L'univers alternatif d'Age of X-Man a produit des mini-séries à la qualité très variable, mais Marvelous X-Men s'est imposé naturellement par sa solidité et son rôle central. L'intrigue de Zac Thompson et Lonnie Nadler n'a pas le temps de traîner et le lecteur appréciera son évolution rapide, tout comme le dessin propre et efficace de Marco Failla.
Central Park, New York. En Sabah Nur/Apocalypse tient un meeting où il exhorte la foule présente à assumer ses sentiments, à s'accorder le droit d'aimer, en violation des règles de ce monde.
Ainsi embrasse-t-il son propre fils, Genesis, et présente-t-il une de ses fidèles, Kitty Pryde. A l'écart, les X-Men observent la scène et si certains n'y voient rien de mal, d'autres trouvent cela indécent et veulent agir.
Un mouvement trop impulsif et agressif de X-23 provoque une tension entre l'équipe et les supporters d'Apocalypse. Ce dernier intervient en soulignant que son mouvement condamne la violence. Colossus croise le regard de Kitty Pryde.
De retour à leur base, les X-Men débriefent leur sortie. Les avis sont toujours aussi divisés. X-Man pense qu'il faut attendre pour voir si Apocalypse est une menace à l'ordre. Colossus s'emporte et quitte la table.
Après une visite en compagnie de Jean Grey et X-23 au Département X pour solliciter une enquête discrète sur Apocalypse et son mouvement, Magneto se retire dans ses quartiers du Sanctuaire X. Il est troublé par des visions du passé et observé, sans le savoir, par Storm, tout aussi perturbée...
Le format même d'Age of X-Man définit son projet : des mini-séries entrelacées, en cinq parties, encadrées par un prologue et un épilogue, avec en ligne de mire le rattachement à la continuité d'Uncanny X-Men, les retrouvailles des mutants du monde façonné par X-Man et le notre, avec Wolverine et Cyclops réunis.
On est donc dans une narration serrée, voire compressée, où les auteurs ne doivent pas perdre de temps pour raconter ce qu'ils ont tête. Le plan aboutit à des histoires plus ou moins passionnantes et diversement illustrées, mais avec une cohérence assez remarquable, un point de vue original.
Le premier épisode de Marvelous X-Men présentait un groupe de mutants sauveteurs dans une société dystopique dont l'apparente harmonie dissimulait une vraie répression. X-Man/Nathan Summers avait en effet proscrit l'amour pour éviter toute complication relationnelle. Lucas Bishop ayant enfreint cette règle, il a été effacé des mémoires de ses co-équipiers et jeté en prison (voir Prisoner X). Puis une menace a surgi, surprenante à plus d'un titre...
Zac Thompson et Lonnie Nadler ont eu l'idée apparemment saugrenue mais en vérité malicieuse et maligne de faire d'Apocalypse non plus un méchant exterminateur de mutants, lui le premier de cette espèce, mais une sorte de protestataire libertaire, pronant l'amour. Loin de n'être qu'un clin d'oeil, l'idée aboutit à un bouleversement et va miner les X-Men.
Colossus croise Kitty Pryde, Magneto se rappelle de son passé criminel, X-23 de sa formation par Wolverine : Apocalypse agit comme une bombe à fragmentation avec un dispositif à retardement. Sa seule présence suffit à déstabiliser tout le monde et aussi vrai que le monde de Nathan Summers est faussement idyllique, aussi efficacement les émotions refoulés des X-Men leur sautent au visage.
Cela change très agréablement des sempiternelles rengaines sur les mutants persécutés, les métaphores sur les droits civiques et autres fêtiches usés auxquels les scénaristes des X-Men nous ont habitués, jusqu'à saturation. L'argument est ici plus pernicieux, sournois, et interroge différemment la "mutanité", en suggérant que le ver est dans le fruit, que les mutants n'ont besoin de personne à l'extérieur pour aller mal. Et si, en vérité, les X-Men se faisaient un film, se victimisaient plus que de raison ? On aimerait qu'à la fin de tout ça, Marvel propose enfin des histoires avec ces personnages se comportant non plus comme une minorité opprimée ou parano et davantage comme des héros "normaux" (la dernière fois qu'on a lu quelque chose comme ça, c'était avec les Astonishing X-Men de Whedon et Cassaday).
Le dessin sage de Marco Failla n'est pas une faiblesse. Au contraire, son classicisme, sa netteté, sa modestie, servent idéalement le propos. Il laisse à penser que tout est effectivement impeccable dans cette réalité avec des X-Men présentant bien, des décors harmonieux, des couleurs acidulées.
Du coup, cela fait mieux ressortir la gangrène de cet univers. Non, tout n'est pas beau, serein, immuable. On peut même penser que X-Man, comme d'autres qui ont tenté de réécrire l'histoire avant lui (comme Scarlet Witch dans House of M) a laissé, inconsciemment, un grain de sable dans les rouages, appelé à tout dérégler, à provoquer l'implosion de son projet.
C'est perceptible dans le découpage de Failla, qui au début aligne les pages bien ordonnées, avec des compositions précises, favorisant la lisibilité, puis, à la fin, enchaine des pages avec des montages plus éclatées (bien que ça reste très modéré). L'usage sur une page d'un "gaufrier" pour mettre en scène les visions de Magneto a un effet oppressant, simple mais accrocheur.
Mine de rien, Age of X-Man : Marvelous X-Men est donc une jolie petite réussite, dont le potentiel est évident. Et qui pourrait inspirer le futur de la franchise ?
On est donc dans une narration serrée, voire compressée, où les auteurs ne doivent pas perdre de temps pour raconter ce qu'ils ont tête. Le plan aboutit à des histoires plus ou moins passionnantes et diversement illustrées, mais avec une cohérence assez remarquable, un point de vue original.
Le premier épisode de Marvelous X-Men présentait un groupe de mutants sauveteurs dans une société dystopique dont l'apparente harmonie dissimulait une vraie répression. X-Man/Nathan Summers avait en effet proscrit l'amour pour éviter toute complication relationnelle. Lucas Bishop ayant enfreint cette règle, il a été effacé des mémoires de ses co-équipiers et jeté en prison (voir Prisoner X). Puis une menace a surgi, surprenante à plus d'un titre...
Zac Thompson et Lonnie Nadler ont eu l'idée apparemment saugrenue mais en vérité malicieuse et maligne de faire d'Apocalypse non plus un méchant exterminateur de mutants, lui le premier de cette espèce, mais une sorte de protestataire libertaire, pronant l'amour. Loin de n'être qu'un clin d'oeil, l'idée aboutit à un bouleversement et va miner les X-Men.
Colossus croise Kitty Pryde, Magneto se rappelle de son passé criminel, X-23 de sa formation par Wolverine : Apocalypse agit comme une bombe à fragmentation avec un dispositif à retardement. Sa seule présence suffit à déstabiliser tout le monde et aussi vrai que le monde de Nathan Summers est faussement idyllique, aussi efficacement les émotions refoulés des X-Men leur sautent au visage.
Cela change très agréablement des sempiternelles rengaines sur les mutants persécutés, les métaphores sur les droits civiques et autres fêtiches usés auxquels les scénaristes des X-Men nous ont habitués, jusqu'à saturation. L'argument est ici plus pernicieux, sournois, et interroge différemment la "mutanité", en suggérant que le ver est dans le fruit, que les mutants n'ont besoin de personne à l'extérieur pour aller mal. Et si, en vérité, les X-Men se faisaient un film, se victimisaient plus que de raison ? On aimerait qu'à la fin de tout ça, Marvel propose enfin des histoires avec ces personnages se comportant non plus comme une minorité opprimée ou parano et davantage comme des héros "normaux" (la dernière fois qu'on a lu quelque chose comme ça, c'était avec les Astonishing X-Men de Whedon et Cassaday).
Le dessin sage de Marco Failla n'est pas une faiblesse. Au contraire, son classicisme, sa netteté, sa modestie, servent idéalement le propos. Il laisse à penser que tout est effectivement impeccable dans cette réalité avec des X-Men présentant bien, des décors harmonieux, des couleurs acidulées.
Du coup, cela fait mieux ressortir la gangrène de cet univers. Non, tout n'est pas beau, serein, immuable. On peut même penser que X-Man, comme d'autres qui ont tenté de réécrire l'histoire avant lui (comme Scarlet Witch dans House of M) a laissé, inconsciemment, un grain de sable dans les rouages, appelé à tout dérégler, à provoquer l'implosion de son projet.
C'est perceptible dans le découpage de Failla, qui au début aligne les pages bien ordonnées, avec des compositions précises, favorisant la lisibilité, puis, à la fin, enchaine des pages avec des montages plus éclatées (bien que ça reste très modéré). L'usage sur une page d'un "gaufrier" pour mettre en scène les visions de Magneto a un effet oppressant, simple mais accrocheur.
Mine de rien, Age of X-Man : Marvelous X-Men est donc une jolie petite réussite, dont le potentiel est évident. Et qui pourrait inspirer le futur de la franchise ?
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