vendredi 12 juillet 2019

SUPERGIRL #32, de Marc Andreyko et Kevin Maguire


Un épisode pour rien. Ou pour pas grand-chose. Je répéte ce que j'ai dit pour Superman #13, mais comment faire autrement tant Supergirl voit le cours de sa série coller à celle de son cousin ? Marc Andreyko est un bon petit soldat, qui suit une trame dont il n'est pas le tisseur. Kevin Maguire confirme qu'il n'est pas en forme.


Supergirl accompagné de son neveu Superboy (Jon Kent) et de Krypto arrivent sur le monde-trône du collectif de Trillium pour y interpeller l'impératrice Gandelo. Elle les attend sans trembler car ils violent plusieurs lois galactiques en se présentant devant elle.


Les deux kryptoniens attaquent. Gandelo fait mine de se suicider en se défenestrant mais c'est pour mieux piéger Supergirl tandis que Superboy est retardé par un des sbires de l'impératrice.


Rogol Zaar s'invite dans la bataille et tue Gandelo. Puis il se dispute sa hache avec Supergirl. Superboy et Krypto se libèrent et vont aider Kara Zor-El face au mercenaire.


Pour s'en défaire, Supergirl commande à Superbou d'activer le dispositif de téléportation que Jor-El a intégré à sa combinaison. Il s'exécute et Rogol Zaar, Supergirl, Krypto et Superboy disparaissent.


Les kryptoniens sont ramenés dans le vaisseau de Jor-El. Mais dans l'intervalle, Rogol Zaar a récupéré sa hache et recouvré sa liberté. La bataille finale approche...

En vérité, cet épisode ne sert qu'à règler son compte à l'impératrice Gandelo et à rendre son arme à Rogol Zaar. Dépenser une vingtaine de pages démontre la vacuité du récit. On est loin des débuts du run de Marc Andreyko quand il accompagnait Supergirl pour son enquête dans le cosmos sur la fin de Krypton et la responsabilité de Rogol Zaar.

Mais on ne jettera pas la pierre au scénariste car s'il n'a jamais vraiment eu la liberté de raconter son histoire (suivant surtout l'idée de Bendis), cette fois il est contraint par la conclusion imminente de l'Unity Saga dans Superman.

Il n'empêche, ce détour semble bien accessoire. Tout ça pour voir l'ignoble Zaar (dont, je pense qu'il n'est pas exagéré de le dire, tout le monde en a marre - la faute à la caractérisation sans nuances du personnage mais aussi à son calamiteux design) récupérer son arme. Et, au passage, Gandelo passer de vie à trépas (mais qui s'en soucie ?).

Ce qui est évident au bout du compte, c'est que Supergirl, Superboy seront donc aux côtés de Superman et Jor-El à nouveau le mois prochain pour apprendre la vérité sur la fin de Krypton et en découdre (définitivement ? Espérons-le) avec Rogol Zaar et sa clique. Sans oublier le général Zod (qui paraît, lui aussi, résolu à neutraliser le mercenaire tout en feignant d'être encore son allié).

Kevin Maguire est beaucoup moins appliqué et impliqué qu'Andreyko. Outre le fait qu'il a été éclipsé par Eduardo Pansica, le dessinateur semble toujours à côté de la série, profitant de la moindre occasion pour y glisser un peu de comédie grâce à l'expressivité des personnages. Mais son initiative tombe complètement à plat tant elle est déplacée.

L'exemple le plus frappant de ce décalage entre l'image et le texte est résumé dans la planche, par ailleurs d'une faiblesse graphique confondante (zéro décor, comme souvent, découpage d'une pauvreté affligeante), où Rogol Zaar tue Gandelo. Maguire dessine ça comme une sorte de gag (Zaar brise littéralement en morceaux l'impératrice puis s'époussette ensuite). On est atterré en lisant cela.

L'autre cas qui questionne est la situation de Jon Kent/Superboy. C'est un suiveur (de son père, de son grand-père, de sa tante) et Andreyko est visiblement embarrassé par sa présence, au point de ne l'utiliser que comme un gadget (mais il ne fait guère mieux avec Krypto). Bendis a toutefois révélé ses plans, intéressants, pour l'ado (qui va retrouver Damian Wayne, puis intégrer la Légion des Super-Héros, dont le scénariste écrira la nouvelle série cet automne).

Mieux vaut oublier cet épisode en attendant et se donner rendez-vous en Août pour un dénouement qu'on souhaite grandiose. 

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