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mardi 3 octobre 2023

DC'S GHOULS JUST WANNA HAVE FUN, de Ellen Tremiti et Tyler Crook, Kenny Porter et Riley Rossmo, Michael C. Conrad et Christopher Mitten, Christopher Sean & Laneya et Dexter Soy, Gregory Burnham et Javier Rodriguez, Alex Galer et Fabio Veras, Adam F. Goldberg & Hans Rodinoff et Danny Earls, John Arcudi et Shaw McManus


Halloween ne sera fêté que le 31 Octobre prochain mais DC a décidé de prendre de l'avance en sortant dès ce mardi 3 une anthologie s'inspirant de cette occasion. Comme souvent dans pareil cas, le menu est inégal et le pire côtoie le meilleur. Ici, on a une belle variété de talents et de quoi satisfaire tous les goûts.



- THE QUESTION : A LOOK TO DIE FOR (Ecrit par Ellen Tremiti et dessiné par Tyler Crook) - Renee Montoya enquête sur le meurtre d'une top model lors de la Fashion Week à Gotham. Mais tous ses témoins s'avèrent déjà mortes...

On débute cette anthologie en beauté avec un chapitre consacré à la Question version Renee Montoya. L'intrigue est vraiment captivante et oppose l'héroïne à deux ennemis de Batman dont l'implication dans ce genre de crimes tombe sous le sens. C'est rondement mené et surtout superbement mis en image par Tyler Crook (que j'avais adoré sur The Unbelievable Unteens) : il illustre toutes ses pages à l'aquarelle en couleurs directes et le résultat est extraordinaire. Voilà le genre de récit que j'aimerai voir développé dans une mini-série sur le Black Label.


- GREEN LANTERN : THE SHADOWS OVER COAST CITY (Ecrit par Kenny Porter et dessiné par Riley Rossmo) -  Hal Jordan doit appréhender un démon qui s'est échappé des geôles de Oa et pour y parvenir il fait équipe avec Etrigan. Une collaboration qui ne va pas de soi...

Encore une réussite pour ce récit complètement échevelé qui aurait parfaitement sa place dans le mensuel The Brave and the Bold. Kenny Porter tire pleinement parti des différences entre Hal Jordan et Jason Blood et leur duo fonctionne à fond les ballons avec des dialogues punchy et de l'action à gogo. Ajoutez à cela les dessins barrés de Riley Rossmo qui donne à cette bataille un tonus incomparable et vous obtenez un segment jouissif. 



- ANIMAL MAN : THIS DAY, ANYTHING GOES (Ecrit par Michael C. Conrad et dessiné par Christopher Mitten) -  Buddy Baker et sa femme veillent sur leur fille Maxine sans savoir qu'elle subit un harcèlement scolaire. Du coup, Buddy décide de veiller sur elle discrètement le soir d'Hallowenn mais Maxine a de la ressource...

Michael C. Conrad est habitué à co-écrire avec Becky Cloonan, sa compagne, et s'empare du personnage d'Animal Man, mais en le laissant singulièrement en retrait puisque, ici, c'est sa fille qui est en première ligne. Sur un sujet très à la mode (le harcèlement scolaire, qu'il ne faut bien entendu pas minorer), Christopher Mitten pose des dessins sensibles qui font pencher l'histoire du côté d'une fable. C'est joli.



- NIGHTWING : THE DARK BITE (Ecrit par Christopher Sean et Laneya et dessiné par Dexter Soy) - Nightwing vient au secours d'un DJ qui vient de se faire agresser et demande l'aide de Red Hood. Ensemble, ils découvrent qui a attaqué la victime...

Bon, c'est l'histoire la plus faible du lot. On se demande même ce qu'elle fait là, même s'il y a un argument fantastique, mais surtout parce que la paire de scénaristes a l'air d'avoir plutôt conçu l'intrigue comme le début d'une histoire à suivre. Curieux. Puis il faut supporter le dessin toujours aussi moche de Dexter Soy. Donc, zappez !


- SUPERMAN : THE SPOILS (Ecrit par Gregory Burnham et dessiné par Javier Rodriguez) - Superman rend service à Lois Lane en allant inspecter une prison abandonnée de Metropolis qui serait hantée. Il va y faire une découverte troublante concernant celui qui dirigeait l'établissement...

Le niveau remonte en flèche avec ce récit qui respecte les codes de l'anthologie, soit une nouvelle d'épouvante avec un super héros. L'histoire est impeccablement écrite par Gregory Burnham avec une chute épatante. Mais surtout c'est l'occasion de revoir les dessins de Javier Rodriguez sur une aventure de Superman (après celle qu'il avait signée dans The Brave and the Bold en compagnie de Christopher Cantwell). Je l'ai dit et je le répète : DC doit donner à Rodriguez l'opportunité de dessiner le Man of Steel, soit dans sa série régulière actuelle (bien que je l'ai abandonnée suite au départ de Jamal Campbell), soit dans un projet Black Labellisé. 


- ROBOTMAN : NOT FADE AWAY (Ecrit par Alex Galer et dessiné par Fabio Veras) - Pas facile pour Robotman de passer Hallowenn quand après avoir bu un verre en compagnie d'ex-membres de la Doom Patrol, il rentre chez lui où les fantômes de gens qu'il n'a pu sauver viennent le tourmenter...

Produite par deux inconnus, cette histoire avec Robotman est sans doute la meilleure de cette anthologie. Alex Galer imagine un récit très touchant autour de Cliff Steele et de l'idée que les super héros échouent à sauver des innocents, y compris parmi leurs semblables. On a droit à un caméo de John Constantine moins cynique que d'habitude. Et encore une fois c'est magnifiquement dessiné par un artiste dont il semble impensable qu'on ne le revoit pas dans un proche avenir : Fabio Veras a un style qui évoque Leonardo Romero, très élégant donc, d'une maturité spectaculaire. 



- CRUSH & LOBO : HAPPY HAL(LOBO)WEEN ! (Ecrit par Adam F. Goldberg et Hans Rudinoff et dessiné par Danny Earls) - Crush reçoit la visite de son père, Lobo, qui, pour la forcer à l'aider à trouver le bon costume pour Halloween, n'a pas hésité à piéger deux amis de sa fille.

Le prétexte est complètement stupide mais c'est tout de même très marrant puisque Crush s'évertue à faire deviner à son père quel est le rôle le plus connu de Hugh Jackman et donc le meilleur accoutrement pour lui. C'est donc le segment le plus ouvertement déconnant de cette anthologie. Et en prime, c'est l'occasion de découvrir le dessinateur Danny Earls, que la scénariste Gail Simone a mis en lumière sur Twitter et qui depuis est réclamé partout. Le bonhomme a du talent et il le prouve avec panache.



- MAN-BAT : OUT OF THE SHADOWS (Ecrit par John Arcudi et dessiné par Shawn McManus) - Rose Costa est une infirmière à la retraite peureuse mais qui rêve de rencontrer Batman. Pas de bol : elle est prise dans une baston entre Man-Bat et un loup-garou !

John Arcudi délaisse le Mignola-vers pour écrire ce récit très amusant et palpitant que vient mettre en image le génial et mésestimé Shawn McManus dont le trait super expressif donne une dimension singulière au chapitre. C'est donc une merveille à savourer, divinement rédigé et illustré, concluant en beauté ce gros comic-book très recommandable.

vendredi 28 juillet 2023

BATMAN : THE BRAVE AND THE BOLD #3, de Dennis Culver et Otto Schmidt, Ed Brisson et Jeff Spokes, Christopher Cantwell et Javier Rodriguez, Jackson Lanzing & Collin Kelly et Jorge Molina


Le n°3 de Batman : The Brave and the Bold voit un changement dans son sommaire puisque l'histoire principale  a pris du retard et est remplacé par un récit complet. Le reste est intact et de très bonne facture. Cette anthologie est un vrai plaisir.


- BATMAN : MR. BASEBALL (Ecrit par Dennis Culver, dessiné par Otto Schmidt) - Batman doit protéger le caïd Victor Grande de Mr. Baseball, un voleur qui l'a dépouillé et qu'il a défiguré en représailles...
 

Dennis Culver et Otto Schmidt ont été chargés de réaliser en vitesse ce récit complet sur la vengeance d'un voleur surdoué et défiguré qui contraint Batman à protéger une fripouille. Tout ça est sympathique, mais demeure très anecdotique. Le vilain et sa passion du baseball, défiguré (comme Harvey Dent/Double-Face mais en moins spectaculaire), n'est pas un antagoniste susceptible de faire trembler Batman et encore moins convaincre le lecteur qu'il incarne une menace sérieuse.

Dennis Culver se repose beaucoup sur Otto Schmidt qui livre des planches nerveuses mais parfois un peu à l'arrache. Très vite lu, et oublié.
 

- STORMWATCH : DOWN WITH THE KINGS (Pt. 3) (Ecrit par Ed Brisson, dessiné par Jeff Spokes avec Trevor Hairsine) - L'équipe de Stormwatch infiltre le building de Halo Corporations pour saboter ses serveurs avec un logiciel malveillant particulièrement féroce. Cependant, le directeur Bones collectionne des armes capables de neutraliser la Justice League...
  

Ed Brisson tient la baraque depuis le début de la parution de cette anthologie avec sa mini-série Stormwatch, et il serait bien récompensé si DC lui donnait l'opportunité de continuer avec une série régulière. La caractérisation est certes un peu sommaire, par manque de place, mais les intrigues de cette équipe de black ops sont toujours captivantes, avec des dangers singuliers. Par ailleurs le scénariste développe un subplot accrocheur où Bones, à la manière d'Amanda Waller, recueille des armes susceptibles de neutraliser la Justice League.

Jeff Spokes dessine la quasi-intégralité de cet épisode avec sa classe coutumière. Mention spéciale quand il représente Shado, l'archer, ex de Green Arrow, avec une présence magnétique égale à celle de Ravager (c'est bien la première fois que la fille de Deathstroke m'intéresse autant). Les dernières pages sont signées par Trevor Hairsine, qui bizarrement n'est pas crédité dans la table des matières mais dont le style est reconnaissable entre mille.


- SUPERMAN : ORDER OF THE BLACK LAMP (Pt. 3) (Ecrit par Christopher Cantwell, dessiné par Javier Rodriguez) - Superman a retrouvé Hop Harrigan mais tous deux sont piégés par le Dr. Anthelme qui entend bien faire en sorte que tout le monde oublie le kryptonien comme cela a été le cas pour l'aventurier...
 

C'est la conclusion de cette histoire écrite par Christopher Cantwell. A moins que... En effet, un "The End ?" interrogatif dans la dernière case laisse espérer une suite pour ce récit qui conviendrait parfaitement pour le DC Black Label. En tout cas, tel quel, ce triptyque a été passionnant à suivre, avec un ton rétro tout à fait maîtrisé.

Javier Rodriguez aura été pour beaucoup dans cette réussite et ses planches sont une nouvelle fois somptueuses. Il a brillé pour sa première prestation chez DC avec la lourde tâche d'animer Superman dont il a donné sa version, très élégante comme toujours, soutenue par une colorisation quatre étoiles. 

Encore !


- BATMAN : BLACK & WHITE - CITY OF MONSTERS (Ecrit par Jackson Lanzing & Collin Kelly, dessiné par Jorge Molina) - Dans une version alternative de Gotham, un jeune Batman affronte Man-Bat qui, avec sa horde de vampires, a tué ses parents...  

Comme d'habitude, on termine avec un court récit Batman : Black & White. Cette fois c'est le binôme Jackson Lanzing & Collin Kelly qui s'y colle en imaginant une variation vampirique des origines de Batman. Rien de révolutionnaire, mais c'est plaisant et très rythmé.

Cimme d'habitude (bis), c'est surtout l'occasion d'admirer de magnifiques planches par un artiste qui donne tout : Jorge Molina n'a pas fait que dessiner ce segment, il en a donné l'idée et a travaillé les designs depuis longtemps sans savoir quand il pourrait les utiliser. C'est absolument renversant de beauté gothique et son Batman juvénile, arrogant et svelte est inoubliable.

Encore un excellent numéro même si on espère vite le retour de King et Gerads à leur poste respectif pour que le sommaire retrouve toute sa superbe.

vendredi 30 juin 2023

BATMAN : THE BRAVE AND THE BOLD #2, de Tom King et Mitch Gerads, Ed Brisson et Jeff Spokes, Christopher Cantwell et Javier Rodriguez, Joelle Jones


Après un premier numéro très réussi, l'anthologie Batman : The Brave and the Bold revient avec quasiment le même programme, trois histoires à suivre et un récit court en noir et blanc. La qualité est au rendez-vous et chaque segment est captivant, chacun dans un registre très différent. DC a bien fait les choses.



- BATMAN : THE WINNING CARD (Part 2) (Ecrit par Tom King, dessiné par Mitch Gerads) - Pour piéger le Joker, Batman a l'idée d'utiliser Brute Nelson en l'attirant chez ce dernier. Mais le plan va dérailler à cause de la férocité démente du clown du crime...


Qu'est-ce qui ressemble plus à un comic-book de Tom King et Mitch Gerads... Qu'un autre comic-book par Tom King et Mitch Gerads ? Ajoutez Batman à la recette et vous aurez un bon aperçu de ce que raconte et ce à quoi ressemble The Winning Card, récit en rétro-continuité sur la première rencontre entre le dark knight et le Joker. C'est ce dernier qui est la vraie vedette de cette intrigue glaçante et glauque, parfois un peu complaisante sur ce dernier point. 

Plus encore que King, c'est bien à Gerads qu'on doit de voir ce Joker effrayant, sans doute une des versions les plus cauchemardesques à laquelle le personnage a eue droit. Sinon, tout y est : des planches en "gaufrier", des inter-titres façon cartons du cinéma muet, des blagues sinistres, une tension permanente, une ambiance lugubre. Il faut avoir le coeur bien accroché, mais le cliffhanger final donne irrésistiblement envie de lire la suite.
 


- STORMWATCH : DOWN WITH THE KINGS (Part 2) (Ecrit par Ed Brisson, dessiné par Jeff Spokes) - L'équipe de Stormwatch doit récupérer une épée atlante dans les eaux de Puerto Rico. Mais les Xébelliens la convoitent aussi. En jeu : un terrible poison qui se propage grâce à l'eau salée...


A proprement parler, cette itération de Stormwatch n'a pas grand-chose de commun avec l'originale et elle fait davantage penser à une reformulation de la Suicide Squad, hormis le fait que les membres de l'équipe n'ont pas de bombe miniature implantée et qui risque de les tuer s'ils tentent de fuir leur mission.

Mais Ed Brisson mène vraiment bien son affaire, avec des anti-héros bien définis même si bizarrement peu outillés par rapport aux risques de leur job. Jeff Spokes est une vraie révélation au dessin, dans un style qui me fait penser à Ryan Sook; Ses compositions sont parfois un peu brouillonnes dans le feu de l'action, mais c'est tout de même diablement efficace et le plaisir de lecture est indéniable.


- SUPERMAN : ORDER OF THE BLACK LAMP (Part 2) (Ecrit par Christopher Cantwell, dessiné par Javier Rodriguez) - Superman suit la piste de l'Ordre de la Lampe Noire jusque dans les montagnes du Kashmir. Il découvre une citadelle secrète mais tombe dans un piège tendu par le maître des lieux...


L'histoire de Christopher Cantwell est sans doute celle que je préfère. D'abord parce que le récit est captivant avec une touche de naïveté, d'aventure old school très agréable. Le scénariste maîtrise son sujet et écrit avec justesse Superman qui mène l'enquête comme s'il collaborait avec Clark Kent. Les décors sont exotiques et là encore le cliffhanger final est imparable.

Visuellement Javier Rodriguez produit des planches merveilleuses. Il s'amuse avec le découpage, la forme des vignettes, le flux de lecture. La mise en couleurs est magnifique. Lui aussi s'est approprié Superman avec une rare élégance, et on regrette déjà que l'histoire se termine dans le prochain numéro.
 

- BATMAN : BLACK & WHITE - ALL THINGS CONSIDERED (Ecrit et dessiné par Joelle Jones) - Batman rentre à la Batcave blessé. En attendant que Alfred arrive pour le soigner, il se remémore les circonstances dans lesquelles il a eues ses nombreuses cicatrices...

C'est presque plus un mini-artbook qu'un véritable récit que signe Joelle Jones. Pas vraiment d'histoire mais plutôt une succession d'images, splendides, en noir et blanc, sur les cicatrices, aussi bien physiques que mentales, de Batman, au gré de pages d'une maîtrise incroyable. Plaisir des yeux, donc. Les grincheux diront que c'est du remplissage. Mais Joelle Jones est trop rare pour que je m'en plaigne.

Cette anthologie impressionne toujours autant. Le format est idéalement exploité par des auteurs inspirés. Une excellente surprise.

mercredi 17 mai 2023

BATMAN : THE BRAVE AND THE BOLD #1, de Tom King et Mitch Gerads, Ed Brisson et Jeff Spokes, Christopher Cantwell et Javier Rodriguez, Dan Mora


C'est la grosse sortie de la semaine chez DC : le retour de l'anthologie The Brave and The Bold. Bien entendu, Batman est mis en avant (avec deux histoires), mais il a toujours été la vedette de ce titre historique. Et l'éditeur a mis les petits plats dans les grands en convoquant le gratin des auteurs à venir composer le menu. Une réussite.


- BATMAN :  THE WINNING CARD part 1 (Tom King/Mitch Gerads) - Jim Gordon et et un commando de la police de Gotham se rendent chez Henry Claridge, détenteur d'un diamant de grande valeur et menacé de mort. Batman poursuit et appréhende un homme qui a tué sa femme. Helen Robinson, une fillette, fugue et croise la route du Joker...
 

Tom King et Mitch Gerads se retrouvent pour conter ce que le scénariste promet comme la rencontre la plus glaçante entre Batman et le Joker. Le récit se déroule durant la première année d'activité de Batman, il est d'ailleurs fait une mention explicite à Batman : Year One (de Frank Miller et David Mazzuccehlli et notamment de sa toute dernière page). Mais l'action se découpe en plusieurs segments sur une vingtaine de pages bien denses.


Bien entendu, de toutes ces partiess, c'est qui est la plus inquiétante met en scène le Joker et le petite Helen Robinson : l'imprévisibilité du clown du crime maintient en alerte le lecteur et Mitch Gerads découpe l'action le plus souvent avec des "gaufriers" de neuf cases, qui encadre le récit de manière oppressante. On comprend aussi sur la toute fin ce qui relie ce segment à celui de Henry Claridge avec Jim Gordon.

Le traitement photoréaliste du dessin, très infographique, de Gerads peut agacer (comme ça a été mon cas), chacun supportera ça comme il peut. En revanche, la tension instaurée par le script de King est indéniable et promet effectivement une intrigue à la hauteur des promesses.


- STORMWATCH : DOWN WITH THE KINGS part 1 (Ed Brisson/Jeff Spokes) - Le directeur Bones accueille Phantom-One, un ancien membre de Batman Inc. et partenaire du Ghost-Maker, à bord de la station orbitale de Stormwatch. Winter briefe l'équipe sur sa mission : récupérer le Dr. Huskk que l'organisation Black Hole va tenter de faire évader de la prison de Iron Heights au moyen d'une bombe temporelle...


Depuis quelque temps (et gageons que ce n'est pas fini maintenant que Jim Lee est président de DC Comics), les tentatives se multiplient pour intégrer les personnages de feu Wildstorm à la continuité de DC. Actuellement, paraît une série WildC.A.T.S. et ici nous avons droit à une nouvelle version de Stormwatch, ancêtre de The Authority.

Ed Brisson renouvelle le casting et insiste sur la dimension équipe black ops de Stormwatch. Le résultat est haletant et très efficace, sans doute ce que j'ai lu de mieux de la part de ce scénariste depuis un bail. La composition de l'équipe est habile, récupérant Peacemaker-01 (issu du run de James Tynion IV sur Batman), Ravager (la fille de Deathstroke, ex-membre des Titans), Phantom-One (ancien de Batman Inc.)... Et les méchants disposent d'une arme réellement flippante, qui donne lieu à une séquence très spectaculaire dans le pénitencier.

C'est à Jeff Spokes, davantage connu pour ses covers, que revient la partie graphique, et elle est de toute beauté. Le découpage se compose majoritairement de cases occupant toute la largeur de la bande, mais les compositions sont très énergiques, les personnages sont expressifs, et les couleurs (également assurées par Spokes) sont impeccables.

Une excellente surprise.


- SUPERMAN : ORDER OF THE BLACK LAMP part 1 (Christopher Cantwell/Javier Rodriguez) - Clark Kent à qui Lois Lane a demandé un article susceptible de faire sensation reçoit un colis avec un jouet qui lui évoque son enfance mais aussi une carte appelant à l'aide. Il décide d'enquêter en suggérant à Lois de créditer Superman comme co-auteur du reportage...


Je retrouve avec plaisir Christopher Cantwell dont j'avais adoré The Blue Flame aux commandes de cette histoire à suivre mettant en scène Superman. Et le plaisir se double de la présence au dessin de l'excellent Javier Rodriguez, dont c'est la première prestation pour DC.

L'histoire se déroule de nos jours, avec quelques légères mentions à ce qui s'est passé dans Action Comics (mais nul besoin de lire la série pour comprendre). Toutefois, il s'agit d'une intrigue fondée sur la mémoire et dans le contexte d'aujourd'hui, il convient de rappeler que (quasi) plus personnage ne se souvient de la double identité de Superman (suite à des manoeuvres de Lex Luthor). Et voici donc Clark/Supes parti enquêter sur une affaire en relation avec son enfance.

Il y a une mélancolie séduisante dans ce récit et Cantwell nous charme avec cet angle singulier. Rodriguez illustre cette aventure avec beaucoup d'inventivité dans les compositions, un trait d'une élégance rare. On a hâte de lire la suite.
 

- BATMAN : HEROES OF TOMORROW (Dan Mora) - Dans une univers futuriste alternatif, Batman sauve deux jeunes garçons de versions robotisées du Royal Flush Gang. Ils sont orphelins et cherchent leur frère...

Dan Mora avait un week-end à tuer certainement, et en plus de World's Finest et Shazam !, il a donc trouvé le temps d'écrire et dessiner cette courte histoire en noir et blanc de sept pages. C'est bref mais toujours aussi spectaculaire visuellement, avec un rythme trépidant, et un nombre sidérant de références parfaitement intégrés (les deux gosses se prénomment Dick et Jason, ce qui fait penser à deus sidekicks bien connus de Bats).

Bref, Mora stupéfie encore et toujours et clôt ce premier numéro en force et en beauté.

Cette anthologie démarre sur les chapeaux de roues avec son casting all-stars, et des épisodes de grande qualité. C'est un sans-faute et une nouvelle preuve de la vitalité créatrice et éditoriale de DC actuellement. C'est certes un peu cher, mais on a presque 70 pages de comics haut de gamme

vendredi 1 avril 2016

Critique 857 : SPIDER-WOMAN, VOLUME 2 - NEW DUDS, de Dennis Hopeless, Javier Rodriguez et Natacha Bustos


SPIDER-WOMAN : NEW DUDS rassemble les épisodes 5 à 10 de la série, écrits par Dennis Hopeless et dessinés par Javier Rodriguez (#5-9) et Natacha Bustos (#10), publiés en 2015 par Marvel Comics.
Ces épisodes ont lieu avant la saga Secret Wars, au terme de laquelle la série a été relancée (avec la même équipe artistique).
*


- New Duds (#5-9) (Scénario de Dennis Hopeless, dessins de Javier Rodriguez). Jessica Drew vient de quitter les Avengers et a ouvert une agence d'enquêtes privées. Elle a aussi changé son costume de super-héroïne. Elle aspire à mener un combat plus modeste en agissant dans les rues de New York. 
C'est ainsi qu'elle est abordée par le reporter du "Daily Bugle", Ben Urich, pour qu'elle l'aide à enquêter sur la disparition de plusieurs épouses de super-vilains de seconde zone. En usurpant l'identité de l'un d'eux, elle est kidnappée et découvre qui se cache derrière toute cette surprenante affaire....  

- New Duds : Secret Wars (#10) (Scénario de Denis Hopeless, dessins de Natacha Bustos). Désormais secondée par Ben Urich et Roger Gocking alias le Porc-Epic (lié sa précédente affaire), Jessica Drew s'emploie à résoudre quelques nouveaux dossiers auxquels s'intéresse le journaliste.
Ils gagnent Dodge City où les habitants leur réservent un accueil musclé. Le shérif dirige de sombres expérimentations sur le bétail qui contamine la population. Mais à peine ce problème résolu, Spider-Woman voit Black Widow lui commander de réintégrer les Avengers car la Terre est de nouveau menacée par un danger d'ordre cosmique...

Inutile, précisons-le tout de suite, de vous infliger l'achat et la lecture du Volume 1 de ces nouvelles aventures de Spider-Woman pour comprendre ces cinq épisodes, les derniers avant le relaunch de la série après le crossover Secret Wars. Vous n'aurez surtout pas à subir les illustrations grotesques de Greg Land (pour qui toutes les héroïnes sont des clones de playmates et dont le style ne peut plaire qu'à des gens atteints de sévères troubles oculaires).

La version que donne Dennis Hopeless de Jessica Drew s'inscrit dans la veine du Hawkeye de Fraction et Aja, bien qu'avec beaucoup moins d'ambition et de brio, à la manière du Ant-Man de Spencer et Rosanas. Il s'agit donc d'une représentation street-level hero avec une bonne dose d'auto-dérision, et avec une approche visuelle moins spectaculaire que rusée. C'est la raison qui a motivé mon achat, alors que je ne lis guère plus de super-héros depuis un moment, en attendant des jours meilleurs (qu'offriront sans doute Black Widow de Waid-Samnee ou Moon Knight de Lemire-Smallwood, dès que leurs premiers recueils seront disponibles).

Hopeless, contre toute attente (parce qu'il ne m'avait pas convaincu auparavant) se révèle habile dans son approche : il fait de Spider-Woman une jeune femme récitant, en voix-off, ses motivations pour revenir à une existence plus modeste. Il y a de la malice dans le procédé, mais bienvenue, au service d'une narration fluide et tonique. 

Il manque bien sûr une certaine sophistication pour que la production dépasse le divertissement sympathique, cela reste aussi inoffensif que la Batgirl de Fletcher-Stewart-Tarr chez DC, à laquelle on ne peut pas ne pas penser quand on considère le relooking de Spider-Woman, avec un costume plus fonctionnel que sexy. Mais ça ne manque pas de charme : Jessica Drew (dont Brian Bendis voulut corriger la carrière il y a quelques années, à deux reprises, d'abord en l'envisageant comme l'héroïne d'Alias puis lors d'une mini-série dessinée par Alex Maleev) est décrite comme quelqu'un de volontaire, lucide aussi, et ses nouvelles missions sont suffisamment bien conçues pour accrocher le lecteur. 

Javier Rodriguez est un choix judicieux pour la dessiner (il a l'habitude des personnages féminins depuis sa série Lolita HR, écrite par Delphine Rieu) : il ne l'érotise pas à outrance, s'amuse intelligemment avec son nouveau costume (qu'il a lui-même designé). De même, il est à l'aise avec la galerie des seconds rôles composée de méchants volontiers ridicules mais qu'il rend attachant et de ce bon vieux Ben Urich, qu'on ne voyait plus depuis longtemps dans les pages de Daredevil (dommage que Mark Waid ne l'ait jamais utilisé).

Rodriguez soigne les décors, assez pour que cela soit remarquable dans un comic-book mensuel (où ces éléments sont le plus souvent expédiés, faute de temps), et même si son graphisme n'a pas la maturité de ses collègues espagnols (Marcos Martin et Javier Pulido, dont il a été longtemps le coloriste), son trait a une notable élégance et une vraie expressivité.

Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin et, devant s'aligner sur la saga Secret Wars de 2015, par Jonathan Hickman et Esad Ribic, Hopeless expédie le second récit en devant y intégrer des éléments du crossover. C'est d'autant plus stupide que, après cette énième event, la série est repartie sur les mêmes bases, avec le même artiste. 

Le graphisme s'en ressent aussi même si Natacha Bustos, venue suppléer Rodriguez, s'en tire sans démériter, mais cette dessinatrice ne possède pas (pas encore ?) les mêmes nuances dans le trait et la même inventivité dans le découpage et les compositions. 

Hopeless mixe des motifs issus de plusieurs genres dont la greffe prend mal avec son intention de départ (western, épouvante, parodie) : on sent que la contrainte de coller à Secret Wars ne l'a pas motivé et même l'a un peu coupé dans son élan. Dommage. 

Néanmoins, cette nouvelle Spider-Woman est bien sympathique et mérite qu'on surveille sa nouvelle vie. Paninicomics a eu la bonne idée de traduire ces cinq épisodes dans la revue trimestrielle "Spider-Man Universe" n°1, sortie en Mars : il faut souhaiter que les prochains chapitres auront la même diffusion dans quelques mois.

dimanche 18 mai 2014

Critique 448 : DAREDEVIL BY MARK WAID VOLUME 7, de Mark Waid, Chris Samnee, Jason Copland et Javier Rodriguez


DAREDEVIL BY MARK WAID VOLUME 7 rassemble les épisodes 31 à 37 de la série, écrits par Mark Waid et dessinés par Chris Samnee (#31-32, #35-36 + les crayonnés du #33), Jason Copland (les finitions du #33) et Javier Rodriguez (#34), publiés en 2013 et 2014 par Marvel Comics.
*
(Extrait de Daredevil #36.
Textes de Mark Waid, dessins de Chris Samnee.)

L'organisation raciste des Fils du Serpent a décidé de faire main basse sur New York en provoquant un chaos savamment orchestré, après avoir infiltré les différentes sphères de la société (police, pompiers, justice...). Pour cela, le Jester (le Pitre), un vilain spécialiste de ce genre d'opérations, a été engagé et sème la pagaille en parasitant l'allocution télévisée d'un procureur après le verdict dans une affaire de crime où la femme qui a tué un jeune noir a été innoncentée.
Daredevil sauve le procureur et devine vite que le Jester est derrière cette manoeuvre. Mais il lui faut surtout en savoir plus sur les Fils du Serpent pour déjouer leurs plans et leurs méthodes. Il s'adresse au Dr Strange qui l'oriente vers un certain Jack Russell, basé dans le Kentucky. Là-bas, l'homme sans peur fait la connaissance de la Légion des Monstres, dont Russell fait partie (car c'est un lycanthrope) et qui lui indique comment s'emparer du Darkhold, un grimoire à l'origine de la formation des Fils du Serpent.
De retour à New York, Daredevil, avec l'aide Kirsten McDuffie, retourne la situation à son avantage en discréditant les Fils du Serpent auprès de la population. Mais c'est alors qu'il doit faire face à un chantage de la part d'un des cadres de l'organisation : soit il défend l'un des leurs dans un procès, soit tout son passé de justicier (preuves à l'appui) sera dévoilé et donc sa carrière, son existence et celles de ses proches seront brisées.
Matt Murdock choisit alors une parade inattendue qui va totalement bouleverser sa vie...

Ces six épisodes sont donc les derniers du volume III de la série, qui vient d'être relaunchée (depuis Mars) aux Etats-Unis - une relance conduite avec la même équipe créative, mais justifiée par les évènements relatés dans ce dernier arc (et aussi pour permettre à Marvel d'augmenter le prix de l'épisode d'un dollar).

Pour le scénariste Mark Waid, depuis le début de son run, tout a été bon pour redonner des couleurs à la série, en choisissant de rompre avec la tonalité dramatique des épisodes de Brian Bendis, Ed Brubaker et Andy Diggle. Ce choix a été également souligné par une nouvelle direction esthétique qui a vu se succéder des artistes comme Paolo Rivera, Marcos Martin, Mike Allred, Javier Rodriguez et surtout, dernièrement, Chris Samnee, dont le traitement graphique tranchait avec la veine réaliste et sombre d'Alex Maleev, Michael Lark, Roberto de la Torre.
Le climax, croyait-on de ce run, se trouvait dans les épisodes du volume 5 (jusqu'au #27), où l'on découvrit que le scénariste avait patiemment mis en place une intrigue ourdie par un des plus (sinon le plus) célèbres ennemis de Daredevil. Mais visiblement, Mark Waid avait encore envie d'aller plus loin et d'impulser un ultime mouvement aux aventures de l'homme sans peur pour qu'elles repartent ailleurs et plus fort.

De fait, ces chapitres demeurent inégaux : l'histoire oppose Daredevil aux Fils du Serpent mais peine à décoller (c'était déjà un problème rencontré par Waid au début de son run, avec la saga de l'Omega Device), et sa résolution est trop simple et rapide pour convaincre. Auparavant, il nous aura entraîné dans une virée dans le Kentucky où DD croise la route de la Légion des Monstres, un détour curieux mais qui ne tient pas non plus toutes ses promesses (nourries pas la métaphore du diable rouge rencontrant ce groupe de parias liés aux forces occultes) - c'est certes dépaysant et inattendu, mais sans atteindre ce que fit Ann Nocenti (visiblement, une des références de Waid pour redynamiser la série).
Le scénariste n'est pas à blâmer pour les efforts qu'il fait pour diversifier les adversaires à Daredevil, donner un nouveau ton à ses aventures, mais quand il oppose son héros à des organisations criminelles, il le prive d'un ennemi physique qui fournit des combats comme le titre gagne à en proposer. La menace est trop ambiante, pas assez incarnée, et le lecteur est frustré par le spectacle d'un justicier cherchant davantage à contrer tactiquement un opposant plutôt qu'à en finir avec lui au terme d'une bagarre plus classique mais aussi plus efficace.
La rencontre entre Daredevil et la Légion des Monstres échoue un peu pour la même raison : Waid cherche trop ostensiblement à organiser des réunions improbables entre un héros urbain et des créatures fantastiques pour le plaisir de surprendre, de dérouter, le lecteur, mais sans les exploiter profondément. Du coup, ce sont ici davantage des figurants détonants que de réels guest-stars influant sur le héros : pour DD, il ne s'agit que d'intermédiaires pouvant lui permettre de résoudre un de ces problèmes, pas de partenaires qui arrivent à le changer. Waid aurait très pu s'en passer et faire en sorte que le Dr Strange aide seul et directement son héros plutôt que de passer deux épisodes hors de New York pour récupérer quelques pages d'un manuscrit magique.

Ces maladresses sont d'autant plus déconcertantes que l'on assiste à un spectaculaire redressement lors des deux ultimes épisodes où l'histoire rebondit et va considérablement impacter le personnage principal et son avenir. Là, on retrouve le meilleur de Waid sur la série, avec, outre une invitée remarquée (Elektra), une succession de scènes rapides et complexes dont Daredevil choisit de se sortir en adoptant une stratégie qui s'inscrit à la fois parfaitement dans tout ce qui a été fait dans la série depuis le run de Bendis (le jeu du chat et de la souris sur l'identité civile du justicier) et dans ce que son auteur actuel souhaite entreprendre (offrir un nouveau cadre d'action à DD, après lui avoir donner une nouvelle tonalité narrative et esthétique).
En resserrant les éléments constitutifs de la série à se seuls protagonistes (Matt, Foggy, Kirsten), Waid renoue avec ce qu'il sait le mieux faire : une caractérisation originale, des enjeux clairement exposés mais difficiles à résoudre, un twist final qui redistribue les cartes sans se départir d'une certaine malice.
On a vraiment envie de connaître la suite, qui promet de déplacer Daredevil de ses repères habituels et va le redéfinir d'une manière très atypique (un super-héros dont la double identité sera connue de tous mais qui n'agit pas dans un cadre pouvant le protéger, lui ou ses proches - comme Captain America avec le SHIELD ou Iron Man avec sa fortune, par exemple).

L'inégalité du scénario a hélas ! contaminé les dessins et dans ce recueil, on a quand droit à trois artistes pour six épisodes.
Chris Samnee reste le plus présent et fournit un très bon travail, en deçà de ce qu'il a produit auparavant (même si les deux derniers chapitres sont excellents). Mais on ne peut s'empêcher de le trouver un peu fatigué, un peu moins inspiré (y compris pour les couvertures, un exercice où il est pourtant toujours à l'aise). Est-ce la contrepartie de son succès ? Devenu une étoile montante de Marvel, il s'est un peu dispersé en acceptant de signer des variant covers par paquets sur d'autres titres. Mais je suis confiant dans sa capacité à renouer avec de l'application.
Samnee a aussi storyboardé l'épisode 33 et réalisé les crayonnés, qui ont été achevés et encrés par le canadien Jason Copland. On peut voir quelques-uns des layouts du premier dans les bonus de l'album, et ainsi constater que les finitions ne sont pas à la hauteur, souvent brouillonnes. C'est dommage.
Pour le #34, c'est le coloriste de la série, Javier Rodriguez qui prend les commandes et s'en acquitte avec plus de soin : son style évoque résolument celui de Steve Ditko, même si, évidemment, c'est moins abouti que ce que faisait le maestro (une certaine raideur des personnages et des effets de découpage peu maîtrisés font la différence).

Le bilan est donc partagé : des épisodes en trop, des déviations dispensables, mais un final prometteur, habile. Visuellement, c'est au diapason. Souhaitons que la relance du titre ait permis à toute l'équipe créative de reprendre son souffle et des forces car, avec cette page qui se tourne, Daredevil a tout pour bien se réinventer.