jeudi 2 mai 2019

AGE OF X-MAN : PRISONER X #3, de Vita Ayala et German Peralta


Age of X continue sans faire trop de remous et Prisoner X est à son image : cette mini-série carcérale est efficace sans être renversante, victime de la forme même du projet, trop dilué pour être intense. Vita Ayala et German Peralta y font un bon boulot, qui ne laissera aucune trace dès que Jonathan Hickman redéfinera la franchise "X". En fait, tout ça résume les plans maladroits de Marvel...


Dani Moonstar, depuis la disparition subite de Lucas Bishop (dont elle ignore qu'il a été maté par l'administration pénitentiaire), est de plus en plus assaillie par des visions. Elle identifie désormais parfaitement Nate Summers/X-Man comme le grand manipulateur de la réalité.


Elle n'est d'ailleurs plus la seule à être ainsi tourmentée. Gabby Kinney, le clone de X-23, se rappelle aussi, mais son caractère plus impulsif la porte à croire à un jeu des détenus télépathes. Elle s'en prend à l'une d'eux au réfectoire.


La sécurité intervient, Hank McCoy calme tout le monde et accompagne Gabby à l'infirmerie. Dani le rejoint et reçoit ses confidences. Les barrages mentaux rompent les uns après les autres chez les mutants incarcérés, sans qu'ils réussissent à verbaliser leur trouble.


Plus spectaculaire est la crise qui frappe alors Lorna Dane/Polaris. Les gardes tentent de la maîtriser mais Dani la libère et elle déchaîne alors ses pouvoirs, pour se venger des mauvais traitements.


Mais aussi brusquement que le chaos s'est libéré, la situation redevient normale. Dani reste interloquée. Dans sa cellule, à l'isolement, Lucas Bishop s'adresse à son voisin, qui agit pour le compte de la direction de la prison : David Haller/Legion.

Je l'avais déjà pointé le mois dernier mais sans doute que le projet Age of X-Man aurait considérablement gagné à être construit comme une saga et non comme plusieurs mini-séries, bâties comme autant de focus sur des personnages de cette réalité alternative. Toute l'intrigue aurait gagné en densité et en tension.

Mais voilà, Marvel, pendant ce temps, poursuit la parution de Uncanny X-Men, avec les mutants qui n'ont pas été "aspirés" dans le délire de Nate Summers, et il faut donc remplir l'agenda pour que les deux histoires soient alignées.

Le souci de cette manoeuvre, c'est qu'elle risque fort d'aboutir à... Rien ! En effet, en Juillet, Jonathan Hickan va reprendre en main, dans deux mini-séries parallèles de cinq numéros (House of X - Powers of X), la franchise mutante, avec la promesse d'une relance comparable à celle initiée dans les années 70 par Len Wein, Chris Claremont et Dave Cockrum. C'est ambitieux, mais on peut y croire quand on connait les constructions narratives de Hickman, qui n'est certainement pas revenu chez Marvel en outre pour jouer les bouche-trous.

Qu'on suive donc en ce moment Uncanny X-Men et/ou Age of X-Man (tout ou partie), ça ne fera sans doute pas beaucoup de différence à l'arrivée, puisque le sort des mutants restés dans notre réalité (autour de Cyclops et Wolverine, fraîchement ressuscités) et ceux embarqués dans l'utopie de Nate Summers sera complètement rebattu. 

Pourquoi Marvel n'a-t-il pas, comme avec Fantastic Four, radicalement cessé de publier des séries mutantes pendant, disons, un an afin de préparer leur retour sous l'égide de Hickman et en misant sur une sorte de sevrage des fans (qui, de toute façon, n'ont rien lu de cohérent avec les X-Men depuis un bail) ? 

Cela aurait dispensé, comme ici, Vita Ayala d'écrire une mini-série dont il ne subsistera rien en Juillet et à German Peralta de dessiner cinq épisodes pour que dalle. La scénariste n'est pourtant pas maladroite et mériterait une seconde chance ensuite, tout comme l'artiste, solide.

Ce sont les enseignements à tirer de ce numéro où, à l'instar, des personnages, le lecteur se rend compte que décidément quelque chose cloche. Et cela se situe dans les fondations même de ce qui est raconté. Une métaphore troublante en somme.

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