dimanche 4 avril 2010

Critiques 140 : REVUES VF AVRIL 2010

ULTIMATE SPIDER-MAN 1 :

- Ultimate Comics : Spider-Man 1 & 2 : Le nouveau monde selon Peter Parker (1 & 2).
Bien qu'ayant été déçu par les previews, j'ai voulu donner sa chance à ce volume 2 d'USM, puisque la série a été renumérotée après le crossover Ultimatum (une idée plutôt saugrenue au demeurant), en jugeant sur deux épisodes plutôt que sur quelques planches.
Le fond d'abord : à l'issue du run dessiné par Stuart Immonen, dans un épisode mémorable (car entièrement muet), on pouvait croire Spider-Man mort dans le raz-de-marée ayant déferlé sur New York. Un numéro hors-série, Ultimate Spider-Man : Requiem, nous révèlait que le tisseur était retrouvé vivant, sous les décombres par Captain America. Et c'est donc six mois après ces évènements que Brian Bendis reprend son récit.
Les choses ont bougé : Peter Parker sort désormais avec Gwen Stacy, Kitty Pryde (comme tous les mutants) n'ont plus le droit d'utiliser leurs pouvoirs en public, Johnny Storm débarque chez Peter et sa tante May avant de s'évanouir... Et de nouvelles menaces apparaissent déjà : Mysterio tue le Caïd et encourage chacun à se lancer dans le grand banditisme. Premières à se lancer : un duo mère-fille, les Bombes !
La forme ensuite : Bendis réussit, grâce à son ellipse initiale, à recadrer sa série fêtiche en redisposant ses acteurs et donc les enjeux du récit. Il lance de multiples pistes intrigantes : qu'a fait Johnny Storm pour arriver à bout de forces chez les Parker ? Qui est Mysterio et que prépare-t-il ? Qui est ce nouveau justicier ayant neutralisé trois braqueurs ? Comment les Bombes ont-elles acquis leurs pouvoirs ?
C'est presque trop pour un redémarrage, mais le scénario est mené sur un tel rythme qu'on ne s'ennuie pas une seconde, et il reste bien des points à éclaircir (sur les situations de MJ, Kitty). Ce diable de Bendis nous donne vraiment envie d'en savoir plus.
Graphiquement, après le très long run de Mark Bagley (plus de 100 épisodes) et le passage époustouflant d'Immonen, le jeune espagnol David Lafuente a fort à faire pour s'imposer. D'un côté, il est louable de confier à un artiste peu connu un titre aussi fameux. De l'autre, la comparaison avec ses prédécesseurs est cruelle.
En effet, s'il est capable de découper ses pages avec une belle énergie, d'un trait élégant et expressif, en soignant les décors (intérieurs comme extérieurs), Lafuente échoue parfois complètement quand il dessine les personnages, répétant les mêmes mimiques, foirant les proportions ou abusant de gimmicks irritants (Spidey et sa tête ovale comme un ballon de rugby aux yeux surdimensionnés, les filles ayant toutes le même visage, des copier-coller un peu systématiques...).
C'est à l'évidence un gaphiste prometteur, mais encore en devenir.
Heureusement, il a pour l'aider un fabuleux coloriste en la personne de Justin Ponsor.
Un "relaunch" agréable qui peut déboucher sur le meilleur comme le pire. A suivre, donc - même si je ne sais pas encore si j'irai plus loin.
MARVEL ICONS 60 :
- Les Nouveaux Vengeurs 54 : Bas les masques (4).
Le dénouement de cet arc est une réussite : Jericho Drumm alias Frère Vaudou a été choisi par l'Oeil d'Agammoto pour succèder comme Sorcier Suprême au Dr Strange et il doit donc avec ce dernier, Daimon Hellstrom et les Nouveaux Vengeurs neutraliser the Hood et Dormammu au coeur de la Nouvelle-Orléans.

Brian Bendis a finalement mené cette histoire en peu d'épisodes et en nous offrant de l'action : d'abord peu à l'aise avec les éléments magiques de l'intrigue, il en a fait un récit initiatique explosif, avec des dialogues bien tournés.
Je ne sais pas s'ils font partie des meilleurs épisodes de la série mais certainement des plus plaisants : l'équipe n'a pas bougé, un personnage emblématique a cédé sa place à un autre, beaucoup moins connu, et le méchant de service connaît une fin (provisoire ?) spectaculaire.
Si Bendis garde ce cap pour les futures séries Avengers et New Avengers (volume 2), c'est très prometteur.

Graphiquement, Billy Tan est lui aussi inspiré : progressivement, cet artiste souvent inégal mais efficace a réussi à produire des pages percutantes. Son parcours est un peu l'inverse de celui de Leinil Yu, qui avait démarré fort puis s'était épuisé, alors que Tan s'est à mon sens amélioré au fur et à mesure.

Mais bien sûr, le mois prochain, ce sera sacrèment plus rock'n'roll puisque le génial Stuart Immonen va arriver...

- Iron Man 14 : Dans la ligne de mire (7).
J'ai commencé à lire la revue en commençant par cet épisode, comme on se débarrasse d'une corvée...

Mais bon, j'ai juré de ne plus m'acharner sur ce titre, donc j'en resterai là pour éviter d'être méchant.

- Fantastic Four 567 : Le Maître de Fatalis (2).
Mark Millar et Bryan Hitch montent en puissance avec la suite de leur ultime arc, qui s'annonce comme un bouquet final assez grandiose.

Fatalis défie ses Maîtres. Il croit les défaire mais la vérité est cuisante et l'issue de cet épisode fait frémir : les FF vont avoir chaud...
Le scénario joue avec le lecteur en nous embarquant dans une direction aussi brusque que surprenante avant de nous prendre à revers : Millar écrit comme on pilote un bolide, droit devant, à toute allure, plein les yeux. Encore une fois, ses détracteurs auront de quoi se déchaîner. Mais si on aime, ce "grand huit" vaut le détour : avec lui, les FF déménagent méchamment !

Hitch nous gratifie de planches éblouissantes (ah, cette double page dans la bibliothèque !) et restitue mieux que quiconque l'intensité et la puissance des scènes. C'est tout simplement fabuleux !

Et cette fois, bien qu'il y ait quatre encreurs mis à contribution, les finitions sont impeccables.

- Captain America (vol.5) 50 : Passé décomposé.
Avant de se poursuivre avec une nouvelle numérotation et un numéro spécial le mois prochain, Ed Brubaker et Luke Ross fêtent l'anniversaire de Bucky d'une manière plutôt musclée.

Alternant les scènes du passé de Bucky Barnes, durant la 2ème guerre mondiale et ensuite (lorsqu'il est devenu le Soldat de l'Hiver), et du présent, où le nouveau Captain America affronte des patriotes fanatiques, c'est l'occasion pour le Vengeur étoilé de faire le bilan et d'assumer son nouveau statut.

Le scénario est classique, et même convenu, mais tellement fluide qu'on ne songerait pas à le reprocher à Brubaker : l'auteur tient parfaitement son sujet et c'est un plaisir à lire.
Luke Ross produit des pages à l'encrage parfois un peu lisse et à la colorisation un peu chargée, mais le plus souvent élégantes et bien découpées. Je suis un peu déçu que cet épisode n'ait pas été illustré par Steve Epting, mais la série conserve une qualité visuelle épatante.

Bilan : un très bon numéro. En Mai, pas de FF (pour cause de spécial Captain America) - évidemment, Panini ne pouvait pas nous dispenser d'Iron Man (soupir)...
X-MEN 159 :

- X-Men / Dark Avengers + X-Men 513 : Utopia (1 & 2/5).
Le "Dark Reign" touche aussi les titres mutants avec ce crossover X-Men/Vengeurs Noirs, pour lequel il faudra acheter cette revue et en Mai et Juin le mensuel Dark Reign.
L'intention est louable de re-connecter les mutants au reste du Marvelverse... Mais le début de cette histoire ne convainc pas vraiment.

Suite à des émeutes à San Francisco entre les militants du "mutophobe" Simon Trask et les X-Men, Osborn déploie d'abord ses Vengeurs Noirs pour rétablir l'ordre avant de nommer à la tête d'un nouveau groupe Emma Frost (membre de sa Cabale) : les Dark X-Men...

Matt Fraction a développé deux idées intéressantes depuis son arrivée sur le titre : d'une part, la quête de son Club X pour relancer la natalité mutante (voir le précédent numéro), et d'autre part, l'évolution de la communauté mutante à San Francisco, la Nation X. C'est sur ce dernier point que s'articule cette mini-saga.

Les deux premiers volets donnent la part belle à l'action avec un climat de tension plutôt bien rendu, mais la surabondance de personnages nuit quand même au plaisir en brouillant la lisibilité : entre les mutants pacifistes, les rebelles, les humains anti-mutants, les humains pro-mutants, les Vengeurs Noirs et maintenant les Dark X-Men, ça fait quand même beaucoup de monde, beaucoup d'idées à brasser... Et il faudrait que Fraction fasse des prodiges pour bien traiter tous ses aspects.
Or s'il n'est pas maladroit quand il le veut, Fraction touche aux limites de son concept de Nation X avec une histoire aussi ambitieuse, où il ne faut pas oublier de "faire le show". Personnellement, je le préfère avec son Club X, plus modeste mais plus original.

Graphiquement, c'est globalement médiocre : le premier épisode (d'une trentaine de pages) est soit-disant dessiné par Marc Silvestri. Sauf qu'il est accompagné de pas moins de quatre assistants (dont aucun ne relève le niveau) et de neuf (!) encreurs : à ce stade-là, on se demande bien qui fait quoi...
Puis Terry Dodson prend la relève : c'est un peu mieux, mais très en-deçà de ce que peut réussir cet artiste, qui ne trouve pas sa place sur cette série - et que j'espère voir ailleurs dans le futur, avec un projet à la fois plus surprenant et singulier.

- New Mutants (vol.3) 2 : Le retour de la Légion (2).
Ce nouveau chapitre confirme tout le bien de l'entreprise de Zeb Wells : les cadets mutants découvrent progressivement ce qui est arrivé à Karma, retrouvent Légion et affrontent la population hostile d'un bled...

Wells est décidemment le scénariste à suivre en ce moment : son scénario possède une énergie électrisante, son intrigue est étonnante, et il excelle à animer des personnages savoureux. On ne s'ennuie pas une seconde : meux, on attend la suite avec impatience.

Diogenes Neves est lui aussi une révèlation : son trait est à la fois dynamique et élégant, son découpage fluide et inventif, le tout réhaussé par un encrage et une colorisation superbes. Un sans-faute épatant.

- Diablo : Diversion + Emma Frost : La faille.
Ces deux courts récits concluent la revue : aussi vite lus qu'oubliés, ils ne sont, il est vrai, ni bien écrits, ni bien dessinés (surtout le second).
Bilan : un crossover qui démarre moyennement, mais les Nouveaux Mutants sont une réussite à ne pas zapper.

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