Après l'épisode du mois dernier en forme de gros foutage de gueule, Donny Cates avait la lourde tâche de corriger le tir pour conclure son premier arc de Guardians of the Galaxy. Si, avec l'aide de Geoff Shaw, il nous offre une baston musclée, reste que le compte n'y est pas...
Star-Lord réclame l'union sacrée : Nebula, Gamora, Gladiator, Groot, Moondragon, Phyla-Vel, Nova, le suivent pour contrecarrer le plan de Hela qui a le corps de Thanos et sa conscience dans celui d'Eros/Starfox.
Le gang se téléporte grâce à Lockjaw sur la station Knowhere et affronte l'Ordre Noir. Gamora part s'occuper de son père et de son oncle en plein transfert. Star-Lord élimine le Cosmic Ghost Rider, très affaibli. Phyla-Vel et Moondragon écarte Hela.
Gamora tue Eros et interrompt le transfert de la conscience de Thanos qui ressuscite à l'état primal. Hela, furieuse, s'empare du canon de Proxima Midnight pour créer un trou noir et se débarrasser des héros.
Mais Beta Ray Bill détourne avec son marteau le missile qui va percuter de plein fouet Thanos. Une brêche s'ouvre alors et engloutit la station Knowhere. Les Gardiens se téléportent à l'abri grâce à Lockjaw.
Ils fêtent cette victoire dans un bar où Peter Quill propose à chacun de rester dans l'équipe. Mais Gladiator, Nova et Nebula déclinent l'offre. Phyla-Vel reste pour Moondragon et demande quel sort réserver à Rocket Raccoon.
La mission était quasi-impossible : Donny Cates a fait n'importe quoi dans le cinquième épisode - ou plutôt il a échoué lamentablement à créer une surprise qu'il avait promise en développant l'intrigue autour de l'hôte de la conscience du défunt Thanos. Dans ces conditions, conclure cette première aventure relevait du challenge improbable.
Et le scénariste n'a pas sauvé les meubles. Certes, ce sixième numéro est gorgé d'action, et la bataille qui occupe la majorité de l'épisode entre les Gardiens et l'Ordre Noir est bien mouvementé. Chaque personnage ou presque (Groot, Nebula, Gladiator et Nova sont transparents) a droit à son petit moment de gloire, mais l'essentiel revient à Star-Lord et Nebula.
Ce qui fait tiquer quand même, c'est qu'on a affaire à une vilaine qui n'est pas une demi-portion : on parle de Hela, la déesse asgardienne de la mort, capable d'en remontrer à Thor. La voir ballotée par un rayon de Phyla-Vell a quelque chose de grotesque tout comme la montrer armant un canon pour créer un trou noir... Alors que d'un geste elle pourrait tuer tous ses adversaires.
Cates aime également bien prouver son audace, un peu vaniteusement, en tuant des personnages (il a clairsemé les rangs des Inhumains dans une mini-série), et donc il se débarrasse de Starfox à la manière d'un Geoff Johns, avec Gamora qui embroche son oncle comme si elle n'avait pas le choix. Il me semble pourtant qu'avec une télépathe puissante comme Moondragon, interrompre le transfert de la conscience de Thanos aurait permis de ne pas en arriver là. Puis, emporté par son élan (et son goût des trous noirs), il fait disparaître la station Knowhere.
Mais, en fin de compte, ce qui déçoit le plus, c'est ce qui reste des Gardiens de la Galaxie à la fin de cet arc. Drax était déjà mort, Rocket est toujours absent (son sort sera traité dans les prochains épisodes), et Marvel avait "teasé" à mort sur la composition renouvelée de l'équipe. Pourtant, rien ou presque ne change : on gagne deux femmes qui n'ont eu aucune consistance pendant six numéros (Moondragon et Phyla-Vel), Groot parle désormais normalement et se la joue punk rebelle (pourquoi pas, mais surtout pourquoi avoir transformé ce personnage sympathique en pseudo-leader hargneux ?), Gladiator ne reste pas, Nebula s'éclipse sur la pointe des pieds (après avoir tenté de tuer Gamora...) et Nova fuit (dommage pour les fans de Richard Ryder et le potentiel triangle amoreux Nova-Gamora-Star-Lord). Tout ça pour ça.
Cates remercie son dessinateur et ami Geoff Shaw pour sa prestation. C'est de bonne guerre. Pourtant, l'artiste n'aura pas fait illusion longtemps, finissant même visiblement sur les rotules dans des pages sans décors (les fonds étant comblés par la colorisation de David Curiel). A force de laisser filer ses artistes ou de ne pas renouveler leur contrat, Marvel a bien du mal à trouver qui peut animer graphiquement des titres comme Guardians of the Galaxy : on est loin de la régularité et de la densité de Valerio Schiti sur la série, ou des passages-éclair de Chris Samnee et Greg Smallwood (et ne rêvons même pas à ce qu'un Immonen aurait pu donner).
De manière globale, la série résume bien le mal qui frappe les team-books où les scénaristes ont le plus grand mal actuellement à faire exister une bande de personnages, à les entraîner dans des aventures captivantes et lisibles, et où les dessinateurs ont de la peine à illustrer un casting fourni.
Je ne sais pas si je poursuis le titre, je verrai avec la lecture du #7. Mais je suis bien refroidi.
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