JSA Booke 7 : Princes of Darkness rassemble les épisodes 46 à 55 de la série, écrits par Geoff Johns et David Goyer (jusqu'au #51) et dessinés par Sal Velluto (#46), Leonard Kirk (#47-51, 55) et Don Kramer (#52-54), publiés en 2003 et 2004 par DC Comics.
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- Princes of Darkness (JSA #46-51) : l'histoire démarre sur les chapeaux de roue avec l'attaque de Mordru, qui a pris possession de l'enveloppe physique du Dr Fate, contre la JSA. Il neutralise facilement les plus puissants membres de l'équipe (Sentinel, Thunderbolt, Shazam) en étant aidé par Eclipso et Obsidian, le fils d'Alan Scott/Sentinel, à nouveau en proie à une crise de démence.
La JSA bat le rappel des troupes : avec le concours d'autres héros (comme les Freedom Fighters), elle tente de contenir des émeutes provoquées par l'organisation terroriste Kobra tandis que, dans les ténèbres et la dimension magique de l'amulette du Dr Fate, Hector Hall, guidé par son mentor Nabu, prépare la contre-attaque.
Le conflit prend une tournure dramatique lorsqu'Alan Scott, réchappant in extremis à la mort, doit maîtriser Obsidian...
- Brand New Day - Blinded (JSA # 52-53) : ce dyptique dénoue le subplot (datant de JSA Book 5 : Stealing Thunder) impliquant la nouvelle incarnation du Crimson Avenger. Cette jeune femme, en possession de deux pistolets magiques avec lesquels elle abat les coupables de crime toujours en liberté, en a après Wildcat. Mais qu'arrivera-t-il si, pour une fois, la culpabilité de sa cible n'est pas évidente ? Ted Grant va devoir compter sur les neuf vies d'un chat dont il a héritées - et beaucoup de persuasion - pour se se sortir de ce mauvais pas...
- Virtue, Vice and Pumpkin Pie (JSA #54) est un épisode spécial pour célèbrer Thanksgiving, l'occasion pour la JLA et la JSA de se réunir. Hawkman et Green Arrow se châmaillent pour une cuisse de dinde, et Batman se méfie de la tranquillité de cette soirée...
- Be Good for Goodness Sake (JSA #55) est un autre numéro spécial, cette fois-ci pour fêter Noël. Les vétérans de la JSA (Sentinel, Flash, Wildcat et Hawkman) vont solliciter les services d'une vieille amie, Ma Huncle...
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Il y a vraiment quelque chose d'unique dans ces épisodes de JSA (comme plus tard, lors du relaunch de la série, retitrée Justice Society of America) dans la mesure où son scénariste principal, Geoff Johns, s'y montrait sous son meilleur jour, pas encore dévoré par toutes les facilités dont son écriture souffre depuis. Son partenariat avec David Goyer (qui faisait, lors de cet arc, ses adieux à la série, après avoir co-rédigé plus de 50 "issues") devait y être pour quelque chose, ce dernier jugulant sans doute la fougue de Johns (chez qui on voit poindre quelques défauts devenus récurrents, comme une violence gratuite et inutile ou la platitude des dialogues).
Par ailleurs, dans la série JSA, Geoff Johns semblait s'exercer à la discipline du crossover, tout en faisant preuve de plus de maîtrise que sur les sagas évènementielles qu'il a depuis pilotées (comme Infinite Crisis ou Blackest Night). En effet, il y a là un foisonnement de péripéties, de rebondissements, de séquences spectaculaires, dignes d'un event mais beaucoup mieux répartis.
En vérité, ce qui distingue le Johns de JSA de celui de Green Lantern et des crossovers récents, c'est l'affection qu'il porte pour les personnages et la force du thème fondateur de la série (l'héritage et ses affres). A bien des égards, cette équipe géante de super-héros ressemble à une armée mexicaine, un mélange improbable d'éléments très anciens et plus récents de la continuité DC, mais le script exploite avec habileté la dynamique du groupe, en rapprochant certains membres (comme Stargirl et Billy Batson/Shazam) ou en opposant d'autres (comme Alan Scott et Obsidian - même si la récurrence de la menace représenté par ce dernier était un peu abusive).
Paradoxalement, alors qu'il est devenu un auteur renommé, jusqu'à être un des (sinon LE) pilotes de l'écurie DC, en présidant à la destinée de titres avec un seul héros (comme Green Lantern et Flash), Johns me paraît meilleur quand il est à la manoeuvre avec une série d'équipe, sans lésiner sur un casting pléthorique, avec une formule d'event permanent en quelque sorte (et la JSA sauvant quasiment le monde à chaque aventure se prêtait parfaitement à cela).
Après l'arc Princes of Darkness, épique à souhait (à la limite de la rupture), la suite du programme de ce recueil est plus ordinaire mais sans être dénué d'intérêt : un subplot lancé de longue date (avec Crimson Avenger) y trouve son dénouement avec une histoire très efficace ; la fête de Thanksgiving offre un clin d'oeil malicieux au grand classique JLA-JSA : Vice and Vertue (par Goyer-Johns-Pacheco), et le numéro de Noël est assez touchant.
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Graphiquement, la série bénéficiait alors de son meilleur artiste avec Leonard Kirk, qui signe cinq des six épisodes de l'histoire principale plus le n° spécial Noël. Encré par Wade Von Grawbadger (le partenaire d'Immonen) et Keith Champagne, son trait vif et élégant donne une belle allure à cette collection, après l'arc Stealing Thunder.
Il est bien dommage que Kirk n'ait pas été le dessinateur régulier de la série.
Don Kramer s'occupe des trois épisodes avec Crimson Avenger et Thanksgiving. Le résulat est assez plat et souffre de la comparaison avec Kirk.
Sal Velluto, encré par Bob Almond, ouvre le bal, dans un style chargé, assez pénible (d'autant que la colorisation n'est pas réussie -mais c'est le point noir de tout l'album, tout comme la pauvre qualité du papier de ces recueils softcovers...).
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Un des meilleurs volumes de la série, qui a aussi valeur de document pour ceux qui regrettent que Geoff Johns ait à la fois abandonné ce titre et ait sombré dans des productions moins attachantes.
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