vendredi 24 mai 2019

TONY STARK : IRON MAN #11, de Dan Slott, Jim Zub et Valerio Schiti


Ce onzième épisode de Tony Stark : Iron Man conclut le deuxième arc de la série et, une fois encore, Dan Slott avec Jim Zub ont produit un contenu très dense. L'aventure se termine spectaculairement, avec de nombreuses révélations, des pistes pour le futur. Et Valerio Schiti met tout cela en images magistralement.


Arno Stark a découvert que, pour se protéger physiquement, son frère Tony s'est placé à l'intérieur de l'armure d'Iron Man en orbite au-dessus de la Terre pendant qu'il batailait dans l'interface e-Scape. Maintenant il l'aide à atterrir.


Les Champions prêtent main forte à la Guêpe, Rhodey et le Gantelet contre le Controller, fou de rage que Stark ait coupé son lien avec l'e-Scape. Rattrapé au vol par Rhodey, Iron Man investit l'entrepôt voisin de Baintronics pour façonner rapidement une nouvelle armure.


Le modèle Godkiller, imaginé dans l'e-Scape pour vaincre la carte-mère de l'interface, siphonne l'énergie du Controller. Mais Tony doit ensuite s'en débarrasser pour éviter d'être consumé et il détruit l'entrepôt Baintronics.


Tony doit ensuite faire face aux conséquences de la crise. Jocaste, dégoûtée par le traitement qu'il a infligé à l'intelligence artificielle Friday, démissionne. Amanda, ne reconnaissant plus son fils, plie bagages en encourageant Andy à le suivre. Arno Stark réfléchit à un moyen de ressusciter ses parents.


Car il a compris que Tony, depuis sa résurrection, n'est plus copie de ce qu'il était. Janet Van Dyne le soutient. Tout comme Rhodey qui lui évite d'entrer dans un bar pour noyer dans l'alcool ses doutes sur son humanité.

Avec la fin de cet arc narratif, on peut dresser un bilan de la série, qui va fêter sa première année sous la direction de Dan Slott.

L'ancien scribe d'Amazing Spider-Man a su redynamiser un titre que Brian Michael Bendis avait sérieusement démonté, puisque Tony Stark était sur la touche après sa bataille quasi fatale contre Captain Marvel durant Civil War II. Ressuscité in extremis avant la fin du run de son prédécesseur, Slott a hérité d'un personnage à la recherche d'un nouveau souffle.

Sa première réussite aura été de rendre à nouveau Iron Man cool tout simplement, sans singer l'incarnation ciné de Robert Downey Jr. Les cinq premiers épisodes survitaminés ont vu Tony Stark retrouver sa superbe, plus fanfaron qu'arrogant en fait. Et cela a permis de préparer le terrain pour les six derniers épisodes car le héros semblait loin de ce qui le menaçait.

Le récit s'est alors considérablement densifié, au point parfois, reconnaissons-le, d'être un peu trop touffu. C'est que Slott a fait de Tony Stark : Iron Man un comic-book avec un casting fourni puisque gravite autour du héros la Guêpe, Amanda Armstrong sa mère biologique, Rhodey, Bethany Case, Jocaste, Machine Man, Andy Bhang, plus son frère Arno et Sunset Bain. Parfois on s'y perd un peu et vingt pages mensuelles suffisent péniblement à contenir tout le monde.

L'autre reproche qu'on peut émettre est qu'une trop grande partie de l'action se soit située dans l'interface e-Scape pour des répercussions dans le monde réel difficiles à apprécier. Slott et Jim Zub se sont efforcés de montrer une crise vraiment mondiale, une mobilisation générale des amis d'Iron Man, mais j'ai eu l'impression que cela alourdissait la note. Plus de simplicité serait bienvenue à l'avenir.

Il n'empêche, pour en revenir à cet épisode, les scénaristes exécutent un boulot très propre et efficace pour boucler les lignes narratives. Le duel Iron Man en mode Godkiller-Controller est un peu bref, mais ensuite les cas de chacun sont clairement traités : la démission de Jocaste, son couple avec Machine Man, le départ d'Amanda (avec Andy ?), la romance avec Janet, le soutien indéfectible de Rhodey, les plans d'Arno... Et surtout la situation de Tony, dont la condition est vraiment troublante et donne au terme "self-made man" une connotation très spéciale.

La série a aussi pour elle un dessinateur au sommet de son art : Valerio Schiti, sans jamais faiblir ni bâcler, a enchaîné dix épisodes sur onze (il a seulement zappé le #6) avec une constance épatante.

Il faut saluer l'exploit dans le paysage actuel où peu d'artistes tiennent le rythme mensuel et surtout parce que les scripts de Slott et Zub lui ont fourni beaucoup de travail, avec des tonalités très différentes, une somme de décors, de personnages, etc.

Schiti s'en est acquitté avec beaucoup d'efficacité et d'inventivité, donnant aux scènes-clés une intensité exceptionnelle, et animant les protagonistes de manière remarquable. Immonen hors-champ, Samnee toujours sans série, Schiti se place comme un des maîtres actuels.

On n'est vraiment pas loin du sans-faute. Le mois prochain toutefois, ce sera sans moi puisqu'il s'agira d'un épisode tie-in à War of Realms. Rendez-vous donc en Juillet pour la suite.

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