samedi 9 février 2019

GREEN ARROW #49, de Collin Kelly, Jackson Lanzing et Javier Fernandez


Les scénaristes Jackson Lanzing-Collin Kelly font preuve d'une énergie qui force le respect au regard de la tâche ingrate qui est la leur - conclure une série en divertissant les fans déjà tristes de son arrêt. Ils sont mieux que bien soutenus par Javier Fernandez au dessin. Ce trio mérite d'être maintenu et Green Arrow de vite revenir.


Green Arrow et Black Canary sont impuissants devant le pouvoir invraisemblablement augmenté du comte Vertigo. C'est comme si désormais il déréglait les lois mêmes de la physique en déstructurant Seattle.


Pour gagner du temps, Green Arrow tire une première flèche aveuglante qui distrait Vertigo et permet à l'archer et sa partenaire de se cacher. Il lui explique alors que le comte ignorait que Roy Harper était Arsenal, ils étaient même devenus amis en cure de désintoxication.


Ce souvenir donne d'ailleurs la solution à Green Arrow car Vertigo n'est pas un méta-humain : il tient ses pouvoirs d'un implant dans le cerveau. Il ne tord pas la réalité mais en donne l'illusion.


Défiant une nouvelle fois le comte, Green Arrow le raisonne en finissant par lui avouer que Roy Harper, qu'il réclame, est mort. Vertigo est interloqué mais ne peut s'empêcher de provoquer l'archer en déclarant qu'il n'a pas pu sauver Roy.


Furieux, Green Arrow manque de tuer Vertigo mais la police s'interpose en embarque le malfrat. Oliver Queen rentre, seul, à sa base. Tandis que Dinah Lance reçoit un ordre de mission terrible...

Comme le précédent numéro, cet épisode est d'abord celui de son dessinateur, Javier Fernandez : l'espagnol enchaîne les planches ébouriffantes, usant de plusieurs pleines pages vraiment sidérantes. L'énergie qu'il injecte par son dessin à l'histoire transcende le script, pourtant peu avare en péripéties et surprises.

Ces efforts ont été dignement salués par Jackson Lanzing sur Twitter qui a posté un extrait du scénario avec la planche correspondante à côté. Il soulignait alors que pour un auteur, quelques mots, quelques phrases représentaient en vérité, au final, des heures de travail pour l'artiste.

Cet hommage, suffisamment rare, mérite d'être cité en exemple car critiques comme auteurs comme lecteurs négligent souvent cet aspect des choses. Il va en quelque sorte de soi qu'un dessinateur livre mensuellement vingt pages, comme si cela ne représentait pas une contribution exceptionnelle. Et encore, ça, c'est quand les critiques, auteurs, lecteurs font attention au dessin, car combien sont-ils à discutailler histoire, continuité, caractérisation, etc., sans même penser à l'artiste qui les met en images dans des cadences infernales.

Pour a part, j'ai toujours mis un point d'honneur à parler du dessin dans une BD, à en évoquer le découpage, la représentation des décors, des personnages, à mentionner l'encrage, la colorisation, toute cette partie visuelle qui, soyons honnêtes et lucides, est ce qui nous fait acheter une revue, un album car c'est la partie la plus émergée de l'iceberg.

Cela ne signifie pas que je minimise l'écriture, mais je veux mettre l'accent sur le fait que l'art séquentiel est la combinaison indivisible des mots et des images. Une BD mal dessinée est pénible, une BD mal écrite n'est qu'un livre d'images. Une BD, c'est un bon scénario et de bons dessins. Ceux qui oublient cela ne savent tout simplement pas lire de la BD, il n'en voit que la moitié.

Jackson Lanzing et Collin Kelly l'ont compris et, parce qu'ils savent qu'ils disposent d'un dessinateur en pleine bourre, vraiment inspiré par ce qu'ils racontent, ne font pas les choses à moitié eux non plus.

Ce mini-arc en deux parties avec le comte Vertigo gère encore les conséquences de la mort de Roy Harper dans Heroes in Crisis, mais de manière plus indirecte que l'épisode entier qu'avaient produit les soeurs Benson avant eux. Le méchant réclame moins le défunt, dont il ignore l'assassinat, pour l'affronter (alors qu'il l'a envoyé en prison) que parce qu'ils furent compagnons en cure de désintoxication.

Le souvenir de Roy procurera aussi la solution à Green Arrow pour neutraliser le comte. Tout en révélant cruellement le fait que l'archer reste traumatisé par le décés de son sidekick. Ironiquement, c'est maintenant que Oliver Queen aurai besoin de la thérapie du Sanctuaire.

Le cliffhanger est vraiment étonnant et promet un cinquantième et dernier épisode imprévisible puisque Black Canary reçoit un ordre de mission radicale en relation avec son compagnon. De quoi boucler la série en beauté. Mais en souhaitant quand même son retour rapide, sous une forme ou une autre.
    
La variant cover de Francis Manapul.

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