jeudi 18 juillet 2019

CAPTAIN MARVEL #8, de Kelly Thompson et Carmen Carnero


Après deux mois où la série a dû coller aux événements de la saga War of the Realms, Captain Marvel reprend le cours de ses propres aventures. Kelly Thompson est en forme, exploitant habilement des éléments de la mini The Life of Captain Marvel. Carmen Carnero n'est pas en reste, malgré quelques faiblesses récurrentes.


Carol Danvers s'est réfugiée dans la maison de sa famille à Harpswell, Maine. Elle se remémore les six derniers jours où sa vie a été mise sans dessus-dessous. Tout à commencer par une attaque de vaisseaux spatiaux à New York...


Avec le renfort de Spider-Woman et Hazmat, Captain Marvel parvient à faire face mais l'intervention d'une nouvelle héroïne, Star, est décisive. La bataille finie, Carol découvre aux commandes d'un vaisseau un soldat Kree.


Les jours suivants, tout s'enchaîne : les médias, mis au courant des origines Kree de Captain Marvel, s'interroge à son sujet. L'opinion publique se retourne contre elle alors que, dans le même temps, Star a les faveurs de la foule.
  

Renvoyée de l'USAF, Carol se retire donc à Harpswell. Elle y reçoit la visite de ses meilleures amies - Jessica Jones, Jessica Drew, Jennifer Takeda, Monica Rambeau, Maya Lopez, Jennifer Walters - qui tentent de la réconforter.
  

Bien qu'elle devien qu'on l'a piégée, Captain Marvel ne sait plus quoi faire. Elle songe à tout plaquer - la Terre, les Avengers... Lorsqu'elle reçoit une offre séduisante de la part d'une vieille connaissance.

Le premier arc de la série était pas mal mais un peu frustrant, comme si Kelly Thompson se perdait en route avec un supporting cast encombrant et un méchant peu charismatique. La scénariste a donc visiblement décidé de corriger un peu le tir.

Si elle ne renonce pas à doter Captain Marvel d'une nouvelle version (qui ne dit pas son nom) d'A-Force (une équipe d'Avengers exclusivement féminine), l'intrigue se concentre davantage sur Carol Danvers et ses origines. Kelly Thompson pioche dans la calamiteuse mini-série The Life of Captain Marvel, qui a modifié le passé de l'héroïne pour en faire une métisse mi-humaine mi-Kree, pour lui tendre un piège.

L'épisode est assez dense pour qu'on savoure ce traquenard express raconté sous la forme d'un grand flash-back : en une semaine, Carol perd tout - sa santé (elle se met à saigner du nez en plein combat sans savoir pourquoi), sa notoriété (une nouvelle justicière lui vole la vedette), la confiance de l'opinion publique, sa place dans l'armée de l'air.

Bien entendu, comme elle et Spider-Woman, on devine que quelqu'un l'a piégée - et d'ailleurs ne le pressentait-on pas à la fin du #5 avec ce mystérieux personnage qui, dans l'ombre, avait assisté à son périple dans la dimension de Nuclear Man. Thompson, qui comme d'habitude connaît bien la biographie de son personnage, montre Captain Marvel sur le point de sombrer à nouveau dans l'alcoolisme et même céder (apparemment) une offre provenant pourtant d'une vieille connaissance de peu de confiance. La scénariste insiste aussi sur le lien indéfectible entre Spider-Woman et Captain Marvel (sans aller aussi loin que Bendis à l'époque de New Avengers, où il suggérait une attirance amoureuse entre elle - mais c'était avant que Kelly Sue DeConnick n'établisse la liaison entre Carol et Rhodey).

On ne s'ennuie pas et de nombreuses pistes promettent une histoire fournie. Il y a même un peu de la malice que j'apprécie chez Thompson dans quelques scènes (comme l'apparition de She-Hulk dans le rôle de défouloir ou les répliques sarcastiques de Hazmat).

Carmen Carnero, qui a profité des deux derniers mois pour faire un break, revient elle aussi bien. Si on peut regretter qu'elle ne fasse pas plus confiance à ses idées de mise en scène (pourquoi avoir découpé la page où Spider-Woman va sauver Captain Marvel alors que la composition est tellement fluide ?) et qu'elle rate quelques angles de vue (la découverte du soldat Kree dans l'habitacle du vaisseau, avec une contre-plongée foirée), l'ensemble est très efficace.

Pour ma part, je pense que Carnero gagnerait à avoir un encreur, ce qui la soulagerait et lui permettrait de rectifier ces petites boulettes, mais aussi parce que son dessin gagnerait en élégance. Sinon, c'est solide : elle est à l'aise avec les personnages, soigne ses décors, et bénéficie d'une excellente colorisation de Tamra Bonvillain. Le design de Star n'est pas renversant mais j'ai l'impression que ce personnage est un prétexte dans la machination qui s'abat sur Captain Marvel (même s'il me semble trop simple de croire qu'il s'agit de Minn-Erva).

Enfin, lisez bien le numéro jusqu'à la fin : vous aurez des nouvelles de Goose, le chat de Carol, avec une page muette signée Clay McLeoad Chapman et James Stokoe (qui tease aussi l'event Absolute Carnage de la rentrée - un beau nanar en perspective...). 

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