vendredi 1 mars 2019

ACTION COMICS #1008, de Brian Michael Bendis et Steve Epting


Passons vite sur cette couverture vraiment hors sujet (le contenu de l'épisode dit tout le contraire) et intéressons-nous à la deuxième partie de cet arc narratif écrit par Brian Michael Bendis. L'intrigue se déploie lentement mais promet beaucoup, et réussit à captiver malgré une prestation un peu en-dessous de Steve Epting.


Adam Strange répond à l'invitation de Bones, le chef du D.E.O (Department of Extranormal Operations). En l'absence de Supergirl, il cherche un agent qui représentera son officine dans l'espace. Mais la réunion tourne court...


Celle entre Amanda Waller, de passage, incognito, à l'observatoire Exelon, avec le père de Lois Lane ne dure guère plus longtemps. A peine le temps d'évoquer la destruction du repaire de Kobra et du bâtiment du DEO que l'endroit est soufflé à son tour.  


Clark Kent et Lois Lane se rendent au "Daily Planet" où s'est réfugié, traumatisé, Jimmy Olsen. Le retour de la reporter vedette du journal créé la sensation dans la rédaction.


Jimmy se cache sous l'ancien bureau de Lois mais consent à expliquer à Clark et son épouse ce à quoi il assisté à Seattle en découvrant un meeting de Kobra. Clark reconnaît tout de suite la même source d'énergie destructrice que celle qui a rasé les locaux de la Task Force X à Atlanta.


Amanda Waller et le père de Lois Lane sortent de sous les gravats de l'observatoire Exelon. Elle prend la fuite en accusant son interlocuteur de trahison et se rend chez Jimmy Olsen pour alerter Clark et Lois que Leviathan est la cause de ces attentats...

Brian Michael Bendis est en train avec ce nouvel arc narratif d'ouvrir en grand le "Superman-verse" puisque DC a officialisé le lancement prochain de séries (limitées ou régulières, on ne sait pas encore) sur Lois Lane et Jimmy Olsen, en relation avec cette histoire.

Tout à ce développement, le scénariste a remisé la mafia invisible de Metropolis et Red Cloud, mais il est évident que tout va converger. Le récit continue de mettre en scène des attentats touchant des bâtiments d'organisations gouvernementales ou criminelles. La Task Force X, qui supervise la Suicide Squad, a vu son siège à Atlanta pulvérisé après le repaire du culte de Kobra à Seattle. Cette fois, c'est au tour des bureaux du DEO puis de l'observatoire Exelon.

Le mystère ne réside pas dans le nom du coupable de ces offensives spectaculaires (il s'agit de l'organisation Leviathan, probablement la même que celle créée par Grant Morrison durant sa série Batman Inc., dirigée par Talia Al Ghul), mais dans le mobile. Les terroristes sont-ils liés à la mafia invisible de Metropolis, hors champ donc pour l'instant ? On devrait être vite fixé. Mais la menace se raproche de Superman puisque le père de Lois Lane a failli y rester.

Et c'est là le point commun avec le premier arc de Bendis sur Action Comics : si dans Superman, le héros, majoritairement présent en costume, combat des adversaires physiquement, ici il est confronté à des dangers qui semblent se dérober à ses pouvoirs, qu'il s'agisse de gangsters très discrets, d'une super-méchante capable de le mettre en difficulté grâce à son pouvoir, d'une organisation terroriste utilisant une énergie destructrice mystérieuse mais très puissante et visant des institutions. Le scénariste fait indéniablement preuve d'imagination pour éprouver l'homme d'acier - et au-delà de lui...

Du coup, on pardonnera à Steve Epting une légère méforme. Sa représentation de Superman/Clark Kent perturbe un peu : il ressemble peu au personnage, surtout au niveau du visage (le nez est un peu fort) et de la carrure (pas suffisamment imposante).

En revanche, l'artiste est plus à son avantage avec Lois, Jimmy Olsen et Amanda Waller - ce qui tombe bien puisque ce sont eux qui sont plus mis en avant. Le soin apporté aux décors, aux lumières, indique aussi qu'Epting ne bacle pas - ça ne lui ressemblerait guère de toute façon. Mais rien que la manière dé découper une scène comme le dialogue entre Olsen, Kent et Lane dans le bureau de cette dernière est exemplaire.

On peut être surpris et dérouté par cette histoire de Superman qui voit le kryptonien quasiment relégué au second plan, dans une affaire d'attentats étranges. Mais on peut aussi (surtout) se réjouir de n'avoir pas lu ça avant. Il est difficile d'étonner avec un héros pareil, Bendis réussit cet exploit.

La variant cover de Jeff Dekal.

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