Très préoccupé par de récentes découvertes sur l'île de Krakoa, Diablo a passé la soirée du gala à se soûler. Le lendemain, il traîne une sévère gueule de bois mais surprend Stacy X en train de distribuer des contraceptifs à de jeunes mutants. Elle le conduit dans un lupanar où se détendent des mutants.
Voisinant ce lieu de débauche, Stacy X montre à Kurt Wagner une nurserie où Lost veille sur des nouveaux-nés abandonnés par des mutants qui ont eu des relations sexuelles non protégées. Dans le bordel à côté, Fabian Cortez créé un scandale auprès d'une mutante qu'il a voulu abuser.
Legin, avec Pixie et les frères Xorn, intervient pour tenter de chasser un parasite mental qui fait perdre leur contrôle aux mutants de l'île. Mais la créature leur échappe. Le Dr. Nemesis rédige un rapport confidentiel dans lequel il exprime ses craintes sur le fait que le Pr. X puisse être victime de ce parasite.
On poursuit avec le treizième numéro de Wolverine, écrit par Benjamin Percy et dessiné par Scot Eaton.
Avec Domino, Kid Omega, le Fauve, mais aussi Deadpool, qui a essayé de s'incruster dans la fête, Wolverine règle le problème. Sage sermonne le Fauve, élimine le système d'espionnage de son collègue et négocie un armistice avec les ambassadeurs de Terra Verde qui retirent leur soutien à Krakoa.
Emma a une discussion avec le Fauve à propos de ses méthodes et ses projets. Il ne s'excuse pas, assumant le sale boulot que refuse de faire le conseil de Krakoa. Mais leur conversation est interrompue quand Sage signale que le navire Marauder à bord duquel se trouve Christian Frost ne répond plus...
Ces deux épisodes sont particulièrement embarrassants à lire, surtout après les sommets atteints par X-Men #21, Planet-Size X-Men #1 et S.W.O.R.D. #6. Entre redites lourdingues, caractérisations gênantes ou complètement aberrantes, et intrigues indigestes, il n'y a pas grand-chose à sauver (si ce n'est rien à sauver).
Way of X est une nouvelle série récemment lancée puisqu'elle ne compte que trois épisodes. Pour l'écrire, Marvel a débauché de chez DC le scénariste Si Spurrier, qui avait écrit il y a quelques années la pourtant peu fameuse Cable & X-Force (2012-2013). Entretemps, chez la "Distinguée Concurrence", Spurrier s'est refait la cerise en signant un spin-off de The Sandman, d'après Neil Gaiman, intitulé The Dreaming et quelques épisodes de Justice League (entre la fin du run de Scott Snyder et le début de celui de Bendis).
En revenant chez Marvel, sur la franchise X, Spurrier a affiché de grandes ambitions, comme s'il se mettait aun niveau de l'architecte Jonathan Hickman. Pourtant, il n'y avait pas de quoi pavoiser quand on a appris qu'il allait écrire Way of X, un titre avec Diablo en vedette. J'adore ce personnage mais aucune des séries dont il a occupé le premier rôle n'a rencontré le succès. Par ailleurs, si j'ai un regret depuis HoX-PoX, c'est bien que personne (y compris Hickman) n'a respecté l'elfe créé par Dave Cockrum. En effet, depuis toujours, les scénaristes ont privilégié le Kurt Wagner homme de foi au bondissant Bamf que préférait pourtant Cockrum, qui l'avait imaginé en s'inspirant d'Errol Flynn.
A part Alan Davis dans son run sur Excalibur et Jason Aaron dans son unique arc sur Amazing X-Men, personne (même Claremont) n'a animé le personnage de Diablo selon la volonté de Cockrum qui, jusqu'au bout, a exprimé son mécontentement sur le traitement qu'on avait réservé à son héros fétiche. Spurrier aurait bien énervé l'illustre artiste.
Depuis deux épisodes, Spurrier fait n'importe quoi avec Diablo qui, allié à Légion (David Haller, le fils de Charles Xavier, ressucité pour la peine), enquête sur une mystérieuse entité qui donne des cauchemars à de jeunes mutants sur Krakoa. Ils viennent, avec le concours du Dr. Nemesis, de découvrir qu'il s'agit d'Onslaught, émanation terrifiante des psychés de Xavier et Magneto (à l'origine d'un event dans les 90's).
Mais Spurrier ne s'arrête pas là : visiblement, le Hellfire Gala l'indiffère et il situe son épisode le lendemain de la fête, avec Kurt qui a une méchante gueule de bois car il s'est pris une cuite pour tenter d'oublier la menace qui rôde. Bon, déjà, assister au pathétique spectacle de Diablo en train de s biturer est complètement out of character, mais zapper carrément le gala pour poursuivre l'intrigue de la série, c'est vraiment du foutage de gueule. Lorsqu'on refuse de jouer le jeu d'un event, on n'y participe pas ou alors on passe le titre à un scénariste fill-in.
La suite est d'une tristesse abyssale. Kurt surprend Stacy X, ex-prostituée mutante (était-il utile de la faire revenir ?) en train de distribuer des contraceptifs à de jeunes mutants qui ont prolongé la nuit de fiesta en baisant sans protection. Kurt est outré parce que Hickman a eu la malheureuse idée de lui inspirer l'idée que les mutants devaient se multiplier... Mais évidemment pas comme ça ! En prime, cette scène fait passer Diablo pour un type opposé à l'usage de contraceptifs, pire que le pire des curaillons... Désolant. Mais ce n'est pas tout : Stacy X dévoile à Kurt l'existence d''une sorte baisodrome local où on peut se détendre sans conséquences... Et qui voisine une nurserie où sont recueillis des nourrissons abandonnés par de jeunes mutants qui ont copulé sans capotes. Non, vous ne rêvez pas ! Autant de passages lamentables dans un seul épisode, ça relève de l'exploit, ou du plus mauvais des mauvais goûts.
C'est de surcroît dessiné avec les pieds par un certain Bob Quinn, qui a déjà sévi sur Captain America (le run de Ta-Nehesi Coates), et dont on se demande qui, chez Marvel, a pu penser qu'il avait assez de talent pour hériter d'une série régulière (quand tant de super artistes sont sans engagement). C'est un désastre jusqu'au bout. Mais il y a une justice en ce bas monde puisque Way of X va s'achever en Septembre au #5 (et ce, même si Spurrier assure que c'est seulement la fin de la "saison 1" et qu'il a plein d'idées pour la suite - c'est ça, mon grand, mais tes idées, tu te les gardes, et tu vas t'amuser ailleurs, loin).
Hélas ! le calvaire n'est pas terminé car Wolverine #13 n'est guère mieux (avec un tel chiffre, c'était mal barré). Benjamin Percy n'est pas non plus le dernier, semble-t-il, pour se moquer du monde cette semaine puisqu'il ne fait rien d'autre que livrer un deuxième épisode de X-Force dans cet event.
En effet, ne vous fiez pas à la couverture de ce numéro car on y voit à peine Deadpool (dont le compte était déjà bon dans X-Force #20) mais pas beaucoup plus Wolverine. Obsédé par la flore de Terra Verde, le Fauve et Percy recyclent cette idée depuis des lustres sans se renouveler. Cette fois, entre une énième connerie du Fauve (que Percy aura chargé comme une mule, avec un acharnement incroyable) et des ambassadeurs de Terra Verde décidés à se venger de mutants qu'ils considérent comme des colonisateurs profiteurs, on a droit à un machin sans queue ni tête, à peine rattrapé par les toutes dernières pages.
Wolverine sort les griffes mais sans être mis en avant ni en valeur, Domino, Kid Omega et Sage occupant autant de place à l'image que lui pour éviter que la situation ne parte en sucette. C'est d'un ennui total, là aussi mochement dessiné par Scot Eaton (pourtant un dessinateur solide, mais qui a un script affreux et peu d'inspiration de toute façon).
Mais, tout de même à la fin, Percy tente quelque chose que tout le monde attend depuis des lustres : une explication entre quatre yeux avec Hank McCoy sur sa manière de gérer les choses et son comportement plus que limite. Le Fauve a dépassé les bornes bien avant HoX-PoX, donc il est impossible d'affirmer qu'il n'est plus le même : il a commis des actions peu orthodoxes déjà durant Messiah Complex (quand la race mutante était menacée d'extinction complète), puis il a ramené les cinq premiers X-Men pour tenter de raisonner un Cyclope adulte qui venait de tuer le Pr. X et qui sombrait dans un délire révolutionnaire (Bendis n'a pas fait grand-chose de cette piste pourtant prometteuse). Mais désormais, le Fauve est une ordure impardonnable, qui humilie ses amis, joue à l'apprenti-sorcier, et veut espionner tous les non-mutants tout en supervisant les missions de la X-Force.
On assiste donc à un premier échange tendu avec Sage, mais celle-ci n'a pas l'autorité nécessaire pour le recadrer. Il faut une Emma Frost pour oser dire ses quatre vérités au Fauve, mais il se démonte pas : il assume ses saloperies, parce que, selon lui, le conseil de Krakoa n'a pas les couilles nécessaires, et il accepte d'être mal vu si la communauté mutante est protégée au final. Percy a carte blanche pour écrire Hank McCoy, c'est évident, et donc ma foi, pourquoi ne pas aller jusqu'au bout de la logique du personnage, déjà bien entamée depuis des années, en en faisant un enfoiré. Mais c'est écrit sans nuance, sans remise en cause, sans encadrement. Personne ne dit clairement au Fauve de se calmer un peu (à part Wolverine qui l'avait frappé après avoir humilié Colossus).
A force, c'est épuisant, c'est malsain. Certains fans imaginent qu'il y a un loup derrière tout ça (en gros : ce ne serait pas le vrai Fauve, mais son double, le Dark Beast de l'Âge d'Apocalypse), mais je n'y crois pas (pas davantage que je ne crois au fait que le projet de Hickman pour la franchise serait une énorme mascarade révélée in fine par un twist à la Shyamalan, du style : ce n'étaient pas les vrais X-Men, mais des clones, ou des mutants d'une autre dimension, d'une autre ère, etc.). C'est en tout cas pour cela (entre autres choses) que j'ai cessé de lire X-Force : Percy massacre ces personnages qu'il n'apprécie visiblement pas (à part Domino).
De toute façon, l'event touche à sa fin puisqu'il ne reste plus que X-Factor #10 à lire, et qui sort la semaine prochaine. On fera le bilan en même temps.
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