samedi 16 mars 2019

SUPERGIRL #28, de Marc Andreyko et Eduardo Pansica


Les derniers numéros de Supergirl, tout en restant agréables à lire, donnaient l'impression que Marc Andreyko s'éloignait un peu trop de son plan initial (l'enquête de Kara Zor-El sur la fin de Krypton). Mais, toujours avec Eduardo Pansica, le scénariste boucle cet intermède et renoue avec son intrigue, de manière aussi fluide que prometteuse.


Harry Hokum a lâché sur la base des Omega Men des clones dégénérées de Supergirl avec l'objectif de la tuer, mais aussi de se débarrasser de ses partenaires. Supergirl, privée de ses pouvoirs, décide d'user à nouveau de la hâche de Rogol Zaar.


Elle extermine la vermine en tentant de garder son calme, car l'arme se nourrit de la colère de qui la manie. Puis elle rattrape Hokum et exige qu'il explique comment il a pris possession de la technologie de clonage.


Hokum dénonce le Cercle mais se téléporte avant de livrer les noms de ceux qui le composent. De retour auprès de Lord Gandelo, Hokum est exécuté à cause de son échec à éliminer Supergirl et pour avoir désigné le Cercle.


Supergirl fait le point sur son périple et s'interroge sur la suite à donner, considérant ce à quoi elle vient de faire face. Bien que soutenue par les Omega Men, elle doute mais c'est alors que Z'ndr et Krypto la rejoignent.


Cependant, Lord Gandelo a convoquéé une vidéo-conférence avec les autres membres du Cercle. Il leur promet de règler le problème Supergirl définitivement. Sa solution : envoyer à ses trousses les congénères de Rogol Zaar...

Un aveu pour commencer cette critique : chaque mois, quand je m'apprête à découvrir le nouvele épisode de Supergirl, bien que ce soit une série bien faite, je me pose la question de la nécessité de continuer. Oui, c'est pas mal, mais pas renversant, et l'absence une nouvelle fois de Kevin Maguire me chagrine.

Et puis je me plonge dans l'épisode et mes doutes s'envolent vite. Parce que Marc Andreyko est un bon scénariste, qui connaît son métier et sait captiver son public sans prétendre réinventer la roue, en étant parfaitement conscient d'animer un titre mineur, dans l'ombre de Superman/Action Comics, devant développer une intrigue initiée par un autre (le mystère de la fin de Krypton relancé par Bendis).

Andreyko a dû écrire d'autres séries plus personnelles, qui lui tenaient plus à coeur, où il disposait de plus de lattitude (comme sa version de Manhunter). Mais jamais on ne sent un auteur bridé, qui avance dans son récit en traînant des pieds. Il fait le job, proprement, avec professionnalisme, avec le souci de divertir et de servir les intérêts de sa production. C'est assez exemplaire.

Et même quand il donne l'impression de s'écarter du chemin, il prouve, comme ce mois-ci, que ce n'est qu'une impression. Supergirl a affronté Harry Hokum, rallié la cause des Omega Men, mais Lord Gandelo, le vrai grand méchant dans les coulisses, fait le joint avec l'enquête de la kryptonienne sur la fin de Krypton et le rôle de Rogol Zaar en deux pages. Et la facilité avec laquelle Andreyko exécute cela est impeccable, là aussi sans grand effet mais avec fluidité.

Même constat pour Eduardo Pansica : Supergirl est un régal quand Kevin Maguire la dessine parce que c'est un dessinateur génial qui transcende l'exercice, le dote d'une personnalité, d'un humour, qui font la différence. Remplacer ponctuellement Maguire est un job ingrat.

Mais le lecteur aurait mauvaise grâce à se plaindre parce qu'entre Evan Shaner, Emanuela Lupacchino et maintenant Pansica, les fill-in artists sont tous de qualité. Leurs styles divergent et Pansica, en particulier, n'a pas un trait aussi séduisant que ses prédécesseurs. C'est plus rugueux, et comme par hasard, il intervient sur des épisodes plus violents, brutaux, où Supergirl se salit les mains parce qu'elle n'a plus de pouvoirs et utilise la hache de Rogol Zaar, une arme dont la puissance varie en fonction de la rage animant celui qui la manie.

Mais Pansica est finalement un artiste très bon, qui corrspond bien à ces chapitres, et qui, par ailleurs, est assez complet, expressif, énergique, capable d'aligner des pages puissantes. Je préférerai toujours Maguire mais tant que la série aura des artistes intérimaires de ce niveau, ça me va.

A ce stade, on devine comment la suite s'annonce et pourrait même amorcer le retour de Supergirl aux côtés de son illustre cousin (comme le suggère de son côté Bendis dans Superman où des visions montrent Zod et l'homme d'acier avec la maison de El affronter une mystérieuse horde, qui pourrait être celle de Rogol Zaar et son peuple plus des fugitifs de la Zone Fantôme). A suivre, donc.
   
La variant cover de Stanley "Artgerm" Lau.

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