Le fan de Neil Young mais aussi de Cliff Chiang attendait avec impatience ce "graphic novel" mais les previews m'avaient ébloui... Et le livre ne déçoit pas.
Il s'agit d'une fable, d'un conte plus qu'un récit classique sur l'émancipation d'une jeune femme, Sun Green, issue d'une famille dans laquelle les femmes ont toutes en commun de posséder un pouvoir qui les connecte avec la nature. Cette même nature qui est exploitée et ravagée par les grandes compagnies. Cette même nature dont les richesses servent de prétexte à la guerre lancée par les américains en Irak (l'action se déroule en 2003).
En découvrant son héritage, en s'ouvrant à l'activisme politique, en affrontant un mystérieux et inquiétant "loner", en traversant des moments tragiques (la perte de proches) et d'autres plus heureux (l'amour dans les bras d'un jeune homme), Sun Green changera en espérant changer le monde.
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Joshua Dysart a rédigé un scénario qui a le bon goût de ne pas expliquer la magie des évènements, ce qui produit une atmosphère à la fois aérienne, sensuelle et angoissante. La lecture est très agrèable car tout en donnant le sentiment de survoler les évènements, l'auteur ne néglige pas l'émotion : si parfois cela peut sembler naïf, limite cliché, c'est aussi parce que nous évoluons dans cette histoire au même rythme que son héroïne. La fatalité y côtoie une vraie grâce, au terme des épreuves se trouve une belle lumière.
Les dialogues sont remarquables, sans manièrisme, avec juste ce qu'il faut de symbolisme : il n'est pas aisé de garder un certain naturel dans ce style d'intrigue, Dysart y parvient. Ces 160 pages défilent sans jamais ennuyer.
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Les illustrations de Cliff Chiang, mises en couleurs par un Dave Stewart en grande forme, sont enchanteresses : il dessine les femmes, au coeur de l'aventure, comme personne, en leur donnant une élégance fabuleuse. Mais ses tableaux de la nature sont aussi magnifiques et donnent lieu à des doubles pages renversantes, comme celle où Sun plane sur la branche d'un arbre dominant la forêt avant de s'y endormir.
C'est aussi dans les détails qu'on remarque la qualité graphique de l'ouvrage et Chiang réussit à rendre le moindre élément (costumes, décors) authentique. Grâce à lui, Greendale est une sorte de transposition "bédestique" du "réalisme fantastique".
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Un récit complet envoûtant et esthétiquement remarquable auquel on ne peut que reprocher son absence de bonus (un extrait du script, quelques sketches, auraient été appréciables).
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