jeudi 6 juin 2019

YOUNG JUSTICE #6, de Brian Michael Bendis et John Timms


Ce sixième épisode de Young Justice conclut le premier arc narratif de la série. Si la narration gagne en dynamisme, les choix de Brian Michael Bendis concernant la fin de l'aventure sur le Gemworld et quelques personnages sont tout de même très expéditifs. Côté dessin en revanche, John Timms est seul aux commandes et s'en sort très bien.


l'affrontement entre Amethyst et Lord Opal a révélé la corruption des pouvoirs de ce dernier et éloigné l'équipe de Young Justice du théâtre du combat. L'occasion de faire le point, en particulier pour Conner Kent.


Superboy explique à ses amis avoir atterri sur ce monde alors qu'il participait à une expérience dans un laboratoire secret de S.T.A.R. Labs. Il est venu en aide à une indigène persécutée par l'armée et qui, en échange, lui a offert le gîte et le couvert.


Teen Lantern se présente ensuite : elle s'appelle Kali Quintala et a piraté la batterie d'Oa, qui alimente le Green Lanterns Corps. Elle se rendait à Metropolis pour être admise comme interne au Hall de Justice lorsque les soldats du Gemworld ont attaqué.


Amethyst explique que chaque représentant des maisons du Gemworld tire son pouvoir d'une gemme. Or Impulse a dérobé celle d'Opal... Qui vient la rechercher. Mais il rencontre une résistance féroce contre les jeunes héros.


Lord Opal vaincu, Amethyst obtient du conseil des maisons du Gemworld que Young Justice rentre sur Terre où elle les raccompagne. Mais Eméraude la trahit et les bannit dans le Multivers pour se débarrasser d'eux tous...

La série avait débuté sous les meilleures auspices avec un épisode plein de pep's, divinement écrit et dessiné. On pouvait alors penser que Young Justice serait un team book rafraîchissant à même de combler ceux qui ne trouvaient pas leur compte dans des titres comme Titans ou Teen Titans.

Six mois plus tard, la première intrigue de la série s'achève sur une déception. Ou plutôt une frustration car les promesses n'ont pas été tenues. Patrick Gleason a vite affiché un manque d'investissement flagrant et il a fini par partir chez Marvel. Quant à Brian Michael Bendis, il n'a pas pleinement réussi à renouer avec l'esprit juvénile qu'il captait si bien chez Marvel (dans Ultimate Spider-Man puis Miles Moralés : Spider-Man).

La faute en incombe au choix du scénariste de délayer le récit par des flash-backs très inégalement inspirés sur la situation des personnages avant leur déplacement sur le Gemworld. Bendis s'est senti obligé de justifier l'absence de l'équipe de Young Justice depuis leur précédente série et finalement n'a pas expliqué grand-chose (reportant les révélations à plus tard : on sait juste que quelqu'un a effacé la mémoire de Tim Drake).

L'histoire elle-même n'a pas été des plus captivantes, même si l'intention était louable : vouloir raconter les répercussions des diverses "Crisis" du DCU sur le Gemworld et les luttes de pouvoir que cela a provoquées. Mais Amethyst, en rebelle dépassée par les enjeux du problème, contestée pour ses méthodes, n'a pas l'étoffe d'un premier rôle, moteur pour une telle intrigue.

Bendis est plus inspiré pour animer le noyau dur du groupe, et réussit à convaincre dans la description de leur complicité, notamment grâce à Impulse, à l'évidence son favori (et celui des fans). Par contre l'addition de Jinny Hex et de Teen Lantern n'apporte rien de probant (la seconde a droit ici à une explication de ses origines, mais à la fois plus concise et tonique que dans les précédents épisodes).

Voilà maintenant nos héros perdus dans le Multivers à la suite d'un coup de théâtre. Mais a-t-on encore envie de les suivre ? Pas sûr. En tout cas, j'hésite à continuer la série, qui n'est certes pas déplaisante, mais loin d'être renversante - et dont la construction, avec ses flash-backs, m'a lassé (le prochain épisode reviendra à cette formule puisque Jinny Hex aura droit à ses propres pages).

Graphiquement aussi, tout cela aura été hasardeux : le procédé consistant à confier à un artiste invité les origines de tel personnage est habile, mais tout dépend de l'intérêt qu'on porte aux dites origines et au talent de l'artiste.

Gleason n'aura pas marqué de son empreinte le titre, comme s'il avait préparé son départ depuis le début (je ne le lui reproche pas, il a le droit d'aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte, il était chez DC depuis un moment et DC a recruté récemment David Marquez, comme pour équilibrer sa perte). John Timms s'est installé à sa place et s'est imposé en étant plus percutant.

Le label "Wonder Comics", dont Young Justice est le fer de lance, peine quand même à s'imposer (Naomi souffre aussi d'un récit laborieux et va perdre son dessinateur, Dial H for Hero n'est qu'une mini-série, je n'ai pas lu Wonder Twins). Peut-être avais-je vu tout cela trop beau ?   

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