dimanche 24 février 2013

LA COUVERTURE DU MOIS "FORUM COMICS" : FEVRIER 2013

Les votants de Forum Comics ont rendu leur verdict pour ce mois de Février 2013. La sélection était élargie à 8 couvertures - certaines ont séduit, d'autres n'ont eu droit à aucune voix. Découvrez qui a gagné (et s'est planté...) !

1/ Hawkeye #8, par David Aja
(Marvel Comics), avec 5 voix.
 2/ The Shadow : Year One 1 (variant cover),
par Chris Samnee (Dynamite Comics), avec 3 voix.
3/ Before Watchmen : Dollar Bill,
par Steve Rude (DC Comics), avec 2 voix.
 4-A/ Masks 4, par Alex Ross
(Dynamite Comics), avec 1 voix.
4-B/ Morbius, The Living Vampire 2 (variant cover),
de Marcos Martin (Marvel Comics), avec 1 voix.
 5-A/ Before Watchmen : Dr Manhattan 4,
par Adam Hughes (DC Comics), avec 0 voix.
 5-B/ Fatale 13, de Sean Phillips
(Image Comics), avec 0 voix.
5-C/ Where is Jake Ellis ? 4,
de Tonci Zonjic (Image Comics), avec 0 voix.

Rendez-vous le mois prochain pour une nouvelle sélection !

Critique 379 : SPIDER-MAN - LIFELINE, de Fabian Nicieza et Steve Rude

Spider-Man : Lifeline est une mini-série en trois épisodes, écrite par Fabian Nicieza et dessinée par Steve Rude, publiée en 2001 par Marvel Comics.
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La réapparition d'une tablette magique
rappelle à Peter Parker une ancienne aventure
vécue par son alter ego, Spider-Man...

Tout commence à une soirée donnée pour la présentation publique de la Tablette de Vie, une pièce rare découverte par l'achéologue Louis Wilson et sur laquelle serait gravée une formule permettant d'acquérir l'immortalité. Mais cette relique est convoitée par plusieurs malfrats : l'avocat véreux Caesar Cicera s'est payé les services de "Man Mountain" Marko et de l'Anguille pour la dérober tandis que le mafieux Hammerhead compte sur Boomerang pour la récupérer et le Dr Curt Connors alias le Lézard pour la déchiffrer.
Spider-Man enquête pour connaître les motivations des deux camps, avec l'aide ponctuelle d'Arthur Stacy (le frère du défunt Capitaine de police George Stacy) et du Dr Strange (qui va interroger Namor, le prince de mers sur les origines de la tablette et ses pouvoirs réels).
Hammerhead commet pourtant l'erreur de sous-estimer le Dr Connors, qu'il croit sous sa coupe en ayant enlevé sa femme et son fils, car celui-ci en voulant profiter de la formule de la tablette pour se débarrasser du Lézard va échapper à tout contrôle.
Par ailleurs, le Tisseur doit faire face avec cette affaire à des interrogations personnelles car une telle pièce lui permettrait peut-être de ressusciter des êtres chers qu'il a perdus, comme son oncle Ben, son premier amour Gwen Stacy ou sa femme Mary-Jane Watson...
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 La tablette intéresse bien du monde et 
chacun pour des raisons distinctes...

Quand Marvel produit cette mini-série, c'est un projet qui s'inscrit dans une collection de récits auto-contenus réalisés par des équipes prestigieuses : il s'agit d'histoires "self-contained", en marge des aventures disponibles dans les autres mensuels consacrés à Spider-Man. Mais les auteurs en profitent aussi pour faire référence à des épisodes plus anciens, datant du début de la série : ainsi Lee Weeks développera une tryptique (Death and destiny) revenant en détail sur la mort du Capitaine Stacy, et Fabian Nicieza imagine ici une suite à l'histoire (volume 1, #72-75) de 1969, par Stan Lee et John Romita Jr.

Le premier mérite de Lifeline est de rester parfaitement compréhensible pour ceux qui (comme moi) n'ont pas lu la première histoire de la tablette de vie. Néanmoins, un bref rappel des faits est fourni dès la page trois du premier épisode. Mais le scénariste argentin change certains acteurs principaux pour son récit (exit le Caïd, Silvermane et le Shocker).
Ensuite, on plonge dans trois épisodes avec Spider-Man. Logique, direz-vous. Mais il est quand même nécessaire de le souligner car Peter Parker n'apparaît plus après la page 7 du premier épisode (à l'exception d'un flash-back). Ce détail a son importance pour la suite car on comprend alors que l'action va primer sur le cocktail habituel de la série du Tisseur, où la représentation du héros en civil est aussi importante que celle du justicier. La place accordée à des seconds rôles comme J. Jonah Jameson, l'irascible rédacteur-en-chef du "Daily Bugle", Robbie Robertson, son bras-droit, ou Tante May est quasi-inexistante, voire totalement absente. Et on peut remercier Nicieza de sortir des clous ainsi pour se concentrer sur l'action, se contentant d'évoquer rapidement les éléments de la vie privée du monte-en-l'air.
Les motivations des personnages sont très bien décrites et variés alors que le casting est consistant : Cicero veut la tablette de vie pour son usage personnelle et l'Anguille comme "Man Mountain" Marko sont ses hommes de main, des mercenaires classiques ; en face les mobiles d'Hammerhead demeurent longtemps mystérieux et dévoilent une sentimentalité inattendue chez ce gangster au look "cartoon-esque", tandis que la vilénie de Boomerang aiguise la détresse morale de Curt Connors - ainsi quand le Lézard apparaît, son entrée en scène est vraiment spectaculaire car attendue par le lecteur (et son objectif déjoue alors les pronostics).
Nicieza rend une copie très inspirée, avec une galerie de personnages bien incarnée, une intrigue aux rebondissements multiples et spectaculaires, des séquences d'action efficaces, des interrogations morales crédibles, et une touche d'humour rappelant Stan Lee qui aèrent le récit. La présence du Dr Strange et de Namor (dont le loisir de sculpteur fournit un gag savoureux) contribuent à la richesse de l'ensemble sans que cela ne freine la progression dramatique, au contraire.
Je ne connaissais pas le travail de ce scénariste, mais on retrouve chez lui ce qu'on peut aimer chez des auteurs fans de comics classiques comme Kurt Busiek ou Mark Waid : un sens de la narration simple, dense, et tendue, avec juste ce qu'il faut de distance par rapport au genre. Un régal.
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 Cerise sur le gâteau : les superbes couvertures
peintes par Steve Rude.



 De l'art de bien utiliser le "gaufrier".

C'est toujours un plaisir de lire une bande dessinée illustrée par le génial Steve Rude - pour peu qu'il dispose d'une histoire à la hauteur de son talent, et c'est ici le cas.
Admirateur des artistes du "Silver Age", comme John Romita Sr, "the Dude" s'est employé à coller au style d'un de ses maîtres mais sans le singer (à la manière de ce qu'il a fait pour Thor : Godstorm, avec Jack Kirby). Il est en prime encré par l'excellent Bob Wiackek (dont on n'entend hélas ! plus beaucoup parler...).
Que dire ? Voilà des planches admirables : chaque case est bien remplie, chaque personnage bien campée, expressif, chaque cadrage juste et inventif... Et quelle élégance dans le trait ! Quelle méticulosité dans le traitement des attitudes, des lumières et des ombres, dans la représentation des décors ! Voyez comment Rude, en utilisant la plus élémentaire des techniques de découpage, le "gaufrier" (à six cases, d'égale valeur), fait vivre la planche, n'a jamais besoin de dépasser le cadre pour bien cerner l'action, pour fluidifier les enchaînements !
C'est somptueux, tout simplement : du très grand art !
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Ne cherchez pas bien loin pour vous procurer cette aventure : Paninicomics l'avait éditée sous le titre Ligne de vie en Août 2001 dans "Spider-Man Hors Série 3" (couverture ci-dessous), et on peut trouver la revue pour trois fois rien sur le net. Alors, selon la formule convenue, ne vous en privez pas ! 

jeudi 21 février 2013

Critique 378 : X-MEN - CHILDREN OF THE ATOM, de Joe Casey et Steve Rude, Paul Smith, Michael Ryan et Esad Ribic

X-Men : Children Of The Atom est une mini-série en 6 épisodes, écrite par Joe Casey et dessinée par Steve Rude (#1-3), Paul Smith et Michael Ryan (#4), et Esad Ribic (#5-6), publié en 1999-2000 par Marvel Comics.
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Aux Etats-Unis, William Metzger, un activiste extrémiste, est à la tête d'un mouvement d'opposition contre l'apparition de mutants qu'il considère comme une menace pour l'humanité.
Parallèlement, deux hommes travaillent, pour l'un, à enquêter sur Metzger et son mouvement ; pour l'autre, à localiser et recruter de jeunes mutants afin de les former à se défendre en cohabitant avec les homo sapiens : le premier s'appelle Fred Duncan et travaille au FBI, le second Charles Xavier et est un télépathe qui infiltre un lycée en se faisant passer pour un conseiller d'éducation.  
Mais dans l'ombre, un autre acteur va compliquer la donne : c'est un autre mutant, Magneto, qui, lui, est convaincu que la haine des hommes envers ses semblables exige une réponse plus offensive...
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Un lamentable gâchis : voilà le sentiment que l'on a après avoir lu cet album. Un projet édité en dépit du bon sens,, réalisé par une équipe créative gâchée, une histoire qui sombre inéluctablement... Donner du plomb même à des gens de talent, ils n'en feront pas de l'or.
A bien des égards, c'est un triste exemple de ce que le marketing fait subir aux comics. En 1999, l'adaptation cinématographique des X-Men est mise en chantier sous la direction du metteur en scène Bryan Singer (deux suites, un spin-off et une "prequel" seront réalisés, avec à chaque fois des résultats très inégaux, parfois même navrants). Il faut en quelque battre le fer et profiter de cette transposition attendue sur grand écran pour multiplier, sans grande exigence artistique, les séries et mini-séries consacrées aux mutants (comme ce sera le cas ensuite pour tous les super-héros ayant les honneurs du 7ème art).
Parmi tous les projets, X-Men : Les Enfants de l'Atome part avec quelques atouts : un scénariste audacieux (Joe Casey) et un très grand dessinateur (Steve Rude). Le pitch est par ailleurs intéressant, à défaut d'être renversant : il s'agit de montrer les premiers X-Men avant qu'ils ne deviennent une équipe, comment Charles Xavier les repère, les convainc de le suivre.

Les premiers X-Men (qui reviennent aujourd'hui dans la lumière grâce à la série All-New X-Men de Brian Michael Bendis et Stuart Immonen) furent des personnages peu populaires et peu considérés par leurs créateurs (Stan Lee et Jack Kirby), mais pourtant ils reposaient sur un concept aussi simple que fort, très "Marvelien" (une parabole à la fois des transformations de l'adolescence et une métaphore de la lutte pour les droits civiques des noirs américains dans les années 60). En proposant de détailler leur parcours avant d'être des super-héros, Joe Casey avait peu de marge mais assez d'espace pour les animer de manière originale.
Or, il ne fait pas grand'chose, et même parfois rien, avec cs personnages en devenir :  
- Warren Worthington/Angel est décrit comme un mutant pro-actif, protégeant les citoyens tout en employant sa fortune pour que les médias ne se doutent pas de sa double vie. Pas mal, mais c'est le cas de le dire, Casey ne fait que survoler le personnage sans jamais creuser, expliquer son attitude.
- Hank McCoy/le Fauve est la star de l'équipe de foot de son lycée dont la nature sera démasquée lors d'un match. Casey est visiblement plus intéressé par lui que tous les autres, mais une fois son secret découvert, il n'en fait plus rien ! 
- Scott Summers/Cyclope est un ado mal dans sa peau, effrayé par son pouvoir et manipulé par le malfrat qui l'a recueilli. A tout prendre, c'est le personnage le mieux traîté... Jusqu'à que Casey lui donne une assurance aussi soudaine que grossière.
- Bobby Drake/Iceberg est le benjamin du groupe et découvre ses pouvoirs, terrifié. Casey se fiche ostensiblement du personnage, qu'il ne fait qu'esquisser.
- Jean Grey/Marvel Girl est la fille d'un couple de petits bourgeois, plus heureuse avec ses pouvoirs, mais qui doit choisir entre poursuivre des études classiques ou intégrer l'institut de Xavier. Hélas ! Casey ne sait pas en quoi en faire et ne lui réserve que des scènes minuscules.
- Charles Xavier traverse le récit comme une ombre, Magneto apparaît tardivement sans peser suffisamment, l'agent du FBI possède un peu plus de relief (tiraillé entre son devoir et sa bonne volonté, mais lucide aussi bien sur sa hiérarchie que sur sa collaboration avec Xavier), Metzger est une caricature de méchant dont l'extrémisme initial se dilue progressivement dans des jeux de pouvoirs à la subtilité feinte.
La caractérisation est donc pitoyable et plombe toute l'intrigue par ricochet (intrigue brouillonne et dénouée à la va-vite, avec une désinvolture assez minable).
Des incohérences viennent s'ajouter au ratage : Joe Casey suggère une histoire rétro mais y introduit des éléments modernes (notamment sur l'aspect technologique). Tout ça en vérité ne fait pas très sérieux, et ce qui aurait pu passer avec un peu d'humour, un regard tendrement ironique sur les comics d'origine, produit un effet désastreux ici, presqu'insultant pour le travail de Lee et Kirby.
Le rythme est également trop chaotique pour convaincre : les trois premiers épisodes, en narration parallèle, passent relativement bien, mais ensuite l'auteur ne sait visiblement plus où aller, comment relier ce qu'il a développé aux débuts "historiques" de la série, et se vautre de manière pathétique.
A bien des égards, Joe Casey rendrait presque service aux aspirants scénaristes en leur montrant tout ce qu'il ne faut pas faire - en particulier écrire sans avoir un plan solide, un récit solidement bâti, une idée claire.
Reste la partie graphique... Qui confirme le gâchis.
Quand on dispose d'artistes comme Steve Rude, puis Paul Smith ou Esad Ribic, on est en droit d'attendre une copie propre et même inspirée. Mais ces espoirs sont vains. 



Steve Rude dessine donc les trois premiers épisodes (et peint les quatre premières couvertures). Cet artiste exceptionnel rend des planches magnifiques, même si l'encrage d'Andrew Pepoy (pourtant pas maladroit d'habitude) ne lui convient guère (trop épais, inégal). Il est débarqué à la fin du #3, qu'il a mis 7 mois à livrer (ce qui prouve que le projet a été mal préparé éditorialement car une mini-série est lancée très en amont pour éviter ce genre d'impairs).  
Le #4 est donc illustré par Paul Smith, mais il est en petite forme, et Michael Ryan, qui colle maladroitement au style de son collègue. Le mélange ne fonctionne pas et de toute façon, passer après Rude est particulièrement ingrat.
Les deux derniers volets sont confiés à Esad Ribic, mais à cette époque, ce n'est ni dans son style peint ni avec un coloriste-finisseur (comme Dean White sur ses épisodes d'X-Force), et le résultat est médiocre.
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Conclusion : ni vraiment fait, ni à faire. Ou alors pas comme ça. Dommage car Steve Rude pour dessiner les X-Men (en particulier la première promotion), c'était une belle promesse. D'ailleurs, "the Dude" a réalisé cette "pin-up", qui confirme nos regrets :

mardi 19 février 2013

Critique 377 : SPIDER-MEN, de Brian Michael Bendis et Sara Pichelli

Spider-Men est (la première partie d')un crossover en cinq épisodes entre les séries Amazing Spider-Man et Ultimate Spider-Man, écrit par Brian Michael Bendis et dessiné par Sara Pichelli, publié en 2012 par Marvel Comics.
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Une nuit, Spider-Man (alias Peter Parker) découvre par hasard une planque de son son ennemi Mysterio. Les deux hommes s'affrontent jusqu'à ce que le héros soit aspiré dans un portail dimensionnel mis au point par son adversaire. Il se retrouve, en plein jour, sur les toits de New York mais devine vite que ce n'est pas la ville qu'il connaît. Cette impression se confirme rapidement après lorsqu'il rencontre une version alternative de lui-même : Ultimate Spider-Man (alias Miles Moralés).



La rencontre de Spidey et
Ultimate Spider-Man. 

Contre toute attente, le plus jeune des Spider-Men neutralise son aîné. Désemparé, il s'en remet au SHIELD et Nick Fury qui croit à l'histoire de Peter Parker.
Mais Ultimate Mysterio est aussi décidé à faire d'une pierre, deux coups en tuant les deux Tisseurs...
Pour Peter Parker, c'est aussi l'occasion de retrouvailles avec les versions de Tante May et Gwen Stacy qui ont vécu la mort de leur neveu et ami dans cet univers...

Des "retrouvailles" bouleversantes...
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Joe Quesada, quand il était editor-in-chief de Marvel, avait promis que jamais un crossover entre les univers classique (dit 616) et Ultimate n'aurait lieu puisque ce dernier avait été précisément conçu de manière à revisiter le premier de façon autonome et en s'affranchissant des limites habituelles (par exemple, les morts le restaient, les caractères y étaient différents et plus tranchés - des promesses pas toujours tenues, mais c'est une autre histoire).
Aujourd'hui, les choses ont bien changé avec l'influence manifeste de l'univers Ultimate sur les films produits par la maison des idées (ou les autres majors détentrices des droits de leurs personnages), mais aussi avec un net déclin des ventes des séries Ultimate (et de leur qualité artistique - Ultimate Spider-Man restant l'exception). Des rumeurs circulent même sur l'imminente disparition de cette collection...
Le tabou édicté par Quesada ne tenait plus et le fait que Brian Michael Bendis, scénariste-vedette de Marvel, brillant (au moins commercialement aussi bien dans la gamme classique qu'Ultimate), s'occupe de ce crossover est un signal fort pour la suite.

Maintenant, que vaut réellement cette histoire ? Pour être concis, elle est d'abord frustrante : une fois arrivé au terme du 5ème épisode, on a droit à une chute aussi énigmatique qu'ouverte, et l'annonce, par le scénariste, qu'une suite allait voir le jour (certainement avant la fin 2013) confirme qu'il s'agit d'un prologue.
Que ce prologue compte cinq chapitres n'est pas un gros problème : le savoir-faire de Bendis, l'efficacité de l'intrigue, le rythme de son déroulement, la caractérisation bien sentie des protagonistes, et des pistes intéressantes (comme la véritable nature d'Ultimate Mysterio ou le présence d'un Miles Moralés dans l'univers 616), font de ce récit un divertissement très agréable.
Par ailleurs, une séquence comme les "retrouvailles" entre Peter Parker et Tante May et Gwen Stacy est sobrement et remarquablement traitée, touchante sans être mièvre, joliment juste.
Il est évident que ce qui a le plus intéressé Bendis est davantage la découverte par Peter Parker de l'univers Ultimate que l'affrontement avec Mysterio. Pour ce qui est des scènes d'action traditionnelles, c'est un peu maigre donc (même si le face-à-face entre les deux Tisseurs est un petit plaisir, avec un résultat inattendu).
Mais c'est vrai, ne le cachons pas (même si, comme moi, on aime le travail de Bendis), ç'aurait pu être mieux, plus fort, plus intense, plus dense, plus riche. C'est un premier acte... Qui ne s'appréciera vraiment qu'avec le prochain, lui-même décidant de la qualité globale de ce crossover.
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Visuellement, en revanche, ces cinq épisodes sont un vrai régal. Sara Pichelli, l'artiste régulière désormais d'Ultimate Spider-Man, est une dessinatrice de haut niveau, qui sait animer ses personnages avec un talent confondant, comme si elle était née pour le Tisseur (sans doute la meilleure actuellement avec Marcos Martin).
L'expressivité subtile qu'elle sait donner aux acteurs, son sens de la composition, la fluidité de ses découpages, tout est exemplaire : on voit vraiment une graphiste arrivée à maturité, en pleine possession de ses moyens - et encore, elle en a sous le crayon, c'est évident.
Même la colorisation, parfois chargée, de Justin Ponsor ne parvient pas à gâcher la vue.
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Divertissant, bien mené, mais quand même frustrant : on reste un peu sur notre faim, mais la suite (et fin ?) sera attendue avec gourmandise - et avec elle, la fin de l'aventure Ultimate peut-être, ce qui en soulignerait l'aspect évènementiel.

dimanche 17 février 2013

LUMIERE SUR... BRIAN STELFREEZE

 Brian Stelfreeze
 Ann Hatthaway
 Audrey Hepburn
 Elizabeth Montgomery
 Grace Kelly
 Lucille Ball
 Rita Hayworth
 Sophia Loren
Veronica Lake
 James Brown
 Alec McGuiness
 Betty Grable
 Cary Grant
 Daniel Craig
 Eva Green
 Jessica Alba
 Karen Gillan
 Kate Beckinsale
 Naomi Watts
 Natalie Portman
 Nicole Kidman
 Sean Connery
 Winona Ryder et Johnny Depp

Dessinateur, encreur, cover-artist, designer, peintre.
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Le blog de l'artiste : www.stelfreeze.blogspot.com