dimanche 28 juillet 2019

TONY STARK : IRON MAN #14, de Dan Slott, Jim Zub et Valerio Schiti


Après deux épisodes attachés à la saga War of the Realms, Tony Stark : Iron Man reprend ses droits. Dan Slott et Jim Zub focent pied au plancher dans un nouvel arc, et invitent dans la série Captain Marvel. Valerio Schiti, reposé, est dans une forme olympique. De quoi produire encore un chapitre très dense et mouvementé.


Depuis son aventure dans l'e-Scape, Tony Stark a compris qu'il n'était revenu à la vie que sous la forme d'une simulation bio-technologique de lui-même. Il a à nouveau envie de boire alors qu'il a promis de parrainner Carol Danvers aux Alcooliques Anonymes.


Mais Tony a également perdu Jocaste, révoltée par son insouciance vis-à-vis des intelligences artificielles. Pourtant elle-même aspire à dépasser sa condition d'androïde, au grand dam d'Aaron Stack/Machine Man.


Tony n'a pas le temps de tergiverser car le Spymaster vole le Manticore à Stark Unlimited. Il se lance à sa poursuite avec Captain Marvel mais le pirate détourne toutes les armures d'Iron Man pour se débarrasser d'eux.
  

Pendant ce temps, dans les locaux de Baintronics, Arno Stark découvre pourquoi et comment Tony a transféré les mémoires de leurs parents dans l'e-Scape. Il entreprend de les ramener dans le monde des vivants dans de nouveaux hôtes.


Après une bataille disputée, Iron Man vainc le Spymaster et déduit avec Rhodey que Baintronics lui a fourni le moyen de pénétrer à Stark Unlimited. Sunset Bain introduit Jocaste auprès de Arno qui saisit le profit qu'il peut en tirer...

Le cinéaste et critique Christophe Gans, lors de la sortie de son film Le Pacte des loups (2001), justifiait le mélange des genres de son histoire par une distinction entre récits pour gourmets et pour gourmands. Si on garde cette classification, alors Tony Stark : Iron Man est un comic book pour les gourmands car chaque épisode vous rassasie.

On est toujours soufflé par la maîtrise affichée par Dan Slott et Jim Zub qui jonglent avec plusieurs niveaux narratifs sans se prendre les pieds dans le tapis ni égarer le lecteur. Ce mois-ci, on va et vient entre la team-up Iron Man-Captain Marvel, les projets de Jocaste et ceux de Arno Stark. Tout ici est plein comme un oeuf, ouvre des tas de pistes pour le futur, assure un divertissement de chaque instant.

Reprenons. La série reçoit comme invitée Captain Marvel : c'est de circonstance puisque dans son propre titre, on a vu Carol Danvers sur le point de sombrer à nouveau dans l'alcool suite à une série de revers personnels et professionnels. Et Tony Stark en est au même point puisque lors de son séjour dans l'e-Scape, il a virtuellement craqué pour un verre. Les deux Avengers doivent surmonter leur malaise et le Spymaster leur donne un moyen de prouver qu'ils en sont capables. L'affrontement est épique et aboutit à un premier cliffhanger très alléchant.

Ensuite il y a le cas de Jocaste : démissionnaire de son poste de responsable de l'éthique chez Stark, elle aspire à dépasser sa condition d'androïde. Il est clair qu'elle veut devenir une humaine, ou du moins s'en approcher. C'est un cheminement logique pour celle qui est née des mains d'Hank Pym, le créateur d'Ultron, et qui a été élaborée à partir d'un programme inspiré par la personnalité de Janet Van Dyne - l'actuel girlfriend de Tony ! Ce mélange de ressentiment et de surpassement fait écho à celui de Captain Marvel et Iron Man.

Enfin, Arno Stark perce le mystère de la présence de simulations de ses parents (Maria et Howard Stark) dans l'e-Scape (que Baintronics a piraté pour aider Tony). Lui aussi a un objectif lisible : il veut télécharger la conscience de ses géniteurs dans des hôtes - ce qu'a retardé et s'est refusé Tony. Quand Jocaste se présente à lui pour être "améliorée", il n'est pas difficile de deviner que Arno va se servir d'elle comme réceptacle.

Quel est le fil qui unit tous ces personnages - Tony, Jocaste, Arno ? Le transhumanisme. En vérité, c'est le thème central de la série depuis sa relance par Slott. Tony n'est plus qu'une sorte de clone, Jocaste veut être plus qu'une androïde, et Arno veut retrouver ses parents. Leurs quêtes de réinvention, d'amélioration, de transcendance, c'est toute la problématique du transhumanisme, qui prétend faire accéder l'homme à un nouveau stade de l'évolution par la technologie et la science.

Bien entendu, tout cela serait un pensum si la série ne bénéficiait pas d'un dessinateur littéralement en feu depuis des mois, et qu'on a laissé opportunément souffler à deux reprises pour qu'il conserve son niveau.

Valerio Schiti, comme un symbole, a lui aussi accédé à un autre niveau. L'italien a toujours été excellent et je suis un fan acquis depuis longtemps, mais sa prestation sur Tony Stark : Iron Man en a fait LE dessinateur taille patron chez Marvel, sans doute la pépite de l'éditeur, le joyau de la couronne. Personne n'égale ce qu'il produit actuellement.

Tout est là : l'expressivité des personnages, l'énergie du découpage, l'inventivité des compositions, la lisibilité de l'action, la gestion du tempo du récit. On peut chercher une faiblesse, en vain. Et son coloriste, Edgar Delgado, suit la cadence en donnant à chaque segment une teinte propre (solaire pour Iron Man avec Captain Marvel, froide pour Arno, métallique pour Jocaste). L'usage de trames insuffle même un petit côté rétro parfois (quand bien même Schiti et Delgado travaillent sur ordinateur).

Il est exceptionnel qu'une série, après quatorze numéros, se surpasse. Mais elle est en fait comme condamnée à le faire puisque son sujet est précisément le dépassement de ses héros. Très fort !  

samedi 27 juillet 2019

DIAL H FOR HERO #5, de Sam Humphries et Joe Quinones


Ce cinquième épisode de Dial H for Hero intrigue quant à sa conception car, initialement, ce devait être le pénultième. Sauf qu'entretemps le titre est devenu une maxi-série de douze chapitres. A quel point cela a altéré l'histoire de Sam Humphries ? En l'état en tout cas, cela reste un divertissement épatant, et superbement illustré par Joe Quinones.


Pour avoir voulu rattraper le téléphone magique aux mains de Mr Thunderbolt, Miguel est tombé dans le Heroverse où il retrouve l'Opérateur. Avant de pouvoir agir, ils sont jetés dans les abysses de cette dimension.


L'Opérateur livre les secrets de ce monde parallèle à Miguel depuis que Robby Reed découvrit, le premier, le téléphone rouge, puis explora le Multivers, et apprit que l'endroit possédait son côté obscur.


Ainsi, comme Miguel aujourd'hui, Robby Reed/l'Opérateur dut s'interroger sur la nature réelle des origines secrètes d'un super-héros. Et ce qui le pousse à agir pour le Bien ou à sombrer dans le Mal, selon sa foi ou son ressentiment.
  

Pendant ce temps, Mr Thunderbolt a réintégré son enveloppe charnelle et accède au Pinacle, la source du Heroverse. Il y compose sur le cadran du téléphone rouge un numéro correspondant au nom de...


... Metropolis ! Summer y atterrit en catastrophe à bord de la Supermobile, après un périple mouvementé. Et elle comprend rapidement que la situation est hors de contrôle car Thunderbolt a piégé tous les correspondants de la ville...

Donc, soit, le mois prochain, on assistera au dénouement (d'ores et déjà spectaculaire) de cet arc narratif ; soit on embarquera pour un développement de l'intrigue initiale, du fait de la prolongation de la série.

Quoi qu'il en soit, Sam Humphries a son affaire bien en mains puisqu'il réussit à faire d'un épisode explicatif un pur morceau de bravoure narratif et graphique avec l'aide de Joe Quinones. Visiblement, les deux compères ont relu Promethea et The Multiversity, mais pour en tirer une variation plus ludique.

En effet, la visite du Heroverse est mise en scène comme les pérégrinations de l'héroïne d'Alan Moore et JH Williams III ou celles des héros de Charlton Comics dans le segment Pax Americana de Grant Morrison et Frank Quitely. C'est un merveilleux tour de manège.

Tandis que l'Opérateur et Miguel évoluent le long du cordon téléphonique magique et devisent sur les origines secrètes des super-héros pour comprendre ce qui conditionne ces derniers à servir le Bien, les pages défilent, virtuoses, dans des compositions vraiment bluffantes, renversantes.

Quinones lâche les chevaus et prouve quel artiste génial il est, en imitant sans mal le style des dessinateurs des golden-silver ages, en passant par celui de Darwyn Cooke avec un clin d'oeil appuyé à DC : The New Frontier (que traduira cet Automne Urban Comics en un seul volume - si vous n'avez pas encore lu ce chef d'oeuvre, plus d'excuses donc !). Puis, ensuite, il marche dans les pas de glorieux stylistes comme Williams III et Quitely, sans souffrir de la comparaison.

Humphries a confiance en son dessinateur pour lui donner à illustrer un texte explicatif. Le scénariste glisse quand même quelques apartés très drôles comme le voyage jusqu'à Metropolis de Summer à bord de la Supermobile (en rappelant au passage qu'il était idiot que Superman ait un tel véhicule puisqu'il peut voler). Elle traverse Gotham sous le joug de Bane (comme actuellement dans les épisodes de Batman)... Et finit par se ficher dans le globe surplombant le "Daily Planet" !

Comme quoi, on peut s'amuser en produire de la BD sophistiquée. 

ACTION COMICS #1013, de Brian Michael Bendis et Szymon Kudranski


Action Comics va donc tourner au ralenti pendant quelques mois puisqu'il est désormais évident que Brian Michael Bendis fait du titre un tie-in à son Event Leviathan. Le scénariste compose aussi avec la"Year of the Villain" de manière conséquente. C'est un peu dommage, surtout qu'il faut aussi supporter les dessins médiocres de Szymon Kudranski.


Mme Leone reçoit la visite de l'hologramme de Lex Luthor venu lui remettre un de ses présents en vue de la guerre qu'il mène, au nom de Perpetua, la mère du Multivers, contre les super-héros. Mais la chef de la mafia refuse.


Tandis que Leone fuit sa maison et la détruit, son alliée au "Daily Planet", la reporter Robinson Goode, raconte l'histoire de Rose et Thorn, approchée par Leviathan. Mais surtout appliquant sa justice expéditive en toute impunité.


Comme elle a refusé de s'allier à Leviathan, elle est poursuivie par ses sbires. Jusqu'à ce que Superman s'en mêle. Il interroge un des agents de l'ennemi mais s'aperçoit que l'armure qu'il porte le protège et est peut-être piégée.


Pourtant elle n'explose mais téléporte Superman à New Dehli. De retour à Metropolis, Clark Kent soumet sa théorie à Perry White : Leviathan ne détruit pas les immeubles et ne tue pas ses occupants, mais les déplace on ne sait où.


Perry charge Clark d'enquêter là-dessus avec Robinson Goode. Mais celle-ci, à qui ses pouvoirs jouent des tours, est rentreé chez elle. Luthor l'y attend et lui offre son aide...

Qu'on ne se méprenne pas sur ce que j'écris en préambule : ce que Bendis raconte dans Action Comics demeure étonnamment efficace. La lecture de ce nouvel épisode en témoigne, où il se passe pas mal de choses intéressantes, et qui forme un complément à Event Leviathan.

Parfois, l'auteur rabâche un peu la même chose - on a bien compris désormais que Leviathan ne tue pas des centaines d'innocents en faisant disparaître des bâtiments, mais qu'il les téléporte. Parfois, il ajoute des précisions moins spectaculaires mais sont des indices supplémentaires sur ce méchant peu banal - les armures de ses agents sont impénétrables à la super-vision de Superman, ce qui suppose l'accès à une matière rare et donc des moyens conséquents.

En revanche, il ne faut pas cacher non plus que la série souffre sur d'autres points. En l'attachant si fort à Event Leviathan, Bendis en fait une extension un peu laborieuse, où tout ce qui concernait la mafia invisible est mis de côté. Le "dossier Rose and Thorn" n'est pas très passionnant non plus (et effectivement, on se demande, comme Robinson Goode, pourquoi la police de Metropolis et Superman ne l'appréhendent pas alors qu'elle tue sans sommation ceux qui la harcèlent.).

Enfin, et là on accordera des circonstances atténuantes à Bendis, il doit composer avec "Year of the Villain", donc avec ce que développe Scott Snyder depuis Justice League, et donc la présence de Luthor comme émissaire de Perpetua. Cette fois, il approche Mme Leone (en vain) puis Robinson Goode/Red Cloud (avec réussite). Ce qui suprend quand même, c'est que, à part Mme Leone, personne n'a l'air de se poser la question de ce qu'il devra à Luthor pour ses présents (Circé dans Justice League Dark, censée être très maline, accepte son aide sans discuter et Goode est trop heureuse qu'on vienne corriger ses pouvoirs déréglés).

Mais un épisode moyen, lesté comme celui-ci, pourrait mieux passer s'il était bien mis en images. Or ce n'est pas le cas avec Szymon Kudranski dont les planches sont pénibles à lire.

C'est le plus souvent affreusement sombres, donc à peine déchiffraches. Le nombre de cases copiées-collées atteint un score grotesque. le manque de dynamisme des scènes d'action est accablant. L'inexpressivité des personnages est affligeante.

Il va falloir supporter cela jusqu'en Octobre, et la fin de cet arc (après le dessianteur retournera chez Marvel). Le temps va être long... Et dire que pendant ce temps-là, Chris Samnee est disponible (et rêve de travailler pour DC)...
   
La variant cover "Year of the Villain" de Frank Quitely.

vendredi 26 juillet 2019

SKYWARD #15, de Joe Henderson et Lee Garbett


Conclure une histoire est toujours périlleux, surtout quand tout paraissait avoir été dit dans le pénultième épisode. Pourtant, Joe Henderson produit une vraie et belle fin à Skyward avec d'ultimes péripéties et sans maniérisme. Lee Garbett a eu aussi visiblement à coeur de quitter cette histoire sur une bonne note. Mais est-ce vraiment la fin ?


Le maire de Chicago et la mère d'Edison Davies reprochent, malgré la bravoure dont elle a fait preuve, l'attitude de Willa Fowler. En effet, sans les fermiers, la population risque la famine.


Outrée, Willa veut trouver une solution. En rejoignant sa mère, une idée lui vient car elle se rappelle avoir entendu que des terres environnant Crystal Springs, la cité souterraine, étaient à l'abandon.


Lilly Fowler convainc Randy et le conseil municipal d'accueillir les fermiers pour cultiver ces terres. Cela coûte sa place de maire à Randy mais offre aux compagnons de Serena un emploi et un gîte. Et à Chicago un ravitaillement.


A Chicago justement, Edison a décidé de travailler aux côtés de ses parents pour s'assurer qu'ils n'abusent pas de leur pouvoir puisqu'ils ont récupéré le business de Roger Barrow.


Cela oblige le jeune homme à rester en ville alors que Willa va partir en voyage avec sa mère. Mais elle lui promet de revenir...

Joe Henderson, à la fin de cet ultime épisode, laisse planer le doute sur une suite à Skyward. C'est étonnant puisque le titre s'arrête faute de ventes suffisantes et après que Image ait accordé à l'auteur cinq épisodes pour boucler sa saga. Mais il est vrai cependant que le dénouement est ouvert et que l'univers de la série conserve son potentiel intact.

Ce qui est sûr en revanche, c'est que Henderson et Lee Garbett préparent ensemble un nouveau projet (qui reste à rédiger cependant, précise le scénariste), toujours chez Image.

En attendant, Skyward s'achève sur un chapitre parfaitement mené, alors que tout semblait avoir été dit le mois dernier. Henderson met Willa face aux conséquences de la défaite des fermiers et la destruction de leur culture. La population risque la famine et ne peut compter sur les vivres d'autres villes pour subsister.

La solution trouvée par l'héroïne et son créateur est habile et permet de boucler la boucle de façon efficace. On passera du coup sur quelques rebondissements dispensables, comme le baroud d'honneur de Lucas Serrano, expédié avec une pointe d'humour. La situation d'Edison est aussi inspirée et évite à l'épisode de sombrer dans un excès de sentimentalisme et de contentement. Willa est devenue une jeune femme qui doit rattraper le temps perdu avec sa mère, quitte à s'éloigner de son amant.

Les dessins de Garbett autorisent tout : depuis le début, il a su donner à la série des planches bondissantes, aériennes, gracieuses, dynamiques, qui privilégient toujours le récit, la narration, la fluiditié.

C'est pour cela qu'on croit dans le caractère résolu et fonceur de Willa, qu'on a cru à son émancipation, qu'on a été touché par ses drames et heureux dans ses victoires. Garbett a maintenu cet aspect divertissant et coloré (avec l'aide d'Antonio Fabela) à une aventure qui, si elle a connu des heures graves, tragiques même, est toujours allée de  l'avant, comme Willa.

On accepte donc, comme Edison, de voir partir (pour toujours ?) la série et son attachante héroïne. Et si les auteurs remercient leurs fans, alors on les remercie aussi pour la qualité de leur travail. 

JUSTICE LEAGUE DARK #13, de James Tynion IV, Mark Buckingham et Daniel Sampere


Après le spectaculaire épisode du mois dernier Justice League Dark s'offre une pause pour en mesurer les conséquences. James Tynion IV découpe ce chapitre en trois parties et s'appuie sur deux dessinateurs très différents, Mark Buckingham et Daniel Sampere. Reposant, mais pas longtemps.


(1/ The Last Lord of Order) Kent Nelson se remérore dans quelles conditions tragiques il est devenu, grâce à la ruse de Nabu, le Dr. Fate. Cela a coûté la vie à son père, Svenn, et plusieurs années de sa propre existence à lui-même.


Aujourd'hui, Wonder Woman lui demande d'endosser à nouveau ce rôle, mais il refuse, tout comme Khalid Nassour. Néanmoins, ils promettent à l'amazone leur soutien pour veiller sur le heaume de Fate.


(2/ Secret and origins) John Constantine boit au comptoir du Bar Oblivion, accablé par la perte de ses pouvoirs. Zatanna réclame son attention car elle a appris, chez Circé, que son père avait fait de Constantine son disciple secret depuis des années.


Constantine explique qu'il a surtout abattu le sale boulot de Giovanni Zatara pour préserver l'équilibre de la magie. Zatanna ne se laisse pas apitoyer et envisage de ramener son père d'entre les morts avec l'aide de Constantine.

Alors, oui, je dis plus haut que cet épisode compte trois parties et je n'en résume que deux, mais je vais m'en expliquer.

Depuis quelque temps, dans plusieurs séries, Lex Luthor sous la forme d'un hologramme et sous un aspect modifié visite plusieurs personnes, malfaisantes, pour leur offrir un cadeau. Ceux qui, comme moi, ne lisent pas Justice League par Scott Snyder et James Tynion IV ignorent que Lex a été capturé par Perpetua, ma mère du Multivers, qui l'a transformé en son messager, en le dotant de pouvoirs. Tel un spectre, il apparaît donc à droite et à gauche pour des présents à d'éventuels partenaires. Dans cet épisode de Justice League Dark, à la fin, il se rend chez Circé dont il connaît le projet de mener une guerre magique et veut lui permettre de la gagner avec une équipe rivalisant avec la JLD.

On verra plus tard comment cela va être développé, mais tout cela s'inscrit dans les étapes successives de la Year of the Villain, dont le dispositif va traverser le DCU jusqu'à la fin 2019 (dès le mois prochain, une nouvelle série Batman/Superman verra le duo affronter le Batman-qui-rit échappé du Dark Multiverse par exemple ; dans le Batman de Tom King cela se manifeste par la prise de Gotham par Bane dont a été banni le dark knight ; dans Action Comics dont je posterai la critique bientôt deux ennemis de l'ombre de l'homme d'acier recevront une offre également, etc).

Comme Tynion IV assiste régulièrement Snyder sur Justice League, il a intégré Luthor et ses présents naturellement dans ce treizième épisode, d'autant que l'intrigue marque un temps après ce qui pouvait être considéré comme la fin de l'Acte I de la série le mois dernier (la défaite de Nabu).

Le scénariste en profite pour revenir sur les origines de deux personnages et les perspectives qu'elles ouvrent pour l'avenir. Avec Mark Buckingham (dont le retour est un plaisir pour le fan de Fables), c'est Kent Nelson, un des hôtes de Dr. Fate qui est à l'honneur. Qui pour porter le heaume du héros et assumer le pouvoir qui va avec ? Les candidats ne se bousculent pas et on comprend pourquoi. Superbement mis en images, ce petit récit est très efficace et alléchant (même si j'aimerai bien que Tynion IV montre aussi le pouvoir de Fate de manière positive).

Puis, avec Daniel Sampere (qui revient sur la série après en avoir dessiné l'arc sur les funérailles de Nightmaster et son testament), on a droit à une conversation tendue entre Zatanna (dont le caractère s'est considérablement endurci) et Constantine (qui, lui, accuse méchamment le coup depuis que Nabu l'a purgé de son sang démoniaque, le privant de pouvoirs). La magicienne projette de ramener à la vie son père - sans doute au moins autant pour le retrouver qu'exiger des explications sur ses manigances. Plus classique formellement, cela ouvre la voie à des développements également intéressants.

Sampere illustre encore le segment avec Luthor et Circé qui tient en deux pages (dont une pleine page).

Le nouvel Acte de la série sera sans doute aussi dense que le premier mais aussi plus nerveux. En tout cas, le titre a désormais déployé ses ailes et affiche un potentiel remarquable.

jeudi 25 juillet 2019

HOUSE OF X #1, de Jonathan Hickman et Pepe Larraz


"Humains, pendant que vous dormez, le monde change." C'est parce cette phrase déclaréé par Charles Xavier que démarre ce premier numéro de House of X. Et c'est comme une adresse formulée par Jonathan Hickman au lecteur car, effectivement, le monde des X-Men a changé énormément. Et durant les trente-sept pages suivantes, on assiste à la refonte promise par l'auteur, le nouveau départ espéré. Qui plus est superbement illustré par Pepe Larraz. Un début impressionnant.


Depuis des mois, les X-Men ont planté des graines de l'île Krakoa partout sur Terre et dans l'espace, développant un écosystème géant avec des portails pour que seuls les mutants y accèdent. Cinq ambassadeurs humains sont reçus par Magneto.
  

La mission spatiale Orchis gagne une station en orbite autour du soleil. A sa tête, le Dr. Alia Gregor et son ancien mari, ont fait de cet endroit un poste d'observation sur l'évolution mutante depuis deux ans. Et préparent une éventuelle riposte.


Mystique, Dents-de-sabre et le Crapaud dérobent des données informatiques dans les serveurs d'un bâtiment de Damage Control. Ils sont pris en chasse par les 4 Fantastiques. Cyclope vient réclamer Dents-de-sabre, arrêté, mais accepte de le leur laisser diplomatiquement.


Les cinq ambassadeurs guidés par Magneto écoutent l'offre que leur transmet Charles Xavier : Krakoa leur fournit un antibiotique révolutionnaire, une formule permettant de rallonger l'espérance de vie et de guérir les troubles mentaux.


En échange les humains acceptent la nouvelle nation mutante souveraine et s'engagent à ne pas l'agresser. La Chine et la France sont d'accord, la Russie est méfiante, l'Angleterre et les Etats-Unis sont réticents. Mais ont-ils encore le choix ?

Ce qui frappe après la lecture de ce copieux premier épisode, c'est que sa densité n'empêche pas qu'il se lise très facilement. On sait qui est qui, quelles relations entretiennent les protagonistes, les objectifs de chacun, et surtout les données du nouveau statu quo. En soi, c'est une leçon de narration.

On a souvent associé l'écriture de Jonathan Hickman à celle d'un cartographe, développant lors de ses runs un plan de voyage préétabli, avec un casting spécifique. On retrouve cela dans House of X #1, littéralement la description de la "Maison de Xavier" (en référence à House of M de Bendis - car Hickman n'a pas oublié qu'il avait été introduit chez Marvel grâce à Bendis à l'époque de Secret Warriors). Une maison avec son architecture, sa matière (très organique), mais aussi ses habitants, ses voisins, et ses ennemis potentiels.

Tout est là, admirablement fluide, sur la table. Il ne manque rien, le scénariste profite du format étendu pour tout décrire, voire rappeler : les coordonnées dans le Pacifique de l'île vivante Krakoa, ses extensions actuelles sur Terre mais aussi sur la Lune et Mars, sa production. Mais pas que. Vous avez aussi droit à des notes sur la mission Orchus près du soleil (où on construit de nouvelles Sentinelles en prévision d'une guerre avec les mutants - classique, mais doté d'une dimension nouvelle vue la stratégie de Xavier), Damage Control (la société qui nettoie les scènes de bataille, affaiblie récemment par la disparition des FF et de Tony Stark), des mutants de niveau Oméga (les plus puissants de leur espèce). C'est assez fascinant car, sous ses airs de cours magistral, l'exposé de Hickman est tout ce que les comics actuels négligent souvent : les présentations pour les non-initiés, les révisions pour les fans.

C'est indiscutablement la relance la plus cohérente, ambitieuse et solide à laquelle les mutants ont eu droit depuis belle lurette, car un auteur est aux commandes pour reconstruire la franchise - pas un editor qui aligne les planètes avec l'objectif d'en faire la gamme la plus lucrative, mais un auteur qui veut la rendre à nouveau lisible, intelligible. Hickman unifie les X-Men quand auparavant plusieurs scénaristes l'exploitaient selon leur fantaisie et en composant avec des crossovers périodiques. Il a douze semaines devant lui et deux titres pour remettre de l'ordre, et déjà avec cet épisode, un sacré coup de balai a été donné.

D'entrée, on voit Charles Xavier coiffé de Cerebro dans les entrailles de Krakoa où s'extraient de cocons de nouveaux mutants : "To me, my X-Men.", dit le Professeur X tel un Dieu. Et c'est précisément de cela qu'il va s'agir puisque la dernière phrase du numéro est, elle, prononcée par Magneto à un groupe d'ambassadeurs humains : "You have new gods now." Ces représentants de la France, des Etats-Unis, de la Chine, de la Russie et de la Grande-Bretagne sont entrés dans le labyrinthe de l'île depuis Jérusalem - tout un symbole.

La couverture est un leurre : Jean Grey n'apparaît que dans une scène tout comme Cyclope (où il fait face, très diplomatiquement, aux Fantastic Four), Wolverine figure dans une case, et Xavier dans les deux premières pages. Hickman a un monde nouveau et une situation inédite à décrire, pour l'instant les vedettes sont des figurants - même si Magneto, dans son rôle de guide, a plus de temps de présence. Ceux qui n'aiment pas Hickman diront qu'il fait encore preuve de trop de distance avec ses héros, mais je suis sûr que ça va changer (même s'il ne faut certainement pas s'attendre à trop de sentimentalisme).

Dans ces conditions, il revient pour une large part à l'artiste de faire vivre ce qui semble être une introduction un peu scolaire. Pepe Larraz a été choisi pour cette mission et Joe Quesada louait sur Twitter la qualité de sa prestation. On ne peut qu'abonder dans ce sens car visuellement c'est superbe et efficace à la fois.

L'environnement des mutants est désormais un gigantesque organisme végétale qui renvoie au jardin d'Eden, mais aussi à une vaste pharmacie (grâce à laquelle les mutants comptent acheter un accord de paix aux humains - à moins qu'il ne s'agisse d'un plan destiné à transformer toute l'humanité pour la faire accéder au rang de l'homo superior ?), avec des portails dimensionnels, et même une zone noire, dangereuse pour les indigènes. Larraz illustre idéalement ce monde dans le monde, à la fois beau, inquiétant, magique, angoissant, et on se rend ainsi compte que jamais Krakoa n'avait été aussi bien, aussi grandement exploité.

Larraz a déjà eu l'occasion de se faire la main sur les personnages de cet univers (lors de la mini Extermination de Ed Brisson, qui a renvoyé dans les années 60 les premiers X-Men de la série All-New X-Men de Bendis). Toutefois, là, il a à dessiner quelque chose de bien plus consistant et de varié.

Hickman a voulu que les personnages aient des looks emblématiques (comme lui-même a défini les quatre époques fondamentales des X-Men, depuis Giant-size X-Men de Wein-Claremont jusqu'à New X-Men de Morrison en passant par X-Men de Claremont et Jim Lee et Age of Apocalypse de Lobdell et Nicieza). Traduction : Cyclops porte une variante bleutée de son costume des Uncanny X-Men de Bendis et Magneto sa tenue blanche de la même série, Jean Grey a revêtu son habit de Marvel Girl époque Neal Adams-Jim Steranko, Wolverine est en marron comme après La saga du Phénix Noir, et Xavier évolue en noir avec le casque Cérébro sur la tête - ce qui lui donne un faux air du Maker (l'Ultimate Reed Richards devenu malfaisant - un indice avec la scène où Cyke croise les FF ?). Seuls les enfants et les jeunes mutants ont l'uniforme bleu et jaune.

Larraz se défoule vraiment en deux occasions : lors de la découverte de la station Orchis, avec des planches époustouflantes (et la révélation de la nature de cet endroit), et lors du braquage par Mystique, le Crapaud et Dents-de-sabre, un pur moment d'action, survolté, qui porte la marque de l'influence d'Immonen sur le dessinateur espagnol.

Plus généralement, House of X se distingue esthétiquement par le choix des couleurs (de Marte Gracia, avec une palette flamboyante) et un design très étudié (des glyphes, des pages avec uniquement du texte et des organigrammes - un classique de la maison Hickman). Tout a été vraiment conçu pour que le projet soit un ensemble cohérent sur tous les plans et pas seulement un énième relaunch vite torché pour booster les ventes. Marvel a mis le paquet et suivi les instructions du scénariste avec une confiance dans sa vision comme on en voit rarement.

Je suis bien en peine de trouver une faute à tout ça (pour pinailler : Cyclope est un peu trop musclé pour que Ben Grimm l'appelle encore "Slim"). C'est bluffant. Powers of X, la semaine prochaine, fera-t-il aussi bien tout en partant dans une autre direction (plus futuriste apparemment) ? En tout cas, on part confiant.

mardi 23 juillet 2019

SDCC 2019 : Comics MARVEL - DC

Suite et fin de mon rapport de la San Diego Comic Con 2019.

Je ne vais être exhaustif dans cette entrée consacrée aux annonces comics, mais privilégier les news qui m'ont tapé dans l'oeil. Mais c'est déjà consistant, vous allez le constater.

Et bien entendu, ce que j'attendais le plus, c'était la nouvelle line-up de titres mutants résultant des deux mini-séries House of X - Powers of X écrites par Jonathan Hickman. Celles-ci compteront chacune six numéros dont la parution d'étalera sur douze semaines, ce qui nous conduit au mois d'Octobre prochain, la rentrée donc (les choses sont bien faites). Hickman avait prévenus qu'il superviserait tout et qu'il faudrait s'attendre à une complète remise à plat (traduire : Matthew Rosenberg et ses épisodes d'Uncanny X-Men et toutes les mini autour de Age of X-Man, je m'en tamponne, les mutants morts ne le seront plus et les X-Men ne seront plus des victimes mais des pro-actifs).

Six nouvelles séries, souvent avec des noms connus, occuperont donc les stands.


On démarre avec le vaisseau amiral de la gamme : X-Men, écrit par Jonathan Hickman et dessiné par Leinil Yu (également auteur de la couverure ci-dessus). Comme la composition de l'équipe le montre, c'est très familial puisque Cyclops, ses frères Havok et Vulcan, son père Corsair, sa fiancée Jean Grey, leurs "enfants" Rachel Summers et Cable, sont de la partie. Wolverine est également présent (Polaris aurait été plus logique, rapport à Havok, mais bon, le griffu est de retour).

Ce qui est évident, c'est que c'est un groupe très puissant, parfois même au risque d'un certaine redondance (Rachel et Jean sont toutes deux télépathes et télékinésistes). J'imagine que ce beau monde ira dans l'espace ou affrontera du lourd.

Sur le papier, c'est malin. Je ne me souviens pas d'une cellule mutante aussi liée par les liens du sang, et bien entendu, de la part de Hickman, ça rappelle ses Fantastic Four (autre famille). Au moins l'idée a le mérite de la clarté : on pouvait penser à une équipe all-star, avec les X-Men les plus populaires, façon Claremont-Byrne par exemple, mais ça fait sens de regrouper les Summers-Grey à la manière d'une famille royale des mutants (ce que Marvel a complètement foiré avec les Inhumains).

Pour cela, Hickman renoue avec Leinil Yu, un de ses dessinateurs sur Avengers, qui demeure un artiste côté chez Marvel. Je ne cacherai cependant as une légère déception car les récents travaux de Yu m'ont donné l'image d'un type franchement cramé, usé, et surtout j'avais rêvé que Pepe Larraz et RB Silva (les dessinateurs de House of X et Powers of X) enchaîneraient en produisant chacun un arc par exemple.  

Jonathan Hickman s'investit vraiment dans l'aventure puisqu'il relance aussi New Mutants, un titre qui a vraiment connu le pire ces dernières années. Le casting : Magik, Karma, Mirage, Sunspot, Cypher, Wolfsbane, Chamber et Mondo. Du classique.

Néanmoins, Hickman se contentera d'écrire le premier arc après quoi il passera le relais à Ed Brisson (dont la mini Extermination, qui a renvoyé les All-New X-Men de Bendis dans les années 60, a été bien accueillie). A charge pour lui de pérénniser le titre. Jouera-t-il sur la fibre nostalgique ? Ou parviendra-t-il à imposer les Nouveaux Mutants comme une équipe viable, affranchie de la tutelle des X-Men ?

On sait en tout cas que Magik et sa bande vont partir dans l'espace et côtoyer les Starjammers (dont le chef Corsair est membre des X-Men).  A la recherche de qui, de quoi ? Peut-être de Cannonball par exemple, absent remarqué de l'équipe (et de toute la nouvelle gamme).

Rod Reis assurera les dessins (comme celui de la couverture ci-dessus). J'aime bien cet artiste, que j'ai découvert récemment (avec la mini Winter Soldier de Kyle Higgins). C'est un choix astucieux parce qu'il est très régulier, avec un style évoquant Phil Noto et un peu Bill Sienkiewicz (artiste mythique des New Mutants).


X-Force a toujours été le titre dark de la ligne "X". Hickman a voulu nuancer tout ça en en faisant "la CIA des mutants". Autrement dit une officine de renseignements et d'action. Avec d'un côté des membres comme Jean Grey, Sage, Beast, Black Tom Cassidy, et de l'autre Wolverine, Domino, Colossus et Kid Omega (Quentin Quire), il y a de quoi faire.

Benjamin Percy (transfuge de DC, où il s'est fait remarqué sur Green Arrow) écrira ce titre, dessiné par Joshua Cassara (Deadpool), avec une couverture de Dustin Weaver. J'avoue ne pas savoir quoi en penser : le pitch est alléchant, mais les présences de Wolverine et Jean Grey (déjà là dans X-Men sont un peu dommageables quand tant de mutants restent inutilisés (voire carrément absents de cette refonte - Magneto comme chef d'un groupe pareil, ça aurait eu de la gueule).


Historiquement, le nom des Marauders renvoie à une formation de tueurs à l'époque glorieuse de Chris Claremont. Aussi ai-je été surpris qu'une série avec ce titre soit lancée. Mais il ne faut pas juger un livre à sa couverture...

Hélas ! ce n'est pas Russell Dauterman qui produira les planches de la série (il se contente de la jaquette) - ce sera Matteo Lolli (Asgardians of the Galaxy). Je ne veux pas être trop sévère et je souhaite être agréablement surpris visuellement. On verra.

Pour le scénario, c'est la prometteuse Tini Howard (Thanos, Euthanauts) qui est aux commandes de cette série dont les personnages silloneront le monde en bâteau pour offrir assistance et protection à des mutants persécutés. C'est clairement une référence aux navires de secours aux réfugiés, donc un propos culotté, engagé politiquement.

A bord, on trouve la Captain Kitty Pryde, Lockheed, Iceman, Storm, Emma Frost (la financière des opérations du vaisseau), Bishop et Pyro. Et alors là, un vrai mystère surgit : pirates, mutants, persécutés ? Où diable est Nightcrawler (par ailleurs absent de toutes les autres équipes) ? Où est mon mutant favori ? J'espère que Kurt Wagner va vite apparaître ici (ou ailleurs), surtout avec des proches comme Storm, Beast, Kitty !


Autre série mythique, mais tristement dévastée (depuis Alan Davis en vérité) : Excalibur revient ! Mais sans Alan Davis (ç'aurait été trop simple, trop beau), ni Claremont (idem).

Avec Rogue et Gambit, aux côtés de Betsy Braddock en néo-Captain Britain, Rictor, Jubilee et... Apocalypse (?!), Kelly Thompson aurait été toute indiquée pour écrire cela. Toujours pas ! C'est Gerry Duggan qui s'en charge. Capable du bon (Uncanny Avengers) comme du pire (le reste ?), je suis fébrile.

Pour dessiner cela, Marcus To revient chez Marvel. J'aime bien, même s'il n'a pas un style foufou. Il faudra pourtant qu'il se déchaîne dans des histoires où ces mutants ont pour mission de sceller des alliances avec les mondes parallèles, en particulier magiques, comme Hors-le-Monde (la dimension du Captain Britain Corps). 

J'ai envie d'y croire, mais je suis perplexe.


Enfin, Fallen Angels de Bryan Edward Hill et Szymon Kudranski me paraît condamné d'avance. Un pitch minimal (Psylocke alias Kwannon désormais) veut se venger et entraîne avec elle X-23 et la version jeune de Cable. WTF ?

Je n'arrive pas à croire au potentiel de ce machin, qui à mon avis risque vite de finir en mini-série fautes de ventes suffisantes.

Surtout, au terme de cette revue d'effectifs, on s'interroge sur le sort de certains personnages : quid du Professeur X ? de Magneto ? de Nightcrawler ? de Cannonball ? de Polaris ? de Honey Badger ? Hickman a ajouté que sa série X-Men verrait tous les X-Men possibles possiblement intervenir, mais quand même Chuck, Magnus, Kurt en particulier méritent mieux que de jouer les guest-stars de luxe.

Et puis le niveau graphique général est au mieux moyen : Yu, Cassara, To, Lolli, Reis, Kudranski... Désolé, mais ça ne fait pas rêver. Quand on a Larraz et Silva sur HOX - POX, on s'attend à du lourd pour la suite. Marvel continue de garder ses stars sur d'autres franchises (ou à ne pas retenir ses néo-vedettes, comme Samnee, Marquez). Vraiment dommage.

Je reste tenté par cette relance générale et je pense que je tenterai plusieurs séries le moment venu. Mais je constate que, malgré toute sa bonne volonté, Hickman a du boulot.

Et maintenant passons à DC (l'autre gros poisson du lac, qui fait des BD mieux que ses films, contrairement à Marvel).


Bon, hé bien, DC a été très discret. Faut dire que beaucoup de plats sont déjà sur le feu entre Year of the Villain, Event Leviathan, DCeased, Doomsday Clock (non, ce n'est toujours pas fini...). Et les séries sont bien installées. Pas de gros chantiers à programmer.

Mais, quand même, il y avait une chose qui était attendue, espérée (ou redoutée, c'est selon) : le nouveau projet pour 2020 de Tom King et Mitch Gerads, après le carton (critique et public) de Mister Miracle.

Ce sera donc une nouvelle maxi-série : Strange Adventures, autrement dit le retour d'Adam Strange ! King avait teasé son affaire dès Heroes in Crisis en avertissant qu'un des personnages qui y faisait une apparition furtive serait son prochain héros. Flash ? Booster Gold ? Trop visibles. Mais Adam Strange, ça, fallait le deviner (il n'était présent que sur une page !).

Le tandem est accompagné par Evan "Doc" Shaner, mais sans qu'on sache l'implication de ce dernier. Certains semblent supposer qu'il produirait des planches avec Gerads, mais je pense plutôt qu'il se "contentera" des couvertures régulières (comme Nick Derington pour Mister Miracle), Gerads réalisant les variants (comme ci-dessus).

Et les images ci-dessus suggérent un récit encore très ambivalent puisque Shaner montre Adam Strange de manière classique, héroïque, lumineux, tandis que Gerads le représente avec des graffitis ("war criminal", "liar", "stranger danger" : criminel de guerre, menteur, danger étranger). 

On notera aussi les similitudes avec Scott Free puisque Strange est marié, avec une habitante de Rann, Alanna, (comme Miracle avec Barda) et qu'il est surnommé le héros de deux mondes (comme Mister Miracle avec Apokolips/New Genesis et la Terre). C'est aussi un soldat, et Rann a souvent été en conflit avec Thanagar (le monde des Hawkmen).

En tout cas, entre ceci et la maxi Batman/Catwoman qui concluera son run sur Batman, King aura une année 2020 copieuse. Je suis fan de son travail donc pas objectif, mais j'ai hâte de lire ça.

Voilà. J'ai sans doute raté des annonces, mais j'ai voulu parler de ce qui m'avait vraiment mis en appétit (quitte à être parfois réservé finalement). C'est la première fois que, via ce blog, je relaie des infos d'ue convention, mais Marvel a mis le paquet pour créer le buzz et le retour du duo King-Gerads ou la renaissance des mutants, je ne pouvais pas passer à côté. Ne reste plus qu'à souhaiter que tout ça soit à la hauteur des promesses affichées. 

lundi 22 juillet 2019

SDCC 2019 : MCU PHASE IV - Films et Séries

La Convention de San Diego était the place to be ces derniers jours : en effet les studios de cinéma et les éditeurs de comics y étaient réunis pour annoncer leurs futures sorties.



Et cette année, Marvel a frappé un grand coup, éclipsant toute la concurrence. Il faut dire que Disney était ravi puisque, c'est officiel, Avengers : Endgame a battu le record d'Avatar au box-office, devenant le plus gros succès cinématographique de tous le temps avec plus de deux milliards de recettes !

Kevin Feige, le producteur des films du MCU, en a profité pour dévoiler l'essentiel du contenu de la Phase IV, avec les longs métrages qui sortiront en salles en 2020-2021 et les séries qui seront disponibles sur la plateforme de streaming Disney + durant la même période. Et il y a du très lourd ! Revue d'effectif :


Le nouveau blockbuster prévu sera l'adaptation des Eternals, de Jack Kirby, réalisée par Chloe Zaho. Créés par le king of comics à son retour chez Marvel dans les années 70, les Eternels sont des des humains modifiés par les Célestes, surpuissants et immortels, en même temps que les Deviants. Neil Gaiman et John Romita Jr. les avaient réanimés en 2006 dans une superbe mini-série.
Le casting est très cosmopolite et surprenant avec (voir la photo ci-dessus, de gauche à droite :) Richard Madden (Ikaris), Kumail Nanjani (Kingo), Lauren Ridloff (Makkari - le personnage est donc féminisé, et c'est une actrice sourde qui l'incarnera), Brian Tyree Henry (Phastos), Salma Hayek (Ajak - là encore le rôle est féminisé), Lia McHugh (Sprite - idem), Don Lee (Gilgamesh) et Angelina Jolie (Thena).
Sortie en Novembre 2020.
  

Un peu avant sortira Black Widow, dont l'action se déroulera après les événements narrés dans Captain America : Civil War. Scarlett Johansson reprend son rôle fétiche, entourée de David Harbour, Florence Pugh, O. T. Fagbenle et Rachel Weisz. C'est Cate Shortland qui réalise ce qui est annoncé comme un pur film d'action.


Il faudra être plus patient pour découvrir le quatrième volet des aventures du dieu du tonnerre, en 2021, intitulé Thor : Love and Thunder. Taika Watiti est de nouveau aux commandes, avec bien sûr Chris Hemsworth, mais aussi Tessa Thompson. ET Natalie Portman qui revient dans le MCU et qui brandira Mjolnir ! (Je suis trop content de revoir Natalie.)


Toujours en 2021 arrivera la suite de Doctor Strange, The Multiverse of Madness. Scott Derrickson et Benedict Cumberbatch rempilent derrière et devant la caméra. Cauchemar sera le grand méchant de l'histoire, qui sera horrifique, et Scarlet Witch/Elizabeth Olsen sera de la partie (joie !).


A priori, l'annonce du film Shang Chi and the legend of the ten rings fait un peu pâle figure à côté de tout ça. Mais Marvel veut ostensiblement conquérir le marché asiatique et parie sur un héros méconnu, incarné par Sami Liu. Le méchant sera le Mandarin (le vrai, cette fois), joué par le mythique Tony Leung.

Mais c'est pas tout !

En effet, Marvel et Disney vont lancer leur propre plateforme de streaming pour concurrencer Netflix, Amazon Prime, Hulu, etc. Disney + exploitera donc des héros Marvel dont le studio juge sans doute que les acteurs ne sont pas assez solides pour supporter un long métrage. N'empêche, ça donne envie !
  

Sebastian Stan et Antony Mackie seront The Falcon and the Winter Soldier face au Baron Zemo (Daniel Bruhl). L'action se passe après Endgame et la série sera diffusée fin 2020.
  

WandaVision réunira Elizabeth Olsen, Paul Bettany et Teyonah Parris (dans le rôle de Monica Rambeau, devenue adulte et sans doute pourvue de pouvoirs). Là encore, cela se passe après Endgame, et ce sera pour 2021.


Hawkeye aura sa propre série, visiblement inspirée par le run de Matt Fraction et David Aja, en 2021. Jeremy Renner conserve son rôle et sera le mentor de Kate Bishop (mais on ne sait pas encore qui jouera cette dernière). Je suis impatient !


Tom Hiddleston sera à nouveau Loki dans sa propre série, où il voyagera dans le temps et l'espace.

Nous aurons même droit à une série d'animation What if...?, dont le narrateur sera Jeffrey Wright, et où tous les acteurs du MCU doubleront leurs personnages !

Enfin, série ou film, en 2022, on assistera au retour de Blade (je mise sur un film). Et il sera interprété par Mahershala Ali !

Feige a aussi déclaré que les suites de Captain Marvel, Black Panther et Guardians of the Galaxy (avec James Gunn aux manettes) sont en développement (les Gardiens devraient être les premiers à passer en production car le scénario est déjà bouclé).

Et le producteur a aussi annoncé qu'il avait l'intention de donner aux Fantastic Four un film à leur hauteur (prends ça, la Fox !).

N'en jetez plus !

Marvel est décidément devenu un studio plus excitant pour ses films et séries télé que pour ses comics. Mais surtout le futur de la compagnie promet d'exploser encore le box office.

Demain, je vous donnerai des nouvelles de quelques comics cités au SDCC qui m'ont tapé dans l'oeil. Stay tuned !