dimanche 30 août 2020

CHADWICK BOSEMAN (1976-2020)


C'est par le tweet ci-dessus que, hier, Samedi 29 Août, sa famille a annoncé la mort de Chadwick Boseman. Il a succombé à un cancer du colon dépisté en 2016. Il avait 43 ans.

Il n'y a pas de bon âge pour partir, mais mourir si jeune rend la chose encore plus cruelle. Dans le cas de Chadwick Boseman, l'événement prend une dimension réellement tragique puisqu'en sachant à quand remontait son mal, on se rend compte qu'il a tourné ses plus grands succès en étant déjà diminué.

Il y a là quelque chose d'exceptionnel, de véritablement héroïque. Comment imaginer que l'acteur sous le masque de Black Panther, premier super-héros noir et africain en tête d'affiche d'une super-production, a pu accomplir son travail tout en subissant chimiothérapie et interventions médicales ? C'est ahurissant.

Chadwick Boseman n'avait jamais évoqué publiquement son cancer. L'annonce de son décès a donc surpris tout le monde. Le roi du Wakanda n'était plus, et avec lui, c'est aussi un symbole qui disparaît, celui d'un homme et d'un artiste qui avait prouvé qu'on pouvait être "young, gifted and black" comme il le déclara lors d'une remise de prix. Des mots qui prennent un relief particulier en ces heures sombres où l'Amérique voit des hommes noirs exécutés par la police, insultés par Donald Trump. Mais aussi au moment où Joe Biden, la candidat démocrate aux prochaines élections présidentielles, a désigné Kamala Harris comme co-listière - Harris que soutenait Boseman dans un de ses derniers tweets.

Pour ma part, c'est un comédien que j'appréciai pour son jeu sobre et intense. Bien entendu dans Black Panther, mais également dans Message from the King, 42 (où in incarnan Jackie Robinson), Get On Up (où il jouait James Brown) et Marshall (où il campait Thurgood Marshall). Beaucoup de rôles en fait où il prêtait ses traits et sa silhouette féline à des légendes afro-américaines.

Aujourd'hui, tristement, mais avec une bravoure et une dignité qui forcent le respect, Chadwick Boseman est à son tour devenu une légende. Il ne sera pas oublié.

*

Bien entendu, la mort de Boseman a provoqué l'émoi chez ses nombreux amis acteurs et réalisateurs, mais aussi chez l'ancien président Barack Obama. Quelques réactions glanées sur Twitter :

Angela Bassett
Chris Evans
Chris Hemsworth
Brie Larson
Mark Ruffalo
Anthony et Joe Russo
Jeffrey Wright
Marvel Studios
Barack Obama

*

Beaucoup d'artistes ont aussi rendu hommage à Chadwick via son rôle dans Black Panther.

Bill Sienkiewicz
Alice X. Zhang
BossLogic
Bryan Mon
Francesco Francavill
Julien Rico Jr.
Otto Schmidt
Phil Noto
Rafa Sandoval
Wrecked Fuse
Brian Stelfreeze
David Mack
Richard Pace


Chadwick Boseman (29 Novembre 1976-28 Août 2020)

jeudi 27 août 2020

X-MEN #11, de Jonathan Hickman et Leinil Yu


Oserai-je dire que X-Men #11 est la seule sortie notable de la semaine ? En tout cas, c'est le seul comic-book qui a retenu mon attention et motivé un achat parmi les nouveautés disponibles. Pour la seconde fois consécutive, ne numéro est rattaché à la saga Empyre et fait suite aux événements du #10. Mais le talent de Jonathan Hickman accompagné par Leinil Yu rend l'exercice excitant. Au point qu'on peut légitimement se demander si l'event n'aurait pas eu plus de saveur avec ces deux-là aux commandes...


Anole entraîne Lao et Rockslide sur l'île annexe d'Arakko, malgré les consignes. Ils y rencontrent l'Invocateur qui les invite à jouer avec lui. Mais la partie débute sous de mauvais augures pour les mutants de Krakoa.


Un rapport rédigé par Cyclope prévient le Conseil de Krakoa des failles dans la sécurité constatées ces derniers temps. Il préconise un entraînement plus poussé des mutants et une redisposition des éléments offensifs pour parer à de nouvelles futures crises.


Ces indications resurgissent quand Krakoa est attaquée par les Cotati. Magik et Gorgone alertent Magneto de leur arrivée sur l'île et il prend le commandement des opérations. En commençant par se rendre sur le front et en entrant en liaison, via les Stepford Cuckoos, avec Sage, Iceberg et Magma.


Magman provoque une éruption volcanique qui projette des tonnes d'acier liquide dans l'air que Iceberg doit convertir pour Magneto. Les Cotati sont incapables de résister à cette riposte non organique. Magneto défie leur chef et le vainc.


Exodus raconte tout cela à de jeunes enfants mutants en soulignant l'héroïsme du maître du magnétisme, prêt à se sacrifier pour les siens mais aussi capable de terrasser l'ennemi par sa supériorité de stratège et sa puissance.

Je me rappelle qu'en lisant Infinity, le premier des events que Jonathan Hickman a écrit pour Marvel, je fus surpris par le parti-pris adopté pour l'histoire centrale en six épisodes. le scénariste livrait un récit dépouillé, concentré sur les hauts faits de la saga, en partageant la narration en deux parties égales (l'une avec les efforts de l'armée des Avengers dans l'espace contre les Bâtisseurs, l'autre en mettant en scène le duel Thanos-Inhumains sur Terre pour retrouver son fils, seul capable de le tuer).

Pour saisir toutes les subtilités de la saga, il fallait lire les épisodes de Avengers et New Avengers que signaitt aussi Hickman à l'époque. Tout cela prouvait à quel point Hickman construisait ses intrigues de manière synchrone et intriquée. Pourtant, en ne lisant que les six épisodes d'Infinity, on disposait déjà d'un matériau suggestif. En la matière, c'est certainement ce que j'ai lu de plus abouti, de plus complémentaire. Le scénariste Hickman s'y affichait déjà en grand ordonnateur, une ambition qu'il a parachevé ensuite avec Secret Wars et désormais, depuis House of X-Powers of X, avec la franchise X-Men.

Malheureusement, les X-Men sont une autre affaire que les Avengers et le succès de l'entreprise menée par Hickman ne lui permet pas d'écrire toute la collection de titres de la gamme. Il se concentre sur le titre emblématique de la marque, et a délégué le reste à des auteurs inégalement inspirés (Duggan, Percy, Howard...), sans qu'on sache trop à que point ils connaissent les véritables plans de la "Head of X" qu'est Hickman (suivant le crédit qui lui est attribué dans les revues).

Je parierai volontiers sur le fait que seul Hickman sait où il va et veut mener les mutants. La perspective du crossover X of Swords, dont la première scène de cet épisode se pose comme un avant-propos très allusif, nuance cela puisque Hickman l'a conçu avec Tini Howard (auteur de la série Excalibur). Mais au-delà...

Cet épisode est également rattaché, comme le précédent à Empyre, et prolonge d'ailleurs les événements du numéro paru le 29 Juillet dernier. Après que Vulcain ait tué plusieurs Cotati sur la Lune, un survivant informait un officier que le mutant avait parlé de l'île de Krakoa. Logiquement, on assiste donc à l'assaut sur le refuge mutant.

Après la scène d'ouverture, deux data pages font état d'un rapport émis par Cyclope (le Capitaine Commandeur qui dirige les autres Capitaines et répond de la sécurité de l'île devant son Conseil) sur les failles dans la protection des mutants. En effet, on a pu voir dans Marauders, X-Force et X-Men que Krakoa présentait des brèches importantes, on n'y pénètre pas comme dans un moulin certes mais certains ont trouvé la parade. Sans compter les mutants qui conspirent contre le régime en son sein.

Magneto est une fois de plus mis en avant (après le #4). C'est un personnage qu'apprécie visiblement Hickman, ce qui n'étonnera personne car il incarne une sorte de mâle alpha (et un mutant de niveau oméga), buriné par la vie, haut placé dans la hiérarchie mutante, une sorte de vice-président. L'épisode est narré par Exodus qui résume ce qui s'est passé sur l'île durant l'assaut des Cotati en insistant sur l'héroïsme de Magneto mais aussi, surtout, sur sa singularité de mutant, de stratège, de quasi-martyr. Le reste illustre cela à la perfection.

Pourquoi Leinil Yu, bien qu'il ne soit plus aussi flamboyant qu'autrefois, convient si bien à l'écriture de Hickman ? Yu n'a jamais brillé par la qualité dynamique de son dessin, il y a une rigidité dans son trait, même s'il l'a dépouillé de certains de ses attributs au fil des ans (le recours aux hachures notamment) et que ses coloristes peuvent l'habiller diversement (cette fois Rain Beredo supplée Sunny Gho avec brio). Mais justement, quand Hickman dispose de Yu, il sait tirer le meilleur de lui en puisant dans ce qu'il sait encore faire de mieux.

Yu, par exemple, excelle à représenter des personnages marmoréens, à la présence charismatique mais minérale, quasi-granitique, comme taillé dans pierre. Voyez comme il a dessiné Apocalypse dans l'épisode 7 : une masse impressionnante et en même temps mélancolique, impitoyable et triste. Magneto est du même acabit : c'est un doyen, un vétéran de guerre. Avec ses cheveux blancs, sa silhouette sèche, sa musculature de gladiateur (exhibé dans la scène où Gorgone et Magik viennent le solliciter - on notera d'ailleurs le regard brillant d'Ilyana Rasputin devant cet homme mûr mais bien conservé...), il a la carrure naturelle d'un leader, de ceux que Yu réussit à camper sans forcer.

Qu'importe en fait alors qu'ensuite l'action soit trop statique, figé, que le découpage se réduise à une succession de vignettes (souvent de la taille d'une bande occupant la largeur de la planche). A vrai dire, plus de mouvement n'aurait pas ajouté grand-chose. Magneto n'a pas besoin de s'agiter pour gagner, il est économe de son verbe comme de son geste, il est direct et efficace et Yu le montre ainsi. L'ingéniosité de son plan est radicale, spectaculaire, ne fait pas de quartier. Il ne gagne pas, il écrase, sa seule présence devient ainsi un atout pour galvaniser les troupes, s'il est là c'est déjà dans la poche.

Et, donc, au-delà de l'épisode, du tie-in à Empyre, ce que prouvent Hickman et Yu, c'est la formidable puissance des mutants, ces néo-dieux auto-proclamés mais dont on ne saurait discuter la supériorité en les voyant ainsi dominer le débat face à un ennemi que Avengers et Fantastic Four peinent à contenir dans l'histoire de Dan Slott et Al Ewing. Plus fort encore : Hickman donne une petite leçon à ses confrères en mettant en scène la guerre comme elle est et pas en en la relégant au second plan comme dans Empyre (où le conflit manque terriblement d'envergure). La différence d'intensité entre Black Panther seul face à ses adversaires au Wakanda et Magneto dirigeant les mutants sur Krakoa résume de manière cruelle qui est le vrai patron, et par ricochet quel est le scénariste le plus probant.

Je sais que certains fans des X-Men sont déroutés et même déçus par la direction imprimée par Hickman depuis un an. Ils ne retiennent que la description d'une "mutanité" transformée en communauté repliée sur elle-même, traversée par des rituels baroques, des personnages devenus moins sympathiques, etc. Ceux-là même rappellent, sans que ce soit un compliment, que Hickman est un storyteller qui préfère les histoires aux héros, et misent sur un twist qui expliquerait que tout ça, en vérité, est une ruse, un subterfuge, que ce ne sont pas les vrais X-Men, que c'est un "Elseworld".

Pour ma part, je trouve cette option passionnante. Qui a décrété qu'il ne fallait qu'écrire des séries avec des héros sympas ? Que les choix de Hickman n'étaient pas valables et logiques après des années avec des mutants acceptant de tendre l'autre joue ? Je préfère cent fois ces X-Men vraiment étranges aux Avengers d'Aaron, empêtrés avec leurs prédécesseurs préhistoriques, mais sans ligne claire, sans horizon vibrant. Les X-Men ont toujours été à part, la seule différence avec Hickman, c'est qu'ils le revendiquent, l'assument totalement et n'en ont rien à faire.

J'aime aussi particulièrement X-Men, la série, pour sa franchise, sa simplicité qui enrobe la complexité de sa rénovation. Même quand elle doit composer avec une saga en cours, elle en tire un avantage grâce à un scénariste ingénieux et un graphisme cohérent. Malgré l'énormité du crossover qui approche, tout cela rend confiant. Et c'est décisif. 

lundi 24 août 2020

MARAUDERS #11, de Gerry Duggan et Stefano Caselli


Le pénultième épisode de ce deuxième arc narratif de Marauders s'impose comme le plus réussi de la série. Gerry Duggan s'y montre sobre, concis, dense, efficace, malin. C'est vraiment un numéro parfait. Et Stefano Caselli répond présent : ses dessins servent à merveille ce chapitre décisif. Le titre semble vraiment sur de bonnes voies, loin de ses errements initiaux.


Le corps de Kitty Pryde est rendu à la mer lors de ses funérailles. Pyro le brûle devant une assemblée de mutants proches de la défunte, sous le clair de lune.


Bouleversée, Emma Frost ne s'attarde pas et se retire dans son palais. Mais un bruit dans une pièce voisine attire son attention : elle trouve là Lockheed. En sondant son esprit, elle découvre l'identité du tueur de Kitty... Et jure de faire justice.


Le lendemain, Tornade a rendez-vous avec la femme qui a averti les Marauders du traffic des Homines Verendi à Madripoor. Elle lui remet des pilules produites sur Krakoa qui ont soigné sa mère, atteinte de troubles psychiques.


De retour sur l'île, Emma Frost a convaincu le Pr. X. de tenter une dernière fois de ressuciter Kitty. Elle devine pourquoi les tentatives précédentes ont échoué et intervient en conséquence.


Cette fois, Kitty renaît. Charles Xavier lui rend son esprit. Les jours de Sebastian Shaw sont comptés, même si le retour de Kitty demeurera secret dans un premier temps...

Depuis le premier épisode de la série, le mystère restait entier sur la raison pour laquelle Kitty était interdite d'aller sur Krakoa. On se souvient qu'en voulant passer un portail, elle s'était cassée le nez et ensuite elle avait accepté de diriger les Marauders en devenant la Reine Rouge de la Hellfire Trading Company à l'initiative d'Emma Frost. Et contre l'avis de Sebastian Shaw.

Sur ces bases prometteuses, malheureusement, Gerry Duggan s'est complètement raté ensuite. Il n'a pas su composer un scénario capable de jongler entre les luttes de pouvoir au sein de la Hellfire Trading Company, entre Emma et Shaw, et les missions des Marauders, qui sont à la fois des sauveteurs de mutants dans des régions où on les persécute encore et des livreurs des drogues médicinales de Krakoa auprès des humains.

Après six épisodes navrants, confus, Gerry Duggan, qui semblait ne pas savoir/vouloir résoudre le mystère autour de Kitty, la tue, piégée par Shaw. Si la série se rétablit alors curieusement à la suite de cette scène dramatique, durant les quatre épisodes suivants, l'incapacité des Cinq à ressuciter Kitty, une fois son corps récupéré, inquiétait à la fois les fans du personnage et les mutants. Des théories fusaient : et si Kitty n'était pas une mutante ? Et si sa mort n'était qu'un moyen pour choquer le lecteur après tous les miracles survenus depuis House of X-Powers of X ?

On pourra déplorer longtemps que Gerry Duggan ait pris le temps (onze chapitres) pour ressuciter Kitty Pryde. Mais on devra malgré tout reconnaître que sa manoeuvre n'avait, en fin de compte, rien d'artificiel. Bien sûr, il aurait pu aller plus vite (comme je l'ai écrit dans une précédente critique, il aurait pu ouvrir la série par le meurtre de Kitty et, à la manière d'un épisode de Columbo où on connaît l'assassin, articuler son récit sur l'enquête des Marauders en parallèle des intrigues de palais au sein de la Hellfire Trading Company et des missions de l'équipe). Mais la solution qu'il propose, la réponse qu'il donne est vraiment habile.

Le protocole de la résurrection a été exposé en détail dans House of X : les boules générées par Goldballs (aka Egg) sont en fait des oeufs dont la maturation est accélérée par les pouvoirs de Tempus, Proteus, Elixir et Hope. Tels des poussins, les mutants en sortent en brisant leur coquille. Mais que se passe-t-il quand le mutant dans son oeuf ne peut/veut pas briser ladîte coquille ? Quand son pouvoir, comme celui de Kitty, réside dans le fait de passer à travers la matière, de "phaser", au lieu de casser ?

C'est ainsi qu'Emma Frost devine le problème irrésolu par les Cinq et le Pr. X. lors de leurs dix-sept tentatives précédentes. Au passage, Kitty Pryde devient l'héroïne (pas seulement la mutante) la plus ressucité de toute l'Histoire des super-héros Marvel ! L'idée de Duggan (revenir à la base même du pouvoir de Kitty, l'intangibilité à volonté) est maline et aboutit à une séquence très belle. Et ça fait vraiment plaisir de retrouver Kitty.

Si j'ai un seul regret, il concerne la scène des funérailles. En effet, les mutants présents sont bien moins nombreux que sur la (superbe) couverture de Russell Dauterman, or toute la "mutanité" sait à quel point Kitty Pryde en est un élément majeur et apprécié. Surtout on notera des absents remarquables : où sont Wolverine, Brian Braddock et Meggan, Pete Wisdom (avec qui Kitty a partagé tellement d'aventures au sein d'Excalibur), et, surtout, Colossus.

Par contre l'épisode ne néglige pas d'autres moments forts. La réaction d'Emma quand elle découvre, en sondant l'esprit de Lockheed, l'identité de l'assassin. La présence discrète mais décisive de Diablo. Et une autre scène, a priori détachée du reste, mais importante dans la globalité de la série, qui voit Tornade rencontrer une lanceuse d'alerte, qui avait prévenu les Marauders des agissements des Homines Verendi à Madripoor : à ce moment-là, Duggan en dit plus sur l'aspect business de l'équipe que dans tous les précédents épisodes, d'abord aprce qu'il montre une alliée humaine, la "récompense" offerte par Ororo (les fameuses pilules médicinales), leur impact réel. Pas besoin de plus, mais tout est dit, simplement, habilement. On est presque surpris de l'efficacité narrative de Duggan alors mais cela prouve que, quand il va à l'essentiel, il est excellent.

Un qui n'a pas besoin d'un tel rappel, c'est Stefano Caselli. Selon moi, donc, il loupe un peu la scène des funérailles, malgré tout bien composée, mais manquant de figuration et d'intensité. La suite est impeccable en revanche. La manière dont il représente, par la gestuelle, le chagrin puis la colère d'Emma est remarquable. C'est sûr que, le moment venu, Sebastian Shaw va prendre cher... Le dialogue entre Tornade et son indic est aussi une leçon de découpage, avec un soin apporté au décor (une rame de métro) et aux expressions faciales, tout à fait exemplaire. Puis la scène de la résurrection est très belle, je l'ai déjà dit.

Je suis impatient de lire la suite, même si le #12 sera illustré par Matteo Lolli, et qu'ensuite la série va être suspendue pour s'intégrer au crossover X of Swords. Ce n'est qu'au terme de cette saga, en Décembre, que l'intrigue en cours reprendra ses droits (je n'ai pas l'impression que X of Swords va vraiment bouleverser la donne pour Marauders, à part en ce qui concerne Tornade, pour laquelle Duggan, Hickman et Tini Howard préparent visiblement quelque chose). 

dimanche 23 août 2020

MARAUDERS #9-10, de Gerry Duggan, Matteo Lolli et Stefano Caselli


Pour son neuvième épisode, Marauders voit revenir au dessin Matteo Lolli. Il est cependant clair que désormais ce dernier est devenu le remplaçant de Stefano Caselli (qui revient d'ailleurs pour les #10 et 11). Gerry Duggan, lui, poursuit sur sa lancée avec un numéro qui revient sur un subplot du premier arc narratif.


Emma Frost, en sodant l'esprit de Pyro (et ses fantasmes), a repéré la présence de l'espion miniature des Homines Verendi, Yellowjacket. La vigilance de ce dernier est déjouée.


Avec le concours des Stepford Cuckoos et de Magneto, il s'agit à présent d'extraire Yellowjacket du corps de Pyro. Ceci fait, Emma efface de la mémoire de l'espion ce qu'il a pu apprendre sur Krakoa.


Et tandis que Magneto renvoie Yellowjacket au large, Emma avec Pyro flanque une bonne frousse aux Homines Verendi afin qu'ils n'essaient plus de surveiller et d'escroquer les mutants...

*


Comme dans ma critique précédente, je passe directement à l'épisode suivant pour en tirer un article global. Cela permet de confirmer que cet arc forme un tout rythmé et cohérent.


Tornade apprend à Forge qu'un de ses anciens assistants a reproduit une arme de son invention capable de priver les mutants de leurs pouvoirs. Les Marauders doivent empêcher cela.


Un sous-marin russe est abordé par l'équipe. Tandis que Forge et Bishop récupèrent Daniels, l'ancien partenaire de Forge, Emma Frost, Pyro et Callisto s'occupent de substituer le prototype de l'arme.


Les cerveaux de l'équipage puis de Daniels sont lavés. A Madripoor, Lockheed se rétablit et repart pour Krakoa. Le Pr. X doit, lui, prendre une décision difficile après un énième échec des Cinq pour ressuciter Kitty Pryde...

Un des atouts indéniables de Marauders réside dans ses couvertures signées Russell Dauterman. Comment ne pas avoir envie d'ouvrir un livre avec un dessin aussi accrocheur à chaque fois ? Et quand l'intérieur est à la hauteur, c'est la statisfaction.

Gerry Duggan a prouvé avec les deux épisodes précédents qu'il savait se ressaisir et la série en trouvé à la fois son rythme de croisière et surtout une ligne directrice plus affirmée qu'à ses débuts. En fait, tout le postulat de base (le sauvetage de mutants étrangers, le transport des drogues produites par les mutants sur Krakoa) a été sagement relégué au second plan. On peut trouver ça dommage car il y avait matière à produire une série passionnante sur les plans symbolique (Krakoa devient une terre promise, un asile de réfugiés) et politico-commerciale (le business mutant qui assure leur indépendance économique). Mais à l'évidence, le programme est trop copieux pour Gerry Duggan, et sans doute pour une seule série.

Le scénariste est définitivement plus inspiré quand il écrit un récit de pirates, d'aventuriers mutants, désormais motivés par la vengeance et veillant à leurs intérêts commerciaux. Duggan chasse d'abord, dans le #9, sur les terres de Benjamin Percy et X-Force en révélant une faille (une de plus) dans la sécurité de l'île puisque Yellowjacket, au service des Homines Verendi, s'y trouve. L'espion miniature est en effet à l'intérieur du corps de Pyro, à l'insu de celui-ci.

L'ouverture de l'épisode 9 fait un moment craindre le pire puisqu'il met en scène les fantasmes du mutant (on découvre son attirance pour Jean Grey). Mais Duggan se reprend vite, encore une fois, en construisant un scénario à la manière de poupées russes. Tout ici est illusion, jeu de télépathes - Emma Frost, les Stepford Cuckoos. En sondant l'esprit surchauffé de Pyro, Yellowjacket est repéré puis maîtrisé et enfin expulsé (de Pyro et de Krakoa).

La contribution ponctuelle de Magneto (et les notes finales du Fauve) rappellent que tout ce beau monde travaille ensemble, et c'est bienvenu car on peut déplorer que la franchise "X" n'insiste pas davantage sur la coopération entre les diverses équipes (il est en effet rare que X-Force soit mentionnée ailleurs tout comme Marauders ou Excalibur, ce qui donne la fâcheuse impression que personne ne se parle). Pourtant, dans X-Men, Jonathan Hickman, en recourant souvent à divers mutants en renfort de Cyclope, suggère bien que tout le monde est susceptible d'être sollicité pour une mission en dehors de son groupe de référence (d'ailleurs, l'arc de New Mutants qu'il a écrit a servi de base pour deux épisodes de X-Men).

Est-ce que la mise en garde d'Emma Frost contre les Verendi suffira à les éloigner durablement des affaires mutantes ? L'avenir nous le dira. En revanche, j'ai bien aimé cette "data page" où le Fauve note qu'il faut redéployer les télépathes pour mieux couvrir d'éventuelles intrusions, et aussi la déclaration de Magneto qui veut que le Quiet Council de Krakoa réfléchisse à l'éventualité de menaces internes - ce dernier point souligne que, le moment venu, le sort de Sebastian (et Shinobi) Shaw se réglera certainement aussi sévèrement que celui de Dents-de-sabre (dans House of X), et j'avoue que j'attends avec impatience que cette crapule prenne cher...

L'épisode suivant est encore plus exquis, même s'il comporte une scène stupide au possible. Forge, avant d'être un allié des mutants, a travaillé pour le gouvernement, tous ceux qui ont lu les épisodes de Chris Claremont et John Romita Jr s'en souviennent : c'est à cette époque qu'il conçoit un pistolet capable de priver un mutant de son pouvoir, que l'arme lui est retiré par Henry Gyrich et que Tornade en fera les frais dans un épisode dramatique et mémorable. Aujourd'hui, un ancien assistant de Forge a reproduit cette arme pour les russes.

Bon, les russes, voilà une cible vieille comme le monde, et parfois on se demande si les scénaristes américains savent que le Mur de Berlin est tombé et que la Guerre Froide est terminée (même si, dans les faits, elle a repris d'une façon différente "grâce" aux sinsitres Trump et Poutine). Pour ma part, j'y vois surtout une béquille scénaristique pratique : il serait plus logique en un sens de faire des terroristes du Moyen-Orient les vrais nouveaux ennemis et on peut imaginer des fanatiques comme Al-Qaida, Daech et autres en vouloir aux mutants comme à des "infidèles" ou des "monstres" (surtout que la dimension religieuse, divine, a été bien soulignée durant House of X, et même avant). Mais bon, va pour les russes.

Il s'agit donc à la fois de récupérer Daniels, l'ancien assistant de Forge, et son prototype. Un sous-marin russe les transporte et se fait aborder spectaculairement par les Marauders au complet. Il y a même une soucoupe volante ! Et c'est jubilatoire. L'action est menée tambour-battant, on apprécie l'efficacité avec laquelle les héros prennent le bâtiment d'assaut, exfiltrent Daniels, maitrisent l'équipage. Malgré un moment embarrassant comme Duggan ne peut, apparemment, pas s'empêcher d'en écrire parfois.

En effet, pour neutraliser des soldats qui pointent leurs armes contre Pyro et elle, Emma Frost a l'idée de leur montrer sa poitrine. Ainsi, ils pensent tous à la même chose et elle peut les forcer à se tirer dessus plus facilement. La ruse est tellement imbécile et machiste qu'on est gêné à la lecture, surtout que Pyro traîne inutilement dans les pattes d'Emma Frost (inutilement parce que, finalement, il sera le seul à ne rien faire à l'intérieur du sous-marin - il ne le coulera qu'une fois l'équipage téléporté au-dessus de la Place Rouge). On déplore d'autant plus ce passage ridicule que Callisto apparaît ensuite et que j'aurai largement préféré que ce soit elle qui soit avec Emma  tout du long (plus efficace, charismatique que ce crétin fini de Pyro).

L'épisode se clôt sur deux notes opposées : d'une part, Lockheed, repêché par un père et sa fille au large de Madripoor, est rétabli et entreprend de rentrer à Krakoa. On est soulagé de voir le petit dragon bien vivant, et surtout dans le numéro suivant, il va être essentiel. D'autre part, comme à la fin du #8, inexplicablement, les Cinq sont incapables de ressuciter Kitty Pryde et le Pr. X doit prendre une décision à ce sujet (persévérer ou abandonner). C'est une préparation habile pour la fin de l'arc.

Visuellement donc, on assiste au retour de Matteo Lolli pour l'épisode 9. L'italien, sur lequel Marvel misait visiblement beaucoup en lui confiant le titre, a déçu : incapable de tenir les délais, il a produit un dessin pauvre, paresseux même. Désormais, il est clair qu'il est un second choix et qu'il a perdu sa place de titulaire. Mais c'est un mal pour un bien car sa prestation en fill-in suffit. C'est toujours aussi peu consistant, les décors sont souvent absents, les personnages peu expressifs, le découpage très plat, en somme ce que fait un intérimaire résigné à son statut.

Le contraste avec Stefano Caselli qui revient pour le #10 est total. Rien que l'encrage permet de constater à quel point son dessin est plus solide, assuré, précis, texturé. Les émotions qui traversent les acteurs sont limpides et leurs gestuelles sont mieux composées. Caselli a le sens du cadre, il sait poser une scène, ceux qui la peuplent, l'animent, il sait situer un environnement, un décor et en tirer parti pour produire une image, puis une suite de plans, et une série de pages dynamiques. C'est un régal.

Par ailleurs, le coloriste Edgar Delgado est sur la même longueur d'ondes que Caselli alors qu'il ne peut pas faire grand-chose d'autre que "meubler" les images de Lolli, où tout semble désincarné. J'espère vraiment que Caselli va rester sur le titre et en devenir le vrai patron au niveau visuel, en tenant le rythme. A cette condition, Marauders gardera du cachet et rendra Lolli supportable.

Le meilleur reste à venir avec le prochain épisode, pour lequel, cette fois, je reviendrai à un format critique plus habituel.  

MARAUDERS #7-8, de Gerry Duggan et Stefano Caselli


J'ai dit beaucoup de mal de Gerry Duggan et sa façon d'écrire Marauders. J'ai même cessé de rédiger la critique de la série après le premier arc (au #6). Pourtant, je n'ai pas cessé de lire le titre, par curiosité. Et j'ai été à la fois récompensé de cette persévérance et coupable d'avoir jugé trop hâtivement. Car ce deuxième acte de Marauders révèle que Duggan semble avoir trouvé une ligne et un propos après des débuts très laborieux. Tout n'est pas encore parfait mais la situation s'améliore nettement en aboutissant au #11. De quoi procéder à une session de rattrapage.


Emma Frost recrute Callisto pour en faire l'amabassadrice de la Hellfire Trading Company, et alors qu'elle prépare un mystérieux gala.


Callisto accueille sur l'île M le Mrauder et apprend à Bishop que Kitty Pryde n'est toujours pas rentrée de Madripoor. Bishop décide d'y retourner pour enquêter.


Il y affronte un membre de Homines Verendi et réussit à infiltrer l'organisation qui a fait de Madripoor sa base. D'ailleurs ils négocient une alliance avec l'ambassadrice russe après lui avoir montré qu'ils possèdent un espion sur Krakoa...

*


On enchaîne directement avec l'épisode 8 - je vais rédiger des critiques par lot de deux épisodes avant d'en consacrer une spécialement pour le numéro 11. Cela permettra de rattraper le temps perdu et surtout de démontrer à quel point le rythme de la série a changé pour le bénéfice de lintrigue.


Bishop s'est glissé incognito dans un cargo appartenant aux Verendi et découvre le cadavre de Kitty sur le point d'être récupéré dans les eaux internationales au large de Madripoor.


Emma est prévenue et organise l'exfiltrationde Bishop avec le corps de Kitty. Tornade et Iceberg arraisonne le navire des Verendi, infligeant une correction brutale à son équipage.


Emma doit ensuite informer Tornade de la situation. Ororo est furieuse mais a la garantie que Kitty sera vengée et ressucitée par les Cinq. A Madripoor, deux pêcheurs récupèrent Lockheed...

Du premier arc de Marauders, on retiendra une impression brouillonne alors que Gerry Duggan disposait d'un matériau prometteur. Le scénariste paraissait ne pas vouloir choisir entre le propos de la série dont il avait héritée (à savoir animer une équipe de mutants ayant pour mission de rapatrier des mutants sur Krakoa et de distribuer la médecine produite par l'île). Le tout traîté sur un ton humoristique hélas ! peu drôle (à moins d'apprécier la bouffonnerie, concentrée dans le personnage grotesque de Pyro).

Toutefois, Duggan bouclait ses six premiers épisodes sur un événement choquant en tuant Kitty Pryde (et certainement son dragon, Lockheed). Bien entendu, avec le protocole de résurrection du groupe des Cinq sur Krakoa, les mutants ont vaincu la mort, mais Duggan avait établi une anomalie avec Kitty en exposant, sans l'expliquer, qu'elle ne pouvait pas passer les portails de Krakoa, ce qui rendait la procédure difficile.

Mais bon, tout ça partait quand même dans tous les sens. Duggan semblait en vérité davantage intéressé par Emma Frost, son potentiel érotique, son rôle de business woman (via la Hellfire Trading Company), son duel avec Sebastian Shaw (dont la présence lui a été imposée par le Pr. X et Magneto). Les Marauders eux-mêmes ressemblaient vaguement à des pirates mutants mais lestés d'un nom d'équipe curieux (les Marauders originaux étaient des assassins, responsables du massacre des Morlocks) et leur casting était pour le moins curieux (l'absence de Nightcrawler dans l'effectif, alors que l'elfe a toujours été associé au folklore de la piraterie, contre celle de Pyro ou même Bishop, là où des proches de Kitty comme Colossus, Magik ou Rachel Summers auraient été évidents).

Comment, dans ces conditions, espérer que la série se redresse en trouvant une ligne cohérente et un propos adéquat ?

Finalement, c'est la mort de Kitty qui va permettre au scénariste de se ressaisir. Dans un premier temps (l'épisode 7), ce drame reste inconnu des autres membres de l'équipe, le lecteur a un temps d'avance sur les héros et il enrage de la situation. Un procédé malin.

Ensuite, une fois que le sort de Kitty est connu de l'équipe, la donne change et le ton de la série aussi. Il n'y a plus de place pour la comédie bouffonne, l'heure est au chagrin et à la colère. Cela bouleverse complètement notre appréciation de la série et Duggan comprend qu'il ne peut la saboter avec les écarts de Pyro ou en s'égarant dans les querelles entre Emma Frost et Sebastian Shaw - ce dernier est mis en retrait, savourant sa victoire mais restant discret.

Subséquemment, les autres membres des Marauders voient leurs rôles mieux définis et donc leur caractérisation plus sérieusement traitée. Bishop gagne en épaisseur en devenant une sorte d'espion, un homme de terrain (la façon dont sa mission d'enquête et d'infiltration à Madripoor est palpitante). Iceberg affiche enfin son potentiel (sa relation homosexuelle avec Christian Frost est désormais claire et sa colère prouve sa puissance). Pyro reste le fou du roi, mais Duggan a le bon goût d'en faire moins. Callisto est une recrue encore un peu réservée (mais rien que pour son entretien d'embauche et ses retrouvailles avec Tornade, ça vaut le coup). Forge intervient de manière parfaite (et plus efficace que dans X-Force où Benjamin Percy l'a finalement sous-exploité).

En deux épisodes, Duggan redresse donc spectaculairement la barre. Parfois, malgré tout, il cède encore à des facilités : il insiste lourdement sur le sex appeal d'Emma Frost, ne manquant jamais une occasion de l'objetiser (exemples : elle reçoit Callisto en lingerie, puis elle se joue des soldats à bord du sous-marin russe en leur montrant sa poitrine). C'est franchement indigne du personnage et surtout très machiste (et pas franchement très approprié par les temps qui courent).

La série profite aussi formidablement du renfort de Stefano Caselli au dessin. Depuis son premier arc sur West Coast Avengers, l'artiste italien avait un peu disparu des écrans radar (comme souvent chez Marvel, il semble que les très bons dessinateurs soient condamnés à une mise à l'écart) puis il avait accompagné Jason Aaron pour un arc de Avengers (sans lendemain heureusement).

Depuis Avengers : The Initiative et Secret Warriors, Caselli a roulé sa bosse chez Marvel, son style s'est affirmé, mais il n'a jamais trouvé la série qui lui aurait permis d'accéder au rang de vedette, alors même qu'il est loué pour sa régularité, sa capacité à dessiner des castings fournis, à produire un graphisme expressif. Peut-être doit-il son arrivée sur la franchise "X" à Jonathan Hickman avec qui il a collaboré (sur Secret Warriors), en tout cas c'est une recrue de poids.

Contrairement à tous ses prédécesseurs sur Marauders, Caselli apporte une solidité, une densité dans le dessin. Cela se voit dans les décors, plus détaillés, les personnages, mieux campés, le découpage, plus rigoureux. Il a pour coloriste Edgard Delagado, dont la palette est plus subtile et riche que celle de Federico Blee. Comme tous les artistes qui ont de la bouteille, Caselli débarque en maîtrisant immédiatement son sujet, il n'a pas besoin de s'échauffer, et c'est un profit considérable.

Voyez comme Bishop, sous son crayon, retrouve du charisme. Callisto a un charme farouche indéniable. Emma Frost, malgré les passages limite précités, récupère une autorité impeccable. Et Iceberg ou Tornade recouvrent leur superbe (le passage où Bobby Drake agresse les soldats russes est intense, la dispute entre Ororo et Emma brasse plusieurs émotions parfaitement traduites par leurs attitudes).

A bien des égards, c'est comme si la série recommençait à zéro. Pour un peu, on regrette que Gerry Duggan n'ait pas osé tuer Kitty Pryde dès le premier ou deuxième épisode pour à la fois provoquer un électrochoc auprès du lecteur et dynamiser son histoire, sans se perdre dans des aventures inégales (comme celle du mari enfermé par sa femme). D'autant que si on s'est toujours douté que Kitty ne resterait pas indéfiniment morte, la solution trouvée par le scénariste dans le #11 est vraiment ingénieuse et logique...

En tout cas, alors que X-Force a fini  par me lasser avec sa violence complaisante et son casting géré à la vas-y-comme-je te-pousse, Marauders redessine (au propre comme au figuré) son propos et ses acteurs pour devenir un titre bien plus convaincant, préparant le terrain pour un Acte III prometteur (même s'il aura certainement vraiment lieu après le crossover X of Swords, donc pas avant Décembre).

Stay tuned, je reviens vite pour vous parler de Marauders #9-10...