lundi 28 mars 2022

DES NOUVELLES NOUVELLES TOUTES FRAÎCHES

Bonjour à tous ! J'espère que vous allez tous bien. Pour ma part, je viens de passer le cap des 49 ans et ça fait tout drôle. Suis-je désormais un vieux lecteur de comics ? Ne suis-je pas trop vieux pour en lire ? En tout cas je m'emploie à conserver le même enthousiasme et la même ouverture d'esprit. C'est un peu ce qui me motive à partager chaque lundi les news comics qui ont attiré mon attention. Alors, go !

VAULT COMICS :



On commence par parler d'un éditeur indépendant que je ne connais pas mais qui annonce le nouveau projet du scénariste qui monte, Zack Kaplan. Habitué du label Top Cow chez Image Comics, il leur fait une infidélité pour Mindset.


Kaplan est un fan de s.-f. et c'est encore dans ce registre que s'inscrit sa nouvelle intrigue où on suivra quatre étudiants qui découvrent comment, à la suite d'expériences, influer sur le comportement humain. Ils transfèrent ce savoir dans une application de méditation qui connaît un succès rapide. Mais leur objectif vise à sevrer les consommateurs de la technologie. Mais il y a un hic : leurs clients se désintéressent effectivement des médias mais deviennent accrocs à leur appli...
  

Un pitch accrocheur et bien dans l'air du temps (on voit le parallèle avec ce que Facebook veut faire avec le Métavers). La série démarrera en Juin avec les dessins de John J. Pearson.

A.W.A. STUDIOS :


On reste dans un contexte similaire avec la mini-série (en cinq épisodes) Newthink que va publier A.W.A. Studios également à partir de Juin prochain. AWA est la maison d'édition fondée par Axel Alonso et Bill Jemas, qui furent longtemps cadres chez Marvel et qui réussit régulièrement à attirer des pointures (Jeff Lemire, Garth Ennis, Steve Epting, Gabriel Hernandez Walta...) pour des projets en creator-owned.


Parmi ces cadors, Mike Deodato Jr. est devenu l'artiste-phare de AWA, où, depuis son départ de Marvel, il enchaîne les projets à toute allure. L'artiste brésilien n'est plus aussi brillant que jadis (à mon avis) mais il est toujours aussi productif et ponctuel. Cette fois, il illustrera le script de Gregg Hurwitz (qui a roulé sa bosse chez les "Big Two" et pour diverses séries télé). L'histoire n'est pas clairement dévoilée mais elle se penchera sur tout ce qui anime le e-commerce sous la forme d'une anthologie (et donc d'autres dessinateurs comme Ramon Rosanas, Mike Choi, Keron Grant, et Will Conrad - qui a souvent servi de doublure fill-in à... Deodato).

ABRAMS BOOKS :


Depuis sept ans, chez Image Comics, Marjorie Liu (scénario - à droite sur la photo) et Sana Takeda (dessins - à gauche sur la photo) publient Monstress, une série fantastique, multi-primée aux Eisner awards, au tirage de 100 000 exemplaires (!). Mais en Octobre, les deux partenaires proposeront chez la prestigieuse maison Abrams Books le premier graphic novel (sur trois) de The Night Eaters.


C'est encore dans ce genre que s'inscrit ce projet où deux jumeaux chinois s'occupent d'un restaurant au bord de la faillite. Pour renflouer leurs caisses, ils acceptent d'aider un de leurs parents à entretenir une maison en ruines où a eu lieu un meurtre atroce... Chaque tome de The Night Eaters comptera plus de 200 pages pour le prix de 25 $. Pour Abrams Books, c'est une nouvelle occasion de se placer dans la niche des ouvrages de prestige, après le projet Fantastic Four : Full Circle de Alex Ross.

MARVEL COMICS :


C'est par ce communiqué très sobre que Marvel a annoncé la suite des aventures de Peach Momoko dans leur giron. Seulement connu de quelques amateurs de couvertures variantes il y a deux ans, l'artiste est devenue la coqueluche de "la Maison des Idées" depuis qu'elle est devenue une de leurs "Stormbreakers".


Momoko continue son activité de cover-artist (et pas seulement pour Marvel, ce qui prouve la confiance de l'éditeur) mais a passé un cap avec sa saga Demon Days où elle revisité dans le folklore du Japon médiéval et de la fantasy l'univers des X-Men (et de quelques autres personnages emblématiques). A quoi va-t-elle s'attaquer maintenant ? Une version asiatique des Avengers ? En tout cas, ça ne ressemblera à rien d'autre de connu !

DC COMICS :


Finalement, cette semaine, assez pauvre en annonces, aura surtout été animée par DC. Et celui qui a fait parler la poudre le premier a été Sean Gordon Murphy, un autre enfant prodige des comics, dorloté par l'éditeur qui lui a permis de développer son propre "Murphy-verse" (comme Momoko chez Marvel) depuis la sortie de Batman : White Knight.


Après Curse of White Knight et le spin-off Harley Quinn (dessiné par Matteo Scalera), et alors que sa version de Batman Beyond sort bientôt, Murphy vient d'annoncer un nouveau chapitre : White Knight Presents : Red Hood. Il est cependant peu probable qu'il dessine (même s'il signera les couvertures) ce récit sur Jason Todd qui fera équipe avec une version féminine de Robin... Rappelons encore que Murphy préparerait toujours une mini-série sur Nightwing et une autre sur Batgirl toujours dans cet univers.


La série Deathstroke Inc., jusqu'à présent écrite par Joshua Williamson et dessinée par Howard Porter, change d'équipe artistique en Juin. Williamson préfére se concentrer sur Dark Crisis et Robin (avant un nouveau projet supplémentaire ?).


Ce sera donc Ed Brisson qui le remplacera avec Dexter Soy au dessin. Leur premier arc narratif s'intitulera Deathstroke : Year One, ce qui explique que Slade Wilson porte son costume originel sur la couverture de Mikel Janin (ci-dessus). Une manière aussi d'écrire le personnage sans contraintes alors qu'il apparaît également dans Dark Crisis après le crossover Shadow War... Tous deux écrits par Williamson.


Enfin, DC a changé le ryhtme de parution de Flashpoint Beyond, la mini-série pilotée par Geoff Johns, qui débute en Avril. Prévue pour être publié bimensuellement, elle devient mensuelle et s'achèvera donc en Octobre. Sans doute est-ce fait pour permettre à Xermanico de dessiner plus tranquillement (et donc de se passer de fill-in). C'est raisonnable et plus digeste aussi. En tout cas, ça promet beaucoup comme en témoignent quelques planches (non lettrées et une non colorisée) qui ont été communiquées par DC (voir ci-dessous).





Et c'est tout  pour cette fois ! N'hésitez pas à déposer un commentaire si une de ces infos vous inspire, ou au sujet de cette rubrique ou du blog. En attendant de se retrouver pour des nouvelles aventures, prenez soin de vous et de ceux que vous aimez.

vendredi 25 mars 2022

THE HUMAN TARGET #6, de Tom King et Greg Smallwood


Avec ce sixième épisode de The Human Target, on arrive à la moitié de la mini-série écrite par Tom King et dessinée par Greg Smallwood. Et il faudra être patient avant de découvrir la suite (et fin) de l'histoire puisque le titre ne reviendra qu'en Septembre prochain. King avait toutefois promis qu'il laisserait le lecteur sur une note qui le laisserait pantois et l'obligerait à revenir. Il n'a pas pas menti...


Ice et Chance se disputent car ce dernier tente de lui expliquer que la principale suspecte sans l'enquête qu'il mène sur l'empoisonnement dont il est victime n'est autre que Fire, sa meilleure amie. Ice refuse d'adhérer à cette thèse et claque la porte. Chance est pris d'une violente quinte de toux.


Quelques heures plus tard, il se rend chez les Dr. Midnight qui a procédé à de nouvelles analyses sur le poison que tue à petit feu Chance. Il l'interroge sur les progrès de son enquête et l'invite à aller avec lui à l'église. Chance ricane et se retire.


Chance organise sa journée pour surveiller Fire avant de l'aborder pour l'interroger. Son temps est compté et il ne doit pas éveiller ses soupçons trop vite. Mais avant cela il retourne chez Ice pour s'excuser. Ils s'embrassent et font l'amour sans évoquer Fire.


Le sujet est tabou et Chance l'évite. Mais c'est sans compter sur Guy Gardner qui resurgit pour corriger son rival, qui l'a humilié trois jours plus tôt. Ice s'en mêle. La situation dégénère. Dramatiquement...

Ce résumé couvre les événements de cet épisode jusqu'à la page 15. Il en reste encore 13 ensuite. Mais j'ai décidé de ne pas révéler ce qu'elles racontent car je considère que ce serait un tros gros spoiler. La série va s'interrompre pendant six mois et elle reprendra donc en Septembre avec le septième épisode, qui paraîtra en même temps que le premier recueil (collectant les six premiers numéros). A ce moment-là, tous ceux qui n'auront pas lu The Human Target pourront donc profiter d'une séance de rattrapage en v.o. et découvrir ce que Tom King et Greg Smallwood ont réalisé dans ces treize dernières pages.

Le scénariste avait prévenu : compte tenu du break de la série, il comptait bien laisser le lecteur choqué par une action qui modifierait tout, y compris les attentes pour le second acte. C'était aussi un moyen de s'assurer du retour des fans en Septembre qui ainsi voudraient savoir à tout prix comment Christopher Chance allait conclure son enquête.

Tom King n'a pas menti, ce n'est pas un effet de manche ou une promesse en l'air : passée cette page 15, on reste ahuri, choqué, la série change de dimension et on se demande comment tout ça va finir. Dans un monde de comics où les éditeurs et les auteurs, complices, garantissent régulièrement que "plus rien ne sera comme avant" après un arc narratif ou un event, et où ça finit par sonner creux parce que des morts finissent par ressuciter, des héros deviennent des vilains ou l'inverse, des couples explosent, Méphisto réécrit l'histoire, etc., on apprécie qu'un scénariste ose vraiment nous laisser comme deux ronds de flanc, tellement surpris par une scène qu'on ne sait plus quoi dire. Oui, c'est de ce niveau-là.

Et on en revient encore et toujours à la spécificité du Black Label où les histoires se déroulent hors continuité, cet espace précieux de liberté où les auteurs peuvent se permettre ce qui leur est interdit dans une série ordinaire. J'ai lu des commentaires sur la fin de cet épisode où certains ne comprenaient toujours pas que The Human Target n'appartenait pas à la continuité et qui étaient en définitive plus choqués par le comportement réécrit de certains protagonistes que par ce qui se venait de se passer. A croire que ces lecteurs-là lisent tout au premier degré et n'ont toujours pas saisi que le Black Label est à part...

Mais revenons à l'épisode. Il débute par une prise de bec. Après avoir interrogé Ice, Booster Gold, Blue Beetle, le Limier Martien, Christopher Chance a compris que tout accuse Beatriz da Costa alias Fire. Elle est celle qui est la plus susceptible d'avoir tenté d'éliminer par le poison Lex Luthor sans avoir sur que Chance avait pris sa place au mauvais moment. Elle avait accès à l'argent, au poison, elle avait une liaison avec le Limier Martien, était l'amie de Booster Gold, de Blue Beetle et surtout de Ice, que Luthor avec Overmaster avait tuée.

Malheureusement pour Chance, Fire est la meilleure amie de Ice, presque comme une soeur pour elle. Et Ice ne peut envisager que Fire soit ne serait-ce que suspecte. Chance a beau raisonner en pointant la convergence des indices dans la direction de Fire, il ne fait que provoquer la colère de Ice. Celle-ci claque la porte de la chambre d'hôtel de Chance er refuse même de lui porter secours quand il est alors pris d'une de ses quintes de toux terribles, signalant la progression de sa déchéance physique.

King va se servir de cette rupture apparemment définitive pour lancer cet épisode qui esquive ce que sa couverture promet, c'est-à-dire Guy Gardner, l'ex-petit ami très jaloux et très stupide de Ice, qui ne supporte pas sa romance avec Chance. On s'attendait à un interrogatoire, musclé, entre Chance et Gardner. Il n'aura pas lieu. Et toute la série déraille, sort de son programme, comme si un bug déréglait sa belle mécanique. Ce grain de sable, c'est l'élément-clé de l'épisode, et King va l'utiliser pour déstabiliser ses personnages et le lecteur, qui ne sait plus à quoi s'attendre. Et donc qui sera encore plus ébranlé par ce qui se passera au-délà de la page 15...

S'ensuit une visite de Chance chez le Dr. Midnight. Celui-ci a fait de nouvelles analyses, mais sans réussir à concocter un antidote. Là aussi, la scène dévie de son axe de manière subtile. Puisqu'il n'est plus question de sauver Chance, que le diagnostic fatal est confirmé, peut-être est-il encore temps pour Chance de penser à ses derniers  jours autrement, d'autant plus que son couple avec Ice semble s'être désintégré. Midnight lui suggère, délicatement, d'autres voies que la quête de vérité et surtout de vengeance. Pour cela, un lieu s'impose : l'église. King a développé en interview ce qu'il a voulu intégrer à son récit.

Le scénariste a un frère qui est entré dans les ordres. Il s'entend bien avec lui, même si King est athée et agnostique. Il a expliqué n'avoir jamais cru en Dieu, mais que ceci s'est confirmé après son expérience militaire et son passage au sein de la CIA où il a été confronté aux horreurs de la guerre. Pourtant il demeure fsciné par la foi, la croyance, et la vocation de son frère. Dans Strange Adventures, il a ainsi opposé à Adam Strange, considéré comme un néo-Messie sur Rann, Mr. Terrific, l'homme de sciences par excellence, chargé d'enquêter sur les soupçons de crimes de guerre à l'encontre du héros. King a admis s'être beaucoup identifié dans Mr. Terrific, qui représente la meilleure version de lui-même.

Cette fois, avec The Human Target, il a voulu écrire Christopher Chance comme le parangon du cool. Pas un cool man désinvolte, mais plutôt un homme détaché de tout car il a perdu l'essentiel - son père, et désormais sa vie, ses derniers jours. Un cool fataliste, à la limite du cynisme, mais qui surtout, n'ayant plus rien à perdre, va employer ses dernières forces pour découvrir la vérité sur celui/celle qui l'a tué involontairement. Et, donc, pour contrebalancer ce personnage, cette attitude, King a jeté son dévolu sur, cette fois, un pur homme de foi, comme son frère.

Dans les aventures de la JSA, Dr. Midnight et Mr. Terrific sont très amis mais incarnent deux versions de l'homme. Terrific est la science, la raison. Midnight est le croyant, l'idéaliste. En mettant Midnight face à Chance, King orchestre un duo de voix qui ne peuvent s'accorder mais qui donne du relief à chacune de leurs convictions. Midnight considère avec tristesse et dépit la réaction hilare et désespérée de Chance quand il l'invite à l'accompagner dans une église pour faire la paix avec lui-même et le monde, ses injustices (et en premier celle qui le frappe). En voix off, Chance se remémore un dialogue avec son père quand, après avoir lu pour la première fois des écrits religieux, il lui demanda s'il était catholique, musulman, juif et que son père lui répondit que c'était un choix personnel de croire ou non. Lorsque, ensuite, Chance a assisté au meurtre de son père, ce qui lui restait de foi - en Dieu ou en l'homme - a disparu. Alors, aller dans un église, prier un Dieu, quel qu'il soit, se réconcilier avec lui et l'humanité, non, ce n'est plus possible depuis longtemps. Il ne peut qu'en ricaner.

Une page est ensuite consacré à la planification de sa journée par Chance. Il veut espionner Fire, identifier ses faiblesses, étudier son comportement, avant de l'aborder, la questionner - la faire avouer peut-être. Son temps est compté et la journée déjà bien entamée après la dispute de ce matin avec Ice, les whiskys avalés en trop, les heures de sommeil qui ont suivi, la discussion avec Midnight. Chance, au fond, sans se l'avouer, sent que c'est une journée perdue déjà. Alors, avant, de passer à l'action avec Fire, il va revoir Ice, tenter de recoller les morceaux. Détour dramatique.

Pourtant, ils coucheront ensemble, éviteront de parler de Fire, des soupçons de Chance, du programme qu'a planifié ce dernier pour la suite. Jusqu'à ce que Guy Gardner se resurgisse et ne fasse tout capoter... Quelques heures plus tard, cette journée prendra fin et Chance comprendra son idiotie à l'avoir vraiment perdu, à s'être dispersé, tout en échouant visiblement à mesurer les conséquences de ce qui vient de se produire et qui risque d'altérer les événements bien au-delà de cette journée. Il va bien retrouver Fire et dans le prochain épisode, en Septembre, cela promet beaucoup étant donné les mots qu'elle prononce en le voyant entrer dans son bureau où elle l'attend...

Cette partition virtuose, il faut la faire jouer par un interprète lui-même exceptionnel. Greg Smallwood a ébloui tout le monde depuis le début de la série. Quand vous suivez les comptes Twitter de plusieurs scénaristes et artistes comme moi, qui suivent l'histoire, c'est une unanimité exceptionnelle. Tout le monde est bluffé. Les lecteurs sont aussi comblés, pas un pour ne pas être ébloui par la prestation de Smallwood, beaucoup découvrent sans doute le dessinateur grâce à The Human Target et vont, dans le prochains mois, acheter ses précédents comics pour vérifier si il était déjà aussi bon avant.

Smallwood ne fait pas que bien dessiner chaque épisode, le mettre en couleurs, affiner sa complicité avec le lettreur, lui-même fantastique, qu'est Clayton Cowles. Non, il va au-delà. Chaque nouvel épisode est aussi bon que le précédent, et même encore meilleur, plus jubilatoire, plus étincelant. Sa technique est impressionnante, c'est comme assister à un cours magistral sur l'art séquentiel, mais avec des exemples réalisés par le professeur lui-même.

Ce qui me frappe le plus, c'est la justesse de Smallwood. Ce n'est pas un artiste qui cherche à dépasser le script - il le fait certes, mais l'air de rien. Il ajoute un niveau de lecture supplementaire au texte et prouve que l'image dans l'art séquentiel est une écriture à part entière. Son dessin prolonge le script, le transcende. Par l'expressivité, le cadrage, la valeur des plans, la composition, le rythme. Il peut se payer le luxe d'une splash page sans qu'on ait le sentiment qu'il gagne une page facilement ou pou épater la galerie, mais plutôt parce qu'à ce moment-là, la pleine page est le plan le plus juste, le plus fort pour traduire l'intention du texte. Il peut aussi produire une page sans personnage (!) sans qu'on ait l'impression qu'il se repose sur le texte, parce qu'il remplace les acteurs du récit par un effet minimaliste mais percutant. Et il peut enfin offrir au lettreur un terrain de jeu savoureux pour placer les crédits de l'épisode dans des éléments de l'image, de telle sorte que c'est à la fois amusant et épatant.

Alors, oui, bien sûr, six mois, ça va être long pour découvrir la suite. Mais c'est le prix à payer pour que Smallwood ne soit pas remplacé par un fill-in artist de moindre qualité  juste pour que la série sorte mensuellement. Moi, en tout cas, je préfère attendre et avoir au final douze épisodes dessinés par Smallwood. Parce que sans lui, The Human Target ne serait pas la même série. Quant à King, son script a été bouclé avant même la première planche, il a tout écrit d'un jet (!). Ses fans, comme moi, ne seont pas orphelins puisque, avant Septembre, il proposera, entre autres, Danger Street (avec Jorge Fornes).

jeudi 24 mars 2022

ELEKTRA : BLACK, WHITE & BLOOD #3, de Ann Nocenti et Federico Sabbatini, Paul Azaceta, David Pepose et Danilo Beyruth


Les numéros de l'anthologie Elektra : Black, White & Blood se suivent et se ressemblent de manière confondante. Déjà dans les deux précédents exemplaires, j'avais noté qu'une histoire surnageait nettement sur ls trois que comptait chaque fascicule. C'est encore le cas ce mois-ci, avec un casting des plus divers, mais où domine le segment écrit et dessiné par Paul Azaceta.


- Split (Ecrit par Ann Nocenti, dessiné par Federico Sabbatini) - Enfermée dans la cellule d'un asile, Elektra, qui feint de prendre les médicaments qu'on lui prescrit, organise son évasion. Elle entraîne dans ce projet Mary, co-détenue avec elle, et qui entend des voix...


- With a Passion (Ecrit et dessiné par Paul Azaceta) - Daredevil surprend Elektra alors qu'elle va tuer une femme. Ils s'affrontent. Auc coups succède une etreinte passionnée. Daredevil endormi, Elektra file pour remplir son contrat mais sa conscience la rattrape...


- Weapons of Choice (Ecrit par David Pepose, dessiné par Danilo Beyruth) - Elektra s'introduit dans la "Chambre Rouge" où sont formées les Black Widows. Elle affronte Natasha Romanoff avant d'être maîtrisée par les autres élèves. Mais elle a réussi à s'approcher ainsi d'une machine qui contrôle l'esprit des espionnes...

Jusqu'à présent, chaque numéro de Elektra : Black, White & Blood m'a intéressé pour un artiste en particulier, qui, en outre, écrivait l'histoire qu'il illustrait. D'abord, ce fut Leonardo Romero, puis ensuite Greg Smallwood. A chaque fois, je ne fus pas déçu, car ils dominaient les débats, réussissant à raconter quelque chose d'efficace avec des images splendides.

L'histoire se répéte de façon troublante puisque c'est encore ce qui se passe dans ce troisième numéro de l'anthologie consacrée à Elektra Natchios. Trois nouvelles plaisantes, mais très inégales, où seul un artiste sort du lot, par le brio de sa narration et la magie de ses visuels.

Je vais donc d'abord parler du premier et troisième segments, avant de finir par le deuxième, qui est le plus abouti.

D'Ann Nocenti, on sait que c'est une scénariste qui a connu son heure de gloire grâce à un des meilleurs runs sur Daredevil (en compagnie de John Romita et Al Williamson). Egalement journaliste et militante, elle n'a jamais renoué avec ce succès, même si son nom suffit à allumer une lumière toujours intriguée dans les yeux des fans de comics, comme si on attendait toujours qu'elle renouvelle le miracle.

Hélas ! Ce n'est pas ce Split qui nous réconcielera avec les heures glorieuses de Nocenti tant la scénariste semble à la peine. Son histoire, nous indique-t-on, se déroule après les événements d'un flashback survenu dans le 168ème épisode de Daredevil. Bigre ! Faut-il l'avoir déjà lu et s'en souvenir, ce qui n'est pas mon cas (ou alors j'ai totalement oublié). Je n'ai pas cherché à récupérer cet épisode pour savoir si cela apportait une plus-value car l'effort me semblait disproportionné par rapport à l'objectif.

Cette évasion est en tout cas poussive, bavarde et ses dessins, de Federico Sabbatini, s'inscrivent dans un style manga qui me déplait. J'ai trouvé ça affreusement brouillon, pénible, et pas très beau. Ce n'est pas fait pour moi. Allez, on zappe.

Pour boucler ce numéro, on a droit à mieux avec Weapons of Choice écrit par David Pepose, un auteur sur lequel Marvel semble décidé à miser (même si sa mini-série Secret Invasion vient d'être reportée sine die...). Ce scénariste propose en tout cas un duel prometteur : Elektra vs. Black Widow.

Ce n'est pas la première fois que les deux femmes s'affrontent (je me rappelle d'une formidable baston dans la mini-série de Marjorie Liu et Daniel Acuna, Black Widow : The Name of the Rose). L'action se situe dans le passé, quand Natacha est encore élève de la "Red Room" en Union Soviétique. Mais Elektra a un autre objectif.

C'est fort bien mené, sur un tempo vif, avec donc une prime à l'action. Danilo Beyruth (qui a récemment suppléé Rod Reis sur un épisode de New Mutants) dessine cette partie avec son style un peu épais mais alerte. Il y met du coeur en tout cas, on sent qu'il s'amuse et veut rendre justice au script, ce qui mérite toujours d'être loué. Pour un peu, ça ressemblerait presque au prologue d'une histoire à développer (et peut-être que Kelly Thompson, actuelle scribe des aventures de Black Widow, serait inspirée de s'en inspirer).

Mais, donc, le clou du spectacle, c'est bien la partie écrite et dessinée par Paul Azaceta. Après plusieurs années à collaborer avec Robert Kirkman sur la série Outcast (publié sur le label Skybound, au sein d'Image Comics), Azaceta est de retour chez Marvel où il illustre des flashbacks dans la mini-série The Punisher de Jason Aaron et Jesus Saiz, dont la parution a débuté ce mois-ci.

C'est une véritable expérience visuelle et narrative à laquelle nous convie Azaceta, immense graphiste méconnu. Il réunit Elektra et Daredevil dans leur romance épique de la grande époque de Frank Miller, quand elle était une tueuse et lui un justicier aux motivations incompatibles malgré une formation commune.

La manière dont Azaceta transforme leur affrontement en scène d'amour est magnifique. Il joue avec le rouge sang de façon extraordinaire, comme aucun autre, et c'est justement que son histoire s'intitule With a Passion. Il y a un côté "opératique" sensationnel. Une fièvre parcourt ses planches que peut ressentir le lecteur, jusqu'au dénouement vertigineux où Elektra ne peut tuer la femme qu'elle devait éliminer, littéralement rattrapée par sa conscience et les convictions de Daredevil. Sublime.

Evidemment, d'un point de vue strictement comptable, statistique, le compte n'y est pas, avec à chaque fois seulement une partie sur trois qui domine. Mais on oublie volontiers ces inégalités pour n'en retenir que les coups d'éclats de grands artistes comme Romero, Smallwood et Azaceta : en misant sur eux, Marvel est certain de ne pas publier une anthologie de plus (à condition toutefois de respecter leur travail...). A voir si cela se vérifie encore le mois prochain (avec notamment Peach Momoko au générique).

mercredi 23 mars 2022

ROGUES #1, de Joshua Williamson et Leomacs


Ce n'est pas parce que je n'ai pas aimé ses épisodes de Batman que je n'allais pas donner une seconde chance à Joshua Williamson, d'autant que son nouveau projet, publié au sein du Black Label de DC, était alléchant. Mini-série en quatre chapitres de 48 pages chacun, Rogues s'intéresse au sort des Lascars (Rogues en v.o.), ennemis emblématiques de Flash. Le récit se situe dix ans dans le futur, quand les malfrats ont pris leur retraite. Le tout est superbement mis en images par Leomacs, pour un résultat épatant.


Leonard Snart, anciennement connu sous l'alias de Captain Cold, vit désormais dans un mobil'home où il reçoit la visite de son agent de probation, qui s'assure qu'il file droit. La journée, il travaille dans une cartonnerie où ses employeurs, sous couvert d'une promotion, se moquent de lui.


Humilié, Snart n'en peut plus et ressort son arsenal. Il va voir sa soeur, Lisa, ex-Gloden Glider, elle aussi retirée eet devenue assistante sociale. Il parvient à la convaincre de l'aider à recruter un gang pour un coup fumant.


Le Charlatan, Bronze Tiger, Heatwave, Magenta, Heatwave et Golden Glider reforment les Lascars et Captain Cold leur explique son plan : voler la réserve d'or de Gorilla Grodd. Convaincus que c'est une mission-suicide, tous pensent à se défiler mais Snart insiste et les gagne à sa cause.


Reste à enrôler le dernier membre de la bande : le Maître des Miroirs. Mais celui-ci est en cure de désintoxication dans une clinique sous haute surveillance, et complètement assommé par les tranquillisants...

Si vous aimez les histoires de braqueurs avec un zeste de comédie, alors Rogues va vous combler comme moi. Car c'est une lecture jubilatoire que celle de ce premier épisode (sur quatre). Une très agréable surprise qui tranche avec les titres d'habitude plus sombres et sérieuses du Black Label de DC Comics.

Evacuons tout de suite le "dossier Joshua Williamson". Jusqu'à présent, je n'ai pas été conquis parce que j'ai lu de sa part. En même temps, l'honnêteté me force à reconnaître que je n'ai pas lu non plus beaucoup de ses histoires. Enfin, le bonhomme est en train de prendre une importance énorme chez DC qui lui a confié la tâche de structurer leur univers depuis quelques mois, à la suite de Scott Snyder.

Fort de tout cela, soit on zappe tout, capricieusement, de ce que produit Williamson, soit on s'entête un peu pour voir s'il va finir par proposer quelque chose qui me séduit. Quand j'avais entendu parler de cette mini-série, Rogues, dont j'avais parlé dans une entrée sur les News Comics, je m'étais dit que ce pourrait être une bonne petite histoire, d'autant qu'elle serait publié sur le Black Label, donc hors continuité.

Comme les "Elseworlds" d'autrefois, DC autorise ses auteurs à écrire des sujets alternatifs dans cette collection. Et souvent les scénaristes aiment explorer la temporalité, examiner ce que deviendraient les personnages si le temps passaait vraiment. L'exemple le plus célèbre reste Kingdom Come de Waid et Ross. Rogues n'a pas la même ambition mais s'inscrit dans ce mouvement.

On suit donc d'abord Leonard Snart/Captain Cold. Il y a dix ans de ça, lors d'une soirée dans un bar mal famé, il avait entendu parler d'une extraordinaire trésor gardé par Gorilla Grodd, de l'or à ne plus savoir quoi en faire mais que cet ennemi de Flash ne dépensait pas car il était plus attiré par le pouvoir que par l'argent. Aujourd'hui, Snart a vieilli et on devine, de manière habile, que sa chance a tourné : il habite dans un mobil'home et a fait de la prison, un agent de probation lui rend des visites à l'improviste pour s'assurer qu'il se tient tranquille. La journée, il travaille dans une cartonnerie de Central City où il reçoit même une promotion, avant d'entendre ses patrons se moquer de lui dans son dos.

Ces petites humiliations vont décider Snart à basculer à nouveau dans le grand banditisme et préparer le casse du siécle, en dérobant l'or de Gorilla Grodd. Williamson déroule son récit de manière très classique avec le recrutement de complices, eux-mêmes ayant subi les outrages du temps, s'étant rangé des voitures, plus ou moins résignés. Les portraits que le scénariste tire de ces anciens super-vilains est souvent drôle et cruel à la fois : Le Charlatan (Trickster en vo) se produit devant des mémés énamourés et a eu recours à la chirurgie esthétique pour gommer les traces du temps. Bronze Tiger donne des cours de self-défense. Magenta dépend de médicaments pour contrôler ses crises d'angoisse susceptibles de réveiller ses terribles pouvoirs magnétiques. Heatwave collabore à des arnaques à l'assurance en mettant le feu à des bâtiments. Golden Glider, la soeur de Snart, est assistante sociale. Et le Maître des Miroirs est dans une clinique où on l'a assommé avec des calmants.

Cette équipe de bras cassés veut se défiler quand elle apprend ce dans quoi Cold veut les entraîner, puis se ravise en pensant à la retraite dorée que leur offrirait ce magot inéspéré. On ne voit pas le temps passer et lorsque l'épisode s'achève, on a du mal à croire qu'on a englouti ses presque cinquante pages. Le pire, c'est que, sans doute, on a trouvé sympathique ce groupe de fripouilles, pas tellement pour eux-mêmes, mais parce qu'au fond, ils ne vont pas s'en prendre à des innocents (quoique les policiers venus les arrêter à la clinique...) mais à plus méchant qu'eux. Williamson est malin.

Mais Rogues ne serait pas aussi enthousiasmant sans son dessinateur. Leomacs n'est pas une vedette mais il a tout pour le devenir. Révélé en 2019 par la mni-série écrite par Joe Hill (le rejeton de Stephen King, à qui DC a donné son propre label), Basketful of Heads (une histoire délirante où une fille, poursuivie pas des malfrats, les décapite avec une hâche magique), Massimiliano Leonardo de son vrai nom est un dessinateur italien au talent énorme.

On peut observer, en passant, que de plus en plus d'artistes formés en Italie sont recrutés aux USA (comme Matteo Scalera, Matteo Buffagni, Gigi Cavenaggo, ou même Goran Parlov qui a été remarqué pour ses BD chez l'éditeur Bonelli). Ce n'est pas un hasard : tous ont de solides bases techniques, les fumetti sont une école exigeante où il faut tenir les délais, savoir dessiner, encrer, lettrer, coloriser, et s'adapter à tous types de récits (western, fantastique, polar...).

Leomacs n'a donc pas ce qu'on pourrait paresseusement appeler un style comics. C'est sans doute pour ça que jusqu'à présent il a surtout oeuvré sur des histoires horrifiques (comme Basketful of Heads) ou Rogues, qui aborde la figure du super-vilan de façon biaisée.

Son trait est précis et expressif, ses images sont détaillées avec des compositions parfaites. Son découpage est classique avec quelques moments plus étonnants (comme la planche ci-dessus où on voit Leonard et Lisa Snart évoluer dans une rue dans un mouvement décomposé mais dans une seule image). Les décors sont réalistes et fournis, chaque protagoniste a fait l'objet d'une étude fouillé pour qu'on sente l'âge qu'il a, à travers ses attitudes, les marques tu temps sur son visage. On peut situer que ces Lascars ont la cinquantaine, ce qui en fait des vétérans sans être des vieillards et qui justifient qu'ils ne soient pas trop entamés physiquement, notamment chez les deux femmes du groupe. Aller plus loin aurait été risqué car alors l'histoire aurait pu sombrer dans la caricature : il faut qu'on croie encore à leur efficacité, à leur dangerosité même.

Tout ça fait un excellent début. Le pitch est prometteur et Williamson accroche le lecteur avec beaucoup de maîtrise, on sent qu'il en a gardé sous le pied. Lemoacs est exceptionnel dans sa partie. Bref, ça sent très bon, même si les Rogues vont avoir fort à faire.

lundi 21 mars 2022

DES NOUVELLES NOUVELLES TOUTES FRAÎCHES : SPECIAL MILLARWORLD !

 


Etant abonné à la newsletter de Mark Millar, j'ai pu découvrir en avance les planches que je vais vous présenter (même si, depuis, elle circulent sur les réseaux sociaux, comme, par exemple, le compte Twitter de Panini Comics).


Mark Millar avait prévenu dans son précédent billet qu'il allait lâcher des previews dont on ne se remettrait pas et le scénariste écossais n'a pas menti. Qu'on soit fan ou non de son Millarworld, on ne peut que s'incliner devant l'incroyable régiment d'artistes qu'il réussit à attirer dans ses filets. Il faut aussi dire que les conditions sont très avantageuses car Millar est désormais financé par Netflix (à qui il a vendu son label) et que, même avant cela, il partageait tous les profits à égalité entre lui et ses dessinateurs (jackpot assuré quand on sait que ses comics sont adaptés ensuite en film ou en série télé, avec des produits dérivés à la clé).
Après avoir fait une pause durant 2021, Millar avait promis que 2022 serait son grand retour, avec des partenaires prestigieux et des histoires originales mais aussi des suites à quelques-uns de ses titres. Tout ça sera disponible en v.o. chez Image Comics, et en v.f. chez Panini Comics.


On commence donc par Prodigy vol. 2 : The Icarus Society. Après les six premiers épisodes de 2019, Millar remet le couvert pour cette série qui suit Edison Crane, milliardaire surdoué et aventurier, mais dont les premiers exploits dessinés par Rafael Albuquerque m'avaient laissé sur ma faim. L'artiste a renoncé à réaliser cette suite et Matteo Scalera a recommandé à Millar son ami italien Matteo Buffagni (Ultimate Iron Man, Astonishing X-Men). De quoi me faire changer d'avis (parce que j'adore son style) ?






Prodigy vol. 2 débutera en Juillet prochain.


The Magic Order est, de l'aveu de Millar, son projet favori (avec Jupiter's Legacy). Alors qu'on découvrira la conclusion du vol. 2 dans quelques jours, le scénariste avait annoncé depuis un moment que le vol. 3 serait dessiné par l'italien Gigi Cavenaggo (succédant donc à Olivier Coipel et Stuart Immonen). Ce dernier n'est pas encore très connu en France (encore moins aux Etats-Unis), mais c'est, je l'affirme sans détour, un génie, qui s'est illustré sur des couvertures de Dylan Dog notamment. Si vous ne me croyez pas, examinez ce qui suit :






The Magic Order vol. 3 commencera en Juillet 2022.
 

Mark Millar avait en revanche caché qu'il avait déjà écrit un quatrième acte à The Magic Order. On peut espérer le découvrir début 2023. Et pour le dessiner, il a débauché un artiste trè prometteur, qui a récemment travaillé pour Marvel sur l série Shang-Chi : Dike Ruan. Encore une bonne pioche si on en juge par les premières planches (non colorisées) :





Publication prévue en 2023.


J'avais posté dans une précédente entrée consacrée aux News Comics la première planche d'un projet qu'a écrit Mark Millar spécialement pour Travis Charest. Celui qui fut un des Image boys des années 90, reconnu par tous comme un dessinateur surdoué, a pâti ensuite de son incapacité à tenir les délais, jusqu'à devenir la risée du milieu lorsqu'il s'exila en Europe pour illustrer une histoire des Méta-Barons de Jodorowsky qu'il n'a jamais achevée. Depuis Charest s'est reconverti en cover artist (pour la franchise Star Wars ou chez DC). Qui d'autre que Millar pouvait être assez fou pour le convaincre de revenir sur des planches intérieures, en lui laissant tout le temps de travailler ? On ignore encore tout de l'histoire que Charest illustre ni quand elle sortira mais ce sera un événement et un festin visuel comme ce qui suit le montre :
 



Date de sortie indéterminée. Mais qu'est-ce que c'est beau !


J'ai, je l'avoue, été très déçu que le troisième volume de Jupiter's Legacy, Requiem, ne soit pas dessiné par Frank Quitely (bon, Tommy Lee Edwards, c'est bien aussi, mais c'est pas pareil). L'artiste étant très discret (même s'il est depuis peu sur Twitter), il fallait compter sur Millar pour avoir de ses nouvelles. Et quelle bonne nouvelle de savoir que les deux hommes vont réunir leurs talents. Pas de titre ni de pitch pour l'instant, mais, comme avec Charest, ça promet d'être énorme !






On attend ça avec impatience !


Et pour fermer le ban, la surprise du chef ! Figurez-vous que Mark Millar a écrit quelque chose pour Karl Kerschl. L'artiste, dont on attend toujours les nouveaux épisodes de Isola (depuis Février 2020 !), aura, je l'espère, à coeur de se faire pardonner avec cette collaboration inattendue dont deux pages ont filtré :



Il m'en reste encore. Je vous le mets quand même ?

Mark Millar a conclu sa newsletter avec d'autres annonces : l'artiste de Night Club (son histoire de vampires) sera révélé en Mai. Il a achevé le script du volume 2 de Nemesis (Steve McNiven reveindra-t-il pour le dessiner ?). La suite de Empress est toujours d'actualité (avec Stuart Immonen j'espère !). Il a débauché deux artistes vedettes de Marvel et DC pour deux mini-séries encore secrètes. Et, last but not least, Olivier Coipel va dessiner un autre titre pour le Milarworld (en 2023).

Je sais pas pour vous, mais, moi, j'en salive d'avance (pas pour tout, mais presque). N'hésitez pas à commenter si ça vous inspire. Et à bientôt pour de nouvelles aventures !