samedi 29 juin 2019

BAD LUCK CHUCK #4, de Lela Gwenn et Matthew Dow Smith


Bien partie, la mini-série de Lela Gwenn et Matthew Dow Smith s'est vite enlisée. Pourtant, alors qu'il n'y avait rien à attendre de sa conclusion, Bad Luck Chuck s'offre un final assez marrant, avec des nonnes bouddhistes qui font le coup de poing, des flics qui en prennent plein la tronche, et une chute malicieuse.


Enlevée par les sbires de sa mère, Fayola est remise à Sterling pendant que Papa Freedom fait sortir Mme Afolayan de prison. Rendez-vous est donné au monastère où Chuck a trouvé refuge pour le règlement de compte final.
  

Accompagné des flics qu'il a corrompus, Papa Freedom sonne la charge. Mais les nonnes les attendent de pied ferme et engagent le combat. Sterling, qui a senti le vent tourner et sa conscience le tarauder, se range du côté de Chuck.


Lorsqu'une balle perdue touche une nonne, Chuck passe à l'action et affronte Papa Freedom, avec la complicité de Fayola et Sterling. Mme Afolayan décide de battre en retraite et ses sbires mettent le feu au monastère.


Ani contemple le bâtiment en flammes et se tourne vers Sterling dont la compagnie d'assurances dont il fut l'agent prendra en charge les frais du sinistre. De nouveaux policiers arrivent, sans rapport avec Papa Freedom.


Ani, Fayola, Sterling et Chuck sont jugés. La nonne et l'agent d'assurances échappent à la prison et attendent Chuck et Fayola quand elle s'évadent peu après. Ensemble, ils fuient, et subsistent grâce à des chantages montés par Chuck.

Il y a quelque chose de frustrant dans cette mini-série, non à cause de sa briéveté, mais parce que son concept avait un potentiel que Lola Gwenn n'a pas su exploiter pleinement.

L'idée d'une détective qui porte la poisse parce qu'elle est maudite laissait penser à un thriller fantastique avec une dose de comédie, mais le récit s'est avéré très terre-à-terre, préférant développer une intrigue autour d'un héritage avec beaucoup de prétendants.

Entre la mère de Fayola, le gourou Papa Freedom, l'agent Sterling, l'histoire a multiplié les seconds rôles sans jamais vraiment leur donner chair. Et la fameuse malédiction de Chuck est restée une allusion jamais explicitée (était-elle vraiment maudite ? Ou accablée par une malchance terrible qu'elle avait appris à retourner contre ses ennemis ?). Dommage.

Le résultat, c'est que tout ce que Lela Gwenn a mis en place pour souligner les différents aspects attenants à Chuck semble n'avoir servi à rien et les effets comiques qui pouvaient en découler ont fait "pschitt". Pourtant la scénariste avait disposé beaucoup d'éléments (la maniaquerie de Chuck, ses superstitions, un adversaire gourou, une tante bouddhiste).

Néanmoins, à l'heure de conclure, on a droit à un final marrant, un peu WTF, avec des nonnes karatékas contre des flics ripoux, Papa Freedom et ses fers à cheval brandis contre Chuck, l'incendie du monastère couvert par l'assurance de la compagnie de Sterling. Autant de points qui font mouche, trop tard mais bon.

L'autre souci de la série, c'est que Matthew Dow Smith n'était pas le dessinateur qu'il lui fallait. Avec son style au carrefour de plusieurs influences écrasantes (Gaydos, Azaceta...), il lui manque un dynamisme indispensable pour rythmer une histoire déjà bien mal ficelée.

Ses personnages souffrent aussi d'un manque d'expressivité et les couleurs de Kelly Fitzpatrick de vivacité. Tout ça est visuellement un peu trop terne, plat, pour soulever l'enthousiasme ou susciter l'indulgence.

Quatre épisodes, c'est peu pour faire ses preuves, mais bien assez pour ce qui demeure un échec. Décidément, Chuck n'a pas de chance.

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