- X-Men 2-3 : La malédiction des mutants (2-3). Après qu'un vampire kamikaze se soit fait sauter en plein San Francisco, infectant plusieurs humains (parmi lesquels l'ancienne mutante Jubilé), les X-Men mènent l'enquête. Derrière tout ça, il y a Xarus, le fils parricide de Dracula, et Jubilé va lui servir d'appât pour piéger Wolverine - et à terme tous les mutants dont il compte faire son armée pour conquérir le monde...
Le romancier Victor Gischler écrit cette nouvelle série consacrée aux mutants, confrontés aux vampires : la rencontre a été de toute évidence inspirée par le succès des films Twilight, même si ici les suceurs de sang ne sont pas des ados en pleine romance. N'ayant pas acheté le précédent numéro de la revue (je vais tâcher de rattraper ça), je n'ai cependant pas eu de problème à comprendre l'histoire qui est bien racontée, sur un bon rythme - même si, encore une fois, Wolverine est mis en avant (en faisant du personnage la vedette des mutants, Marvel en a gâché tout le potentiel : celui d'un outsider).
Paco Medina illustre ceci avec efficacité, même si son dessin n'est pas renversant et que l'expressivité de ses personnages demeure limitée. L'encrage de Juan Vlasco est élégant, par contre la colorisation de Marte Gracia (dans le style de Frank d'Armata) est pénible.
Pas de quoi se réveiller la nuit, mais ça a le mérite de se laisser lire - ce qui est déjà honorable aujourd'hui avec des titres X très inégaux.
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- Facteur-X 208-209 : Bienvenue à la maison ! - Tric-traque. La bande de Jamie Maddrox a accepté de chercher Pip le troll pour le compte de la mystérieuse Halja (en fait la déesse asgardienne de la mort, Héla). En le lui livrant, ils devinent une embrouille et partent pour Las Vegas où réside leur (désormais) ex-cliente. La balade promet d'être animée, d'autant que l'équipe est, disons, très dissipée...
Peter David a fait de X-Factor la série la plus appréciée des fans des titres X : c'est une production que j'ai pourtant complètement zappée parce qu'elle était au sommaire de la défunte revue "Astonishing X-Men". Tout comme X-Men de Gischler et Medina, j'ai pris le train en marche, ayant loupé le premier épisode de cet arc, mais j'ai apprécié l'histoire sans difficulté.
David a pris le parti (comme Claremont en son temps) d'écrire davantage un soap mâtiné de detective-story qu'un pur récit d'action, et le résultat est effectivement enthousiasmant, abondant en séquences savoureuses (Rahne Sinclair/Félina, enceinte, revient dans l'équipe et surprend le père de son enfant, Rictor, dans les bras de Shatterstar, révèlant son homosexualité ; Longshot flambant dans les casinos de Vegas sur ordre de Maddrox...). Les personnages sont admirablement caractérisés et les dialogues claquent. C'est donc vrai que cette série est excellente !
L'italienne Emanuela Lupacchino dessine dans un style qui évoque Terry Dodson, même si son encreur (Pat Davidson) n'a pas le talent de Rachel D. Le résultat est très vivant, le trait rond et le découpage classique assurent une lecture agrèable.
A suivre de près !
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Bilan : positif - voilà une revue au sommaire très distrayant. Et le mois prochain, X-Force par Rick Remender et Jerome Opena arrive !
Spider-Man 138 :
- Spider-Man : Les Origines du Chasseur. Par Joe Kelly au scénario et Mike Mayhew au dessin.
- Spider-Man 634-636 : Chasse à mort (1 à 3/4). Par Joe Kelly au scénario et Michael Lark et Marco Checchetto (#636) au dessin.
- Spider-Man : Le Chasseur chassé (1-2/4). Par J. M. De Matteis au scénario et Max Fiumara au dessin.
- Spider-Man : Les Origines du Chasseur. Par Joe Kelly au scénario et Mike Mayhew au dessin.
- Spider-Man 634-636 : Chasse à mort (1 à 3/4). Par Joe Kelly au scénario et Michael Lark et Marco Checchetto (#636) au dessin.
- Spider-Man : Le Chasseur chassé (1-2/4). Par J. M. De Matteis au scénario et Max Fiumara au dessin.
Le pénultième arc de l'ère Un Jour Nouveau (Brand New Day) commence ici : après que diférents scénaristes et artistes aient mis en scène les affrontements de Spider-Man avec de nouvelles versions (plus sombres) de ses ennemis classiques (l'Homme-Sable, Mysterio, le Vautour, le Rhino, le Lézard), c'est au tour de Joe Kelly de ramener sous le feu des projecteurs Kraven le Chasseur dans une intrigue qui fait référence à la saga La dernière chasse de Kraven (Kraven's last hunt) écrite par JM de Matteis et dessinée par Mike Zeck.
La veuve, la fille et le frère de Kraven (Sasha, Ana et Alyosha) tiennent Madame Web, la médium et Mattie Franklin, une des Spider-Women, pour attirer dans un piège mortel Spider-Man dont le sacrifice permettra de ressuciter Kraven. Mais, à leur insu, le clone de Peter Parker, Kaine, va saboter leur plan...
Le sommaire de la revue, qui aurait pu proposer l'intégralité de cet arc en quatre épisodes, a été composé en dépit du bon sens, comme en témoigne la postface de Christian Grasse : nous avons droit à un prologue de trois pages peintes par Mike Mayhew, mais huit planches introductives dessinées par Michael Lark - diffusées sur le site de Marvel - ont été zappées (pour des "raisons techniques" nous dit-on... Cela devrait suffire à convaincre les derniers crédules que Paninicomics prend vraiment ses lecteurs pour des idiots), puis, en lieu et place du dernier épisode de l'histoire (qui sera proposé le mois prochain - il n'y a pas de petits profits...), on a droit à deux mini-épisodes de 10 pages (des back-ups dispensables, par de Matteis et Fiumara) !
Tout ça est énervant, mais Grim Hunt reste un récit diablement efficace, produit par une équipe créative de premier plan (comme on aurait aimé en voir plus souvent sur la série depuis le début d'Un Jour Nouveau, initiative consistant à transformer, sans l'avouer, Spider-man en quasi-hebdomadaire, aux mains d'auteurs et d'artistes très inégaux).
Joe Kelly mène son affaire avec beaucoup de rythme (hérité de son expérience dans l'animation - Kelly est un des membres du collectif "Man of Action", responsable entre autres de Ben 10), ponctuée de scènes mémorables (comme l'arrivée de Kaine chez Peter, le sacrifice de Mattie). Le ton résolument noir de l'histoire étonne dans une série qui, précisèment, voulait renouer avec la légèreté de ses origines, et le héros est rudement malmené sans qu'on sache comment tout celaa va finir.
Graphiquement, quel bonheur de retrouver Michael Lark : comme avec Daredevil, il anime magistralement le Tisseur et nous offre de somptueuses scènes de combat, à la chorégraphie aérienne. Espérons que ce grand dessinateur (qui terminera fin 2011 un court passage sur l'adaptation en comic-book de La Tour Sombre de Stephen King) revienne en 2012 sur un titre régulier à la mesure de son talent.
Marco Checchetto illustre la majeure partie de l'épisode 636, où Spider-Man est présumé mort et Kraven est revenu d'entre les morts : un fill-in de grande qualité.
Les deux chapitres de la back-up, écrits par JM de Matteis et dessinés par Max Fiumara, confrontent Kraven et Kaine, dans le passé : c'est tout à fait dispensable, et illustré de manière décalée (sans être déplaisant, ce n'est pas vraiment ma tasse de thé).
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Bilan : dommage que ce soit diffusé comme une escroquerie car le résultat est épatant. Suite et fin (avec une bonne dose de bouche-trou prévisible) le mois prochain.
- Les Vengeurs Secrets 7 : Les Yeux du Dragon (2). Tandis que Steve Rogers, la Veuve Noire et l'Homme-Fourmi s'emploient à ne pas laisser l'organisation Hai-Dai enlever Shang-Chi, le Prince des Orphelins et Valkyrie découvrent que la sépulture du père de Shang-Chi a été vidée par le Conseil de l'Ombre. Thorndrake, le chef de cette société secrète qui a promis au père de Shang-Chi de le ressuciter, envoie John Steele, le premier super-soldat, et Max Fury s'occuper des Vengeurs Secrets...
Pied au plancher, Ed Brubaker poursuit son histoire en misant sur l'action dans ce nouvel épisode où l'équipe de Steve Rogers rencontre une opposition de taille, entre des ninjas et les sbires du Shadow Council. C'est terriblement efficace, on ne s'ennuie pas une seconde et on a hâte de connaître la suite. Néanmoins, comme dans le premier arc, des membres des Secret Avengers restent peu ou pas utilisés (où sont passés War Machine et Moon Knight ?), mais la présence du Prince of Orphans compense ces absences.
Mike Deodato illustre cela avec maestria, donnant à ce chapitre riche en bagarres spectaculaires une puissance expressionniste et un dynamisme fabuleux. La colorisation de Rain Breredo est splendide en prime.
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- Thunderbolts 148-149 : Un éclair dans la nuit (1-2). Tie-in de la saga Shadowland, qui raconte comment Daredevil, devenu le chef de la Main, l'organisation criminelle ninja, s'oppose à divers héros pour contrôler le quartier de Hell's Kitchen, ce dyptique explique comment les Thunderbolts sont impliqués dans les évènements : Luke Cage leur commande de libérer un flic aux mains des ninjas dans les sous-sols de New York. L'opération vire au carnage, en particulier avec Crossbones, lance-flammes en main !
Pas besoin d'être vraiment au courant des aventures de Daredevil pour apprécier quand même ces deux épisodes : dans le plus pur style inspiré des Douze Salopards, Jeff Parker propose une nouvelle fois une histoire rapide et complètement déjantée avec sa bande d'affreux jojos à laquelle il offre des victimes aussi nombreuses que sacrifiables, une armée de ninjas zombies. Plus barjo, tu meurs ! C'est digne du délire Franken-Castle de Rick Remender, aussi drôle que méchant, avec le personnage de Crossbones déchaîné (et en proie à une transformation éphémére qui promet de futurs développements).
Declan Shalvey remplace Kev Walker et on constate alors ce que la série gagnerait à ce qu'il devienne son artiste régulier tant son travail est supérieur : déjà, il dessine des décors, soigne les expressions, varie les cadres, tout en maintenant le rythme infernal du scénario. Un dessinateur à suivre de près.
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- Secret Warriors 21 : La Nuit (2).Je m'abstiendrai de critiquer cet épisode qui m'est littéralement tombé des mains.
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Bilan : excellent, compte tenu du fait que Secret Avengers et Thunderbolts occupent plus de 70 pages sur les 96 de la revue. Ce serait parfait sans Secret Warriors.
- Les Nouveaux Vengeurs 5 : Possession (5). Après avoir affronté les démons, les Nouveaux Vengeurs profitent d'une apparente accalmie pour réfléchir à l'identité et au mobile de celui qui réclame l'Oeil d'Agamotto. Et si c'était ce fameux Agamotto qui voulait récupérer son bien ? Pour obliger l'adversaire à sortir du bois, le Dr Vaudou, dont le fantôme de son frère Daniel est prisonnier de la dimension blanche, défie le vishanti dans un duel à mort...
Brian Bendis relance son intrigue de la plus surprenante et la plus drôle des manières par un boutade formulée par Spider-Man, plein de bon sens malgré sa fantaisie. Le procédé est déroutant et détourne les codes du récit super-héroïque mais est caractéristique de la méthode du scénariste qui n'aime rien tant que musarder avec le genre, tout en assurant le quota de spectacle (même si cet épisode est plus calme et s'appuie sur les dialogues). Le choix du Dr Vaudou indique qu'il est davantage motivé par sa relation fraternelle que par sa responsabilité de sorcier suprême, ce qui augure d'un dénouement incertain.
Stuart Immonen, après les épisodes centrés sur le chaos, illustre un chapitre plus subtil mais avec le même brio, en soignant la gestuelle et les expressions des personnages, servant remarquablement le script de Bendis.
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- Captain America 609 : Sans issue (4). Acceptant d'abord de se faire discret, Bucky Barnes sort de ses gonds lorsque le Baron Zémo le provoque une nouvelle fois en évoquant leur passé commun et en violant son intimité, après avoir démoli sa réputation. Cependant Steve Rogers, le Faucon et la Veuve Noire mènent l'enquête de leur côté, impuissants quand ils comprennent que Bucky a choisi de rencontrer Zémo...
Ed Brubaker ne lâche pas la pression et continue de rédiger un arc palpitant, moins d'ailleurs pour ce qu'il montre (des scènes d'action très efficaces) que pour ce qui se dit (l'impulsivité de Barnes, le manque de confiance que lui témoignent Rogers et le Faucon). Son héros est plus que jamais écrasé par son passé et son héritage, encore plus maintenant que Rogers le supervise et que Zémo le persécute. C'est intense et impeccable.
Butch Guice continue lui aussi à livrer des planches de haute tenue, sous influence John Buscema, malgré un encrage inégal (surtout quand Drew Hennessy est à l'oeuvre). Mais le résultat est très efficace.
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- Les Quatre Fantastiques 580 : La pépinière.
Jonathan Hickman m'énerve (et ceux qui le comparent, comme Christian Grasse dans sa postface, à Lee-Kirby ou Byrne, aussi) car je ne suis plus loin de penser que ce scénariste surcôté est un escroc qui enfume les lecteurs. L'épisode de ce mois-ci l'illustre bien, avec sa partie action artificielle (où la Torche sauve son neveu Franklin et son ami Leech d'Arcade qui se sert de l'Homme Impossible comme appât) et sa partie bla-bla, tour à tour exaspérante (les petits génies se penchant sur l'état de la Chose) et prétentieusement nébuleuse (les vignettes du Nu-Monde, incompréhensibles).
La vérité, c'est qu'Hickman n'a ni l'humour de Lee, ni le sens de l'action de Kirby, encore moins le "sens of wonder" de Byrne : ce qu'il écrit est mou, sans esprit, confus, plus emberlificoté qu'ambitieux. S'il renonçait à écrire une histoire au développement au long cours pour se concentrer sur un propos plus humble et nerveux, où il ne s'intéresserait pas qu'à Red Richards, alors, oui, ce serait intéressant. En l'état, c'est ennuyeux, bavard, pompeux.
Pour ne rien arranger, il faut en plus supporter les illustrations affreuses de Neil Edwards... Une vraie purge !
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- Iron Man 30 : Stark résitance (6). Même si les FF ne m'avaient pas exaspéré, je n'aurai toujours pas envie de m'infliger ça. Le simple fait de voir Tony Stark avec la tête de Josh Holloway (Sawyer dans Lost) est pathétique.
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Bilan : quand même maigre - sans les New Avengers et Captain America, "Icons" boirait vraiment la tasse ce mois-ci. Ce qui arrive aux FF fait particulièrement peine à voir pour un vieux fan...
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