Age of X-Man : Alpha est le point d'entrée d'une parenthèse de cinq mois dans l'univers mutant, qui sera décliné en six mini-séries. A l'issue d'une interminable et affligeante saga hebdomadaire de dix semaines, (presque) tous les mutants sont déplacés dans une réalité parallèle. Zac Thompson et Lonnie Nadler nous présentent ce statu quo de manière intrigante, élégamment mis en images par Ramon Rosanas.
Les X-Men - X-Man, Magneto, Jean Grey, Bishop, Storm, Colossus, Nightcrawler, Nature Girl - raisonnent calmement une fillette mutante, Luna, dont le pouvoir a pétrifié les habitants. Reconnaissants, ceux-ci félicitent leurs héros.
X-Man emmène la fillette à l'institut Summers dirigé par Angel qui le lui fait visiter et où elle va apprendre à maîtriser ses pouvoirs. Puis l'équipe se réunit au Sanctuaire X, évoquant à la demande de Nature Girl le début de cette ère.
Chacun vaque ensuite à ses occupations, mais X-Man a remarqué la proximité entre Bishop et Jean Grey, qui finissent d'ailleurs la nuit ensemble à l'insu des autres. Bishop, pourtant, pense qu'il s'agit d'une erreur dangereuse.
De retour chez lui, il est appréhendé par trois agents du Département X - Moneta, Iceman et Psylocke. Une sonde télépathique confirme son écart de conduite. Toute trace de lui disparaît.
Le lendemain matin, X-23 remplace Bishop au sein des X-Men, sans que personne ne s'en émeuve. X-Man soumet une affaire à l'équipe en leur montrant une affiche où Apocalypse encourage les mutants à vivre leur amour au grand jour...
"Marvel Legacy" puis "Fresh Start" n'ont guère fait avancer la cause des mutants chez Marvel, développant dans un premier temps des séries comme X-Men : Blue / Gold / Red, aux identités vagues (Blue n'était rien d'autre que le suite des All-New X-Men de Bendis, Red la formation pilotée par Jean Grey ressuscitée). Puis les fans de la franchise "X" se sont remis à espérer avec l'annonce du retour du titre emblématique Uncanny X-Men.
Mais les fans ont vite déchanté quand a démarré un prologue hebdomadaire en dix épisodes, écrits par Ed Brisson, Mathew Rosenberg et Kelly Thompson, avec une tripatouillée de dessinateurs. Le résultat, catastrophique, interminable, en parallèle de The Return of Wolverine (tout aussi affligeant) n'a abouti qu'à la résurrection de Cyclops dans une version plus noble (après des années passées à devenir un quasi-terroriste). Pas de chance, pendant ce temps, tous les autres mutants (sauf Wolverine donc, occuper lui aussi à revenir d'entre les morts de son côté) étaient expédiés dans une réalité parallèle à cause de X-Man... Le fils de Jean Grey et Scott Summers de la Terre-295.
Ce n'est pas la première fois que les mutants sont écartés ainsi de l'univers Marvel - cf. L'Âge d'Apocalypse, House of M. Qu'espérer alors de cet Age of X-Man et de ses six mini-séries en cinq épisodes chacune ? Alpha présente le contexte et tease le reste (surtout The Marvelous X-Men en fait). Et brille en fait par sa simplicité.
Les scénaristes Zac Thompson et Lonnie Sadler ne cherchent pas à réinventer la roue. On débarque dans ce monde où les mutants sont majoritaires et vivent paisiblement, un véritable eden façonné par Nathan Grey-Summers. Mais où on devine rapidement que tout est trop beau pour continuer.
L'ambiance est accrocheuse car les auteurs ne cherchent pas à en rajouter. Il leur suffit de montrer les mains de Jean Grey et Lucas Bishop se frôler et le regard interloqué de X-Man pour qu'on comprenne que le ver est dans le fruit. Tout procède ainsi : Colossus a le bras gauche amputé jusqu'au biceps, Nature Girl a des bois de renne sur la tête, Storm est chauve, Jean Grey est habillée comme lorsqu'elle était Marvel Girl, Nightcrawler est devenu le mutant le plus populaire du monde, Magneto est un good guy... Cette somme de détails intrigue, interroge. Choque aussi, comme quand Bishop est arrêté par la force par le trio Moneta-Psylocke-Iceman, puis que personne ne se rend compte de son absence. Et achève de sidérer quand X-Man dévoile une affiche où Apocalypse enjoint les mutants à s'aimer sans réserve.
En prenant le contre-pied d'une prologue spectaculaire au profit de scènes dont la quiétude met mal à l'aise (la visite de l'institut par Angel, avec des élèves rassemblés dans ce qui ressemble plus à un temple sectaire qu'à une école), Age of X-Man : Alpha convainc sans forcer. L'objectif semble moins d'être original que suggestif : il y a quelque chose de pourri (même caché) au royaume des mutants. Et par ricochet, on déduit que Cyclops et Wolverine, plus quelques autres, restés dans notre réalité, vont se réconcilier et s'allier pour ramener leurs amis.
Le plan est donc habile, et il n'y avai vraiment pas besoin de dix semaines, depuis fin Novembre pour le mettre en place (House of M basculait en un épisode quand Quiclsilver persuadait Scarlet Witch de corriger la réalité à la faveur des mutants, idem quand elle prononça le fameux et terrible "no more mutants"). X-Man a piqué sa crise et refait le coup du Messie des mutants, intégrant dans son paradis artificiel le grain de sable qui fera tout dérailler.
On verra comment les séries dérivées exploiteront cette situation, je ne les lirais pas toutes (je vais suivre The Marvelous X-Men, peut-être The Amazing Nightcrawler et Prisoner X), et en Juin prochain, on fera le bilan. Ce sera alors certainement le vrai retour de la série Uncanny X-Men, avec Cyclops et Wolverine en co-leaders.
Visuellement, ce prologue est très beau. L'espagnol Ramon Rosanas avait un peu disparu des radars depuis sa prestation sur Ant-Man (écrit par Nick Spencer, publié dans la foulée du premier film consacré au personnage). Il revient en forme.
C'est un artiste qui convient bien au script de Thompson et Nadler puisqu'il excelle dans les ambiances intimistes, avec un trait sobre et élégant. Les designs ne sont pas de lui, mais de Mike Hawthorne (très inspiré), mais il se les approprie sans problème. On déplorera juste que Triona Farrell ait eu la main aussi lourde pour la colorisation (étonnant de sa part, car elle respecte davantage les artistes sur West Coast Avengers ou Crowded), effaçant carrément des lignes d'encrage (pour un effet pas très heureux).
Bref, c'est encourageant, même si Marvel zig-zague inutilement, donnant le sentiment de gagner du temps (et de vider les poches de ses fans) avant d'en venir au fait (parce que l'équipe éditoriale "X", réputée pour son interventionnisme, n'a pas encore décidé qui animera Uncanny X-Men ?).
Mais les fans ont vite déchanté quand a démarré un prologue hebdomadaire en dix épisodes, écrits par Ed Brisson, Mathew Rosenberg et Kelly Thompson, avec une tripatouillée de dessinateurs. Le résultat, catastrophique, interminable, en parallèle de The Return of Wolverine (tout aussi affligeant) n'a abouti qu'à la résurrection de Cyclops dans une version plus noble (après des années passées à devenir un quasi-terroriste). Pas de chance, pendant ce temps, tous les autres mutants (sauf Wolverine donc, occuper lui aussi à revenir d'entre les morts de son côté) étaient expédiés dans une réalité parallèle à cause de X-Man... Le fils de Jean Grey et Scott Summers de la Terre-295.
Ce n'est pas la première fois que les mutants sont écartés ainsi de l'univers Marvel - cf. L'Âge d'Apocalypse, House of M. Qu'espérer alors de cet Age of X-Man et de ses six mini-séries en cinq épisodes chacune ? Alpha présente le contexte et tease le reste (surtout The Marvelous X-Men en fait). Et brille en fait par sa simplicité.
Les scénaristes Zac Thompson et Lonnie Sadler ne cherchent pas à réinventer la roue. On débarque dans ce monde où les mutants sont majoritaires et vivent paisiblement, un véritable eden façonné par Nathan Grey-Summers. Mais où on devine rapidement que tout est trop beau pour continuer.
L'ambiance est accrocheuse car les auteurs ne cherchent pas à en rajouter. Il leur suffit de montrer les mains de Jean Grey et Lucas Bishop se frôler et le regard interloqué de X-Man pour qu'on comprenne que le ver est dans le fruit. Tout procède ainsi : Colossus a le bras gauche amputé jusqu'au biceps, Nature Girl a des bois de renne sur la tête, Storm est chauve, Jean Grey est habillée comme lorsqu'elle était Marvel Girl, Nightcrawler est devenu le mutant le plus populaire du monde, Magneto est un good guy... Cette somme de détails intrigue, interroge. Choque aussi, comme quand Bishop est arrêté par la force par le trio Moneta-Psylocke-Iceman, puis que personne ne se rend compte de son absence. Et achève de sidérer quand X-Man dévoile une affiche où Apocalypse enjoint les mutants à s'aimer sans réserve.
En prenant le contre-pied d'une prologue spectaculaire au profit de scènes dont la quiétude met mal à l'aise (la visite de l'institut par Angel, avec des élèves rassemblés dans ce qui ressemble plus à un temple sectaire qu'à une école), Age of X-Man : Alpha convainc sans forcer. L'objectif semble moins d'être original que suggestif : il y a quelque chose de pourri (même caché) au royaume des mutants. Et par ricochet, on déduit que Cyclops et Wolverine, plus quelques autres, restés dans notre réalité, vont se réconcilier et s'allier pour ramener leurs amis.
Le plan est donc habile, et il n'y avai vraiment pas besoin de dix semaines, depuis fin Novembre pour le mettre en place (House of M basculait en un épisode quand Quiclsilver persuadait Scarlet Witch de corriger la réalité à la faveur des mutants, idem quand elle prononça le fameux et terrible "no more mutants"). X-Man a piqué sa crise et refait le coup du Messie des mutants, intégrant dans son paradis artificiel le grain de sable qui fera tout dérailler.
On verra comment les séries dérivées exploiteront cette situation, je ne les lirais pas toutes (je vais suivre The Marvelous X-Men, peut-être The Amazing Nightcrawler et Prisoner X), et en Juin prochain, on fera le bilan. Ce sera alors certainement le vrai retour de la série Uncanny X-Men, avec Cyclops et Wolverine en co-leaders.
Visuellement, ce prologue est très beau. L'espagnol Ramon Rosanas avait un peu disparu des radars depuis sa prestation sur Ant-Man (écrit par Nick Spencer, publié dans la foulée du premier film consacré au personnage). Il revient en forme.
C'est un artiste qui convient bien au script de Thompson et Nadler puisqu'il excelle dans les ambiances intimistes, avec un trait sobre et élégant. Les designs ne sont pas de lui, mais de Mike Hawthorne (très inspiré), mais il se les approprie sans problème. On déplorera juste que Triona Farrell ait eu la main aussi lourde pour la colorisation (étonnant de sa part, car elle respecte davantage les artistes sur West Coast Avengers ou Crowded), effaçant carrément des lignes d'encrage (pour un effet pas très heureux).
Bref, c'est encourageant, même si Marvel zig-zague inutilement, donnant le sentiment de gagner du temps (et de vider les poches de ses fans) avant d'en venir au fait (parce que l'équipe éditoriale "X", réputée pour son interventionnisme, n'a pas encore décidé qui animera Uncanny X-Men ?).
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