jeudi 7 juin 2012

Critique 329 : MOON KNIGHT - VOLUME 2, de Brian Michael Bendis et Alex Maleev

Moon Knight, Volume 2 rassemble les épisodes 8 à 12 de la série écrite par Brian Michael Bendis et dessinée par Alex Maleev, publié en 2011-2012 par Marvel Comics. C'est la suite et fin du run des deux auteurs sur ce titre.
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Depuis qu'il a été membre des Vengeurs Secrets, Moon Knight a décidé de s'inspirer des meilleurs héros de ces diverses équipes, et sa personnalité est désormais partagée avec ce qu'il pense de Captain America, Wolverine et Spider-Man. Installé à Los Angeles où il produit une série télé inspirée de ses exploits, Marc Spector découvre que le Comte Nefaria en est devenu le caïd et cherche à reconstruire Ultron, mais Moon Knight réussit à s'emparer de la tête du robot.
Moon Knight s'est allié ensuite avec Echo, qui a fait partie des Nouveaux Vengeurs et s'était infiltrée dans le milieu de la prostitution dirigé par Snapdragon, la partenaire de Nefaria, qu'ils ont réussi à arrêter ensemble, et avec Buck, un ex-agent du SHIELD, qui fournit le justicier en expertises et équipements divers.
Pour Nefaria, l'heure de la revanche a sonné : il veut récupérer à n'importe quel prix la tête d'Ultron et cette lutte coûtera la vie à un de ses adversaires. Il va aussi faire appel à sa fille, Madame Masque, qui entend bien cependant en apprendre plus sur ses projets concernant Ultron...


Moon Knight livre Snapdragon à l'inspecteur Paul Hall
en échange de son aide pour enquêter sur le Comte Nefaria
et ses possibles complices dans la police de L.A..
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Comme ils l'ont fait dans le premier et précédent volume, Brian Michael Bendis et Alex Maleev continuent de revisiter remarquablement le personnage de Moon Knight dans ces 5 derniers épisodes de leur run :  après la version extrèmement sombre de Charlie Huston et David Finch en 2004, les deux complices ont préféré se concentrer sur les troubles de la personnalité du héros et sur son affrontement avec un ennemi si puissant qu'on se demande bien comment il peut lui tenir tête.
C'est une variation habile de ce qu'ils avaient accompli avec Daredevil où la question de l'identité et l'antagonisme avec le Caïd occupèrent une large place de leurs épisodes. Ici, cela permet de redéfinir Moon Knight, sa situation de justicier, sa position géo-stratégique, et la toute dernière page du dernier épisode indique clairement que l'intrigue a posé un nouveau jalon dans le projet The Age of Ultron dont le scénariste a commencé à poser les fondations dans ses épisodes d'Avengers (cette saga, dessinée par Bryan Hitch, prévue à la rentrée, devrait clore le passage de l'auteur sur la franchise).
Un rebondissement précoce et drmatique dans ce second volume va également permettre d'expliquer pourquoi Moon Knight est littéralement devenu un vengeur, et bousculer à nouveau la hiérarchie de ses multiples personnalités. La planche ci-dessous fournit un indice, mais je ne veux pas en dire plus pour ne pas gâcher le plaisir des futurs lecteurs...
"You ruin everything you touch."

Si Moon Knight permet donc d'entrevoir une partie du futur grand projet "Bendisien", il confirme aussi que le scénariste a, depuis la fin de New Avengers (vol. 1 & Finale) puis Avengers (post-Fear Itself), entrepris de ramener sur le devant de la scène certains personnages qu'on n'avait plus vus depuis longtemps (comme Nefaria, un des premiers ennemis des Vengeurs, Ultron, ou la Vision dans la série Avengers). Faut-il y deviner une volonté de restaurer certains éléments avant son départ de la franchise, de renouer avec les "grands classiques". C'est en tout cas notable de la part de Bendis qui a souvent préféré s'en écarter (s'attirant ainsi le courroux de fans intégristes...).


Madame Masque entre dans la partie.

Ces derniers chapitres sont menés sur un rythme soutenu, ce recueil se lit rapidement non seulement parce qu'il ne contient que cinq épisodes mais aussi parce qu'il est riche en action. Les dialogues sont toujours aussi inspirés, quoique moins fournis que d'habitude.
C'est en tout très efficace, et on peut remercier Marvel d'avoir laissé à Bendis le temps de conclure son récit - même si on regrettera que le public américain n'ait pas suivi...
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Alex Maleev est également très inspiré, et dans ces épisodes il prouve, si besoin était, son aisance pour animer des scènes d'action, dont un mémorable dernier round entre Moon Knight et le Comte Nefaria dans le commissariat de police de Los Angeles.
Bien entendu, l'artiste excelle encore et surtout dans les moments plus calmes où sa science du découpage, sa faculté à trouver des plans à la fois simples et originaux, en traitant l'image de manière incroyable, avec le concours de son coloriste favori, Matt Hollingsworth, font merveille.
C'est spécial, mais les livres que produisent Maleev et Bendis ont une "touch" incomparable, ce "je-ne-sais-quoi" qui les placent au-dessus du lot - ou plutôt en marge, à mi-chemin entre les comics traditionnels, avec le folklore inhérents aux super-héros, et la bande dessinée indé et arty. Ce sont des bouquins qui procurent des sensations tout à fait atypiques.
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Bref, c'est un volume impeccable, dont le seul défaut est de ne comporter aucun bonus digne de ce nom (même plus de variant covers) - dommage car on aurait aimé en savoir davantage sur les coulisses de ce run trop bref mais remarquable.

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