Ce troisième épisode de Dial H for Hero est encore un joyeux délire mitonné par Sam Humphries. Nous sommes à la moitié de l'histoire et le scénariste y va à fond, même si le méchant reste trop peu visible. En outre, Joe Quinones se fait aider par Arist Deyn sur certaines scènes.
Dans une chambre d'un motel de Central City, l'agent de police Corinne Benson, qui a volé le téléphone magique, appelle l'Opérateur pour lui expliquer qu'elle ne souhaite pas remettre l'appareil à Mr. Thunderbolt. Elle est encouragée à utiliser le téléphone pour cela.
Miguel et Summer sont aussi en ville où ils espérent trouver Flash pour récupérer l'appareil. Mais leurs efforts pour être remarqués par le héros échouent. Jusqu'à ce que la sonnerie du téléphone retentisse dans la tête de Miguel.
L'agent Benson s'est transformée en Bluebird of Happiness, capable de remodeler la réalité à sa guise. Miguel perd connaissance dans ce flux psychédélique et laisse à Summer la responsabilité d'affronter l'adversaire.
La jeune fille réussit à subtiliser le H-Dial et se transforme en Lo Lo KickYou, une punk dont l'esprit anarchiste résiste à la volonté de Bluebird. Grâce à la rage accumulée depuis son enfance, où sa mère la forçait à concourir pour des prix de beauté, elle remporte le combat.
Lorsque Miguel revient à lui, Summer/Lo Lo roule en direction de Detroit, vers l'ancienne base de la JLA. Dans le Heroverse, l'Opérateur comprend qu'il doit intervenir et révèle son identité : il s'agit de Robby Reed, le précédent détenteur du téléphone.
De toutes les productions du label "Wonder Comics" (même si je n'ai pas lu Wonder Twins), Dial H for Hero est la plus décapante et la plus drôle, celle où les auteurs se permettent le plus de choses. C'est cela qui rend sa lecture jubilatoire.
Parce qu'il s'agit d'une mini-série, Sam Humphries a aussi compris qu'il n'avait pas de temps à perdre et le rythme est soutenu, tout en ne sacrifiant pas l'intrigue ni la caractérisation. Justement, cet épisode s'emploie à en dire plus sur deux personnages importants : Summer et l'Opérateur.
Au sujet de ce dernier, on devine vite, grâce au flash-back d'ouverture, qu'il s'agit de Robby Reed, le précédent possesseur du H-Dial. On ignore en revanche comment il est devenu le gardien du Heroverse, mais peut-être le scénario le précisera-t-il prochainement. En tout cas, cela suggère : 1/ que le téléphone choisit volontiers de jeunes détenteurs et 2/ que son usage a un prix.
Pour Summer, l'épisode est entrecoupée de plusieurs brefs retours en arrière où l'on découvre que depuis l'enfance, sa mère l'a forcée à concourir pour des prix de beauté, entretenant son tempérament révolté. Cela justifie sa transformation en Lo Lo Kick You, dont l'aspect rappelle par ailleurs Tank Girl, l'héroïne bad-assde Jamie Hewlett et Alan Martin. Cependant, le procédé parasite un peu la lecture, d'autant que ces passages sont dessinés par Arist Deyn pour un résultat moyen.
En revanche, le reste, soit la majorité de l'épisode, est illustré par un Joe Quinones toujours aussi déchaîné. Il s'est visiblement beaucoup amusé avec Bluebird of Happiness, réjouissante parodie des créatures de Grant Morrison dans les années 90 et des productions Vertigo en général.
Le talent de Quinones pour animer ces scènes délirantes va de pair avec l'expressivité limite cartoon des personnages et la colorisation nuancée pour les moments réalistes et psychédéliques pour ceux où les pouvoirs de Bluebird sont en action.
En creux, sous le vernis du divertissement, Dial H for Hero questionne aussi le rapport au pouvoir, la griserie de ceux qui en sont investis et ses effets néfastes pour ceux qui n'y sont pas préparés. C'est un révélateur puissant de la personnalité, des frustrations, même si le ton reste comique et débridé.
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