le rôle et l'apport dans l'écriture des scripts de David F. Walker, c'est bien Bendis qui est à la baguette ici, qui parle : on reconnaît sa voix, ses motifs - surtout ceux qu'il développe depuis un an chez DC (avec des allusions appuyées aux "crisis" du DCU, le destin d'un enfant d'un autre monde, orphelin, aux grands pouvoirs, métisse, etc.).

On reconnaît aussi des tics, diversement appréciés depuis longtemps, de Bendis, comme un texte très (trop !) abondant, surtout pour raconter... pas grand-chose, ni de neuf, ni d'original, ni de captivant.

Comment cela se traduit-il concrètement ? Par une succession de doubles pages, qui permettent à Jamal Campbell de s'illustrer... Mais en cédant complètement à la "grande image" au détriment de toute narration graphique. C'est certes un moyen comme un autre de faire passer la voix-off de la mère biologique de Naomi, mais c'est aussi très paresseux.

Surtout que ce qui nous est raconté est très banal, une reprise même pas déguisée des origines de Superman, avec cette Terre parallèle (inscrivant la série dans la même veine que Young Justice, Dial H for Hero et Wonder Twins, soit toute la production du label "Wonder Comics" avec le Multivers en toile de fond), ces surhommes engendrés par des radiations, leur guerre politique, un criminel revanchard et l'exfiltration de la seule enfant de ces dieux élus. 

Zumbado (un drôle de nom, plus risible que menaçant, mais au moins personnel, contrairement à celui de la tante Akira), le grand méchant de l'affaire, a une sacrée bonne boussole et un remarquable sens du timing, puisqu'il débarque providentiellement à la fin de l'épisode pour terminer sa sale besogne, juste devant sa cible !

Je suis un peu acide, mais c'est parce que je suis très dubitatif sur la démarche de Bendis avec ses deux "wonder" séries : Young Justice est très laborieux, Naomi fait pschitt !

Comme expériences de laboratoire, ce n'est pas tellement grave (DC peut se passer, comme Bendis, de cette nouvelle ado super-héroïque). En revanche, comparé à ce qu'il a accompli avec le retour du "Jinxworld", le label "Wonder Comics" n'est pas aussi inspiré.  

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