MARVEL HEROES EXTRA 3 :
- Incredible Hulk 601-605 : Banner et fils.
Séduit par son Dark Reign : La liste - Hulk, j'ai voulu en lire davantage sur Greg Pak avec ce numéro hors série de Marvel Heroes compilant une saga complète en cinq volets sous le titre Banner et fils.
On y retrouve donc Bruce Banner, désormais incapable de se transformer en géant vert, et son fils alien, Skaar, qui ne désire qu'une chose : faire la peau de Hulk qu'il estime responsable de la mort de sa mère, la princesse Caiera. Celle-ci a péri sur la planète où le colosse de jade fut banni par les Illuminati (Red Richards, Charles Xavier, Iron Man, Dr Strange, Flêche Noire - mais pas Namor, opposé à cette sanction) et où il était devenu gladiateur puis roi.
A son retour sur terre, en compagnie de guerriers extra-terrestres rencontrés dans les arènes, Hulk a voulu se venger, mais sans succès (le crossover World War Hulk, déjà écrit par Pak et dessiné par John Romita Jr). Puis sa rencontre contre Rulk l'a privé de ses pouvoirs.
Banner a toutefois la certitude que son état n'est que provisoire et il entreprend de former Skaar au combat - dans l'espoir qu'il le tue et donc le délivre quand Hulk reviendra ? Ou pour en faire un vrai héros et non un barbare comme son double ?
Si cette histoire déçoit par rapport à Dark Reign : la liste, c'est d'abord parce qu'elle explore peu la relation entre Banner et Skaar : on a d'abord droit à une succession de combats spectaculaires mais répétitifs se concluant de manière frustrante.
Pour qui n'est pas fan à la base de Hulk, comme c'est mon cas, l'espoir de lire une production appréhendant le personnage par un biais original est de courte durée : Skaar remplace le colosse de jade dans le rôle de la brute infligeant une correction à tous ses adversaires, même s'il s'en acquitte avec plus de résignation.
Le passage le plus intéressant est celui où le rejeton de Banner rencontre celui de Wolverine, le sauvage et vicieux Daken, le seul à lui rendre la monnaie de sa pièce. Mais là encore, Pak donne le sentiment d'expédier une situation intéressante (l'offre faîte à Skaar de rejoindre les Vengeurs Noirs d'Osborn, mais comme complice de Daken).
Cela finit dans un grand n'importe quoi en compagnie des Fantastic Four, de l'Homme-Taupe (et de ses monstres) et du rival de celui-ci, Tyrannus (en bonne place dans le classement des méchants les plus grotesques de Marvel). La scène finale est intrigante à souhait mais arrive trop tard : j'ignore à quand (et même si) la suite sera publiée, mais je ne suis pas sûr de la lire de toute manière (alors que l'arrivée prochaine sur la série Hulk du tandem Jeff Parker-Gabriel Hardmann est bien plus alléchante...).
Graphiqument, Ariel Olivetti, spécialiste des illustrations digitales, livre des planches curieuses, mélange de dessins à l'ordinateur en couleur directe et d'incrustations photos : même si je ne suis pas client de cette technique, cela se laisse regarder.
A partir du 3ème épisode, Guiseppe Camuncoli intervient et, dans un registre totalement différent, produit des pages bien plus vivantes, nerveuses et personnelles.
Au dernier chapitre, Paul Pelletier joue les intérimaires de luxe et l'on regrette qu'il n'ait pas signé toute la saga tant son trait puissant, entre Alan Davis et Mark Bagley, convient à laa perfection à ce genre de personnage.
Bilan (en forme de morale) : parfois, mieux vaut se contenter d'une éphémére bonne surprise que chercher à en découvrir davantage.
MARVEL HEROES 34 :
- Thor 604 : Fatal Promethée (1).
J. Michael Straczynski parti chez DC, le titre est désormais mené par Kieron Gillen, un nouveau scénariste, et Billy Tan, en provenance des Nouveaux Vengeurs : ce changement d'équipe ne signifie pas pourtant une vraie nouvelle direction mais plutôt la suite et fin de l'intrigue mise en place par JMS.
Loki a convaincu Balder, désormais souverain des Asgardiens, de s'installer en Latvérie, le territoire du Dr Fatalis. Mais celui-ci a trahi la Cabale de Norman Osborn et le dieu du mensonge pour percer les secrets des immortels nordiques. Le résultat de ses expériences : de terrifiants monstres, mi-hommes, mi-machines. Témoin de cette abomination, l'humain Bill l'a payé de sa vie et Kelda, qui s'était épris de lui, réclame vengeance, bientôt suivi du demi-frère de Thor et de ses troupes.
Mais, et Thor justement, où est-il ? Pas très loin, préparant lui aussi son affrontement avec Fatalis...
JMS avait écrit Thor comme une série contemplative traversée par des séquences d'action spectaculaires, magnifiée par les dessins d'Olivier Coipel (et de Marko Djurdjevic en fill-in). Gillen a visiblement reçu comme consigne de ramener le titre vers la baston et les grands effets sans âme - la dernière (splash) page ne laisse guère de doute sur la suite : Fatalis va encore s'en prendre une après avoir méchamment transformé quelques Asgardiens.
Mais de quel Fatalis parle Gillen ? Le savant surpuissant de Millar ? Ou le fantôche de Bendis ? Décidemment, le méchant emblématique des FF semble avoir autant de visages que d'auteurs et il est regrettable que les éditeurs des diverses séries Marvel ne se soient pas mis d'accord : aujourd'hui, le tyran de Latvérie n'est guère plus que le jouet (rebelle) d'un Osborn ou le punching-ball de Thor. Seul Millar, malgré ses options controversées, avait rendu le Docteur à nouveau menaçant et charismatique.
Pour les dessins, Billy Tan rend une copie plutôt honorable même s'il hérite d'un job ingrat après les épisodes de Coipel et Djurdjevic. Il est néanmoins plus à son avantage ici que dans Dark Reign : La Liste - Daredevil... Mais ce n'est pas bien difficile.
En tout cas, il est plus convaincant dans sa partie que Gillen qui n'avance pas grand'chose pour son arrivée.
Toutefois, tout cela ne doit tromper personne : Tan ne restera pas (il sera remplacé par Doug Braithwaite) et Gillen est sous intérim en attendant Matt Fraction (aïe !) - qui fera équipe avec Pasqual Ferry (à partir du #611 - donc, on a le temps, vu le rythme auquel est traduit la série).
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- Les Puissants Vengeurs 32 : Puissants/Noirs (1).
Le deuxième titre "Avengers", piloté par Dan Slott (ouille !), ne m'a jamais convaincu depuis son lancement (Bendis ne s'était pas montré très inspiré en la lançant, et pourtant dans la foulée de Civil War, le potentiel d'une série pareille était prometteur). Depuis que Slott l'a remplacé aux manettes, il a non seulement profondèment chamboulé le casting mais également changé le ton (plus versé dans l'aventure et l'humour - encore faut-il être sensible au style prétendument ironique de l'auteur), sensé renouer avec la veine "old school".
Pour ne rien arranger, il a été flanqué de dessinateurs calamiteux comme Koi Pham, Sean Chean ou Harvey Talibao (Bendis avait pour partenaires Frank Cho, Mark Bagley, Alex Maleev, John Romita Jr : c'était quand même un cran au-dessus).
Aujourd'hui, ce story-arc en deux parties (fin le mois prochain) va opposer les Puissants Vengeurs (ou plutôt comme les appelle Vif-Argent, les "losers de Hank Pym") aux Vengeurs Noirs d'Osborn, qu'ils ont évité jusque-là en agissant partout dans le monde et pas seulement aux Etats-Unis.
Pour les avertir d'une menace, ils disposent soit de Jocaste, soit d'apparitions de la Sorcière Rouge - en fait Loki, ce que sait Hank Pym mais qu'il n'a pas dévoilé à Pietro Maximoff (pourquoi ? Je l'ignore. Sans doute un plan secret de Pym...). Ici, c'est l'homme absorbant, qui est sur le point de s'évader du complexe Pegasus, qui va réunir les Puissants Vengeurs et les Vengeurs Noirs. Sauf que Loki a donné à Crusher Creel l'accès à une arme terrible...
Pendant qu'Osborn pique son énième crise et que Pym agit aux quatre coins du globe, Slott nous fait lambiner avant dans les ultimes pages de révèler la raison qui va rassembler les deux formations contre un ennemi commun. Le personnage le plus important, mais traité d'une manière vu et revu, est Loki qui manipule Osborn comme un gosse.
Ceci plus une réplique sarcastique (Osborn : - Alors tu tabasses toujours les femmes ? - Pym : - Tu les balances toujours des ponts ?) et c'est tout ce que Slott est capable de faire avec des personnages sans consistance (alors que ce groupe composé de seconds couteaux pourrait être bien mieux exploité, avec ses actions à l'étranger ou ce qu'il cache à Vif-Argent) et un vague scénario dont l'argument n'occupe que les 6 dernières planches (dont une double). C'est vraiment pas fameux - et c'est à ce type-là qu'on confie aussi Spider-Man...
Koi Pham ne s'est pas beaucoup amélioré depuis les premières fois où je l'ai vu sur la série. Mais l'apport d'un encreur (même très léger) comme Craig Yeung rend son dessin un peu plus acceptable... Par moments.
Lorsqu'il se concentre sur son point fort, les expressions, Pham est capable de choses intéressantes. Mais dès qu'il voit plus grand, son découpage est d'une maladresse indigne et la composition de ses vignettes est hasardeuse. Qui plus est, il ne sait pas dessiner la géante Stature qu'il évite par tous les moyens de montrer en entier car sinon les autres personnages seraient tronqués (pour les mêmes problèmes de composition de l'image, de profondeur de champ). Les plans d'ensemble sont vaguement si décorés et détaillés que c'est difficile de ne pas ricaner.
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- Hulk 17 : Code rouge (4).
Question : faut-il commenter ce navet, aussi mal écrit que dessiné ?
Réponse : non.
Même au 36ème degré, la production de Jeph Loeb reste d'une abyssale bêtise, "agrémentée" de dessins "hallucinants" de Ian Churchill. Non, mais sérieusement, c'est quoi ce truc ? Et en plus ça cartonne aux States ? Incredible !
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- Les Vengeurs : L'initiative 30 - Cauchemar ambulant.
Au moins le titre ne trompe personne, c'est effectivement un cauchemar de 22 pages, rédigé n'importe comment, qui raconte une connerie sidérale, et qui est affreusement illustré. Les coupables : Christos Gage et Jorge Molina. Notez leurs noms, vous vous en souviendrez pour les éviter.
Bilan : terrible. Accablant. Voilà ce qui se passe quand on veut savoir ce qu'est devenu une série (Thor) qu'on a adorée. Il ne me reste plus qu'à revendre ça en jurant aux acheteurs intéressés que si, si, ça vaut le coup...
MARVEL ICONS 64 :
- Les Nouveaux Vengeurs 58 & 59 : Panne sèche (4 & 5).
Comme le mois dernier, la revue nous offre une double ration de Stuart Immonen, avec cette fois deux épisodes des New Avengers, qui viennent confirmer l'énorme bonus que représente l'artiste canadien sur la série depuis trois mois. Car c'est un véritable festival que nous offrent le dessinateur et son scénariste, Brian Michael Bendis.
Précédemment, Luke Cage acceptait, bien mal en point (souffrant d'un malaise cardiaque provoqué par le draineur de pouvoirs de Stark réparé par le Dr Jonas Harrow), de se livrer à Norman Osborn, pour permettre à ses acolytes de fuir.
Nos héros élaborent un plan simple mais spectaculaire et risqué pour à la fois mettre à mal les forces d'Osborn et récupérer Cage. Pour cela, d'autres justiciers viennent leur prêter main-forte, formant un super-gang : la famille des amis de l'ex-Power Man.
Attention, ça va dépoter !
L'initiative de Panini de publier ces deux épisodes le même mois est doublement bienvenue car, d'une part, elle permet de savourer deux chapitres réalisés par le tandem Bendis-Immonen particulièrement en verve, mais aussi, d'autre part, parce que cette partie de l'arc en cours (et qui s'achèvera au n° 60, en Septembre) se lit comme une sorte de "Giant-Size issue", s'appréciant pleinement d'un trait.
A ceux qui reprochent à Bendis de ne pas écrire des scénarios avec suffisamment d'action (reproche au demeurant infondé), ces deux épisodes donnent une formidable réponse, avec des affrontements entre New et Dark Avengers puis un double raid sur le Camp Hammond de l'Initiative et sur l'héliporteur du HAMMER particulièrement efficaces.
Sans Wolverine (absent de cet arc), l'équipe des Nouveaux Vengeurs a gagné un bel équilibre, bâti sur des binômes (Luke Cage-Jessica Jones, Ronin-Oiseau Moqueur, Spider-Man-Spider-Woman, Ms Marvel-Captain America).
La présence, en revanche de nombreuses guest-stars dans le n°59, est justifiée par l'envergure de la riposte imaginée par les héros et procure à l'auteur comme aux lecteurs l'occasion de voir la "famille" de Luke Cage, issue majoritairement des rangs des Défenseurs (Dr Strange, Hellcat, Valkyrie, Iron Fist, la Chose, Daredevil). Il est jubilatoire d'assister à cette assemblée constituée de personnages aussi variées, même si c'est ponctuel : ils représentent tous les résistants déclarés du "Dark Reign", mais soudés moins pour une cause, une idée, que pour l'homme qui la symbolise.
Et puis, outre cela, comment résister à un dialogue comme : "Ils nous voient ? - Non. On est en mode camouflage. - Je me sens nu. - C'est à cause du justaucorps intégral."
Graphiquement, donc, Stuart Immonen prouve une nouvelle fois sa maestria, aussi à l'aise dans les scènes d'exposition que dans l'action la plus débridée, alternant les cadres, la valeur des plans, tout en soignant les expressions, les poses.
Bien que son trait soit plus anguleux, l'énergie qui s'en dégage évoque celle de John Byrne qui possédait cette aisance pour dynamiser un récit et en optimiser toutes les facettes. Magistral !
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- Iron Man 18 : Dans la ligne de mire (11).
Vu ce qui a précédé et ce qui suit, j'ai décidé de ne pas commenter ce nouvel épisode (que j'ai lu en cinq minutes chrono et aussitôt oublié : tout est donc dit).
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- Fantastic Four 570 : Une solution pour tout (1).
La série accueille de nouveaux auteurs, après le run contrasté de Mark Millar et Bryan Hitch. Jonathan Hickman (par ailleurs déjà scénariste des Secret Warriors) et Dale Eaglesham (transfuge de DC, après notamment un long et formidable passage sur la JSA) vont à leur tour tenter de redonner tout son lustre au titre.
Ce premier chapitre est prometteur et frustrant à la fois : la vedette est clairement Red Richards, qui s'emploie (comme à l'époque de Civil War) de trouver un moyen de pacifier le monde. Il a ainsi élaboré une machine lui permettant de rencontrer ses doubles provenant de terres parallèles (non, ce n'est pas une série DC...) dont les connaissances serviront ce projet ambitieux.
La question qui semble amener à être exploré dans les futurs épisodes est de savoir si l'intelligence de Mr Fantastic suffit à changer le monde et, sinon, s'il est prêt à profiter du savoir de ses doubles (dont certains détiennent des répliques du Gant de L'Infini) pour y parvenir.
L'affaire devient alléchante lorsqu'on sait qu'il cache tout cela aux autres Fantastiques, en particulier à sa femme (là encore, Civil War nous a appris que les cachotteries de Red peuvent lui valoir la défiance de Jane).
Hickman pose donc des bases accrocheuses, dans une veine très différentes de celle de Millar. Il va falloir attendre un peu pour savoir si cela tient toutes ses promesses.
Eaglesham, en revanche, ne déçoit pas et livre des planches bluffantes, grouillantes de détails, avec le même souci des expressions qu'on lui a connu sur la JSA. Cependant, sa technique a évolué : il s'encre lui-même et le coloriste Paul Mounts exécute les finitions. Le résultat est parfois déroutant, la couleur dominant parfois le trait noir des contours (un genre d'effets dont je ne suis guère friand).
Mais le style d'Eaglesham reste un régal avec son aspect "old school", même si cela signifie donner des muscles et une barbe de trois jours à Red Richards, lui donnant un air étonnant d'aventurier par rapport à son allure traditionnel de savant svelte.
Bilan : un numéro... Comment dire ?... Assez extatique !
DARK REIGN HORS SERIE 2 : LA LISTE (2/2).
- Inclus : X-Men : Mort aux Atlantes ! + Daredevil : Main dans la main + Hulk : Le retour ? + Spider-Man : Le dernier nom.
Trois mois après le précédent numéro, ce hors-série de la revue Dark Reign propose donc la suite et fin des récits sous-titrés La liste. Après les épisodes concernant les Nouveaux Vengeurs (ou plutôt Clint Barton), les Secret Warriors (ou plutôt Nick Fury), le Punisher et Wolverine, il s'agit ici des X-Men (ou plutôt Namor), Daredevil, Hulk (ou plutôt Bruce Banner et son fils, nuance), et Spider-Man.
Globalement, j'ai trouvé ce recueil plus réussi que le précédent mais sans que les histoires soient renversantes : ce projet au départ excitant aboutit à une déception, malgré des équipes créatives prometteuses. Il y avait indéniablement mieux à faire avec cette liste...
- Cela commence bien avec le récit consacré à Namor : ayant quitté la Cabale de Norman Osborn, il demande, à contrecoeur, l'aide des X-Men (parmi lesquels se trouve son ex-maîtresse Emma Frost, également traître à la cause d'Osborn) lorsque les Atlantes sont massacrés par la monstrueuse créature qu'est devenue Marina (décidèment, les anciens membres d'Alpha Flight ne sont pas gâtés...).
Matt Fraction ne fait pas d'étincelles mais au moins réussit-il à restituer le caractère ombrageux et noble à la fois du Submariner tout en faisant la part belle à l'action. In fine, l'alliance entre Namor et les mutants est désormais effective.
Mais le véritable atout de ce one-shot est la présence du grand Alan Davis aux dessins : superbement encré par Mark Farmer (son meilleur partenaire à ce poste), il livre des planches explosives, au découpage impeccable. Une vraie leçon !
- Les choses se gâtent avec le segment dédié à Daredevil : tout d'abord, les lecteurs de l'homme sans peur en vf n'ont pas intérêt à le lire avant d'avoir découvert le dénouement du (magistral) run d'Ed Brubaker car ils seront spoilés, et ensuite parce qu'après Brubaker et Michael Lark, le duo Andy Diggle-Billy Tan opère nettement un cran en dessous.
Osborn envoie Bullseye éliminer DD, la bataille tourne court mais aboutit à un massacre... Massacre survolé (et pas seulement par le vaisseau véhiculant le Tireur) par le scénariste qui s'est davantage servi de cet épisode comme un prologue à son run que pour vraiment traiter son sujet. La relation Osborn-Daredevil n'est pas présentée de manière très concluante : davantage qu'un véritable ennemi, le justicier aveugle apparaît plus comme un rival, et encore assez éloigné. On a du mal à comprendre en quoi il est si urgent de se débarrasser de DD et de régner sur Hell's Kitchen pour le nouveau super-flic de l'Amérique.
Graphiquement, Tan n'est pas à son avantage alors que j'avais plutôt aimé la fin de son passage sur New Avengers : c'est très faible, qu'il s'agisse de traduire l'ambiance urbaine et nocturne ou de rythmer les scènes d'action.
- Puis c'est au tour de Hulk : la situation de départ est intéressante - Banner ne peut plus se transformer et il est accompagné de son fils extra-terrestre, lequel ne souhaite qu'une chose : faire la peau de Hulk !
Osborn, conscient de la dangerosité de l'adversaire, de son imprevisibilité, ne veut pas risquer la peau d'un agent trop précieux comme Arès ou Sentry et envoie Moonstone/Ms Marvel avec Victoria Hand.
Greg Pak détourne l'exercice de façon ingénieuse : plutôt qu'un combat physique, nous assistons à un combat psychologique, entre le génie de Banner, le vice de Moonstone et le désir de vengeance du fils de Hulk. Le dénouement est ironique à souhait.
Ben Oliver illustre ça avec ses qualités incontestables(un soin notable de la composition des images, des expressions) et ses défauts irritants (le recours abusif à des contre-jours et surtout un encrage indigne, sans parler de la colorisation affreuse de Veronica Gandini).
- Enfin, la liste d'Osborn n'aurait pas lieu d'être sans compter Spider-Man. Dan Slott écrit et Adam Kubert dessine ce piège tendu par le Tisseur à Iron Patriot pour révèler au public le côté obscur de ce dernier.
La ruse imaginée est plutôt grossière (la diffusion d'une vidéo de Norman torturant un cobaye humain, bien facilement récupérée par Spidey) mais donne l'occasion d'un face-à-face musclé dans le ciel de New York entre les deux adversaires. Le problème de ce récit est, comme celui avec Daredevil, qu'il est publié bien trop tôt en France puisqu'il préfigure la fin du Dark Reign.
Mais, enfin, bon, c'est plaisamment mené par Slott, plutôt inspiré, et très bien illustré par Kubert Jr (impeccablement encré par Mark Moralès et sobrement mis en couleurs, pour une fois, par Dean White).
Bilan : l'idée était accrocheuse, la réalisation en deçà des espérances. L'expérience reste dispensable. Surtout la publication est prématurée. Dommage.