Marvel : Les Grandes Sagas 7 rassemble les épisodes 9 à 12 du volume 3 de la série Captain America, écrits par Mark Waid et dessinés par Andy Kubert, et l'Annual de 1998, Iron Man/Captain America, écrit par Mark Waid, d'après un synopsis de Kurt Busiek et Roger Stern, et dessiné par Patrick Zircher, publiés par Marvel Comics en 1998 et Janvier 1999.
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Le Cauchemar Americain (Captain America, vol. 3, 9-12) raconte comment Cauchemar, le maître des mauvais rêves, possède plusieurs personnalités symbolisant l'idéal américain pour les pervertir. Il jette son dévolu sur Captain America et tente alors de déclencher une nouvelle guerre mondiale. Le Vengeur étoilé réussira-t-il à résister à cette emprise et sauver le monde d'un conflit nucléaire ?
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Après la saga Heroes Reborn, Marvel confie à sa vedette Rob Liefeld les commandes de la série Captain America. Malgré la popularité de cet auteur (dont la réputation a depuis été, fort heureusement, révisée), c'est une levée de boucliers (facile, certes, mais véridique) de la part des fans qui réclament - et obtiennent le retour du scénariste Mark Waid.
Waid avait en effet repris en main le titre quelque temps avant, en compagnie du dessinateur Ron Garney, et Captain America, dont les ventes étaient médiocres, était redevenu un best-seller.
Les épisodes présentés dans cet album sont donc issus du run de l'auteur et donnent à voir le héros dans des situations très différentes de celles explorées aujourd'hui par Ed Brubaker. Waid embarque en effet Captain America dans une aventure trépidante, dans une veine fantastique, où il n'affronte pas des nazis ou d'autres sinistres comploteurs en relation avec son tortueux passé, mais Cauchemar, qu'on est plus habitué à croiser dans les pages de Dr Strange ou Defenders.
Treize après leur parution, ce récit produit un effet étrange chez le lecteur qui, comme moi, a vraiment appris à apprécier le héros avec ce qu'en a fait Brubaker : ce n'est pas désagrèable à lire mais c'est déroutant. La briéveté de cet arc, ses rebondissements, l'alternance des séquences dans la dimension de Cauchemar et la notre, l'association de Cap avec Sharon Carter (qui donne à l'histoire l'aspect d'une team-up comme dans The Brave and The Bold), tranchent radicalement avec les spy-stories introspectives qu'on lit aujourd'hui dans la revue "Marvel Icons".
J'aime beaucoup Waid, mais je crois que je préfère quand même la version Brubaker, plus noire et réaliste, et certains éléments cosmétiques et narratifs rendent ces épisodes un brin datés, vestiges d'une époque où les comics étaient en pleine mutation après avoir traversé une grave crise commerciale et artistique.
La partie graphique est donc assurée par Andy Kubert, encré par Jess Delperdang. Je n'ai jamais été très fan des fils du légendaire Joe Kubert, même si Andy a un style efficace, qui convient bien au caractère échevelé du script de Waid. Les personnages y sont bondissants, toujours saisis dans l'effort, le trait flirte avec la caricature avec des expressions tour à tour figées et exagérées. Là encore, on sent la marque des 90's, l'école Image, avec des héros musclés, des filles outrageusement sexys et pourtant aussi "couillues" que leurs partenaires, sans parler de méchants grotesques, dont la moindre attitude est outrée.
Tout ça est un poil too much, et n'a pas l'élégance cartoony d'un Wieringo.
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L'Annual met également en scène Cap' avec un partenaire, Iron Man, mais malgré sa prestigieuse réunion de scénaristes - idée de Busiek et Stern (le duo gagnant d'Avengers Forever) et traitement de Waid - l'histoire est très décevante - et le choix de Paninicomics de la présenter très contestable puisque des élements nécessaires à sa bonne compréhension appartiennent plus à Iron Man qu'à Captain America (un comble).
Historiquement, son seul véritable intérêt réside dans le fait qu'elle apprendra aux amateurs que les dissensions philosophiques entre les deux Vengeurs ne datent pas du crossover Civil War, Iron Man y apparaissant déjà comme un manipulateur sécuritariste prononcé et Cap' comme le défenseur absolu des libertés individuelles. Mais sinon, c'est très dispensable.
Les dessins de Patrick Zircher, encrés par Randy Emberlin, sont quant à eux très moyens, à l'image de cet artiste capable de produire des planches parfois fantastiques, parfois affreuses - là, c'est juste quelconque, pas inspiré.
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Un album mitigé, dans une collection qui, elle-même, jusqu'à présent, a été très inégale, mal conçue pour initier des néophytes. Heureusement, le prochain numéro est un vrai grand classique : l'arc Renaissance de la série Daredevil par le mythique tandem Frank Miller-David Mazzucchelli !
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