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lundi 20 juin 2022

DEEP WATER (EAUX PROFONDES), de Adrian Lyne


Vingt ans après sa dernière réalisation, le vétéran Adrian Lyne revient faire parler de lui avec Deep Water, remake de Eaux Profondes de Michel Deville et adaptation du roman de Patricia Highsmith. D'abord prévu pour une sortie en salles, le film a été relégué sur la plateforme de streaming Hulu en raisons de son érotisme brûlant. Vraiment ?


Vic et Melinda Van Allen vivent dans la paisible ville de Little Wesley en Louisiane avec leur petite fille Trixie. Les infidélités de Melinda font les gorges chaudes de leurs amis mais Vic a passé un arrangement avec sa femme : il accepte ses écarts tant qu'elle ne le quitte pas. 


Pourtant lorsque Melinda ramène à une fête Joel Dash, Vic profite d'être seul avec lui pour lui faire peur en racontant qu'il a tué Martin McRae, le dernier amant de sa femme. L'histoire est prise comme une plaisanterie par l'entourage de ce brillant ingénieur qui a fait fortune en concevant un drone militaire révolutionnaire. Mais cela intrigue un des invités, l'écrivain Don Wilson, même si, depuis, le véritable assassin de McRae a été arrêté.


Dash parti, Melinda jette son dévolu sur Charlie de Lisle, un pianiste qu'elle présente comme son professeur lors d'une party donnée par un voisin, Jonas Fernandez. Elle provoque ouvertement Vic en draguant de Lisle dans la pisicine jusqu'à ce qu'un orage éclate et n'oblige les participants à se réfugier dans la maison de leur hôte. Vic rentre peu après. Puis Melinda, horrifiée, aperçoit le corps de de Lisle flottant dans la piscine. On l'en extrait et tente de le ranimer - en vain. 


La police arrive sur les lieux du drame et interroge en particulier Vic, dénoncé par Melinda et Wilson. Mais il fournit un alibi et on conclut à un accident. les jours suivants, Vic sent qu'on le suit et découvre qu'un détective privé est à ses trousses, engagé par Melinda et Wilson. Il se rend chez ce dernier pour se plaindre. Melinda, elle, retrouve en ville un ami du lycée, son premier flirt, Tony Cameron, agent immobilier en quête de terrain constructible dans le coin.
 

Vic l'emmène voir un endroit susceptible de l'intéresser dans la forêt voisine et le tue puis tente de noyer le cadavre dans la rivière. Wilson, qui les a suivis, le surprend et prend la fuite. Vic le poursuit. Melinda, pendant ce temps, découvre dans les affaires de Vic les papiers de Tony et décide de plier bagages. Wilson perd le contrôle de sa voiture qui va s'écraser au fond d'une carrière. Melinda est empêchée de partir par sa fille qui lui cache sa valise. Elle brûle les papiers de Tony et attend le retour de Vic, auprès de qui elle se résigne à rester.

Fut un temps, qui commence à devenir lointain, où le nom de Adrian Lyne était associé à un certain cinéma sulfureux, avec parfois des échappées iconoclastes du côté du fantastique (l'excellent L'Echelle de Jacob) ou de l'adaptation impossible (Lolita). C'était l'homme derrière la caméra de longs métrages tels que Neuf semaines et demie, Liaison Fatale, Proposition Indécente, jusqu'à Infidèle, son dernier opus en date, sorti il y a vingt ans pile.

Ce remake de La Femme Infidèle de Claude Chabrol fut un échec commercial qui précipita la retraite du vétéran. Rien ne présageait en 2002 qu'il reviendrait à 81 ans pour un (probable) ultime effort. Et pourtant, c'est à nouveau en revisitant un film français qu'il fait parler de lui, en adaptant Eaux Profondes, d'après le roman de Patricia Highsmith, une première fois filmé par Michel Deville (1981).

Qu'est-ce qui a pu faire croire à Adrian Lyne que ce serait une bonne idée ? Sans doute de voir l'actrice cubaine Ana de Armas, considérée par beaucoup comme la plus belle femme du monde actuellement, et auréolée du succès de sa prestation dans le dernier James Bond (Mourir peut attendre), avant le biopic Blonde sur Marilyn Monroe produit par Netflix et mis en scène par Andrew Dominik (sortie prévue à la rentrée).

Car si Lyne n'a jamais été un grand cinéaste, il a du goût en matière d'actrices et sait les filmer amoureusement, comme peuvent en témoigner Jennifer Beals (Flashdance), Kim Basinger (9 semaines et demie), Demi Moore (Proposition indécente). Quitte à les objetiser ?

Car c'est devenu une question. Lyne a fait partie, avec Alan Parker, Ridley et Tony Scott, de cette "nouvelle vague anglaise" des années 80, des metteurs en scène à l'esthétique rutilante qui ont influencé la pub de cette décennie. Mais quand Parker signait Midnight Express ou Birdy, Ridley Scott Alien ou Blade Runner, Lyne oeuvrait à un cinéma axé sur l'érotisme soft, où le corps féminin était au coeur d'histoires minimalistes.

En 2022, on ne peut plus traiter la femme et son corps de la même manière que dans les 80's, le mouvement #metoo est passé par là, avec la libération nécessaire de la parole et les excès des tribunaux médiatiques. Un peu comme pour l'écologie où il faut presque s'excuser d'exister pour se racheter du déréglement climatique, le féminisme interdit pratiquement tout regard érotique surtout jugé concupiscent et pervers.

C'est triste, mais c'est ainsi. Comme le chante si bien Orelsan, "vive la France, c'est devenu un hashtag raciste", et de la même manière, dire qu'une femme est belle et désirable est devenu quasiment une parole déplacée. Dans ces conditions, Lyne semble être d'un autre âge et devient une sorte de papy reluquant Ana de Armas à travers son objectif.

Mon avis est que Ana de Armas est filmée avec beaucoup d'élégance et ce film, même si objectivement pas bon, n'a rien d'obscène. C'est une ode à la beauté, à la séduction de cette actrice, mais aussi son talent d'interprète. Elle incarne ce rôle avec une sorte d'ingénuité diabolique, très différemmetn de Isavelle Huppert dans le film de Deville. C'est à la fois un ange et une garce, à qui on ne peut franchement en vouloir, même si Ben Affleck avale d'enormes couleuvres.

Le comédien est comme à son habitude minéral, impassible, indéchiffrable. On ne saurait dire s'il joue bien ou mal, c'est typique de lui. Mais il a une présence marmoréenne indéniable, une carrure impressionnante que Lyne saisit dans des plans en contre-plongée, parfois de dos, grimpant des escaliers d'un pas lourd, qui n'annonce rien de bon pour ceux qui tournent autour de sa femme. Lui aussi joue complètement différemment de Jean-Louis Trintignant (paix à son âme) chez Deville.

Le sel, le piment de cette affaire, c'est peut-être que Lyne a capté cette romance dégénérée entre cet homme et son épouse alors que de Armas et Affleck étaient eux-même en couple au moment du tournage. Chacun de leurs regards, de leurs dialogues deviennent chargés de sous-entendus, comme un témoignage plus trouble et troublant que le propos du film. Dans la vraie vie, Affleck a renoué avec son ex Jennifer Lopez et Ana de Armas est redevenue cette déesse qui fait briller les yeux de tous les garçons. Peut-être que leur seule victime est Adrian Lyne et son film, qui auraient gagné à être une sorte de "faucumentaire" sur leur liaison enregistrée par les caméras plutôt qu'un remake mou, jamais aussi retors et sensuel que le film de Deville.

Mais cela nous enseigne surtout que même un mauvais film peut cacher un sujet intéressant, plus voyeuriste que son intrigue romanesque. En vérité, nous nous fichons un peu des jeux dangereux des Van Allen pour leur préférer la captation d'un fragment amoureux de Ben Affleck et Ana de Armas.

mardi 19 juin 2018

MOZART IN THE JUNGLE (Saison 4) (Amazon)


Même si, autant le dire tout de suite, cette saison 4 déçoit un peu en n'étant pas à la hauteur de ses devancières, on quitte ses personnages avec une pointe de regret au terme du dixième épisode qui est aussi le dernier de Mozart in the Jungle. Car le show a été annulé par Amazon et n'a pas été sauvé par un autre producteur-diffuseur. Il faut donc dire ce qui a fonctionné ou pas et tirer le bilan plus global de cette série souvent jubilatoire. 

 Hailey Rutledge et Rodrigo da Souza (Lola Kirke et Gael Garcia Bernal)

Rodrigo vit désormais chez Hailey et ses deux co-locataires, musiciens comme elle au sein du New York Symphonic. Le Maestro excentrique est désormais désigné par Hailey comme son "petit ami" officiel, ce qui le rassure sur la solidité de leur relation. Cependant, Gloria Windsor, l'administratrice de l'orchestre, apprend à Thomas Pembridge, son amant et ex-chef de l'ensemble, que le Pape, lors d'une visite à New York veut assister à une représentation dans sa salle de concert.  

Le Maestro à la baguette 

La nouvelle met tout le personnel en ébullition et il faut répéter une oeuvre commandé par le Saint-Père... Sauf qu Rodrigo est parti accompagner Hailey chez ses parents ! La rencontre est tendue car il découvre que le père a toujours forcé sa fille à devenir une musicienne alors qu'elle n'en avait pas spécialement envie. Et maintenant qu'elle songe à la direction d'orchestre, il considère cela comme un échec alors qu'il lui prédisait une grande carrière de hautboïste.  

Thomas Pembridge à la tête du Queens Symphonic (Malcolm McDowell)

Le concert organisé pour le Pape tourne à la catastrophe car le plafond de la salle s'effondre sur les musiciens, heureusement sans faire de blessés graves. En cause : la prolifération de rats dans le bâtiment. Les réparations vont coûter une fortune et préoccupent donc Gloria. Moins Pembridge qui accepte, sans le lui dire, la direction d'un orchestre dans le Queens.  

Thomas Pembridge et Gloria Windsor (Malcolm McDowell et Bernadette Peters)

Gloria, tout en recherchant un riche mécène qui financera les travaux du Symphonic, est courtisée pour devenir l'administratrice du Musée Guggenheim. La proposition est alléchante jusqu'à ce manifeste Fukumoto, un industriel japonais prêt à renflouer les caisses en échange d'un concert en Asie dirigé par Rodrigo.

Hailey à la baguette

Hailey est aussi dans la tourmente : elle souhaite diriger des oeuvres de compositrices par conviction féministes, mais elle vise une partition contemporaine et courtise la dernière création d'une musicienne en vue mais qui ne lui accorde pas de crédit car elle n'a aucune expérience. A force de persévérance, Hailey la convainc (en jouant en bas de chez elle). Sa victoire contraste avec le marché conclu entre Gloria et Fukumoto quand celui-ci impose à Rodrigo de diriger le "Requiem" de Mozart - provoquant l'ire du génie défunt qui a interdit au Maestro de toucher à cette pièce inachevée.   

Rodrigo et Gloria spectateurs du concours de chef d'orchestre au Japon

Malgré tout, pour sauver le Symphonic, Rodrigo accepte de partir pour le Japon où, par ailleurs, Hailey est inscrite à un concours de chef d'orchestre. Pembridge, qui la coachait, ne peut plus le faire car il remplace un membre du jury : elle s'en remet à Rodrigo qui doit pourtant avaler une sacrée couleuvre. En effet, Fukumoto a fait achever le "Requiem" par un robot ! Et pire encore, le Maestro découvre que l'esprit de Mozart qui l'inspirait a été remplacé par le fantôme de l'extravagant pianiste Liberace ! 

Le Maestro va diriger le "Requiem" de Mozart

Inexplicablement, alors qu'elle atteint la finale du concours dont elle est la favorite, Hailey rate complètement sa prestation, n'y mettant aucun coeur, comme rattrapée par l'ombre de Rodrigo et ses conseils. Le Maestro, lui, détruit le robot et décide de diriger le "Requiem" de Mozart sans en changer ou y ajouter une note, afin de se réconcilier avec le génie, ce qui provoque évidemment la déception et la colère de Fukumoto et Gloria mais les rires de Pembridge.

Les rêveries de la cérémonie du thé

Après ça, Rodrigo estime qu'ils ont besoin, lui et Hailey, de partager un moment spécial : la cérémonie sacrée du thé. Durant ce rituel très balisé, ils entrent, l'un après l'autre, en transe, au cours de laquelle ils font le point sur leurs sentiments, leurs aspirations. Mais ils en tirent un enseignement différent : lui veut avoir un bébé avec elle, mais elle préfère rompre avec lui !

Cynthia à la tête de l'orchestre des enfants du New York Symphonic (Saffron Burrows)

De retour à New York, Rodrigo décide de se séparer de tous ses biens matériels en les offrant à ses amis et musiciens. Il s'interroge sur son avenir de chef d'orchestre en s'adonnant à la danse avec un ami chorégraphe qui veut monter un ballet sans public ! Hailey l'évite mais accepte de remplacer le hautboïste du Symphonic, que la direction de Rodrigo rend fou. Le comportement de ce dernier oblige Cynthia, la violoncelliste dont le poignet douloureux la contraint à abandonner la pratique de son instrument à reprendre en main l'orchestre des enfants.

"Et maintenant, Maître, qu'est-ce que je dois faire ?"

La restauration du Symphonic s'achève après que Gloria ait réussi à obtenir le pardon de Fukumoto. Mais il lui faut, lors de sa visite pour la réouverture de la salle, une oeuvre originale et elle convoite celle de Hesby, un ami commun à elle et Pembridge qui souhaite également diriger pour l'orchestre du Queens sa dernière partition. Parce qu'elle la lui avait commandée la première, Gloria emporte la pièce, en ouverture de laquelle les enfants joueront sous la direction de Cynthia. Rodrigo ne se présente pas au pupitre, ayant remis un message lu par le flûtiste de l'orchestre dans lequel il transmet sa baguette de chef à Hailey. Elle relève le défi et obtient un triomphe, partagé par Hesby, Gloria, Pembridge, Fukumoto et le public. Rodrigo assiste au sacre de la jeune femme avant de s'éclipser et de retrouver Mozart qui le somme de se remettre au travail maintenant... Mais sans lui dire quoi faire !

Ce qui m'a toujours enchanté dans Mozart in the Jungle, c'est son approche rafraîchissante et fantaisiste de la musique classique, ainsi que la découverte du hautbois. Moi qui n'ai jamais jamais attiré par la "grande musique", la série me l'a fait aimer davantage que tous les professeurs et mélomanes par la grâce de cet instrument et sa manière de raconter la vie d'un orchestre sous l'angle de la comédie sentimentale.

Le fait que le show ait été adapté par Roman Coppola, Jason Schwartzman - deux compères de Wes Anderson, un de mes cinéastes contemporains favoris - et Paul Weitz avec Alex Timbers a compté pour beaucoup aussi. A eux quatre, ils ont su trouver un sujet original en le traitant sans grande pompe, de quoi démythifier les salles de concert, les oeuvres, les musiciens. En somme de quoi transformer le classique en pop.

Après deux premières saisons éclatantes, la série a atteint un pic avec la troisième, notamment dans sa première partie où elle abordait l'opéra (pourtant ce que j'aime le moins dans le classique) avec l'arc narratif mettant en scène La Fiamma, génialement incarnée par Monica Bellucci. Une succession d'épisodes tellement mémorable qu'on pouvait légitimement douter que le reste soit aussi savoureux, même si le second acte relançait les protagonistes dans des situations prometteuses.

Et nous voilà donc arrivés à cette saison 4 dont on a appris très tôt qu'elle serait la dernière - la décision d'Amazon de cesser l'aventure a surpris les fans, alors que la série fonctionnait bien et semblait pouvoir continuer encore quelque temps. Mais en même temps on devine que, par les moyens qu'elle exige, elle coûtait cher (quoique l'argent n'est pas vraiment un souci pour le géant de la vente en ligne...). Peut-être tout simplement que les acteurs voulaient arrêter pour s'engager dans d'autres projets, partir en pleine gloire...

Il est pourtant évident que, même sans réfléchir à ces théories, cette nouvelle cuvée n'allait pas être à la hauteur. On s'en rend vite compte : comme beaucoup d'autres shows, Mozart in the Jungle est victime du syndrome Clair de Lune, série qui révéla dans les années 80 Bruce Willis aux côtés de Cybill Sheperd et dont les deux héros finissent par devenir amants (comme le furent un temps leurs interprètes avant de se haïr copieusement, Sheperd jalousant la popularité grandissante de Willis qui devint star de cinéma ensuite). Une espèce de malédiction touche les séries où, après avoir joué au chat et à la souris, les vedettes deviennent un couple installé, comme si les spectateurs s'en désintéressaient alors et que les intrigues ne s'en remettaient pas.

Ici, c'est pourtant assez bien assimilé même si la visite de Hailey avec Rodrigo chez ses parents révèle un malaise trop pesant pour une série qui se veut aussi légère. Ainsi, la jeune et charmante hautboïste aspirante chef d'orchestre serait une fille poussée à devenir prodige par son père qui voit désormais son changement de carrière comme un échec. C'est trop pour ne pas briser le charme alors qu'en abordant cette séquence sans drame familial, l'effet aurait été amoindri.

Le souci, c'est que cela (ce malaise) persiste durant une bonne partie de la saison où tout semble se casser la gueule misérablement, annoncer la fin du New York Symphonic comme celui de la série. La déprime gagne le téléspectateur et la fantaisie déployée pour atténuer cet état paraît alors forcée et surtout impuissante. Le scénario cherche à réorienter l'ensemble mais l'effort est laborieux.

Parce qu'il faut bien tenter quelque chose, la série se délocalise, comme dans la saison 3 : direction le Japon pour un concours de chef d'orchestre mais aussi, en parallèle, la direction du "Requiem" (un autre signe bien appuyé) de Mozart pour charmer un mécène. Comme prévu, la manoeuvre échoue mais les auteurs l'assument : ils racontent un autre échec puis un autre encore... Rien ne va plus, ça sent de plus en plus la fin, au point qu'au terme du huitième épisode, Hailey et Rodrigo se séparent.

Comment se remettre de la rupture des deux amants emblématiques du show alors que leur union officielle avait déjà entamé le début de saison ? Et cela en seulement deux épisodes ? En orchestrant (c'est le cas de le dire) une transmission en lieu et place d'une réconciliation, en imposant une happy end sans que cela se voit trop. Et sur ce coup, la mission est plutôt bien remplie, avec un final foufou, mélancolique et drôle à la fois, qui se paie le luxe de conclure sur une question à laquelle le héros ne sait pas quoi répondre (que faire quand Mozart vous somme de vous remettre au travail alors qu'on a passé le relais ?). 

Pour ce dernier tour de piste, heureusement, les acteurs donnent tout, sans réserve, en parvenant à nous faire (presque) oublier que c'est le terminus : Malcolm McDowell est vraiment extraordinaire, retrouvant un côté punk tel qu'il l'a incarné au début de sa prestigieuse carrière (les scènes avec le Queens Symphonic et ses concerts improbables sont hilarants) ; Saffron Burrows a moins de choses à jouer mais elle le fait avec une sensualité triste vraiment jolie à voir ; et en guest-star Bruce Davison campe un compositeur totalement à la ramasse réjouissant.

Puis bien sûr, il y a Lola Kirke, qui semble avoir grandi avec le rôle qu'elle porte désormais avec une détermination jusque dans l'échec qui ne manque pas de panache. Les showrunners lui font un beau cadeau en la gratifiant d'une fin de parcours radieuse. Quant à Gael Garcia Bernal, toujours survolté, il montre qu'il n'a jamais négligé la subtilité dans un rôle excentrique à souhait, comme le montre la cérémonie du thé où ses aspirations se fracassent sur la réalité qu'il a toujours évité mais qui le rattrape. On n'oubliera pas de sitôt ce Maestro unique, qui joue avec le sang !

Une morale se dégage de cette ultime saison, qui rejoint le film Amadeus du regretté Milos Forman (disparu ce Printemps, durant la diffusion de cette série qui prolonge singulièrement son chef d'oeuvre) : il est difficile - impossible ? - de vivre avec un génie car on demeure toujours dans son ombre. Il faut qu'il cède sa place pour laisser exister les autres. En se retirant (bon gré mal gré), Mozart int the Jungle comme Rodrigo nous laisse avec des regrets, dont le plus précieux est celui que son show va nous manquer quand tant d'autres finissent par nous lasser.

vendredi 11 août 2017

MOZART IN THE JUNGLE (Saison 3) (Amazon)


La bonne nouvelle : Mozart in the Jungle a été renouvelé pour une quatrième saison, actuellement en tournage. La moins bonne nouvelle : il faudra certainement attendre 2018 pour suivre les aventures de Hailey, Rodrigo et l'orchestre du New York Symphony.
Mais je ne pouvais pas attendre davantage pour regarder la saison 3. Maintenant il me faut m'armer de patience, mais ces dix nouveaux épisodes m'accompagneront jusque-là avec ravissement, encore une fois. Cette série est magique !

Rodrigo à Venise (Gael Garcia Bernal)

Et cette saison est nettement découpée en deux actes :

- le premier se déroule à Venise et occupe cinq épisodes entiers, la moitié du total. Rodrigo, excédé par les tensions générées par les restrictions économiques du conseil d'administration du New York Symphony et les revendications salariales et sociales légitimes des musiciens, part pour Venise.

Rodrigo et Alessandra "La Fiamma" (Gael Garcia Bernal et Monica Bellucci)

Un projet fou, bien sûr, l'y attire : convaincre Alessandra "la Fiamma", une cantatrice retirée depuis quatre ans, de remonter sur scène pour interpréter une aria originale, composée par un musicien contemporain et dont le livret s'inspire d'un fait divers (l'affaire Amy Fisher, qui a tué la femme de son amant). Le manager de "la Fiamma" ne donne qu'un ordre à Rodrigo : "ne forniquez pas avec Alessandra !"

Cynthia Taylor et Gloria Windsor (Saffron Burrows et Bernadette Peters)

Cependant que le chef d'orchestre tente de dompter la diva, sans cesse sur le point de tout abandonner et en même temps séduisant méticuleusement Rodrigo, qui a entre temps retrouvé en Italie Hailey Rutledge, virée (suite à un souci gastrique en plein concert) par Andrew Walsh avec qui elle était en tournée, à New York la crise continue. Le maire en personne intervient et oblige les deux parties à reprendre leurs négociations.

Hailey Rutledge et Rodrigo (Lola Kirke et Gael Garcia Bernal)

Evidemment, Rodrigo tombe sous le charme de "la Fiamma" qui le surprend ensuite en train d'embrasser Hailey, pour calmer son trac avant la représentation. La diva se produit sur trois sites consécutifs la même soirée - un bac flottant avec Rodrigo au violon et Winslow Elliott au piano, sur un quai avec Placido Domingo, et sur une scène à ciel ouvert avec des boucles électroniques pilotées par Rodrigo. Le spectacle est un triomphe, mais "la Fiamma", rancunière, jure de ne plus jamais travailler avec le maestro.

"Hail Lai"

- Le deuxième acte s'ouvre avec les retours de Hailey et Rodrigo à New York - ce dernier force Gloria Windsor et les musiciens à conclure un accord en les enfermant dans une église. Hailey retrouve Lizzie qui, avec son héritage, va ouvrir un bar-cabaret où elle souhaite que son amie prépare et dirige (la jeune hautboïste a tenu la baguette durant des répétitions à Venise) un numéro musical.

Thomas Pembridge (Malcolm McDowell)

Hailey obtient de Thomas Pembridge qu'il la laisse conduire sa première composition, l'ex-maestro entame une liaison avec Gloria après qu'elle ait convaincu l'orchestre de rejouer (au prix de quelques sacrifices financiers de part et d'autres).

Cynthia

Cynthia Taylor, souffrant toujours de sa tendinite au poignet gauche, décide d'arrêter les antalgiques pour une opération délicate, mais qui lui permet de rencontrer un joueur de basket-ball dans la même situation qu'elle. Rodrigo, lors d'une levée de fonds, surprend tout le monde en annonçant l'ouverture d'une classe ouverte à tous les enfants pour qui le New York Symphony fournira des instruments et des leçons gratuites - ce qui le contraindra à financer cela en s'humiliant.

Rodrigo et "Hail Lai"

La rentrée musicale est annoncée et des auditions à l'aveugle sont organisées. Hailey y échoue mais ouvre son lit à Rodrigo, qui veut lui confier l'orchestre pour enfants. Leur couple résistera-t-il à leurs tempéraments ? Et quel avenir pour le New York Symphony après 87 jours de grève ?

J'avoue, en entamant le visionnage de cette nouvelle saison, l'avoir abordé avec méfiance puisque je savais qu'une partie de l'intrigue allait explorer le monde de l'opéra, un genre musical que je n'ai jamais apprécié (déjà que ma culture musicale classique est limitée...). Lorsque j'ai compris en plus que cela occupait les cinq premiers épisodes...

Mais c'est oublier que si la musique, la direction d'un orchestre, l'interprétation sont au coeur de Mozart in the Jungle, la série l'utilise aussi comme un argument, un moyen, pas une fin en soi, et que l'intérêt de l'entreprise est de montrer à la fois quel désordre préside à ce résultat pourtant si harmonieux, et par quels tourments passent les personnages pour ménager leurs passions artistique et amoureuse.

Par ailleurs, cette parenthèse italienne est une splendeur visuelle, une respiration bienvenue après deux saisons à New York. Le fantôme de Mozart continue de visiter régulièrement Rodrigo qui va trouver avec "la Fiamma" une femme à sa (dé)mesure. La production a convaincu Monica Bellucci de l'incarner et sa prestation est brillante, surtout quand elle interprète la diva capricieuse, aguicheuse et en proie au doute - un peu moins quand elle exerce son art puisqu'on sait bien que l'actrice n'est pas cette impressionnante mezzo soprano (j'ai cherché qui la doublait mais je n'ai pas trouvé, et les crédits du générique du fin défilent si rapidement que cela m'a échappé).

Lorsque l'histoire revient à New York, on n'est pourtant pas au bout de nos surprises : encore une fois, Roman Coppola, Jason Schwartzman, Alex Timbers et Paul Weitz ont réussi à fournir une trame très dense et pourtant très fluide. L'épisode 7 est à cet égard exceptionnel, narrativement et visuellement, puisque l'action se déroule dans l'enceinte de la prison de Ryker's Island où l'orchestre joue des pièces d'Olivier Messiaen devant d'authentiques détenus. La mise en scène imite celle d'un documentaire filmé par le personnage de Bradford Sharp (le petit ami de Lizzie), joué par Schwartzman, et alterne des moments de ce concert et des témoignages face caméra des prisonniers, tous émus par le spectacle, la musique. S'il fallait un argument pour vous convaincre de regarder cette série, ce serait celui de découvrir cet épisode magnifique.

La caractérisation est toujours aussi ouvragée, les protagonistes évoluent, font face à des décisions importantes (le couple de Pembridge et Gloria, l'opération qui décidera de l'avenir professionnel de Cynthia, la retraite de Betty Cragdale, l'expérience de direction d'orchestre de Hailey), souvent drôles (Pembridge qui collabore avec un DJ pour un titre qui devient n°1 en Asie !), quelquefois émouvants (la mort de Rivera, hors champ, traité sans misérabilisme). C'est un bonheur renouvelé et jamais déçu de retrouver ces héros.

L'interprétation est une fois encore formidable, avec Malcolm McDowell, Bernadette Peters, Saffron Burrows, et bien entendu le duo infernal formé par Gael Garcia Bernal (lumineux, fantasque) et Lola Kirke (de plus en plus jolie et attachante). L'apparition de Placido Domingo ou la participation du violoniste Joshua Bell sont à la fois fabuleuses et (presque) normales, la série parvenant à valoriser les artistes sans les sacraliser. 

Que du plaisir donc. Même si maintenant il va falloir attendre plusieurs (longs) mois pour jubiler à nouveau !

mardi 8 août 2017

MOZART IN THE JUNGLE (Saison 2) (Amazon)


La première saison m'a tellement emballé que je n'ai pas tardé à suivre la saison 2 de Mozart in the Jungle, toujours conduite par le quatuor Roman Coppola-Jason Schwartzman-Alex Timbers-Paul Weitz pour Amazon.

Ci-dessus : un petit résumé des relations des principaux personnages de la série

L'orage gronde au New York Symphony quand démarre cette nouvelle saison, qui se situe deux mois et demi après la fin de la précédente : en effet, les musiciens menacent de faire la grève si leurs salaires et leurs revendications sociales ne sont pas renégociés par le conseil d'administration.

Rodrigo et "Hail Lai" (Gael Garcia Bernal et Lola Kirke)

Le souci est d'autant plus grand que l'orchestre se prépare à partir en tournée en Amérique du Sud, après un concert dont l'invité de marque est le violoncelliste Andrew Walsh - notoirement connu aussi pour aimer coucher avec les plus jolies musiciennes, Cynthia a été sa maîtresse, et maintenant il convoite Hailey, ce qui déplaît à Rodrigo, le chef (qui angoisse à la perspective de jouer à Mexico, sa ville natale, où vit encore son mentor, Rivera).

Gloria Windsor (Bernadette Peters)

Cependant, Gloria Windsor, l'administratrice du NYS, bataille avec son rival au conseil, Biben, pour préserver l'orchestre. Elle a recruté un suppléant pour Rodrigo, Lennox (aux méthodes aussi discutables), et entame une liaison avec le régisseur, Pavel, qui a découvert son secret (mais je ne le spoilerai pas).

Nina Robertson et Cynthia Taylor (Gretchen Mol et Saffron Burrows)

A Mexico, entre le vol du violon de Warren Boyd (et les recherches mouvementées pour le retrouver in extremis) et le concert, Rodrigo présente "Hai Lai" à sa grand-mère, qui l'a élevé, puis à Rivera, qui souhaiterait que son disciple reprenne sa classe d'étudiants, des gosses désoeuvrés pour qui la musique est la seule chance de s'élever socialement. Une offre impossible à accepter et donc déchirante pour le maestro... Qui, de retour à New York, se croit maudit alors qu'il souffre d'amusie (le mal qui rendit Beethoven sourd).

Rodrigo De Souza

Nina Robertson, l'avocate engagée par Cynthia pour défendre les intérêts des musiciens, emploie la manière forte pour contraindre le conseil d'administration, ce qui aura de fâcheuses conséquences (pour le couple qu'elle forme avec Cynthia et tout l'orchestre). Thomas Pembridge enterre sa femme, qui décède en écoutant la symphonie qu'il vient de composer. Rodrigo met sa démission dans la balance pour sauver le New York Symphony...

Hailey Rutledge

Mais cela paiera-t-il ? Et évitera-t-il à Hailey de quitter la ville pour partir en tournée avec Walsh et vivre une liaison avec son nouvel amant ?

C'est bien simple, c'est comme si les auteurs de cette nouvelle saison avaient décidé d'appuyer à fond sur la pédale de l'accélérateur tellement il s'y passe de choses, tellement les cartes sont rebattues, et que le spectateur est entraîné dans un grand huit émotionnel.

Pour l'essentiel, on retrouve les fondamentaux de la série, qui est toujours aussi drôle et original (avec son cadre, ses personnages, son lot d'intrigues, de péripéties), en adoptant ce ton unique, subtilement décalé, tour à tour fantasque, sentimental et mélancolique.

Mais Rodrigo n'est plus le seul à capter l'attention : bien que toujours aussi excentrique, il gagne en nuances et cela rejaillit sur le reste de l'orchestre, les relations entre les musiciens sont plus creusées (via la menace de la grève et la tournée sud-américaine). 

Les épisodes s'enchaînent à toute allure, tout en réservant au spectateur des moments suspendus (Rodrigo, la veille du départ en tournée, seul sur la scène, prenant conscience qu'il a trouvé là sa maison - comme il l'avouera à voix haute à son orchestre plus tard - , les retrouvailles avec le maestro Rivera, la rencontre avec Mémé DeSouza, la disparition loufoque et tragique à la fois de la femme de Pembridge...). 

L'histoire s'encanaille aussi avec la liaison entre Nina, l'avocate carnassière (incarnée par la superbe Gretchen Mol), et Cynthia, la violoncelliste "fucking hot", ou entre Gloria "Antoinette" et Pavel (qui souffrira de ne pouvoir être vu avec elle en public), ou encore le couple désormais établi entre Lizzie (la coloc de Hailey) et Bradford Sharp (le podcasteur mélomane - joué par Jason Schwartzman lui-même).

La réussite de la première saison a permis à la production d'attirer des guests incroyables, comme le pianiste Lang Lang ou d'autres virtuoses comme Emmanuel Wax, Joshua Bell. Face à eux, Wallace Shawn (alias Winslow Elliott) et Dermot Mulroney (alias Andrew Walsh) restent parfaitement crédibles.

La distribution est là, dans une forme prodigieuse : Gael Garcia Bernal toujours aussi déchaîné et attachant bien sûr, Malcolm McDowell royal, Bernadette Peters et sa voix flûtée, Saffron Burrows plus que parfaite, et la solaire Lola Kirke. Le show ne serait pas le même sans eux ou avec d'autres qu'eux.

Dix nouveaux épisodes euphorisants !

vendredi 4 août 2017

MOZART IN THE JUNGLE (Saison 1) (Amazon)


Pas vraiment une nouveauté puisque datant de 2014, mais je vous recommande vivement de découvrir Mozart in the Jungle (trois saisons à ce jour), série créé par Roman Coppola, Jason Schwartzman (son cousin) et Alex Timbers et produite par Amazon. 

Hailey Rutledge (Lola Kirke)

Le maestro Thomas Pembridge dirige pour la dernière fois l'orchestre symphonique de New York et passe la baguette à son jeune successeur, le génial mais imprévisible Rodrigo de Souza, en qui l'administratrice a placé tous ses espoirs pour garder ses auditeurs habituels mais aussi gagner les faveurs d'un nouveau public.

Le maestro Thomas Pembridge (Malcolm McDowell)

Jeune hautboïste, Hailey Rutledge se présente à une audition pour intégrer l'orchestre, bien que le syndicat des musiciens, dont la violoncelliste Cynthia Taylor (ex-maîtresse de Pembridge) est la représentante, se cabre contre cette initiative. Retenue, la jeune femme se plante hélas ! totalement lors d'une répétition quand elle découvre qu'elle est assise à la gauche de la première hautboïste, son idole - mais qui ne lui sera d'aucun réconfort car c'est une vraie peau de vache !

Cynthia Taylor (Saffron Burrows)

Rodrigo recrute alors Hailey comme assistante afin qu'elle s'aguerrisse et elle doit lui rappeler ses obligations contractuelles, qu'il assume avec plus ou moins de sagesse, comme lorsqu'il faut aider Gloria Windsor, la patronne de l'orchestre, à lever des fonds auprès de généreux donateurs.

Le nouveau maestro Rodrigo de Souza (Gael Garcia Bernal)

Tout ce beau monde devient aussi nerveux que Pembridge, qui décide, excédé, de tout plaquer (femme, poste de "directeur émérite", traitement médical - direction : Cuba !), à mesure que le soir de la première approche et que Rodrigo n'a toujours pas choisi quelle oeuvre il conduira.

Ana "fuck the system !" Maria (Nora Arnezeder)

Et quand, enfin, il se décidera pour un concerto de Sibelius, il devra convaincre son ex, la volcanique Ana Maria, d'accepter le rôle de premier violon...

Inspiré des Mémoires de Blair Tindall, Mozart in the jungle : sex, drugs and classical music, cette série est jubilatoire. Découpée en dix épisodes de 25 minutes chacun, on n'a pas le temps de s'ennuyer tant la trame narrative est riche.

Réussir une comédie chorale est un exercice délicat, surtout quand on ambitionne de le faire sur le ton de la fantaisie à la fois lunaire et burlesque sans sombrer dans la farce. Le scénario y parvient parfaitement en soignant la caractérisation d'une belle galerie de personnages soumis au génie excentrique mais investi de ce fameux maestro Rodrigo, qu'on suit essoufflé comme Hailey mais aussi en riant de bon coeur.

Les seconds rôles ajoutent encore au plaisir en développant des intrigues secondaires : de la violoncelliste Cynthia (qui estime ses amants en fonction de leurs qualités musicales, mais qui est aussi accro aux analgésiques à cause d'une tendinite tenace) à l'ex-chef d'orchestre Pembridge (qui préfère finalement tout envoyer valser plutôt que de supporter qu'on insulte Tchaïkovski) en passant par la coloc de Hailey (qui hérite d'une fortune colossale dont elle ne sait quoi faire) ou le danseur qui séduit Hailey (tout en dormant dans le même lit que sa partenaire).

Le format court, plutôt dévolu à la sitcom, se prête idéalement à cette série dense et légère à la fois, dans laquelle on reconnaît le ton des productions de Roman Coppola et Jason Schwartzman (par ailleurs tous deux collaborateurs réguliers du génial Wes Anderson). Et, en plus, divinement mis en musique.

L'interprétation est magistrale, de Gael Garcia Bernal qui cabotine comme seuls les grands savent le faire à la révélation Lola Kirke parfaite en ingénue éberluée en passant par Saffron Burrows sensuellime ou Malcolm McDowell impérial. Mention spéciale à la prestation volcanique de la française Nora Arnezeder, hilarante.

Comme dirait l'autre, ce qui suit est encore du Mozart.