jeudi 27 juin 2019

ACTION COMICS #1012, de Brian Michael Bendis et Szymon Kudranski


Ce nouveau numéro d'Action Comics est un tie-in à Event Leviathan - mais dont la lecture n'apporte pourtant pas grand-chose, si ce n'est dans ses ultimes pages. Brian Michael Bendis meuble un peu, et même beaucoup, en attendant que Superman n'apparaisse vraiment dans sa saga. L'autre point noir de l'épisode est son graphisme : après un an en compagnie d'illustres artistes, Szymon Kudranski n'est vraiment pas à la hauteur.


Mr. Strong convoque ses associés dans son bunker pendant que son technicien surveille les allers et venues de Superman. Comme il est assez loin, la discussion permet de trancher sur le commerce d'une nouvelle drogue : l'Apocalypse.


Pendant ce temps, à la Forteresse de Solitude, Superman se prépare à rejoindre son père, Jor-El, en conflit ouvert avec plusieurs adversaires (voir Superman). Lois, elle, doit peaufiner la rédaction de son manuscrit et mettre à jour son dernier article.


Justement, au "Daily Planet", Perry White s'impatiente et confie à Robinson Goode un papier sur la destruction de l'Odyssée, le nouveau siège de l'ARGUS. Puis, alors que Trish lui montre des photos de Lois avec Superman, la reporter reçoit un coup de fil.


Rose Canton lui donne rendez-vous dans une serre pour lui raconter comment, sous son autre personnalité, Thorn, elle s'en prend aux dealers d'Apocalypse, sans être dérangée ni par Superman ni par la police.


Goode fait son rapport à Mme Leone qui compte en tirer profit pour dénoncer une corruption au sein des forces de l'ordre. Thorn, elle, est abordée par Leviathan pour intégrer son organisation.

Un an après avoir pris en main la direction d'Action Comics, c'est malheureusement le moment choisi par Brian Michael Bendis pour livrer son épisode le plus faible. On sent que le scénariste a clairement la tête ailleurs et qu'il essaie, poussivement, de rattacher ce qui se passe dans cette série au début récent de son Event Leviathan.

C'est que Bendis a préparé cette saga dans les pages d'Action Comics, donc avec Superman. Or l'homme d'acier n'est pas encore apparu dans Event Leviathan et cela créé un drôle de décalage, comme si l'acteur principal du récit n'était pas encore dans le cadre. Ce qui ne saurat tarder bien entendu, mais bon.

Une nouvelle fois, donc, Bendis construit son épisode en montrant très peu Superman (tout comme Clark Kent et Lois Lane). Il est mentionné la bataille dans l'espace représenté dans Superman #12, également les récents déplacements à Londres (dans l'épisode du mois dernier). Mais C'est tout.

Etrange impression donc que de lire une série sans son héros. Robinson Goode est aux premières loges : on remarque fugitivement qu'elle semble ne pas (plus ?) maîtriser complètement ses pouvoirs de Red Cloud, puis surtout elle rencontre Rose Canton alias Rose & Thorn. Cette schizophrène aux capacités semblables à celles de Poison Ivy (elle agit sur les végétaux) combat les dealers de Mr. Strong en toute impunité.

Bendis renoue alors avec le thème du premier arc - comment discréditer discrétement Superman - : par la voix de Rose & Thorn, on s'interroge sur le fait qu'une déséquilibrée puisse agir sans que l'homme d'acier ni la police ne s'interpose. Voilà la matière pour un scandale potentiel. Puis la jeune femme est abordée par Leviathan : celui-ci, pour l'instant, semble recruter des personnages de seconde zone (le Golden Guardian), mais sans trop d'effort pour les convaincre.

Sur un rythme assez pépére, l'épisode se déroule, sans ennui, sans captiver non plus. Mais le métier de Bendis aide quand même à rendre la lecture supportable car ce ne sont pas les dessins de Szymon Kudranski qui aident.

On a été gâtés en un an : Gleason, Sook, Paquette, Epting... La série n'a pas d'artiste régulier mais de sacrés invités. Quand on pense que, pendant ce temps-là, Chris Samnee subsiste en vendant des commissions arts, c'est quand même incompréhensible que DC ne le signe pas (alors qu'il est employé par l'éditeur pour des couvertures de Batman Beyond)... 

Quoi qu'il en soit, Kudranski produit des planches médiocres, visiblement le plus souvent composées de photos retouchées, auxquelles la colorisation de Brad Anderson n'apporte rien. C'est très sombre, à la limite du lisible même, affreusement chargé : pénible.

Un anniversaire raté donc. 

La variant cover de Ben Oliver.

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