samedi 29 juin 2019

DIAL H FOR HERO #4, de Sam Humphries et Joe Quinones


Avec sa couverture parodiant Superman, ce quatrième numéro de Dial H for Hero promet beaucoup. Et Sam Humphries avec Joe Quinones ne déçoivent pas : cet épisode est une pépite, irrésistiblement drôle et toujours aussi mouvementé. Pas de doute, c'est bien le titre indispensable du label "Wonder Comics".


Miguel et Summer sont à Detroit avec l'espoir d'y trouver Superman afin de lui remettre le téléphone magique. Mais ils sont accueillis par Snapper Carr, la mascotte de la défunte Justice League Detroit, gardien du QG avec des automates.


Dans le Heroverse, l'Opérateur/Robby Reed s'inquiète du désordre provoqué par le téléphone, bien qu'il ait enfermé Mr. Thunderbolt dans un caisson. Mais l'esprit de celui-ci s'en est échappé et prépare sa revanche.


En s'infiltrant dans le QG de laJLD, il corrompt les automates afin qu'ils attaquent Miguel, Summer et Snapper. Livrés à eux-mêmes, ils veulent utiliser le téléphone en même temps...


... Et Summer se transforme en Chimp Change, Snapper en Alien Ice Cream et Miguel en Lil'Miguelito. Vexé, le garçon recompose un numéro sur le cadran du téléphone mais Mr. Thunderbolt en se faisant passer pour l'Opérateur le pousse à la faute.


Thunderbolt se réincarne et saisit l'appareil avec lequel il ouvre un portail dimensionnel. Summer et Snapper perdent leurs pouvoirs comme Miguel. N'écoutant que son courage, celui-ci part à la poursuite de Thunderbolt dans sa dimension parallèle.

Depuis la parution du précédent numéro, le statut de la série a changé puisque, visiblement satisfaite des chiffres de vente, DC a décidé qu'elle se poursuivrait au-delà des six épisodes prévus pour six supplémentaires. Une belle récompense.

Comment cela va-t-il affecter Dial H for Hero ? Est-ce que Sam Humphries va développer son intrigue sur un an ou édifiera-t-il deux arcs successifs ? On verra. En tout cas, ça bouge déjà pas mal ce mois-ci.

En effet, pour la première fois, le scénariste nous éclaire sur le statut de Mr. Thunderbolt, le méchant de l'histoire. On découvre qu'il est détenu par l'Opérateur mais que sa conscience se déplace sur un plan astral, lui permettant d'influencer les humains et les machines.

C'est ainsi qu'il provoque l'attaque à laquelle font face Miguel et Summer. Mais aussi Snapper Carr, devenu le vigile du QG de la défunte Justice League Detroit. Cette équipe était née dans le sillage de la Justice League International de Giffen, De Matteis et Maguire dans les années 80, et se composait de héros de seconde zone, indignes en quelque sorte de la Justice League of America et de la JLI (c'est dire le niveau). Quant à Snapper Carr, il s'agit d'un personnage encore plus ancien (des années 50), sorte de mascotte ridicule de la JLA dont la particularité horripilante est de claquer des doigts pour manifester son enthousiasme.

Humphries se moque de façon hilarante de la JLD et plus encore de Snapper Carr, dont il fait un post-ado vaniteux et pathétique, pour qui le téléphone rouge représente une opportunité miraculeuse (il en a d'ailleurs profité une fois dans le passé).

Au moment où l'appareil est sollicité, Miguel, Summer et Snapper ont droit à trois métamorphoses gratinées pour lesquelles Joe Quinones, avec l'aide de Tom Fowler à l'encrage, s'est à la fois lâché et fait preuve d'un talent protéiforme saisissant. Il n'est en effet pas donné à tout le monde de pouvoir singer avec autant de génie les styles de Frank Miller (pour Chimp Change, tout droit sortie des pages de Sin City), de Moebius (pour l'Alien Ice Crime) et à la fois de Charles Schulz et Dik Browne (pour Lil'Miguelito, hommage désopilant à Peanuts et Hagar the Horrible).

Et c'est tout cela combiné qui distingue Dial H for Hero des autres titres du label "Wonder Comics" : cette liberté de ton et cette assurance artistique. Ecrite solidement et avec panache et illustrée avec brio, la série supplante le retour de Young Justice (au scénario lâche et aux dessins inégaux), Naomi (un pétard mouillé mais joliment graphique) ou Wonder Twins (potache mais sans grand relief).

Savoir que l'aventure va durer plus longtemps est donc une excellente nouvelle. Souhaitons juste que Humphries ne se calme pas et que Quinones tienne la cadence.    

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