On y est : avec ce mille onzième épisode d'Action Comics, Brian Michael Bendis a achevé la mise en place de sa saga Event Leviathan, qui démarrera le mois prochain pour six numéros (dessinés par Alex Maleev). En compagnie de Steve Epting, le scénariste captive avec cette intrigue parano et décalée pour Superman.
Metropolis. Kate Spencer est réveillée par l'intervention musclée de la brigade spéciale de Kate Sawyer, venue l'arrêter pour l'empoisonnement de Bones, directeur du DEO. Elle réussit à s'échapper, vêtue de son costume de Manhunter.
Londres. Le Tigre de Kandahar remet à Lois Lane un dossier contenant toutes les informations collectées par l'agence Spyral sur le Leviathan et lui demande de les publier pour préparer la riposte.
Gotham. Superman et Lois s'entretiennent avec Huntress, ancienne matronne de Spyral, qui les prévient que la parution des dossiers de Spyral risque de créer un bouleversement sans précédent. Mais face au Leviathan, quel autre choix ?
Metropolis. Un homme visite Jim Harper, le Golden Guardian, hospitalisé après avoir été vaincu par Red Cloud. Il se voit offrir d'intégrer Leviathan pour préparer la suite de la révolution en marche.
Forteresse de Solitude. Jimmy Olsen informe Superman et Lois de la fuite d'Amanda Waller après qu'il l'ait accusée d'être à la tête de Leviathan. Superman comprend que l'organisation ne détruit pas des bâtiments mais les téléporte avec leurs occupants. Où, pourquoi, et après ?
La série Superman est en vérité, à la lumière de la lecture d'Action Comics, un plaisir immédiat et classique, riche en baston, en grand spectacle, du pur super-héroïsme. En revanche, avec l'autre titre "historique" consacré à l'homme d'acier, Brian Michael Bendis s'inscrit dans un autre registre, une toute autre atmosphère, qui va donc aboutir le mois prochain à son premier event pour DC.
Car depuis onze mois, Bendis aura patiemment pavé le terrain pour Event Leviathan. Le premier arc d'Action Comics sur la mafia invisible de Metropolis était un amuse-bouche avant que ne surgisse Leviathan, dont les mobiles deviennent plus clairs. Il ne s'agit pas simplement d'une organisation qui détruit des quartiers généraux gouvernementaux ou terroristes : comme on l'a appris dans le numéro spécial Year of the Villain et dans cet épisode, le but est d'instaurer un ordre nouveau, débarrassé des officines d'espionnage, de contre espionnage et d'institutions criminelles.
Une sorte d'opération "tabula rasa" donc et que l'agence Spyral surveillait. Mais de manière encore plus complexe car Superman devine, comme se le demandait la Question, que les corps n'ont pas été détruits, les preuves désintégrées : tout a été déplacé, ailleurs. Dans quel but ? C'est ce qui demeure inexpliqué.
En multipliant les décors (Metropolis, Londres, Gotham, la forteresse de solitude), Bendis insiste sur la dimension mondiale de la menace. Comme à chaque ville correspond un ou plusieurs personnages, il positionne les résistants, parfois engagés malgré eux dans cette affaire - Kate Spencer (dont l'identité a été usurpée par Talia Al Ghul) est obligée de prendre le maquis, la Question veille sur Sam Lane, le Golden Guardian est sur le point de basculer. Batgirl et Green Arrow ont été vus dans Year of the Villain, Batman en sera aussi, Plastic Man également. Et Lois Lane ne va pas être en reste.
Pour Steve Epting, c'est la quille : j'aurai aimé qu'il reste plus longtemps sur la série car son travail est une fois encore impeccable, parfaitement approprié à ce genre d'histoire. J'espère en tout cas qu'on le reverra très vite sur un autre titre. Action Comics est gâté graphiquement depuis le début, mais il gagnerait à avoir comme Superman un artiste régulier.
Plus que jamais, les aventures de Superman sont passionnantes.
La variant cover de Francis Manapul.
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