lundi 25 mars 2019

WEST COAST AVENGERS #9, de Kelly Thompson et Gang Hyuk Lim


Pour ce pénultième épisode de West Coast Avengers, Kelly Thompson fait un peu n'importe quoi mais surtout se fait plaisir. Et, ma foi, c'est communicatif : cette série me manquera pour sa bonne humeur, qui lui a sans doute valu son échec commercial (car l'humour ne paie guère ces temps-ci dans les comics). La scénariste est bien aidée par Gang Hyuk Lim, dont on déplorera qu'il n'ait pas eu le poste plus tôt.


Piégés par des vampires alors qu'ils pensaient tomber sur des skrulls, Fuse et Noh-Varr sont jetés dans un puits tandis que Clint et Kate sont pendus par les pieds en attendant leur sacrifice. Personne ne peut plus compter sur America Chavez, mordue et groggy.


Sans nouvelles de leurs amis, Gwenpool et Quentin Quire vont les rejoindre. Ramona, la soeur de Fuse, veut les accompagner et pour convaincre Gwen, lui révèle son secret : elle est la fille d'une dora milaje, la garde royale du Wakanda, et a des pouvoirs liés au vibranium. 


La mère de Kate guide Quentin, Gwen et Ramona dans un souterrain qui mène au temple des vampires. Lorsqu'ils apprennent la vérité sur leurs adversaires, un frisson parcourt les jeunes héros.


Fuse et Noh-Varr s'échappent de leur puits et croisent Gwen, Ramona et Quention avec la mère de Kate. Ils rejoignent le temple à l'intérieur duquel Kate et Clint ont réussi à se délivrer.


La bataille tourne à l'avantage de l'équipe. La mère de Kate détache America de ses liens et profite qu'elle soit encore sonnée pour la mordre à son tour afin de siphonner sa puissance !

Il y a dans l'écriture de Kelly Thompson une folie douce, une fantaisie qui dénotent avec le sérieux habituel des productions super-héroïques. Cela ne signifie pas que la scénariste ne prend pas ce folklore au sérieux, mais bien qu'elle s'en amuse et inscrit ses intrigues dans un cadre plus léger.

Malheureusement, ce parti-pris n'a pas séduit le public, quand bien même West Coast Avengers a conquis ses quelques fans (je le constate moi-même en voyant chaque mois le nombre de vues sur les critiques de ce titre). Trop iconoclaste sans doute, trop liée aussi à la série Hawkeye (dont elle prolongeait certains aspects), le titre n'aura pas tenu un an et s'achèvera donc le mois prochain, sans que Marvel ait tenté quoi que ce soit pour le sauver (pas de relaunch en vue, et le projet de retitrer cela en "Avengers West Coast" pour plus de lisibilité dans les stands a été abandonné).

Condamnée, la série doit être bouclée et il est intéressant de voir comment chaque auteur s'y prend. Pour Thompson, dont c'est le deuxième échec consécutif (son Hawkeye avait été abrégé dans des circonstances similaires), on imagine la tâche ingrate (même s'il lui reste Mr &Mrs X et Captain Marvel, plus la relance de Sabrina the teenage witch chez Archie Comics la semaine prochaine).

Mais la scénariste fait preuve d'une fraîcheur revigorante. Certes, attribuer des pouvoirs à Ramona relève un peu du grand n'importe quoi (d'autant que comme son frère, on ignore quelle en est la nature exacte - sans doute mutante), et il est très peu probable que les Watts frère et soeur réapparaissent dans une autre série.

D'un autre côté, Thompson livre une sorte de mini best-of avec, à nouveau, des personnages pendus par les pieds (motif récurrent chez elle, toujours pour rigoler), la mère de Kate toujours aussi imprévisible (la voilà vampire !), et les couples dysfonctionnels (ici Quentin et Gwen et leur bébé requin de cette dernière, du pur délire). Tout ça part dans tous les sens, impossible de deviner comment ça va finir, mais justement cette loufoquerie singularisait le projet.

La série a souffert indéniablement de ne pas avoir un artiste attitré et constant. Je ne reviendrai pas sur le départ de Caselli et la prestation assez plate de Di Nicuole, mais quel dommage finalement que Gang Hyuk Lim n'ait pas obtenu le poste plus tôt.

Ce dessinateur, en très peu de temps, aura su s'imposer, en correspondant parfaitement au ton des scripts. Son trait expressif, simple et dynamique, convient à merveille, et nul doute que sur la durée, il aurait mûri encore davantage. 

On ne peut as gagner à tous les coups, mais le bilan de Kelly Thompson est tout de même sévère :  alors que l'éditeur s'est pressé de la signer en exclusivité, elle n'a pas toujours été vraiment soutenue et les fans n'adhèrent qu'à ses comics les plus classiques. 

De manière plus générale, il n'y a pas chez Marvel (mais pas davantage en vérité chez DC) de femmes scénaristes mises en avant, bénéficiant de la même confiance que les auteurs masculins (par exemple, vous ne trouverez aucune femme aux comandes d'un event). C'est déplorable, sans faire de politique, parce que, dans le cas de Thompson, son talent est indéniable. 

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