dimanche 24 février 2019

SUPERGIRL #27, de Mark Andreyko et Eduardo Pansica


La suite des aventures de Supergirl avec les Omega Men se poursuit ce mois-ci sous la plume de Marc Andreyko en compagnie d'Eduardo Pansica (nouveau fill-in artist de la série). L'enquête sur la fin de Krypton est mise de côté mais pas totalement oubliée, au profit d'un récit de guerre mouvementé. Toujours classique mais efficace.


Supergirl et les Omega Men combattent les soldats de Harry Hokum dans sa citadelle. Mais Kara Zor-El est privée de ses pouvoirs, faute d'avoir pu profiter de l'énergie d'un soleil depuis longtemps.


De son côté, le Coluan Z'ndr et le chien Krypto ont été récupérés par le vaisseau de la mère du premier. Elle considère qu'elle a été trahie car Z'ndr a pris fait et cause pour Supergirl au lieu de la surveiller. Désormais il refuse de fuir et s'échappe avec l'aide de Krypto.


Splyce, la tueuse d'Hokum, tente de tirer profit de la faiblesse de Supergirl mais celle-ci se défend alors avec la hache de Rogol Zaar. Cependant elle se retient de justesse de tuer son adversaire et évacue la citadelle avec les Omega Men, venus y délivrer trois des leurs.


A l'abri dans un de ses vaisseaux, Harry Hokum n'est pourtant pas abattu par les circonstances. Il a en effet préparé un redoutable piège contre les Omega Men et Supergirl.


Kara Zor-El le comprend trop tard quand les Omega Men doivent affronter les clones de leurs amis secourus. Et que Hokum lâche sur leur astronef des répliques de la kryptonienne...

Au début, j'ai été un peu déçu que Kevin Maguire, à peine après être revenu, laisse à nouveau sa place à un remplaçant. Mais cela n'empêche pas cet épisode d'être d'un très bon niveau.

Supergirl n'est pas une série renversante, avouons-le. Marc Andreyko l'écrit d'ailleurs de manière très classique, sans manières. Sa narration est propre, nette, directe. Les enjeux sont posés rapidement et développés de façon linéaire. Tout est simple, premier degré.

On pardonne même au scénariste de mettre de côtéla quête initiale de Supergirl - sur les raisons réelles de la destruction de Krypton (dont s'est vanté Rogol Zaar) - pour dérouter l'histoire en compagnie des Omega Men. D'ailleurs, s'il dévie, Andreyko ne dévisse pas et se sert d'un indice infime pour alerter son héroïne sur le piège qu'a tendu Harry Hokum aux héros.

Ce n'est pas de l'indulgence, mais l'appréciation d'un travail humble et efficace. Là où beaucoup de scénaristes actuels cherchent souvent à réinventer la roue ou promettent beaucoup sans tenir vraiment, se prenant les pieds dans des péripéties indigestes, des caractérisations touffues, Andreyko oeuvre à l'ancienne : sa BD, il la mène avec le souci de divertir le lecteur et en respectant le matériau qu'on lui a confié.

En privant aussi temporairement Supergirl de ses pouvoirs, il rend son voyage initiatique plus dur que prévu. Plongée dans une guerre provoquée par un excentrique dangereux, aux côtés de héros soldats aguerris, face à des adversaires coriaces, Kara éprouve dans sa chair ces difficultés. Et de voir la cousine de Superman ainsi égratignée, malmenée, créé un écho aux tourments que fait endurer Bendis à l'homme de fer actuellement.

Comme je le dis plus haut, en voyant que Maguire passait son tour ce mois-ci, j'étais un peu désappointé. D'autant que je connaissais pas Eduardo Pansica et qu'il n'est pas prévu qu'Evan Shaner revienne (il prépare de prochains épisodes de Batman Beyond).

Mais le résultat n'est pas désagréable. Certes Pansica n'évolue pas dans le registre élégant de Shaner et ne possède pas le génie de Maguire, son trait est moins séduisant, l'encrage moins beau. Pourtant ses planches dégagent une bonne énergie.

L'épisode regorgeant d'action, il fallait un dessinateur à l'aise dans ce domaine et Pansica ne déçoit pas. Son découpage, sommaire mais direct, correspond bien, le duel entre Supergirl et Splyce (dont l'apparence devient vraiment monstrueuse dans le feu du combat) a une hargne étonnante.

La vertu de Supergirl, c'est sa régularité. Même en changeant d'artistes, elle demeure accrocheuse et Andreyko mène bien son affaire. Ce n'est pas renversant, non, mais c'est solide, efficace. Et finalement, rassurant.
  
La variat cover d'Emanuela Lupacchino.

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