mercredi 27 avril 2011

Critique 224 : MARVEL : LES GRANDES SAGAS 2 - THOR, de Dan Jurgens et John Romita Jr



Après l'album consacré à Spider-Man, et alors que vient juste de sortir en salles son adaptation cinématographique (réalisée par Kenneth Branagh, avec Chris Hemsworth), le deuxième volume de la collection des "Grandes Sagas Marvel" est logiquement dédié à Thor.
Le livre contient deux histoires : la première porte sur les 4 premiers épisodes du volume 2 de la série The Mighty Thor, écrite par Dan Jurgens et dessinée par John Romita Jr, datant de Juillet à Octobre 1998 ; la seconde est un one-shot écrit et dessiné par Alan Davis, publié en Décembre 2008.
Le run de Dan Jurgens a commencé après le crossover Onslaught initié par Jim Lee et Rob Liefeld, à l'époque où ils étaient les deux artistes-vedettes de Marvel : dans cette saga, tous les héros Marvel affrontaient une entité surpuissante qui les exilait dans une dimension parallèle, laissant émerger dans l'univers 616 classique de nouveaux personnages (dont les plus célèbres restent les Thunderbolts). Mais les retards pris par Lee, Liefeld et consorts dans la réalisation des nouveaux titres ainsi qu'un mauvais accueil du public face à cette révolution a convaincu l'éditeur à faire marche arrière et à ramener sur le devant de la scène tous ses héros exilés. C'est ainsi que Thor a profité de l'occasion pour faire son retour, mais Dan Jurgens réserva quelques surprises de taille aux lecteurs comme on le découvre dès les épisodes repris dans ce recueil.
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- Thor (vol.2) 1-4 : A la recherche des dieux - En parlant du diable - Un dieu, un homme - Cendres et poussières.
Ces quatres chapitres développent deux récits en deux actes chacun : d'abord, Thor et les Vengeurs doivent affronter une nouvelle incarnation du terrible Destructeur, la création d'Odin pour contrer les Célestes. La bataille est si rude que Thor est d'abord vaincu et échoue en Hel, au royaume d'Héla, la déesse nordique des enfers. Mais l'énigmatique et puissant Marnot le tire de là pour également sauver le secouriste Jake Olson - dont, comme il le découvre ensuite, le dieu du tonnerre va devenir l'alter ego...
Ensuite, Thor a affaire à Sedna, une sirène, tout près de l'asservir si Namor ne s'en mêlait. Pendant ce temps, dans Asgard dévastée (toujours à la suite de la lutte contre Onslaught), Majest Zelia, Perrikus et Adva , qui détiennent Odin, préparent leur attaque contre la Terre, à l'insu du dieu du tonnerre...

- Thor : Vérité historique est un épisode réalisé dix ans après mais qui se déroule en marge de la continuité. C'est une amusante visite de Thor et les 3 Guerriers (Fandral, Hogun et Volstagg) dans l'Egypte des Pharaons, où l'origine du Sphinx de Gizeh est réécrite avec fantaisie et beaucoup d'action.
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Si, comme pour le recueil précédent, les épisodes choisis par Panini pour soi-disant initier des néophytes au personnage de Thor avec la sortie du film est très discutable, étant donné les libertés qu'avait prises Jurgens avec le héros, il n'en demeure pas moins que la découverte de ces chapitres est très distrayantes.
Dan Jurgens donne la part belle à l'action dans ses scénarios survitaminés où les affrontements spectaculaires se succèdent à toute allure et les rebondissements et les subplots abondent. Le fait (peut-être) le plus notable est que l'alter ego de Thor n'est plus Donald Blake mais l'infirmier Jake Olson, ce qui constitue un clin d'oeil savoureux à la romance entre Blake et Jane Foster (qui apparaît fugacement) depuis les origines de la série. Le scénariste donne à la personnalité de Thor le premier rôle quelle que soit son enveloppe puisque, même après que Marnot l'ait soustrait des griffes d'Héla, le dieu du tonnerre continue de s'exprimer dans le corps de son hôte mortel et doit, en conséquence, improviser avec la vie de ce dernier, qui a une liaison avec une mère de famille et est manipulé, à son insu, par son collègue Demetrius.
Jurgens intègre également dès le début à la série des guest-stars puisque les Vengeurs puis Namor combattent aux côtés de Thor dans ces quatre épisodes. Là où les décisions éditoriales de Panini sont plus frustrantes, c'est quand on découvre les subplots introduits par le scénariste, concernant les plans de Demetrius, de Sedna, de Majest Zelia, encore en suspens à la fin de ces quatre épisodes : pour connaître la suite, il faut se procurer des exemplaires de la défunte revue "Marvel Elite" où fut publiée la série...

John Romita Jr assure la partie graphique : un choix qui coule de source tant l'influence de Jack Kirby est devenue manifeste dans le style de l'artiste. Il sait donner à Thor toute la puissance que requiert ces épisodes et ses scènes de baston sont d'une énergie décoiffante. Klaus Janson encre ceci avec beaucoup plus de soin (même si ce n'est pas du grand Janson - mais Janson est-il encore capable d'être grand ?) que sur Avengers où il a retrouvé JR Jr. Enfin, la colorisation de Gregory Wright est également parfaite.
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Le one-shot d'Alan Davis ne restera pas dans les mémoires comme d'autres comics du maître anglais, mais il a le mérite d'être très amusant et punchy, délicieusement anachronique, ironiquement révisionniste, comme quand Stan Lee s'employait à revisiter l'Histoire.

C'est surtout pour ses (toujours) admirables dessins, encrés par Mark Farmer, que Davis nous régale : ses planches ont une vigueur incomparable dont la pleine mesure éclate dans les scènes de combat (ici, Thor contre le Griffon géant cracheur de feu). C'est un beau bonus pour cet album déjà très tonique.
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Un recueil revigorant : à suivre, dans deux semaines, Iron Man par Warren Ellis et Adi Granov.

mardi 26 avril 2011

Critique 223 : MARVEL : LES GRANDES SAGAS 1 - SPIDER-MAN, de J. Michael Straczynski et John Romita Jr

Alors que de nombreuses adaptations cinématographiques de comics Marvel vont sortir en salles (Thor, Captain America, X-Men : First Class, Avengers...) dans les prochains mois, Panini propose aux amateurs et aux connaisseurs une nouvelle collection de dix livres (assortis à chaque fois d'un fascicule reprenant la mini-série Marvels de Kurt Busiek et Alex Ross) en format softcover de 144 pages.
Le premier volume met évidemment en vedette Spider-Man, dont une nouvelle version filmée vient d'être tournée (réalisée par Marc Webb, avec Andrew Garfield, sortie prévue le 4 Juillet 2012), et reprenant les épisodes 57-58-500-501-502 du run de J. Michael Straczynski et John Romita Jr, datant d'Octobre 2003 à Février 2004.
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- Joyeux Anniversaire (1-3) est un récit se situant après la découverte de la double identité de Peter Parker par sa tante May. Assistant, une nuit d'orage, à l'invasion de New York par les sans-esprits (les lecteurs de Nextwave se souviendront de ces créatures auxquelles Ellis et Immonen faisaient subir un sort hilarant), Spider-Man rejoint dans la bataille les 4 Fantastiques, Iron Man, Thor, Cyclope et Dr Strange. Le sorcier suprême comprend qu'il s'agit d'une manoeuvre de Dormammu pour contrôler cette dimension, mais dans le feu du combat, Spidey trouble Strange et doit faire face à la fois à son passé et à son futur - l'occasion de croiser ses pires ennemis et de revivre des choix douloureux...

- Un samedi au parc avec May met en parallèle les doutes qui assaillent la tante de Peter Parker depuis qu'elle a appris qu'il était Spider-Man, tout en sachant qu'elle ne peut rien faire pour qu'il change de vie.

- Vous prendrez bien un pantalon avec ça ? présente la rencontre entre Spidey et le tailleur Leo Zelinsky qui travaille à la fois pour repriser les vêtements de super-héros et de super-vilains - rencontre dont le dénouement renvoie le Tisseur à une des scènes du futur qu'il a vue lors de son voyage dans le temps durant le combat entre Dormammu et Dr Strange.
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A ces 5 épisodes, s'ajoutent deux courts chapitres dispensables (Le fils de mon frère et Si j'étais Spider-Man), des back-ups du n° 600 de la série, dont on se demande ce qu'ils font là, si ce n'est complèter le sommaire pour que l'album compte 144 pages...
Les histoires du duo JMS-JR Jr ont marqué une étape dans la publication du titre puisque Marvel décida à l'époque de renuméroter la série en effaçant le volume 2 et en la reprenant au n°500 - ce qui donna lieu à un épisode exceptionnel de 30 pages (dont les quatre dernières dessinées par John Romita Sr).
Comme d'habitude avec JMS, l'histoire, même si elle n'est pas avare en action, fournit le prétexte à une réflexion subtile sur la condition de héros et la situation de Peter Parker. Auparavant, le scénariste avait osé ce qu'aucun avant lui n'avait écrit - May découvrant la double vie de son neveu - et cela allait impacter durablement la série, comme en témoigne Un samedi au parc avec May.
Mais Straczynski en profite aussi pour s'amuser avec la chronologie de la série, en revenant sur des séquences mémorables et en en montrant d'autres dans un des futurs possibles : on y voit un Tisseur vieilli, devenu fugitif, affrontant la police et même trouver la mort. Bien qu'il soit resté six ans sur le titre, ce genre d'anticipations prouvait que JMS avait des projets à très long terme pour le personnage - malheureusement, son run s'achèvera à cause d'un caprice d'éditeur (Joe Quesada ne supportant plus le mariage de Peter et MJ Watson) et depuis la série a perdu beaucoup de son intérêt.
Néanmoins, le choix de ces épisodes, pourtant agrèables, ne constitue pas le sommet de la période Straczynski et reste discutable pour initier de nouveaux lecteurs. Panini serait plus inspiré de rééditer tout ça dans une vraie collection consacrée au lieu de disséminer ça au gré de best-of désordonnés.
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John Romita Jr, parfaitement encré par Scott Hanna (un partenaire qui le met bien mieux en valeur que Klaus Janson) et mis en couleurs par Matt Milla (là aussi pour un bien meilleur résultat que Dean White), y livre des planches d'une énergie folle, qui donne un rythme infernal à ces épisodes. Et, au milieu de tout cela, il y a des double-pages proprement ahurissantes, sur lesquelles il faut s'attarder pour en profiter pleinement.
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Prochain album de ces "Grandes Sagas" : Thor par Dan Jurgens et (encore) Romita Jr. A suivre donc.

vendredi 15 avril 2011

LUMIERE SUR... CLAY MANN


Clay Mann.
Malicia et Sauron Emma Frost et Jean Grey
Typhoid Mary Gambit et Malicia (version classique)
Gambit et Rogue (version Age of X)
Emma Frost
Elektra
Elektra (encore...)
Daredevil
Black Widow

Naissance aux Etats-Unis.
Dessinateur, encreur, cover-artist.

samedi 9 avril 2011

Critique 222 : NEW AVENGERS (VOL. 2) 1 à 6 - POSSESSION, de Brian Michael Bendis et Stuart Immonen

New Avengers (vol. 2) #1. NA (vol. 2) #2.
NA (vol. 2) #3.

NA (vol. 2) #4.

NA (vol. 2) #5.

NA (vol. 2) #6.

New Avengers : Possession ouvre le deuxième volume de la série écrite par Brian Michael Bendis. Ce premier story-arc rassemble les épisodes 1 à 6, dessinés par Stuart Immonen, et publiés par Marvel Comics de Juillet à Décembre 2010.
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Steve Rogers, devenu le nouveau super-gendarme des Etats-Unis, veut que Luke Cage continue son activité de Vengeur, mais ce dernier estime qu'il ne gagne pas vraiment au change, en restant un subordonné comme lorsque Tony Stark et (à plus forte raison) Norman Osborn étaient à la tête de la sécurité intérieure. Pour le convaincre, Stark vend le manoir rénové des Vengeurs à Cage pour un dollar (que lui avance Iron Fist) et Rogers lui laisse le choix de ses recrues (sauf Thor et Iron Man).
En s'installant au manoir, Cage, sa femme Jessica Jones, et Danny Rand y trouvent Victoria Hand, l'ancienne adjointe d'Osborn que Rogers lui demande d'engager comme agent de liaison, estimant qu'elle mérite une seconde chance - un argument auquel Cage ne peut être insensible (il fut lui-même incarcéré à tort à ses débuts).
Cage obtient en plus d'Iron Fist le soutien de Wolverine, Spider-Man, Ms Marvel, Mockingbird, Hawkeye et la Chose. Mais alors qu'ils sont réunis pour un repas, l'Oeil d'Agamotto apparaît soudainement juste avant que le Dr Strange et Daimon Hellstrom surgissent en annonçant que le Dr Voodoo, le nouveau sorcier suprême, a été tué. Wolverine flaire une ruse et il n'a pas tort car les deux magiciens sont possédés et Cage l'est à son tour, se transformant en géant enragé au contact de l'Oeil.
En réussissant à lui prendre la relique magique, déplaçant la bataille dans Central Park, la possession passe de Cage à Iron Fist qui disparaît subitement dans une dimension parallèle, alors que le ciel de New York devient rouge et se déchire dans une pluie de démons.
Pendant que l'équipe affronte cette invasion, Iron Fist découvre qui a provoqué les possessions et son déplacement dans cette dimension : il s'agit de l'Ancien, le mentor du Dr Strange, qu'il accuse d'avoir failli dans son devoir de sorcier suprême.
Alors que Daimon Hellstrom et le Dr Voodoo (dont le frère fantôme, Daniel Drumm a également été transféré dans la dimension parallèle) effectuent des recherches sur la créature assez puissante pour créer ce chaos, Strange rejoint les Nouveaux Vengeurs à New York pour les aider. Une explosion dans le ciel chasse les démons et Iron Fist réapparaît, l'Oeil d'Agamotto en main (et son costume modifié) : il casse la figure de Strange en l'accusant d'avoir non pas hérité de la relique magique mais de l'avoir volé, comme lui a révèlé l'Ancien.
Strange dément énergiquement, clamant qu'Iron Fist n'a pas rencontré l'Ancien mais une force ayant pris son apparence pour les tromper. Spider-Man suggère alors que c'est peut-être Agamotto lui-même qui est à l'origine de leurs ennuis en voulant récupérer son oeil. Cette hypothèse avancée comme une plaisanterie est pourtant validée par Strange, Hellstrom et Voodoo qui décide alors de provoquer Agamotto en duel. Wolverine se porte volontaire pour affronter cet adversaire en étant dopé par les pouvoirs conjugués de ses acolytes.
En dépit de ses efforts, Wolverine échoue à vaincre Agamotto (qui prend l'apparence de plusieurs amis/ennemis du mutant - Rogue, Kitty Pryde, Apocalypse, Mystique, Hulk - pour le tromper). Le Dr Voodoo le rejoint alors dans la dimension mystique et se sacrifie pour détruire l'Oeil et donc Agamotto. Mais la mort du sorcier suprême aboutit à deux conséquences dramatiques : la perte de la relique magique et la promesse du fantôme de Daniel Drumm de faire payer les Nouveaux Vengeurs pour la mort de son frère Jericho...
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A l'issue de la saga Siege, Marvel a confié à Brian Bendis (mais aussi Ed Brubaker et Christos Gage) de réorganiser la franchise des titres Avengers. Exit donc Mighty Avengers, Dark Avengers et Avengers : The Initiative, et place aux Secret Avengers (par Brubaker et Mike Deodato), Avengers Academy (par Gage et Mike McKone) et Avengers et New Avengers (par Bendis et John Romita Jr et Stuart Immonen).
Avengers renoue avec la configuration historique de l'équipe, celle des "big guns" puisqu'on y trouve Iron Man, Thor, plus Spider-Woman, Spider-Man, Wolverine et Captain America/Bucky.
Le cas des New Avengers était plus épineux : en effet, l'équipe a vécu dans son premier volume les 3/4 de son exercice dans la clandestinité, à partir du crossover Civil War, en soutenant la cause de Captain America/Steve Rogers, puis en la perpétuant après la mort du héros. Que faire d'un tel groupe maintenant que le "Dark Reign" de Norman Osborn est achevé et que l' "Heroic Age" démarre ?
Bendis résoud le problème de manière ingénieuse via le personnage de Luke Cage (son héros fêtiche) : estimant que le nouveau régime de Steve Rogers risque de n'être que la version "light" de celui de Stark (et encore plus d'Osborn), il ne veut pas à nouveau jouer le bon petit soldat et exige des garanties d'indépendance pour l'avenir. Rogers les lui accorde en lui donnant le droit d'avoir sa propre formation, sans lui rendre de compte. Les Nouveaux Vengeurs deviennent en quelque sorte la caution morale de Steve Rogers, des agents autonomes par rapport aux Vengeurs classiques (qui seront là pour régler les gros dossiers, en première ligne) ou les Vengeurs Secrets (qui agiront dans l'ombre, comme des espions).
Moins ingénieuse et surprenante est, toutefois, la composition (choisie ou imposée, sans doute un peu des deux) de l'équipe puisqu'on y retrouve une majorité de membres des New Avengers première époque et même deux d'entre eux également présents au sein des Vengeurs (ce qui pose des problèmes logiques : en effet, comment Spider-Man et Wolverine peuvent-ils accepter, d'être à la fois compagnons d'Iron Man tout en s'en méfiant ? L'avenir nous dira si Bendis et Marvel répondront à cette question et comment, mais ne nous faisons pas d'illusions : l'omniprésence de Wolverine et Spider-Man est d'abord justifiée par leur impact commercial.). Néanmoins, l'arrivée de la Chose est une bonne idée, le personnage étant un des plus sympathiques du Marvelverse ; la présence de Jessica Jones devient plus active, et Hawkeye n'apparaît que parce qu'il accompagne Mockingbird avant de s'éclipser pour répondre à un appel des Vengeurs (l'occasion pour Bendis de rigoler sur le fait que l'archer est appelé et pas Spider-Man alors qu'ils font partie de la même équipe).
L'intrigue pour sa part revient sur un sujet évoqué dans l'arc Search for the sorcerer supreme (New Avengers, vol. 1, #51-54) au cours duquel Brother Voodoo est devenu le successeur officiel du Dr Strange comme sorcier suprême en étant choisi par l'Oeil d'Agamotto. A la fin de cette histoire, Daimon Hellstrom, qui avait été également impliqué, prévenait que des forces occultes avaient été perturbées à cette occasion et que cela aurait des répercussions. Ce sont justement ces conséquences qu'explore Possession.
Bendis fait preuve d'habilité en plaçant l'Oeil d'Agamotto au centre de l'action puisqu'il rappelle que si oeil il y a, alors il y a aussi Agamotto et que cette entité surpuissante peut réclamer son organe. Au passage, le scénariste qui a fait du Dr Strange une guest-star récurrente de la série donne une ambiguïté au personnage en faisant planer le doute sur ses origines de sorcier : a-t-il vraiment été choisi par l'Ancien ? Ou a-t-il volé l'Oeil pour devenir un magicien ? Et que va-t-il advenir maintenant que l'Oeil et Agamotto ont été détruit ? En tout cas, le dénouement annonce clairement que les Nouveaux Vengeurs se sont faits un nouvel ennemi avec Daniel Drumm, le frère fantôme de Brother Voodoo.
Le traitement est très plaisant et les six épisodes de ce récit se lisent avec plaisir. L'action est quasi-permanente et spectaculaire, de Cage transformé en géant fou furieux à la pluie de démons jusqu'à la bataille finale dans la dimension parallèle, les morceaux de bravoure ne manquent pas. Bendis n'oublie pas de nous gratifier de quelques bons mots (qui énervent tant ses détracteurs, tristes puristes nostalgiques) avec notamment de savoureux échanges entre Ben Grimm et Spidey sur le cri de guerre de la Chose ou le fait que Ms Marvel n'ait jamais vu le film Ghostbusters. La découverte de l'identité de leur ennemi se produit d'ailleurs aussi à l'occasion d'une blague du Tisseur, ce qui est croustillant.
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Pour ouvrir ce deuxième acte, pouvait-on rêver mieux que le retour au dessin de Stuart Immonen ? Le canadien livre une prestation ébouriffante en illustrant avec son punch inimitable cette histoire délirante où il peut donner sa pleine mesure.
Comment reconnaît-on un grand artiste de comics ? Je dirai que c'est en voyant s'il sait saisir la vérité de personnages et rendre justice à la mesure du récit qu'on lui propose. Et cela, Immonen sait le faire mieux que quiconque : avec lui, chaque héros est traîté comme il doit l'être, fidèle à sa nature originale (la Chose massive, Spidey bondissant, Iron Fist gracieux comme un danseur, Wolverine trappu, Ms Marvel féminine sans racolage, Strange aux gestes économes, Hellstrom vociférant...), expressif, dôté d'un langage corporel propre infiniment éloquent.
Maître de son art, Immonen booste chaque séquence en les découpant de manière ultra-dynamique et fluide : il transforme l'épisode 2 en partie de frisbee irrésistible, le combat contre l'invasion démoniaque a un souffle épique, le duel final possède une intensité telle qu'il se passe de décors. C'est à la fois impressionnant et jubilatoire à lire.
L'encrage de Wade Von Grawbager et surtout la colorisation de Laura Martin (épaulée sur la fin par Matt Milla et Rain Breredo pour la bataille dans la dimension magique) magnifient encore davantage les efforts d'Immonen, en lui donnant une matière et une luminosité magnifiques (bien supérieur sur le plan des couleurs à ce qu'apportait Dave McCaig). Cette "dream team" est voué à nous éblouir encore longtemps.
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Bien que relauncher le titre ne s'imposait pas tant la transition et les références au passé sont organiques, ce nouveau départ des New Avengers est une grande réussite (à quelques détails près), mais surtout une lecture qui procure un plaisir puissant.

vendredi 1 avril 2011

Critiques 221 : REVUES VF AVRIL 2011

ULTIMATE AVENGERS HORS SERIE 1 : THOR


- Ultimate Thor : Un dieu parmi les hommes (1-4/4).


Qui est Thor ? Un illuminé qui se prend pour le dieu du tonnerre ? Ou l'authentique fils d'Odin échoué sur Terre ? Avant d'être approché par Nick Fury et le SHIELD pour intégrer les Ultimates, il est l'objet d'études des scientifiques du programme "Super-soldat" européen : privé de ses pouvoirs, il se rappelle pourtant de son passé en Asgard, de la trahison de son demi-frère Loki, de la mort de son père, de la chute du royaume des dieux attaqué par les nazis emmenés par le Baron Zémo...


Jonathan Hickman effectue un impressionnant travail de synthèse sur un des personnages les plus passionnants des Ultimates de Mark Millar, en situant l'action de son récit avant les évènements du volume 1 de la série. Millar avait longtemps fait de Thor une énigme en jouant sur l'ambiguïté de ses origines au point d'en faire le coeur de l'intrigue du volume 2. A la fin du run de Millar, la nature divine de Thor était définie, mais le mystère concernant son arrivée sur Terre, le sort des Asgardiens, la véritable mission du personnage, sa relation avec Loki demeuraient.


Millar ayant utilisé Crâne Rouge dans le vol. 1 de ses Ultimate Avengers, récemment, Hickman a "ultimatisé" le Baron Zémo d'une manière habile pour en faire le trait d'union entre l'évocation d'Asgard, la jeunesse de Thor, et sa situation actuelle. Les nazis ont donc, avec les géants de glace, détruit le royaume des dieux, Odin a péri, mais certains de ses héritiers ont ressucité et, au terme du récit, la liaison est faîte avec à la fois l'intervention de Thor contre Hulk (à la fin du premier acte du vol. 1 d'Ultimates) et le plan minitieux et diabolique de Loki (pour le vol. 2 d'Ultimates). Le scénariste des FF a réussi un beau tour de force en parvenant à la fois à expliquer le personnage sans le dénaturer et en respectant ce qu'a écrit Millar, le tout en seulement 4 épisodes. A l'heure où la gamme "Ultimate" a perdu tout son sel, cette mini-série est une très agrèable surprise.


Carlos Pacheco, après avoir justement dessiné le vol. 1 d'Ultimate Avengers de Millar, continue à illustrer cet univers qui lui convient bien. Cette fois, il bénéficie qui plus est d'un seul et même encreur pour tous ses épisodes (Dexter Vines, l'ex-partenaire de Steve McNiven et collaborateur d'Ed McGuiness). Le trait de Pacheco a perdu en rondeur, mais son art de la composition et le rythme de son découpage font encore merveille : sa prestation marque son vrai retour en forme.


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Bilan : très positif - une mini-série rondement menée, palpitante et très joliment illustré. Un exemple à suivre pour re-dynamiser la gamme "Ultimate".


SPIDER-MAN 135 :



- Spider-Man & Wolverine : Une erreur de plus (3).

Je ne ferai pas la critique de cet épisode car je ne l'ai pas lu. N'ayant pas acheté la revue le mois dernier, je n'ai pas suivi l'histoire.



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- Spider-Man 627-629 : Quelqu'un a mis le Fléau au tapis ?!? - A moi la vengeance ! - Qui dit pouvoir...

Cette histoire complète en trois chapitres ne s'inscrit pas dans la saga du "Gant" (où Spider-Man rencontre ses vieux ennemis, qui vont se liguer contre lui). Le Tisseur découvre dans Central Park le Fléau K.O. et s'interroge sur l'identité de celui qui est assez puissant pour réaliser un tel exploit. C'est ainsi qu'il va devoir affronter le nouvel hôte de Captain Universe - rien de moins ! Ce dernier veut se venger de Caïn Marko qu'il juge coupable d'avoir brisé sa vie et sa carrière quand il n'était qu'un modeste employé du nom de William NGuyen... Mais un tremblement de terre menace New York. Cela suffira-t-il à retarder le réglèment de comptes ? Pas sûr !


Aux commandes de ce tryptique, on trouve un des meilleurs tandems à avoir animé Spider-Man depuis One More Day/Brand New Day, en l'occurrence le scénariste vétéran Roger Stern (qui écrivit des épisodes mémorables de Spectacular Spider-Man, à l'époque - dans les 80's - publiés dans "Strange") et le trop rare Lee Weeks.

Ce qui caractérise les deux partenaires, c'est leur sens du rythme, le "swing" qu'ils savent donner à ce personnage : l'histoire file à toute allure, bille en tête, et c'est le Tisseur tel qu'on l'aime, bondissant, obstiné (malgré son infériorité par rapport à ses adversaires), avec plus d'esprit que d'humour. Stern n'a pas imaginé une histoire extraordinaire, ces épisodes ne resteront pas dans les annales, mais ils sont formidablement divertissants, improbables, à l'image de la "team-up" entre Spidey et le Juggernaut.

Lee Weeks illustre cette aventure avec une épatante maîtrise, il dessine comme Romita Jr ne sait plus le faire, mais sans le singer : son Spidey est agile, tendu, sec, son découpage est magnifique, ses décors soignés. C'est de la belle ouvrage, complète, diablement efficace. Qu'attend Marvel pour confier à Weeks une série régulière quand tant de dessinateurs moyens (et même médiocres) ont leur place sur des titres-phares ?



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Bilan : un arc à la fois modeste et spectaculaire, pêchu, superbement réalisé. Du comics à l'ancienne mais irrésistible !


MARVEL STARS 3 :


- Les Vengeurs Secrets 3 : Histoires secrètes (3).

Sur Mars, Steve Rogers et le Fauve rencontrent Archon, le gardien de la planète, qui leur raconte l'origine de sa mission et la menace que fait peser sur tout l'univers la Couronne du Serpent qui a pris possession de Nova. Mais ce colosse extra-terrestre est incapable de vaincre le héros corrompu dont les pouvoirs ajoutés à ceux de la Couronne semblent désormais sans limites.

Cependant, sur Terre, l'Homme-Fourmi découvre le repaire du Conseil de L'ombre où il est arrivé via un portail de téléportation installé sur Mars. Le directeur Aloysius Thorndrake qui est à la tête de cette organisation ordonne à Nick Fury de régler la situation sur Mars. Mais ce même Thorndrake a, semble-t-il, fondé son empire depuis 1865, lorsqu'il sillonnait l'Ouest américain après la guerre de sécession...


Ce nouveau volet (l'avant-dernier de cet arc) continue d'intriguer et Ed Brubaker lève le voile sur certains points (Archon, la possession de Nova) pour mieux ouvrir d'autres pistes (le passé de Thorndrake). Ses héros sont dépassés par la situation et on se demande comment ils vont résoudre cette première mission. Il est étonnant de voir Brubaker, scénariste urbain, réaliste, s'aventurer dans ce registre SF, mais il s'amuse visiblement et la lecture est très agrèable.

Mike Deodato (bien aidé par son coloriste Rain Breredo) nous offre de superbes planches, notamment les deux premières, dans un cadre westernien de toute beauté, en sépia. Le découpage ultra-dynamique rend la lecture plaisante et les péripéties spectaculaires.


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- (Incredible) Hulk 609 : Perfection.

La production de Greg Pak et Paul Pelletier est en revanche toujours aussi pénible à lire et ce crossover World war Hulks est d'une bêtise assommante, avec ses scènes de bataille surchargées, son scénario à tiroirs faussement complexe, et son cliffhanger qui m'a fait bâiller.

Allez, on passe.


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- Thunderbolts 146 : Le bout du tunnel.

Après avoir cassé du troll asgardien, les criminels sous la direction de Luke Cage préparent leur nouvelle mission, en rapport avec les cristaux tératogènes qui permettent de dôter de pouvoirs mutants ceux qui y sont exposés... Ou de les tuer. C'est ce qui semble être arrivé à des agents du SHIELD et une équipe des Nations Unies partis explorer une grotte. Une fois sur place, le groupe se sépare en deux et très rapidement découvre les cadavres des disparus et les fameux cristaux, avant de faire face à des monstres qui les neutralisent tous, sauf Crossbones, le Fantôme et l'Homme-Chose...


Jeff Parker conduit sa série avec un humour potache qui en fait tout l'attrait, il ose tout : des adversaires improbables, des bastons énormes, des personnages qui se détestent ouvertement, une équipe qui agit dans le plus grand désordre... C'est totalement foutraque, ça va vite, c'est bête et méchant : une série détonante.

Kev Walker a un style outrancier qui convient bien au casting car il excelle avec les sales gueules (et avec des personnages comme Crossbones, l'Homme-Chose, le Fantôme, le Fléau, il a de quoi faire). C'est dommage qu'il ne soigne pas davantage ses décors, même s'il y a un léger mieux (la grotte des cristaux)...


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- Secret Warriors 18 : La dernière chevauchée des Howling Commandos (2).

La laideur des dessins d'Alessandro Vitti met le lecteur à rude épreuve et décourage de suivre cette histoire dont la narration déconstruite complique inutilement le propos (surtout avec les scènes affligeantes de la réunion des anciens commandos plaisantant sur la guerre de 39-45). Jonathan Hickman, inégal sur les FF, n'est pas inspiré avec Secret Warriors et ne bénéficie pas d'un illustrateur capable de séduire.


Je passe encore mon tour : pas la peine de se fatiguer à critiquer un truc aussi rebutant.

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Bilan : partagé - Les Vengeurs Secrets et les T-bolts sont plaisants, mais Hulk et Secret Warriors sont imbuvables. C'est frustrant d'avoir seulement une moitié de revue digne de ce nom...


MARVEL HEROES 3 :


- Les Vengeurs 3 : Les prochains Vengeurs (3).

Une faille dans le continuum espace-temps a provoqué l'arrivée d'Apocalypse et ses 4 cavaliers dans la tour des Vengeurs. La bataille est brêve mais ravageuse, et c'est ensuite le temps des déductions pour Iron Man qui doit reconstruire avec le Protecteur une nouvelle machine capable de voyager dans le temps. L'équipe se sépare en deux : Iron Man, le Protecteur, Captain America et Wolverine se rendent dans une base ayant appartenu à Nick Fury pour préparer leur déplacement dans le futur ; Thor, Spider-Man, Spider-Woman et Hawkeye accompagnent Maria Hill à New York où les attend une nouvelle surprise...


Après cet épisode, on comprend que Brian Bendis construit son récit sur un principe simple, malgré l'apparente complexité de l'intrigue avec ses désordres temporelles : chaque chapitre se termine sur l'apparition d'un nouveau visiteur d'un futur possible et avec lui une menace de taille. La chute est donc identique à celle du mois dernier, Killraven (et le Devil Dinosaur ?) remplaçant Apocalypse et ses 4 cavaliers.

Les batailles sont expédiées même si elles occupent une place non négligeable à chaque fois et il semble que Bendis veuille orienter ses deux séries (Avengers et New Avengers) vers plus d'action, même s'il ne renonce pas à ses importantes séquences dialoguées (qui déplaisent tant à ses détracteurs). Le bémol, c'est que je le trouve quand même moins inspiré avec des "big guns" comme les Vengeurs qu'avec des outsiders comme les Nouveaux Vengeurs, comme s'il forçait sa nature, lui qui est plus à l'aise quand il s'agit de contourner les codes des comics classiques...

L'adhésion est aussi diminuée à cause de la prestation de John Romita Jr, qui n'est vraiment pas en forme depuis le début. La meilleure scène, la plus digne de son talent, reste celle où Spidey sauve Tony Stark qui chute du sommet de la tour des Vengeurs : 7 cases, une planche et demie - c'est maigre... L'artiste n'est pas aidé par l'encrage indigne de Klaus Janson et les couleurs médiocres de Dean White.

Bref, ça reste décevant : même si ce n'est pas ennuyeux, ça aurait pu être tellement mieux (surtout avec un dessinateur plus inspiré).


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- Thor 612 : Le contrat (2).

Thor doit s'aventurer en Enfer pour affronter les Dises asgardiennes qui menacent de ne pas laisser les morts profiter du repos des braves. Méphisto hérite de la seule arme capable de contrer ces furies cannibales et propose un deal au dieu du tonnerre pour qu'il la récupère. Mais le marché n'intéresse pas Thor, qui choisit la difficulté - et rend incertaine l'issue de sa mission...


Kieron Gillen ne m'a pas convaincu depuis que je lis ses épisodes, et ce n'est pas encore cette fois qu'il réussira à le faire changer d'avis. Son récit manque de rythme, de tension, on n'arrive pas à vibrer pour ce qui se passe, et l'action est à la fois intermittente et confuse.

Doug Braithwaite revient au dessin, avec John Rauch et Andy Troy aux couleurs : le résultat n'est pas très heureux, avec un découpage très laid, des proportions ratées, des personnages qui manquent de pep's.

Bof, bof.


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- Hulk 22 : Chiens de guerre.

Cette annexe au crossover World war Hulks publié dans "Marvel Stars" est tout aussi bête et moche que les épisodes de Greg Pak et Paul Pelletier : la voix off omniprésente employée par Jeph Loeb alourdit un récit déjà grossier, avec sa multitude débile de Hulk, son complot ourdi par l'Intelligentsia, et ses bastons interminables.

Ed McGuiness n'est pas un mauvais dessinateur, mais ça reste pénible à lire, avec là encore une colorisation (de Morry Hollowell et Chris Sotomayor) abominablement chargée.

Vivement que ça se termine !


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- L'Académie des Vengeurs 2 : Un don pour l'excellence.

De tous les élèves de l'Académie dirigée par Hank Pym, Vif-Argent et Tigra, Finesse est à l'évidence la plus redoutable à cause de son intelligence. Consciente qu'elle a été recrutée pour ne pas devenir une criminelle mais aussi qu'elle a été la seule à ne pas avoir repoussé Osborn quand il l'a découverte, elle se sait surveillée mais reste déterminée à prendre le dessus sur ses camarades et ses profs. Elle va donc trouver un moyen de faire chanter Vif-Argent avec un objectif précis...


La série de Christos Gage est la meilleure production de la revue : le scénario est riche, malin, subtil et aboutit, comme lors du précédent épisode, à un dénouement vraiment détonant. L'alternance entre la narration de scènes explicatives et d'action donne au récit un rythme prenant, avec des dialogues bien ciselés.


Mike McKone illustre ça avec un trait très élégant, soigné, où les personnages et les décors sont bien ouvragés. La colorisation de Jeremy Cox souligne l'ambiance entre chien et loup avec talent. C'est un vrai régal.


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Bilan : très réservé - Les Vengeurs sont décevants, Hulk et Thor sont lassants. Seule L'Académie des Vengeurs sort du lot. C'est peu...


MARVEL ICONS 3 :


- Les Nouveaux Vengeurs 2 : Possession (2).

Luke Cage est transformé en géant suite à un sort jeté par le démon qui possède déjà Dr Dtrange et Daimon Hellstrom, lesquels ont surgi dans la maison des New Avengers en prétendant que Dr Vaudou, le nouveau sorcier suprême, était mort et réclamant l'Oeil d'Agammotto. Tandis que Wolverine neutralise (et désenvoûte) Strange et Hellstrom, le reste de l'équipe tente de raisonner Cage en l'empêchant de garder l'Oeil. Mais Iron Fist est à son tour possédé et disparaît alors que le ciel de New York vire au rouge et que des hordes de créatures démoniaques pleuvent sur la ville...


Brian Bendis se montre bien plus inspiré avec les New Avengers en déployant toute sa verve et son imagination dans cette aventure délirante. On y joue au frisbee avec l'Oeil d'Agamotto, les membres de l'équipe se castagnent dans Central Park, une pluie de démons s'abat sur New York - tout ça en 24 pages menées tambour battant, avec quelques touches d'humour (comme lorsque la Chose se fait malmener par le géant Cage ou que Wolverine jure n'avoir pas tué Strange et Hellstrom après les avoir empalés...). La disparition d'Iron Fist et le cataclysme qui s'abat sur la ville à la dernière page promettent une suite tout aussi agitée.

Stuart Immonen se (et nous) régale avec des séquences auxquelles il donne ce dynamisme inimitable qui caractérise son travail : le punch et la fluidité de ses compositions sont un vrai régal et un modèle de storytelling, sa complicité avec Bendis est irrésistible - on sent de manière palpable que les deux acolytes s'amusent comme des fous et leur plaisir est communicatif.

Que c'est bon !


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- Iron Man 27 : Stark Résistance (3).
(Soupir).


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- Captain America 606 : Sans issue (1).

Bucky est en proie à de sérieux doutes sur ses capacités à incarner Captain America depuis le retour de Steve Rogers (qui lui a pourtant accordé toute sa confiance) et la mort de son dernier adversaire, double criminel de la légende étoilée. Questionné par Rogers et le Faucon, il assure pourtant que tout va bien... Mais un attentat manque de le tuer et blesse Sam Wilson. Pendant ce temps, le fils du Baron Zemo, qui porte le même masque que le malfrat, prépare sa vengeance contre Bucky avec l'aide du Fantôme, de Fixer, Main de Fer et de Sin, la fille de Crâne Rouge...


Absente depuis Janvier de la revue, la série d'Ed Brubaker fait un retour en beauté avec un nouvel arc qui promet beaucoup (et plus que le précédent et décevant Deux Amériques) : le scénariste y joue habilement de la narration parallèle pour montrer le retour d'un méchant déterminé alors que le héros est en plein tourment existentiel.

Butch Guice revient également au dessin et livre de superbes planches, à l'ambiance tendue, sombre, prenante, avec quelques scènes de bagarre percutantes. Pas de doute, on va se régaler.

Joie !


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- Les 4 Fantastiques 577 : Eléments premiers (3).

Ayant repéré l'alunissage d'un impressionnant vaisseau sur la zone bleue du satellite, là où résident les Inhumains, Red y entraîne Jane, Johnny et Ben. Ils rencontrent Dal Damoc, porte-parole de quatre communautés qui, comme les Inhumains, sont issues des expériences menées par les Krees... Et attendant le retour de Flêche Noire (dont ils ignorent la mort) pour s'installer à nouveau sur la Terre et pour préparer un assaut contre les Krees !


Jonathan Hickman continue de nous emmener à la rencontre de peuplades étranges, renouant avec la vocation d'explorateurs des FF tout en développant son plan concernant l'émergence de 4 cités. Cette fois, l'épisode est moins riche en action mais la chute est étonnante. Va-t-on vraiment vers un conflit cosmique avec la Terre comme enjeu ? Ou les héros trouveront-ils le moyen de résoudre cette intrigue pacifiquement ? Hickman réussit en tout cas à confirmer le regain d'intérêt pour la série et à nous donner envie d'en savoir plus.

Dale Eaglesham a une nouvelle fois l'occasion de livrer des planches somptueuses, aux décors incroyablement fouillés, dans la plus pure veine de Kirby, Pérez ou Byrne, avec des personnages aux designs incroyables. Avec un artiste de ce calibre, le titre retrouve ses lettres de noblesse.

Clap ! Clap !


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Bilan : très positif - le retour de Cap, les qualités de NA et des FF confèrent à la revue un pouvoir d'attraction supérieur à toutes les autres. Vivement le mois prochain !


MARVEL HEROES EXTRA 6 :


- Oeil de Faucon & Oiseau Moqueur : Du rififi à Chinatown & Fantômes 1-6.

En intervenant contre le trafic d'armes de Crossfire (un des anciens complices de the Hood), Hawkeye et Mockingbird provoquent un carambolage devant le Musée d'Histoire Naturelle où travaille Jaime Slade, la petite-fille de Lincoln Slade alias le Phantom Rider. Ce dernier affronta les Vengeurs de la Côte Ouest et, s'étant épris de Bobbi Morse, l'enleva et la viola avant qu'elle ne le supprime. Cette affaire causa la séparation de l'héroïne et de Clint Barton.

Lorsque Jaime Slade, en récupérant une urne contenant l'esprit de son ancêtre, est envoûtée par lui, elle décide de s'en prendre à nouveau à Mockingbird et Hawkeye en devenant la partenaire de Crossfire.

Clint Barton a, lui, l'idée de réunir les Morse mère et fille, la première croyant que la seconde a été tuée en mission depuis plusieurs années... Et de fait, il transforme la mère en cible pour les criminels !

L'équipe d'espions de Mockingbird, l'A.A.M. (Agence Antiterroriste Mondiale), est mise alors à contribution pour arrêter Crossfire et le Phantom Rider...



Après avoir écrit les retrouvailles de ces deux héros dans la mini-série New Avengers : The Reunion (paru dans un HS en vf il y a quelques mois de ça, après Secret Invasion), Jim McCann s'est vu confier la mission, après l'event Siege et dans le cadre de l' "Heroic Age", d'animer un titre entièrement consacré à Hawkeye et Mockingbird. Lancée en même temps que d'autres séries-phares de Marvel (relaunchs des Avengers, des New Avengers, démarrages de Secret Avengers, Avengers Academy) et productions en quête de nouveaux lecteurs (Atlas suite des Agents of Atlas, Black Widow, Thor the mighty avenger), l'entreprise a fait long feu et s'est interrompu après 6 épisodes. Un crossover avec Black Widow, Widowmaker, et une mini-série centrée sur Hawkeye, Blindspot, ont suivi, sans plus de succès...

C'est pourtant, comme Thor the mighty avenger, un échec déplorable car réalisé par une équipe créative épatante et s'appuyant sur de bonnes idées. Mieux construite que The Reunion, l'intrigue est un habile mélange d'histoire d'espionnage et de super-héros, avec vengeance à la clé, quelques références légères (qui ne perdront pas le néophyte) au passé (une histoire restée fameuse des West Coast Avengers), un peu de romance contrariée, de l'action menée sur un bon rythme.

McCann a visiblement de l'affection pour son duo que les critiques ont comparé à une version en costumes de Mr & Mrs Smith (le film avec Brad Pitt et Angelina Jolie - ne l'ayant pas vu, je ne saurai dire si la remarque est pertinente). Le scénariste donne à Mockingbird un relief accrocheur, qui a peut-être dérouté, et d'ailleurs l'attitude de l'héroïne a des répercussions sérieuses sur son couple avec l'archer le plus célèbre de Marvel.

McCann a un peu plus de mal à faire exister les membres de l'A.A.M. (nom déjà un peu trop pompeux pour une structure aussi petite), cantonnés à de la figuration, sauf Dominic Fortune, personnage ambigü relié au projet Renaissance (comme Steve Rogers) et qui drague sans se cacher Bobbi Morse devant Clint Barton.

Mais l'histoire de Fantômes est bien emballée et en vérité, il faut presque mieux s'arrêter au chapitre 5, digne conclusion, car le 6ème se clôt sur un cliffhanger très frustrant, annonçant le crossover Widowmaker (que Panini projète de traduire à la fin de l'année, sans plus de précision...).


Les dessins du tandem David et Alvaro Lopez sont un régal : leurs scènes d'action sont superbes, énergiques, avec un découpage très entraînant, et les moments plus calmes sont également mis en scène avec beaucoup d'élégance. Le trait souple, à la fois dépouillé et précis, bénéficie en plus de la magnifique colorisation de Nathan Fairbairn, toute en nuances, servant la lisibilité des artistes tout en soignant les ambiances souvent nocturnes.



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Bilan : très positif - le rapport qualité/quantité/prix (144 pages pour 5,60 E) est imbattable et confirme qu'on trouve de très bonnes choses dans ces HS, même s'il est regrettable que la série n'ait pas marché commercialement...